L’EMANCIPATION DES PEUPLES COLONISES Introduction Diversité du monde colonial : étendue, taille des empires et mode d’administration. ( assimilation française : mais en fait peu en réalité, et association britannique ( recours aux élites locales) avec distinction entre dominions ( autonomie interne) protectorat (Etats préexistants et faibles) et colonies ( avec cas particulier des Indes). Néerlandais sur le modèle britannique mais belge, espagnol et portugais sur modèle français. Rupture créée par la guerre. Métropoles prennent conscience de l’importance des colonies. Evolution d’ailleurs des britanniques qui élaborent le Commonwealth ( indépendance des dominions). India Act en 1919 prévoit l’élection d’une assemblée aux pouvoir réduits. Il y a donc globalement un relâchement, un desserrement des liens sur le plan politique mais paradoxalement dans le domaine économique et dans l’esprit des populations, les liens sont resserrés. Mouvements démarrent dans l’entre deux guerres qui aboutissent aux indépendances. Comment s’expliquent les blocages des négociations et l’incapacité globale des pays du Tiers Monde à s’imposer comme une force unie ? I. LES REMISES EN QUESTION DE L’ORDRE COLONIAL ( ANNEES 1920-1040) A. précocité de l’agitation nationaliste en Asie méridionale 1°) causes : très forte croissance démographique d’Asie ( L’Inde passe de 290 à 350 millions d’habitants dans l’entre deux guerres). misère liée à la crise mondiale ( baisse des prix des matières premières). anciennes traditions politiques ( Etats jadis indépendant) présence d’élites occidentalisées qui revendiquent une reconnaissance pour la part prise dans la P.G. mondiale par les colonies. 2°) quels projets ? revendication de simple autonomie revendication nationaliste ( indépendance) à l’imitation du parti nationaliste chinois1 le Guomindang pénétration d’idées communistes puisque le Komintern ( 1920) se prononce pour le combat contre l’impérialisme colonial 3°) quelles manifestations ? a) en Indochine. déclin rapide des tendances modérées ( en Indochine, la bourgeoisie commerçante, enrichie par la guerre, avait espéré que la France lui reconnaîtrait une place dans le système politique…. En vain ) le fer de lance de la contestation est constitué par les étudiants ( formés aux idées démocratiques dans les universités ( souvent métropolitaines) ainsi que des ouvriers de retour de France après la guerre. : un parti communiste est fondé en 1930.2. Emeutes rurales durement réprimées. b) en Indonésie pays divisé politiquement et religieusement ce qui facilite la mainmise des Néerlandais. Il existe un parti nationaliste indonésien (Soekarno) plus ou moins socialiste mais à l’audience limitée. c) l’Inde, un cas à part développement d’une bourgeoisie commerçante ou industrielle ( compagnie charbonnière, industrie textile). Représentée par le parti du Congrès (1885) qui radicalise de plus en plus ses positions (réclame l’indépendance après la première Guerre mondiale en récompense de la loyauté de la colonie pendant la guerre. Les Naglais propose alors l’India Act.(1919) que les Indiens estiment insuffisants ( simple étape vers l’autonomie). 1 La parti nationaliste chinois est dirigé par Sun Yat-sen sui défend les trois principes du peuple : indépendance, démocratie et socialisme ( limité) avec distribution des terres. C’est une adaptation d’idées politiuqes d’origine occidentale à la situation particulière de la Chine. Ce parti recrute parmi les intellectuels souvent foré en europe ou au Japon. 2 A son origine se trouve Nguyen Ai-quoc ( alias Hô Chi-Minh) qui a vécu en France, a assisté au Congrès de Tours 1 rôle personnel de Gandhi, élevé en Angleterre, avocat en Afrique du Sud. Nourri de lecture traditionnelles indienne et de Tolstoï. Rentre en Inde en 1914. Refuse la violence, campagnes de jeûne, ascétisme : surnommé le Mahatma (« la grande âme »). Réussit à stopper le terrorisme qu’il remplace par le boycott des produits anglais. Cependant les Indiens sont divisés : Nehru souhaite une Inde industrialisée alors que Gandhi veut un retour à la société rurale traditionnelle. Les musulmans ( Jinnah) veulent un Etat indépendant dès 1937. Les communistes trouvent que Gandhi ne s’intéresse pas assez aux problèmes sociaux et les extrémistes le trouvent trop modéré. La Conférence de la Table ronde de 1930 à Londres échoue. B. Les débuts du nationalisme arabe au Proche Orient. 