Situation économique en Moldavie en 2007

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Situation
économique en
Moldavie en 2007
7 février 2008
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Une économie fragile, mais dont la stabilité financière est
encore assurée
La croissance a significativement diminué en 2006, pour atteindre
seulement 4 % soit la croissance la plus basse depuis 2000 (7,3 % en
2004 ; 7,5 % en 2005). Avec une augmentation de 21 % en 2006 et de
7,9 % en glissement annuel fin-juin 2007, la consommation finale
totale continue à soutenir la croissance, alimentée par la très forte
hausse des transferts monétaires des immigrés, qui constituent en 2006
33 % du PIB (+29 % en glissement), soit un des taux les plus élevé au
monde. Mais c’est surtout l’investissement qui semble tirer la
croissance (+15 % en 2006 et surtout +34.5 % en glissement annuel
fin-juin 2007). Malgré ces chiffres et la croissance soutenue au 1er
semestre (8 % par rapport à la même période en 2006) le FMI
maintient ses prévisions d’une croissance de 5 % en 2007, après les
fortes sécheresses de l’été qui devrait affecter la production agricole (1 Md USD). Par ailleurs, la production industrielle a légèrement
progressé (+8 % en 2006 et +0,5 % sur les 7 premiers mois de 2007).
Le PIB par habitant reste faible (958 USD/hab. en 2006) et plus de 30 %
de la population vivrait sous le seuil de pauvreté.
Après un excédent budgétaire de 0.8 % du PIB en 2005, les finances
publiques tendent à se dégrader légèrement. Mais malgré le
ralentissement de la croissance, la taxation efficace sur la
consommation (+25 % de revenu de la TVA à taux inchangé) et sur les
exports garantit au gouvernement moldave un équilibre budgétaire
(solde budgétaire 0 %). Les ressources (40,3 % du PIB) ont augmenté
de 16 % en 2006 quand les dépenses publiques (40,3 % du PIB) ont
crû de 21 %. En revanche, selon le FMI, l’augmentation récente des
salaires dans la fonction publique ainsi que la suppression de l’impôt
sur le revenu des sociétés pourrait créer un déficit budgétaire de 0,5 %
en 2007. La Moldavie reste cependant étranglée par les difficultés
financières liées à la sécession de la Transnistrie : la perte annuelle de
recettes douanières représenterait environ 50 % du budget annuel de
l’Etat.
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Situation économique en Moldavie en 2007 –
7/02/2008
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Une économie dépendante de la Russie, fragilisée par
l’augmentation des prix du gaz et l’embargo sur les
vins
Sous le coup d’un double choc externe, le compte courant de la
Moldavie s’est fortement dégradé en 2006 (-400 MUSD). La balance
commerciale connait un fort déficit (1,6 Mds USD soit 47 % du PIB
en 2006 et 1 Md au premier trimestre 2007, soit près du double de la
même période en 2006). Très dépendante de l’extérieur avec des
exportations peu diversifiées (30 % de vins et tabacs et 20 % de
textile), la Moldavie a tout d’abord souffert de la forte augmentation
des prix du gaz russe (160 USD/1 000 m3 depuis le 1er janvier 2007,
contre 80 USD jusqu’à juillet 2006) entraînant une hausse des
importations de 18 % (avec une hausse de 43 % en valeur pour les
produits énergétiques). Les exportations, pénalisées par l’embargo sur
les vins imposé par la Russie (80 % des exportations viticoles
moldaves) depuis le 27 mars 2006, ont quant à elles diminué de 6 %
(+10,8 % en 2005), avec une baisse de 52 % pour les produits
alcoolisés. Seuls l’afflux important de rémittences (596 MUSD en
2006) permettent d’éviter un déficit catastrophique du compte courant.
Après des prévisions pessimistes pour 2007, le FMI anticipe néanmoins
une amélioration du compte courant en 2007 (-350 MUSD) en raison
notamment de la hausse plus modérée que prévue du prix du gaz
(+10 USD/1 000 m3 depuis le 1er janvier 2007), de la levée attendue de
l’embargo russe sur les vins à la fin de l’année et de la poursuite de
l’augmentation de l’afflux de rémittences en 2007 (+20 %).
Le déficit de la balance globale s’est donc accru en 2006. En effet, le
solde positif du compte en capital et financier (271 MUSD), qui
s’explique plus par les IDE (en flux : 223 MUSD en 2006 et
72 MUSD au premier trimestre 2007 pour un stock de 1,37 Md USD
fin mars 2007) que par les investissements en portefeuille (-5 MUSD
en 2006 / +0,8 au premier trimestre 2007) ne parvient pas à compenser
le déficit du compte courant. D’où une augmentation des réserves de
la Banque nationale (+30 % en 2006, soit 2,3 mois d’importations et
+9 % sur les 7 premiers mois de 2007).
