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Angola WT/TPR/S/158/Rev.1
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I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
1) APERÇU
1. L'Angola couvre une superficie de 1,25 million de kilomètres carrés sur la côte atlantique de
l'Afrique. Il s'étend sur 1 600 kilomètres de côte à l'ouest, et il est bordé par le Congo (Brazzaville) au
nord, la République démocratique du Congo au nord et à l'est, la Zambie à l'est et la Namibie au sud.
La population est évaluée à environ 15,5 millions d'habitants
1
, dont 34 pour cent sont officiellement
recensés dans des zones urbaines.
2
Conséquence des trente ans de guerre civile, on compte un grand
nombre de personnes déplacées dans le pays, et de réfugiés vivant à l'extérieur de l'Angola; selon une
estimation des Nations Unies datant de novembre 2001, le nombre de personnes déplacées s'élevait à
4,1 millions, mais des estimations plus récentes le situent entre 40 000 et 340 000.
3
2. Le PIB par habitant se chiffrait en 2004 approximativement à 1 305 dollars EU et le PIB par
habitant en parité de pouvoir d'achat était estimé en 2003 à 2 344 dollars EU, soit bien au-dessus de la
moyenne subsaharienne.
4
La pauvreté reste extrêmement répandue. Selon l'Indicateur du
développement humain (IDH) du PNUD, l'Angola se classait 160ème sur 177 pays en 2005 (166ème en
2004), et l'écart entre son classement selon le PIB par habitant et l'IDH était de 34 points (tableau I.1).
L'espérance de vie à la naissance était de 41 ans et, avec un taux de fécondité de 7,2 naissances par
femme, le taux de mortalité au cours des cinq premières années de vie est estimé à 260 pour 1 000
naissances d'enfants vivants. Les dépenses de santé annuelles se montent à quelque 70 dollars EU par
habitant
5
; le budget de l'éducation est égal à 3,9 pour cent du PIB et, selon les estimations, 61 pour
cent des enfants en âge de fréquenter l'école primaire étaient scolarisés en 1998-1999.
6
On a calculé
que la moitié de la population n'avait pas accès à l'eau potable en 2002.
7
La répartition des revenus
est profondément asymétrique; il ressort d'une estimation publiée en 2001 un coefficient de Gini égal
à 0,62 pour les revenus en zones urbaines
8
, et on estime que plus des deux tiers des Angolais vivent
au-dessous du seuil de pauvreté officiel, de 1,07 dollars EU par jour, et que 28 pour cent vivent dans
une pauvreté extrême (0,70 dollars EU par jour).
9
1
FMI (2005a). Aucun recensement n'a été effectué en Angola depuis 1970. Le CIA World Factbook
donne une estimation de 11,2 millions en date de juillet 2005.
2
Gouvernement de l'Angola (2003).
3
Conseil norvégien des réfugiés.
4
FMI (2005b) et PNUD (2005a).
5
OMS (2005).
6
PNUD (2005a).
7
PNUD (2005a).
8
Aguilar (2001). Le coefficient de Gini sert à mesurer le degré d'inégalité de la distribution des
revenus; une valeur de zéro signifie une égalité parfaite, et une valeur de 1 une inégalité totale (voir
www.http://en.wikipedia.org/wiki/Gini_coefficient).
9
Gouvernement angolais (2003).
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Tableau I.1
Principaux indicateurs sociaux et économiques, 2005
Superficie
Population (2004)
Taux d'urbanisation (2004)
Taux annuel de croissance démographique
(tendance 2002)
1 246 700 km2
15,5 millions
34%
2,9%
PIB nominal aux prix courants du marché
(2003)
PIB par habitant, parité de pouvoir d'achat,
2003
983,2 millions de
dollars EU
2 344 dollars EU
Ind. du développement humain de l'ONU
(2005)
- Classement général
- PIB par habitant
Espérance de vie à la naissance (2003)
Taux de mor7talité infantile pour 1 000
naissances d'enfants vivants (2003)
Taux de mortalité à moins de cinq ans pour
1000 naissances d'enfants vivants (2003)
Population sans accès régulier à une eau
améliorée (2002)
160
126
40,8 ans
154
260
50%
Taux d'inscriptions (2002)
- Maternelles
- Écoles primaires
- Écoles secondaires
Taux d'alphabétisation des adultes (2003)
- Hommes
- Femmes
..