1°) le rôle des grandes puissances canal de Suez +réserve de pétrole alors inexploitées/ britanniques joue la carte arabe ( le chérif de la Mecque) contre les Turcs durant la Première Guerre mondiale. réaction de la France qui s’y intéresse aussi :protectrice traditionnelle des chrétiens . 2°) transformations politiques ; La SDN confie des « mandats » aux Français et aux Brit. la France est en difficulté. La situation au Liban est calme ( chrétiens, formés aux écoles occidentales) mais révoltes dures en Syrie. les Brit envisage très vite le retour à l’indépendance : crée des Etats mais sans prendre en compte la diversité des populations : Irak ( indépendant en 1930), Transjordanie ( indépendance 1928). Maintiennent des accords avec ces deux Etats à la tête desquels ils ont mis les deux fils du chérif de la Mecque. L’Egypte (ancien protectorat) obtient son indépendance en 1922. Par contre trpos échecs en Arabie (un jeune cheik Ibn Séoud parvient à s’emparer du pays), en Iran (un général Reza Chah parvient à repousser les Anglais et les soviétiques (au nord) : il règne sous le nom de Reza Chah Pahlévi mais laisse aux Anglais leurs concessions pétrolières. Il entreprend de moderniser son pays à grande vitesse. ) et en Turquie où Mustapha Kémal installe une dictature nationaliste, laïque et progressiste ( les Turques ont le droit de vote en 1935, la graphie latine remplace la graphie arabe, etc..) 3°) trois nouveaux problèmes pétrole. Compétitions entre grande compagnies occidentales qui reversent des « royalties » aux souverains locaux. développement du sionisme (T. Herzl) qui se fonde sur une promesse du ministre des Affaires étrangères britannique Balfour (« Déclaration Balfour » de 1917) qui laisse entrevoir la possibilité de fonder un Etat juif en Palestine. Développement de migrations juives et hostilité des Arabes : montrées des affrontements et du terrorisme. idée de panarabisme mais en retrait après la Première Guerre. Cependant la montée du sionisme a un effet fédérateur pour le panarabisme. C. La réaction des puissances coloniales. 1°) l’Empire britannique originalité : quelques colonies peuplées en majorité d’Européens. Obtiennent leur autonomie interne à la fin du XIX ou au début du XX : ce sont les doiminions ( Canada, N-Zélande,…) profitent de la guerre pour réclamer davantage d’autonomie et même l’indépendance. Statut de Westminster 1931 : le Commonwealth est créé : sorte de fédération d’Etats égaux avec allégeance à la couronne. reste de l’Empire peu de réforme. 2°) l’Empire français progression au Maroc (protectorat) : rôle de Lyautey ( « résident général ») qui se veut respectueux des coutumes locales et s’appuie sur les cadres locaux. anticolonialisme est en perte de vitesse malgré Gide et son Voyage au Congo, 1927 et les condamnations communistes de la guerre du Rif (1925) au Maroc. immobilisme administratif( pas de réforme) : pas de plan d’ensemble de développement des colonies, recherche de l’investissement à court terme, peu d’industrie de transformation. Développement de l’instruction primaire. Les revendications nationalistes viennent surtout de l’élite. Peu de révoltes sauf Maroc et Indochine. le cas algérien : qqs anciens combattants ont obtenu la nationalité française mais problème car il faut alors renoncer au statut coranique ce que la majorité de la population ne veut pas : nationalisme se développe. Mouvement des Oulémas (religieux qui veulent une Algérie indépendante et appliquant un Islam strict. Le 2 Parti Populaire Algérien (Messali Hadj) anticolonialiste et socialisant. Recrute surtout chez les Algériens … en France ! Fédération des élus musulmans (Fehrat Abbas) réclament l’assimilation totale. projet Blum Violette ( en fait accorder