Une politique monétaire qui maîtrise les risques
d’inflation importée
A la fin juillet 2007 le lei moldave s’était apprécié par rapport au
dollar de 9,07 % en termes réels par rapport à fin décembre 2006,
permettant de réduire les risques d’inflation importée (hausse des prix
du gaz). L’inflation est donc restée contenue (en moyenne 12,7 % en
2006 et 12 % à la fin juillet 2007 par rapport à la même période),
malgré l’afflux de devises (rémittences et IDE). L’augmentation de la
masse monétaire M2 (12 % en 2006 et de 20 % sur les 7 premiers
mois de 2007) correspond vraisemblablement à une ré-monétarisation
de l’économie et n’a eu donc peu d’effet sur l’inflation. Pour
contrebalancer les tendances inflationnistes et l’appréciation de sa
monnaie, la banque centrale (BCM) a également accéléré sa politique
de stérilisation et augmenté ses taux directeurs (12,5 début 2006 et
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14,5 fin 2006) et ses réserves.
La dette extérieure totale s’est allégée par rapport au PIB. Avec une
moyenne de 85,3 % sur les 10 dernières années, elle est tombée à
73,2 % en 2006. La dette extérieure publique, qui représentait
773,7 MUSD (31,4 % du PIB) en 2004, s’élevait à 718,62 MUSD fin
2006 (23 % du PIB), en deçà des ratios d’alerte du FMI.
La dette privée extérieure augmente quant à elle. Par ailleurs, la dette
de la Moldavie vis-à-vis de Gazprom s’est alourdie de 34 MUSD en
2006. Le FMI considère que la dette, malgré la croissance plus faible,
est aujourd’hui soutenable, à condition que le niveau des transferts
monétaires des immigrés reste élevé. L’entrée dans l’Union
Européenne de la Roumanie et de la Bulgarie et les nouvelles
politiques d’immigration pourrait compliquer la situation des
moldaves travaillant dans ces pays. L’accord en Club de Paris de mai
2006 continue à être appliqué sans incidents de paiement.
Confrontée à une fragilisation croissante de son
économie, la Moldavie doit accélérer les réformes
Le système fiscal et douanier est plus attractif. La Moldavie a un
régime commercial relativement ouvert (les taxes à l’importation sont
en moyenne de 5,7 %) et a introduit un système informatique
international pour la douane (août 2005). Depuis 2001, la fiscalité sur
les personnes a été diminuée (taux marginal de l’IR de 20 % contre
32 %), ainsi que sur les entreprises (l’IS ramené de 18 à 15 % en
2006). L’impôt sur le bénéfice des entreprises pourrait être supprimé
en 2008.
Le secteur bancaire se développe rapidement. Les actifs bancaires
s’élevaient à 2.55 Mrds$ fin août 2007, soit une augmentation de
43.3 % par rapport à la même période. Les crédits à l’économie
représentaient 31 % du PIB en 2006, avec une croissance de 8 % sur le
premier semestre 2007 (+38 % en 2006). Les amendements apportés
en 2005 aux lois sur la banque centrale et les institutions financières
offrent un cadre réglementaire correspondant largement aux principes
préconisés par le Comité de Bâle. Le secteur est de plus en plus ouvert
aux investisseurs étrangers : sur les 15 banques en activité, 3 sont
possédées à 100 % par des étrangers, 11 ont un capital composé en partie
d’investissements étrangers et ceux-ci représentent 62,7 % du capital (début
2007, la Société Générale a acquis à 70 % l’une des principales banques de
Moldavie, Mobiasbanca).
Les réformes structurelles avancent : les lois « Guillotines »
prévoient la réduction des barrières administratives sur
l’enregistrement, des délais d’obtention de licence et de autorisations
de l’administration de l’impôt, mais restent insuffisantes, dans un
contexte de corruption omniprésente. Les privatisations sont au ralenti
depuis 2 ans : 59 entreprises (sur 482 prévues) ont été privatisées. Les
entreprises d’Etat appartiennent aux secteurs stratégiques (vin, tabac et
complexe militaro-industriel) et sont exclues de tout programme de
privatisation. La vente des deux dernières compagnies étatiques de
distribution d’électricité a été repoussée faute de repreneur.
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Rédigée par : Philippe PEGORIER
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