61%
..
66,8%
..
..
.. Données non disponibles.
Source: PNUD (2005a); FMI (2005a et b).
3. Depuis la fin de la guerre civile en 2002, l'Angola a fait des progrès pour ce qui est de
stabiliser la situation macro-économique, consolider la paix, éliminer les mines terrestres et
commencer la reconstruction de l'infrastructure économique. Cependant, la croissance économique
reste largement tributaire des résultats obtenus dans les secteurs du pétrole et des diamants; le pays a
relativement peu avancé dans la remise sur pied de son agriculture et de son industrie, et l'économie
informelle occupe une place importante. Le renforcement de la curité sur le territoire et
l'amélioration de la stabilité macro-économique constituent deux conditions préalables au processus
de reconstruction. Malheureusement, le pays manque toujours cruellement de personnel qualifié;
beaucoup de marchés demeurent faussés par des subventions, des contrôles des prix, et une
intervention excessive de l'État ou d'organes parapublics; et une grande partie de l'infrastructure reste
détruite ou endommagée, outre que les mines terrestres continuent de présenter un risque élevé.
10
Il y
a beaucoup d'obstacles à franchir sur le chemin de réformes structurelles à grande échelle ainsi que
pour améliorer le degré de transparence et de participation au processus de reconstruction.
4. L'économie de l'Angola se caractérise par une grande dualité. L'extraction de pétrole
constitue le principal moteur du PIB et le premier poste des exportations. L'augmentation des cours
du pétrole a eu un effet très bénéfique sur les recettes publiques, mais l'inquiétude demeure
concernant la transparence du processus de paiement du pétrole et l'utilisation des recettes pétrolières.
La guerre civile a entraîné la destruction de l'agriculture et de l'industrie (chapitre IV), qu'il s'agit
maintenant de reconstruire.
10
Bien que le déminage progresse quelque 20 000 km2 de territoire ayant été "nettoyés" entre 1999 et
2003 , on estime qu'il pourrait rester de 5 à 10 millions de mines enterrées. Pour un bilan complet de la
situation en 2004, voir ICBL (2004).
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2) RESULTATS ECONOMIQUES RECENTS
i) Croissance, emploi et réduction de la pauvreté
5. Le taux de croissance économique global de l'Angola (mesuré par l'augmentation du PIB
estimatif) a considérablement fluctué au cours des trois dernières années, tombant de 14,4 pour cent
en 2002 (fin de la guerre civile) à 3,4 pour cent en 2003, pour remonter à 11,2 pour cent en 2004
(tableau I.2). Ces changements se sont expliqués presque en totalité par les variations de la valeur de
la production pétrolière qui, après avoir gagné plus de 20 pour cent en 2002, a reculé en 2003 puis
s'est de nouveau sensiblement accrue en 2004. Depuis 2001, le PIB a progressé plus régulièrement
dans le secteur non pétrolier que dans la branche pétrolière, à des taux compris entre 8 pour cent et
presque 10 pour cent. Selon les prévisions de la Banque mondiale, grâce à la hausse des cours du
pétrole, le PIB global pourrait augmenter en moyenne de 18 pour cent par an entre 2005 et 2007.
11
Tableau I.2
Résultats économiques, 2001-2004
(en pourcentage et en dollars EU)
2001
2003
2004
PIB aux prix courants du marché (millions de dollars EU)
8 936
13 825
19 535a
PIB aux prix courants du marché (milliards Kz)
197,1
1 031,4
..
