Malherbologie

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Malherbologie
Toxicologie
1. Définitions
Malherbologie : Etude des mauvaises herbes ou adventices et des moyens de les combattre
dans les cultures.
Adventice : Plante herbacée semi – ligneuse ou ligneuse qui à l'endroit où elles se trouvent est
nuisible à la culture.
2. Nuisibilité des mauvaises herbes
Directement :
-
-
Concurrence (pour tous les éléments de la croissance d'une plante, espace, lumière,
eau, air) la plante cultivée entraîne une baisse de rendement, de la qualité du produit,
baisse de la croissance donc baisse de la rentabilité.
Certaines mauvaises herbes sécrètent des substances toxiques par les racines. Cela
empêche la croissance de la plante cultivée.
Exemple : Chénopode blanc empêche la croissance du maïs.
Indirectement :
-
Plante – hôte = plante réservoir de ravageurs et de maladies.
Exemple : 1er ex : Séneçon commun ou vulgaire héberge la rouille vésiculeuse du pin
(champignon). Juniperus et poirier portent la même rouille.
2ème : Mouron blanc & mouron des oiseaux héberge des pucerons, virus de la
mosaïque du concombre (CMV).
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Esthétique (gazon, massif de fleurs)
-
Source d'incendie dans les forêts.
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Toxicité des mauvaises herbes pour l'homme. Morelle noir / Solanum nigra. La récolte
mécanisée impose de ne pas avoir de graine de fruit de morelle.
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Toxique pour les animaux. Mercuriale annuelle toxique pour les lapins. Surtout dans
les cultures de fourrage il faut éviter ces mauvaises herbes toxiques, car l'animal ne
fera pas la distinction.
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Certaines plantes ligneuses ou semi ligneuses (racines de saules, de bouleaux) peuvent
boucher des drains.
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Dans les cultures basses, les mauvaises herbes créent un micro climat humide qui
favorise champignons et bactéries mais aussi les ravageurs comme les limaces.
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3. L'importance de la flore adventice
-
Stock grainier d'un sol. En moyenne (sur 30 cm) 50 (soit 5000 graines/m²) à 500
millions/ha. Extrême : 20 millions à 2 milliards / ha.
Rem 1 : Les mauvaises herbes qui germent sont les graines de mauvaises herbes
superficielles. On remue le sol et on en remonte.
Rem 2 : La durée germinative peut durer quelques mois à 5, 10 ans et plus.
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Fort pouvoir de multiplication des graines de MH. 1 pied mère d'Amarante 50 000
graines. 1 pied de mouron rouge donne 250 graines. Eviter que les mauvaises herbes
montent en graines.
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Fort pouvoir de dispersion par les propres moyens des adventices (fruit qui éclate et
projette la graine) vent, oiseau, homme, …
Conclusions :
- Malgré les techniques de désherbage on ne se débarrasse pas facilement des
adventices donc l'évolution de la flore adventice d'une parcelle est très lente. (apport
extérieur de mauvaise herbe)
- Dans certaines conditions de culture (monoculture) et même groupe chimique
d'herbicide on peut aboutir à la disparition de certaines espèces.
- L'inversion de flore : quand on traduit une certaine gamme de mauvaises herbes on
voit apparaître d'autre mauvaises herbes qui peuvent devenir dominante (ex séneçon).
4. Les moyens de lutte
Introduction : on applique le concept de la protection intégrée (= le désherbage intégré)
combinaison de différents moyens de lutte direct ou indirect. Ex : la prèle : humidité, pH
acide.
Lutte peut être des herbicides, modifier le pH par des amendements, drainage.
Diminuer la lutte chimique.
Ménager mieux l'environnement.
Agir le plus tôt possible, préventivement.
Peut on tolérer un certain seuil de salissement de mauvaises herbes dans une culture. Seuil à
partir duquel on devra intervenir.
a. Moyen de lutte culturaux.
→ Travaux du sol (mécanisés)
 Labour
 Sarclages – binages
On a de plus en plus de matériels qui approchent de plus en plus près des lignes de cultures
sans les abîmer.