droit de vote à quelques milliers d’Algériens). Echec devant les colons d’Afrique du Nord. 3°) autres colonisateurs : en fait surtout immobilisme ( cf Congo belge ). II LA DIFFICILE CONQUETE DES INDÉPENDANCES (de la guerre aux années 1960) A. situation différente au lendemain de la guerre. participation à la guerre, loyalisme, habitude de la guérilla (cf maquis/ indochinois). Revendication indépendance. Renonce aux mandats colonies italiennes indépendantes attitude intransigeante des métropoles : Sétif (1945), Madagascar 1947 et Indochine (refus d'une évolution, volonté de restaurer la grandeur de l'empire). ambiguïtés de la conférence de Brazzaville (1944) qui refuse l’autonomie et l’indépendance. Fondation de l’Union Française (1946) abolit le code de l'indigénat trois ensemble : France et départements et territoires d’o u t r e - m e r e t l ’ e s s e n t i e l de ses colonies) et Etats associés ( Indochine, protectorats...) radicalisation des opinions indépendantistes rôle de l'Onu (tribune) et grandes puissances anticolonialistes URSS et EU ( au départ) B. Le choc des indépendances asiatiques ( années 45-50) précocité des indépendances asiatiques. Inde 47 ( connaître rôle Mountbatten, Gandhi, Nehru), Ceylan 47 Birmanie 47. Explication : occupation japonaise ( donc développement mouvement de résistance)+précocité des mouvements nationalistes. •complexité du conflit car devient un terrain d'affrontement et de la guerre froide. Indochine « Valmy du Tiersmonde ». Rôle de la Chine : communiste depuis 1949. conférence de Bandoeng (connaître Soekarno): coalition anticolonialiste. et anti-impérialiste (1955).Impact sur l'Afrique Etats à l'Onu et mais pays divisé ( neutralistes, communistes et pro occidentaux). Représentent 55% de l'humanité,, des 11% des richesses. Rôle de Nasser champion anticolonialiste (cf Suez. 1956). C. la décolonisation africaine situations différentes selon colonies ( statut ? population européenne ?) Différente entre vision britannique (association grâce au Commonwealth (1931)association d'Etats indépendants et dont la représentante est la reine d'Angleterre depuis 1952) et assimilation (vision française, c'est-à-dire volonté de faire des colonisés des citoyens. En fait n'est pratiquement pas réalisé). 3 Algérie départements 1954. début guerre : 1956 :contingent envoyé : 1958: Comité de Salut public à Alger. Appel au général de Gaulle 1959 : de Gaulle propose une auto détermination. 1961 référendum qui approuve l'autodétermination. tentative de putsch. 1962 : accord d'Evian et indépendance de l'Algérie, approuvés par référendum. Maroc, Tunisie protectorat • Au Maghreb : tension dans les protectorats : Bourguiba arrêté et sultan déposé par la France mais obligée de céder (peur d'un embrasement avec le début de la guerre en Algérie: indépendance 1956. Afrique subsaharienne colonie • loi-cadre Deferre 1956 (autonomie des interne des colonies). • création de Communauté fr sorte d'association de la France et des colonies qui auraient l'autonomie interne. • En fait indépendance dès 1960 4 Colonies britanniques Afrique de l'ouest Population européenne faible Décolonisation entre 1957 et 1960, initiée par le ghanéen Nkrumah, bonnes relations avec la métropole. Importantes Très fortes tensions : la Rhodésie se divise en Afrique de l'est deux pays Zambie ( majorité noire) et Rhodésie du sud ( où la minorité blanche garde le pouvoir et maintient un régime d'apartheid jusqu'en 1980 ( devient alors le Zimbabwe) Au Kenya révolte de Mau-Maus de 1952 à 1957 : les britanniques engagent alors un processus d'associations des africains au pouvoir : indépendance en 1963. Autres colonies : portugaises jusqu'à la révolution des oeillets (1974), Congo belge : indépendance très forte tensions, départ très rapides des colonisateurs. Coup d'Etat de Mobutu (soutenu dans le contexte de guerre froide par l'Occident) Ill VERS UNE TROISIEME VOIE ? A. Affirmation d'une voie entre l'est et l'ouest. ● impression d'une force réelle des anciennes colonies. Rôle de l'ONU comme tribune ● développement d'idéologies