PIB non pétrolier, aux prix courants du marché (milliards kz)
142,0
532,9
RNB par habitant (dollars EU)
544
838
1 154a
(Variation annuelle en pourcentage)
PIB réel
3,1
3,4
11,2a
PIB réel (hors pétrole)
9,4
9,8
8,8a
Masse monétaire au sens large, M3 (décembre)
41,7
180,3
..
Indice des prix à la consommation (moyenne annuelle)
248
109
98a
(En pourcentage)
Taux d'intérêt
Taux des dépôts à terme (0 à 90 jours, décembre)
56,1
26,7
..
Taux des prêts commerciaux (0 à 180 jours, décembre)
97,6
93,4
..
Taux d'escompte de la Banque centrale (décembre)
150,0
150,0
..
(En pourcentage du PIB)
Solde budgétaire du gouvernement, avant aides financières (sur
la base des engagements)
-4,0
-7,9
..
Recettes intérieures
45,1
37,5
..
Secteur non pétrolier
9,2
9,4
..
Aides financières reçues
2,4
0,8
..
Dépenses totales
49,0
45,5
..
(En millions de dollars EU)
Secteur extérieur
Balance courante
-1 329
-720
..
dont secteur pétrolier
1 362
1 971
..
Commerce net des marchandises
278
-1 452
..
Exportations (f.a.b.)
3 457
4 028
..
Importations (f.a.b.)
3 179
5 480
..
Cours moyen du pétrole angolais (dollars EU/baril)
22,7
28,2
36,4
Situation financière et compte de capital
954
1,103
..
Solde global
-842
-5
..
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Banque mondiale (2005).
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2001
2003
2004
Réserves officielles brutes
732
660
1 365
En mois d'importations (c.a.f.)
1,2
0,9
..
Rapport dette extérieure/PIB (pour cent)
81,3
69,9
48,6
.. Données non disponibles.
a Estimation du FMI.
Source: FMI (2005a), International Financial Statistics, août 2005, Washington, D.C. et (2005b), Angola: Selected Issues and Statistical
Appendix, and Staff Report, août 2005, Washington, D.C.
6. Le pétrole est le secteur qui contribue le plus au PIB théorique de l'Angola, à hauteur de
48 pour cent en 2003 (tableau I.3).
12
L'extraction de minéraux, dont les diamants, a totalisé une part
de 53 pour cent. Les réserves pétrolières étaient estimées à 22 800 millions de barils de vrac en 2004,
ce qui place l'Angola au quinzième rang mondial et à la deuxième place en Afrique après le Nigeria.
13
Tableau I.3
Part du PIB revenant à chaque secteur, 1999-2003
(en pourcentage)
1999
2000
2001
2002
2003
Part du PIB revenant à chacun des principaux secteurs
a) y compris le secteur pétrolier et les droits
d'importation
Agriculture, sylviculture et pêche
6,3
5,6
8,1
8,1
8,2
Industries extractives
66,3
66,4
57,3
58,0
52,9
Pétrole et GPL
58,1
60,0
51,1
53,2
48,3
Diamants
8,1
6,4
6,1
4,8
4,5
Industries manufacturières
3,4
2,8
3,9
3,7
3,8
Services
Construction
2,9
2,7
3,6
3,4
3,6
Approvisionnement en électricité et en eau
0,0
0,0
0,1
0,0
0,0
Commerce
15,1
14,2
15,4
14,2
14,2
Services non marchands
4,6
6,7
9,3
16,7
15,1
Droits d'importation
1,2
1,3
2,2
1,8
2,1
b) sans le secteur pétrolier et les droits d'importation
Agriculture, sylviculture et pêche
15,7
14,7
17,5
13,9
16,6
Industries extractives
20,0
16,3
13,1
10,6
9,2
Industries manufacturières
8,6
7,3
8,3
8,3
7,7
Services
Construction
7,1
7,1
7,7
7,7
7,2
Approvisionnement en électricité et en eau
..
..
