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La Question palestinienne.
soutient l’unité de l’Empire..
1914 (2-11) Entrée en guerre de l’Empire turc. La Palestine compte alors 730 000 habitants,
dont 85 000 Juifs.
1915 (mai) Conférence secrète tenue à Damas par les comités des mouvements
nationalistes arabes el Fatat (ou Jeunes Arabes, créé en 1911) et el Ahd (créé
en 1914), en présence de l’émir Fayçal ibn Hussein. Le père de celui-ci, le
chérif Hussein de La Mecque, est reconnu comme le porte-parole de la Nation
arabe tout entière. Il est décidé (protocole de Damas) de déclencher la révolte
des Arabes contre la Turquie pour appuyer la Grande-Bretagne, à la condition
que celle-ci garantisse l’indépendance arabe de la Méditerranée au golfe
Persique et de la frontière nord de la Syrie jusqu’au sud de la péninsule
arabique. Dans le cadre de cette confédération sera constituée une Grande
Syrie formée de la Syrie actuelle, du Liban, de la Palestine et de la Jordanie.
Sur les promesses faites par Londres (24 octobre 1915), les Arabes engageront
le combat en juin 1916.
1915 (24-10) Lettre adressée par sir Henry Mac Mahon, haut-commissaire britannique au
Caire, au chérif Hussein de La Mecque, dans laquelle l’indépendance est
promise aux Arabes dans une zone très vaste incluant implicitement la
Palestine. C’est sur base de cette promesse que le chérif Hussein déclenchera la
révolte des Arabes contre les Turcs le 5 juin 1916.
1916 (mai) Accord Sykes-Picot. Accord secret négocié (1915-1916) entre deux diplomates,
le Britannique Mark Sykes (1879-1919) et le Français Georges Picot, sur un
partage entre leurs pays des territoires à arracher à l’Empire turc après la
guerre : Grande-Bretagne et France se déclarent disposées à reconnaître un Etat
arabe (ou une confédération d’Etats) sous leur influence ; la Grande-Bretagne
se verra confier les intérêts de la Basse-Mésopotamie et des territoires à l’est
du Jourdain, tandis que la France assumera le protectorat du Liban, de la Syrie
et de la Haute-Mésopotamie. La Palestine serait soumise à une administration
internationale. L’accord sera ensuite avalisé par la Russie et signé par les trois
puissances en mai 1916 ; mais, dénoncé par le gouvernement bolchevique en
1917 et ensuite condamné par les Arabes, il n’entrera jamais en vigueur.
Cependant, il était totalement contraire aux promesses faites aux Arabes, ceci
étant dû notamment à la ferme volonté de la France de préserver ses intérêts au
Proche-Orient.
1916 (5-6) Entrée en guerre des forces arabes contre la Turquie.
1917 (2-11) Déclaration Balfour* : lettre adressée par Lord Arthur Balfour, ministre des
Affaires étrangères britanniques, au Baron Lionel Walter de Rotschild (1868-
1937), qui soutenait le mouvement sioniste. Le Royaume-Uni est favorable à la
création d’un foyer national juif en Palestine, étant entendu que rien ne sera
fait qui pourrait porter préjudice aux droits civils et religieux des
communautés non-juives en Palestine, ainsi qu'aux droits et au statut politique
dont les Juifs pourraient jouir dans tout autre pays. En dépit de cette réserve,
la déclaration contredit ouvertement les promesses faites aux Arabes en 1915,
mais elle sera bientôt reconnue par les gouvernements français, italien et
américain. C’est une victoire pour le mouvement sioniste, et en particulier
pour son chef en Grande-Bretagne, Chaïm Weizmann, tandis que les Arabes
n’ont aucunement été consultés sur la question.
1917 (10-12) Prise de Jérusalem aux Turcs par les Britanniques (Général Allenby).
1918 (4-1) Le commandant Hogarth (Bureau arabe de la Grande-Bretagne au Caire) assure
au chérif Hussein de La Mecque (devenu roi du Hedjaz) que le gouvernement