Rem : Dans le cas de plante vivace comme le liseron (tige souterraine = rhizome) il faut éviter
de les fractionner en prenant des appareils qui les extirpent (griffe).
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 Buttage (c'est un moyen qui bouscule les jeunes herbes.)
→ Désherbage manuel (avec outil ou manuel)
→ Couverture du sol par des végétaux
- Plante couvre sol = plante tapissante : dans un premier temps il faut régler le problème
des adventices par un moyen ou un autre.
- Enherbement permanent
- Engrais vert : on couvre le sol par des plantes. C'est une plante légumineuse, crucifère,
qui couvre le sol pendant un temps limité (culture dérobée) et qu'on enfoui à l'état
herbacée pour restituer au sol des éléments minéraux. Evite la pousse d'adventice.
(MO : herbacée : minéralisation / lignifiée : humus puis minéralisation)
→ Technique du paillage
- Paillage organique : copeau de bois, roseau de chine, écorce de pin, mulch, …
Avantage : biodégradable, plus esthétique / Inconvénient : coûteux.
- Paillage plastique : couleur noir, blanc (réfléchi la lumière), vert. Les paillages
plastiques sont bon marché (20 centimes / m²), par contre il est peu esthétique. On
utilise généralement des paillages noirs de 15 à 80 microns d'une durabilité de
quelques mois à 4 ans. On évolue vers des plastiques biodégradables mais à condition
après la culture d'enfouir les restes en plastique. Utilisation : espaces verts, pépinières,
bords autoroutes, …
- Paillage minéral : ex : pouzzolane (déchet de roche volcanique) ou gravier.
→ Technique du "faux semis" on prépare le sol comme pour un semis (travail du sol +
arrosage) on aura la levée des premières adventices et on va la détruire par un moyen ou un
autre. Par ex désherbant de contact ou travail du sol (hersage).
→ Rotation de cultures : en alternant les cultures on alterne forcément les désherbants de
famille chimique différente et surtout à spectre d'activité différent. On peut aussi alterner des
cultures dites nettoyantes avec des cultures salissantes (Sali par les adventices).
→ Utilisation de matières organiques fermentées ou non fermentées : un fumier frais enfoui
favorise la pousse des adventices. La majorité des graines sont détruites entre 40 et 55°C. une
matière organique non fermentée contient beaucoup de mauvaises herbes, mais une matière
organique compostée passe par une fermentation (60 – 70°C) et donc les graines de mauvaises
herbes seront détruites.
b. Lutte chimique
Utilisation des herbicides = désherbants.
-
Notion de sélectivité :
Déf : un herbicide qui respecte la plante cultivée, tout en détruisant un certain nombre
d'adventices.
Rem : à l'opposé on a des herbicides totaux (round up) ils ne respectent pas la plante
cultivée.
Type de sélectivité :
- Sélectivité de position ou de placement : pour des herbicides mis sur ou
dans le sol. (Herbicide résiduaire ou racinaire)
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L'herbicide est fixé sur le complexe argilo humique du sol (sur quelques cm).
Les graines de mauvaises herbes situées dans la zone seront détruites (par contact ou
systémie)
Par contre les graines ou les plantes cultivées ne seront pas touchées car situées plus
profondément par leur système racinaire.
Dans les sols légers ou trop drainant l'herbicide descend trop bas : conseil : diminution des
doses ou interdiction.
Dans des sols lourds ou riches en matières organiques (terre noire) le produit est tellement
adsorbé par le complexe qu'il n'est pas assez efficace d'où augmentation des doses.
Herbicide
Herbicide
- Sélectivité physique : pour des plantes à port dressé et des
cuticules épaisses et cireuses. L'herbicide coulera sur la plante sans l'atteindre et touchera les
mauvaises herbes en dessous.
Remarque : Risque de phytotoxicité quand le temps est très poussant (chaud et humide)
- Sélectivité physiologique : l'herbicide est absorbé par la plante
cultivée mais le dégrade tellement vite qu'il n'atteint pas la plante.
Remarque : quand les conditions de croissance sont mauvaises (froid, sec, pollution)
-
Spectre d'activité :
Herbicides
. .
. . .