0,1
0,1
0,1
Commerce
37,1
37,0
33,1
31,6
28,7
Services non marchands
11,4
17,2
20,0
23,7
30,5
.. Données non disponibles.
Source: FMI (2005b), Angola: Selected Issues and Statistical Appendix, and Staff Report, août 2005, Washington, D.C.
12
Entre 2000 et 2003, le PIB du secteur pétrolier en valeur est passé de 5 à 6,5 milliards de dollars EU
mais sa part du PIB total est tombée de 60 à 48,3 pour cent, alors que la part des services "non marchands" a
grimpé de 6,7 à 15,1 pour cent. FMI (2005).
13
CIA (2005).
Angola WT/TPR/S/158/Rev.1
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7. S'agissant de l'économie formelle non pétrolière, le "commerce" et les "services non
marchands" sont les secteurs dominants, ayant représenté ensemble en 2003, selon les estimations,
59 pour cent du PIB du secteur formel non pétrolier; l'agriculture se classe troisième, avec 16,6 pour
cent en 2003.
8. L'importance du secteur informel amène à s'interroger sur l'exactitude des données concernant
le PIB total et la part revenant à chaque secteur. Avec les perturbations provoquées par la guerre
civile dans l'économie, le secteur informel a pris de l'ampleur en Angola, avec de graves
conséquences pour la structure économique et les recettes fiscales. On estime que, en Angola,
70 pour cent des emplois se trouvent dans l'économie informelle.
14
9. Dans sa Stratégie de réduction de la pauvreté, publiée en septembre 2003, le gouvernement
s'est concentré sur dix domaines d'action prioritaires, en se fixant un certain nombre de calendriers et
de buts. Les principaux objectifs sont les suivants:
- déminage (60 000 km2 de territoire devraient être nettoyés d'ici 2006);
- sécurité alimentaire et développement rural (augmentation de la production de
céréales, de légumes, de racines et de pommes de terre d'ici 2006, aide à la production
de semences et à la pêche, reboisement, aide à l'irrigation, reconstruction des stations
d'aménagement agricole, aide aux femmes, et nouvelles initiatives de
microfinancement);
- infrastructure de base (d'ici 2006, réfection de 5 600 km de routes et ponts, et
entretien de 15 500 km de routes, accès à l'eau potable étendu à 76 pour cent de la
population urbaine et à 46 pour cent de la population rurale, et extension de l'accès
des services d'assainissement à 79 et 32 pour cent de la population, respectivement,
électrification de 25 pour cent des foyers, développement du logement social à
Luanda et dans les provinces, et réfection des voies ferrées);
- gestion macro-économique (amélioration des finances publiques et des procédures de
marchés publics, stabilité des prix et des taux de change avec une inflation inférieure
à 10 pour cent à compter de 2006, augmentation du PNB réel de 13,9 pour cent entre
2003 et 2007, excédent budgétaire d'environ 3,8 pour cent du PNB d'ici à 2007,
réserves internationales brutes égales à 2,2 mois d'importations d'ici 2007, extension
du réseau des banques commerciales, services fiscaux plus efficaces et plus
équitables, et transparence des comptes publics);
- VIH/SIDA (accès de toute la population aux services d'information, d'examen et de
conseil, ainsi qu'aux préservatifs, d'ici 2007-2008);
- éducation (scolarisation pour tous au niveau primaire d'ici 2015, enseignement pour
les enfants des rues, réduction de l'illettrisme chez les adultes des deux sexes);
- santé (réduction, d'ici 2015, de 75 pour mille du taux de mortalité chez les enfants de
moins de cinq ans et de mortalité maternelle, arrêt et recul de la propagation du
VIH/SIDA, de la malaria, de la tuberculose, de la maladie du sommeil et de la lèpre);
- réinsertion sociale des personnes déplacées (remise sur pied des communautés rurales
et adoption de mécanismes pour assurer une bonne gestion du processus);
14
IRINNews (2004). On trouvera une étude récente du secteur informel chez Cain (2004). Voir aussi
Development Workshop (2005).
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