spécifiques :K Nkrumah panafricanisme, développement également du panarabisme : union éphémère de l'Egypte, la Syrie et le Yémen ( solidarité régionale) ● dans la cadre de la guerre froide volonté de créer un mouvement de non alignement : Belgrade 1961. Rôle de la Chine qui se détache de + en + de l’URSS. D’ailleurs c’est le vote des pays du Tiers Monde l’expression est d’Alfred Sauvy en 1955) qui lui fit obtenir le siège de Taïwan au Conseil de Sécurité en 1971. ● analyse des problèmes de développement et de démographie comme un retard qu'il faut combler par la coopération avec les pays riches: création de la CNUCED en 1964. Mais aussi réflexion sur les moyens de parvenir à ce résultat en développement des « modèles » : soit plutôt agricole (Inde) soit industriels ( type le développement de l’Algérie indépendante). Il s‘agit souvent d’une application de théories économique souvent d’inspiration marxiste. ● cohésion passe par des associations de producteurs : OPEP en 1960. Devient un outil de pression efficace ( cf la Guerre du Kippour). ● les contradictions de cette voie a) contradictions politiques et problème de la contagion révolutionnaire ( voir el Che en Bolivie). b) faibles résultats économiques (CNUCED : revendication très forte dans le forum mal vues par le Nord) . L’aide qui transite par l’ONU est un facteur de discrimination ( « miracle coréen », succès de la révolution verte) s’expliquent par des aides. c) maintien du réseau d’influence des grandes puissances ( ● Devant les échecs de la CNUCED, les pays du Tiers monde demandent un NOEI ( réparation de la colonisation, droit de nationaliser, droit à un juste prix…). Base de négociation avec le nord. B. Mais cette voie éclate dans les années 1980 ● le problème est une crise économique : dettes +pb du protectionnisme plus ou moins déguisé (même si récemment les EU viennent d’être condamnés. Concurrence entre producteurs pour conquérir le marché +pb de choix de matières premières à exporter peut être dangereux. Dans les années 1970 : moins d’aide publique et plus d’emprunt (banque dispose de fonds liés au développement pétrolier. Hausse des taux d’intérêts de la banque centrale américaine (dissuade le crédit) et hausse du dollar ( or la dette est liée au dollar). Donc on pratique des ajustements structurels : réflexion sur l’abolition des dettes ou leur réduction la taxe Tobin ● Souvent le développement passe par des accords bilatéraux : conventions de Lomé ( ACP / CEE) assortis de précautions : Cotonou ( lient aide à des performances économique, au respect de la démocratie dans le cadre du libre échange) ● le mal développement existe : croissance économique, échec de modèle qui pose des problèmes migratoires et d’équilibre écologique. ● La crise accentue encore les différences : les pays pétroliers ont des revenus, ( quoi qu’inégaux : cela dépend en fait de la taille de la population) NPI d’Asie : d’abord développement textiles et industrie puis vers produits plus sophistiqués. En Amérique du sud au contraire : le choix d’un secteur public fort, et volonté de réduire les importations : repli sur le marché intérieur. Graves problèmes de dettes. Passage à un néolibéralisme dans les années 1980. Coût social lourd et vulnérabilité ( problèmes des maquildoras) . 5 ● Affrontement : échec du mouvement des non alignés (tensions entre membres, problèmes du soutient à l’URSS ) et fin de la guerre froide qui rend caduc ce soucis de voie intermédiaire. ● les conflits changent de nature : l’importance est ouest disparaît : on a donc des conflits inter étatiques ( Libye Tchad) assez rare en Amérique ( Pérou Equateur) . tensions en Aise ( Vietnam-Chine…) et surtout à l’échelle infra étatiques : Tamouls , Liban…. ● La fragilité de l’Etat est un problème d’autant que les revendications nationalistes s’exaspèrent ( Côte d’Ivoire) et que la pauvreté est un terreau pour le terrorisme. Conclusion Conquête des indépendances mais insuffisance à créer une voie : contradictions et diversité des situations . Construction de puissance locale : Chine et Brésil. 6