S
MR
S : sensible à l'herbicide
MR : moyennement résistante
MS : moyennement sensible
R : Résistante
Certaines mauvaises herbes sensibles sont devenues résistantes pour différentes raisons.
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c. Modes d'application des herbicides :
1) Notions :
1. Notion de pré-levée (pre-émergence) : herbicide qui est mis avant la levée mais en
précisant par rapport à la mauvaise herbe et à la culture.
2. Notion de post-levée (post-émergence) : herbicide mis après la levée mais en
précisant toujours par rapport à la mauvaise herbe et par rapport à la culture.
2) Mode d'application par rapport aux adventices :
Sur le feuillage : - de contact (action rapide) ex Glyphosinate (BASTA)
- systémiques ex: Glyphosate (round up)
Sur ou dans le sol : - Par contact (action rapide)
(sur les graines de MH)
- Pa systémie (plus long)
3) A quels moments dans les cultures :
d. Avant la culture, en jachère, pour éliminer surtout les MH vivaces (chiendent, liseron,
chardon, rumex).
e. Au moment du semis :
En pré-semis (culture) Pour des herbicides volatiles en l'incorporant avec un
hersage.
Au semis (en même temps) semoir à herbicide derrière semoir à graines.
Dispersion en localisé. Avantages : moins de produits, gain de temps
En post semis (maxi 48h après) 3 étapes : sème, traite, et arrose pour positionner
herbicide et arroser graine à lever.
f. Au moment de la plantation idem semis : en pré plantation, à la plantation, en post
plantation
g. En cours de culture : On tient compte du stade de la plante cultivée (stade de la
culture) pas avant le stade 2 vraies feuilles de la culture, on tient compte du stade de la
mauvaise herbe (en général jusqu'au stade 2-4 feuilles vraies sauf pour les graminées)
d. Problèmes de rémanence d’un herbicide
C’est le temps pendant lequel un herbicide reste efficace sur les mauvaises herbes
(pendant ce temps de rémanence on peut avoir des risques de phytoxicité sur la plante).
On a des :
rémanences courtes : 0 à 3jours (ex : GLUFONISATE (basta) produit de contact)
rémanences moyennes : 2-3semaines à 2-3mois (ex : LINURON (linuron Afalon…
herbicide racinaire)
rémanences longues : 1 à 2ans (ex : SIMAZINE (simazine) herbicide racinaire)
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On s’oriente de plus en plus vers des produits courtes à moyennes en évitant des produits
à rémanences longues. En effet ces rémanences longues entraînent des phytotoxicité sur
les cultures. Le principe devrait être de ne pas dépasser la durée de la culture traitée.
Conclusion sur la lutte chimique :
Actuellement on utilise moins d’herbicides qu’avant.
Car :
 les nouveaux herbicides sont plus efficaces à plus faibles doses
 techniques de localisation sur la ligne de semis ou de plantation
 développement du « splitting » (=fractionnement des applications d’herbicides)
ex : au lieu d’un traitement à 20gr à l’are, on fait 3 application à 5 gr sur de la très
jeune mauvaise herbe (inconvénients : plus de main d’œuvre, développement des
résistances de la mauvaises herbes)
 les labels de qualités et les réglementations particulières vont vers des interdictions
d’herbicides (ex : interdiction des herbicides sur les jardins de toitures, et les allées
de parcs et promenades ou dans les cimetières, ex : dans les labels biologiques,
interdiction des produits de synthèses ex : dans les labels de produits intégrés,
interdiction de traitement sous abris).
e. Moyens de lutte physique (chaleur)
Binage thermique et brûlage thermique
chaleur
Solarisation (énergie solaire)
Désinfection vapeur (vapeur d’eau)
Désherbage thermique : à partir de rampe de brûleur à gaz, sur des mauvaises déjà
développées (température obtenue de 1900 degré en moins d’une seconde) avec comme
principe de destruction l’éclatement des cellules des mauvaises herbes.
Technique coûteuse en énergie et courte durée d’action, efficace contre les vivaces à coût
terme (plusieurs passages), technique très utilisées dans les cultures biologiques et les
espaces verts. Ces techniques pourraient s’utilisées avec des rayonnements ou des microondes mais moins efficaces.
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