المملكة المغربية كتابة الدولة لدى وزارة الطاقة والمعادن والماء والبيئة المكلفة بالماء والبيئة Royaume du Maroc Secrétariat d’Etat auprès du Ministère de l’Energie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement chargé l’Eau et de l’Environnement قطـاع البيئـة الكتابة العامة قسم املشاريع النموذجية ودراسة التأثريات Département de l’Environnement Secrétariat Général Division des Projets Pilotes et des Etudes d’Impact La Journée Internationale sur la Diversité Biologique Rapport de célébration de la journée Introduction Le Maroc, à l’instar de l’ensemble de la communauté internationale, a célébré le vendredi 22 mai 2009, la journée internationale de la diversité biologique. Le thème proposé cette année par le Secrétariat de la Convention sur la Diversité Biologique est intitulé «les Espèces Exotiques Envahissantes ». Les pressions exercées par les Espèces Exotiques Envahissantes (EEE) sur les écosystèmes entraînent un appauvrissement et des changements dans la diversité biologique à un rythme sans précédent. Si l’accent est mis cette année sur la problématique des EEE, c’est parce qu’elles représentent une pression supplémentaire pour nos écosystèmes. L’évaluation des écosystèmes pour le millénaire, révèle même que les EEE est le troisième facteur responsable de l’appauvrissement de la diversité biologique de la planète. La célébration de la journée internationale de la diversité biologique est l’occasion d’attirer l’attention sur la menace grandissante des EEE. Conscient de l’intérêt du sujet et de ses multiples interactions tant du point de vue écologique, économique que social le Secrétariat d’Etat chargé de l’Eau et de l’Environnement a organisé, en concertation avec les différents Départements, membres du Comité National de la Biodiversité, une journée d’information, de sensibilisation et de débat. Plusieurs départements, universités, instituts de recherche, associations, organismes et experts nationaux ont pris part à cette manifestation et ont présenté des communications en rapport avec le thème de la journée. Programme de la journée : 09 h 00 Inscription. 00 h 30 Ouverture Officielle. 09 h 50 Présentation de cadrage : Définition des espèces exotiques envahissantes, leurs impacts et leurs principes de gestion. Messieurs Falaki Hassan et M. Madbouhi Mostafa, Département de l’Environnement . 10 h 10 Pause Café. 1 10 h 30 Situation actuelle des plantes envahissante au Maroc. 11 h 00 A propos de quelques cas d’impacts avérés ou potentiels d’espèces aquatiques invasives au Maroc. M. Taleb Abdelkader, M. Bouhache, Professeurs à l’Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II. Mme Himmi Oumnia, M. Mohammed Aziz El Agbani, M. Abdeljebbar Qninba, Prof. Mohamed Dakki, Institut Scientifique. 11 h 30 Débat et discussion. 13 h 30 Déjeuner. Déroulement de la journée : Au nom de Monsieur le Secrétaire Général, Monsieur Zerouali Abdelhay, Directeur de la Surveillance et de la Prévention des Risques, a prononcé le discours d’ouverture. Ci-après le discours intégra : Mesdames et messieurs C’est pour moi un réel plaisir de célébrer avec vous aujourd’hui la journée internationale de la biodiversité consacrée cette année par les Nations unies au thème « les Espèces Exotiques Envahissantes » ces espèces non indigène qui ont des impacts négatifs sur les écosystèmes à la santé humaine et avoir des répercutions économiques importantes. Notre patrimoine naturel précieux, présente un intérêt socio-économique vital pour le pays, les ressources biologiques exploitées représentent une part substantielle de la richesse nationale notamment pour l’agriculture, l’élevage, la foresterie et la pêche. Outre cet intérêt socio-économique, la diversité biologique nationale revêt une importance écologique particulière : une grande diversité de nos écosystèmes, plus de 24 000 espèces animales et de 7000 espèces végétales avec un taux d’endémisme globale de 11% pour la faune et de 25% pour les plantes vasculaires, des taux presque sans égal par rapport à tout le bassin méditerranéen. 2 Or de sérieuses menaces peuvent être engendrées par les espèces exotiques envahissantes sur l’utilisation durable de notre biodiversité pouvant provoquer le déclin et l’extension des espèces locales et d’interférer avec les processus des écosystèmes tels que les cycles de l’eau, le feu et les régimes de succession écologique. Leur impact sur les écosystèmes, les habitats et les espèces indigènes est grave voir irréversible, d’autant plus que les changements climatiques devraient en outre faciliter la propagation des espèces exotiques envahissantes opportunistes. Cependant Le Maroc n’est pas épargné de perturbations profondes de ses écosystèmes par les EEE qui sont devenu l’origine d’impacts majeurs aux niveaux environnemental, économique et sanitaire et constituent un enjeu d’ampleur mondiale. Mesdames et messieurs La Convention sur la Diversité Biologique, que le Maroc a ratifié en 1995, demande clairement aux pays partis de maîtriser les introductions d'espèces qui menacent des écosystèmes, des habitats ou des espèces, mais également de les contrôler ou de les éradiquer (art. 8h) et d’élaboration en priorité des stratégies et des plans d’action qui ont comme principes directeurs la prévention des introductions, l’éradication et le contrôle sur le long terme. En vertu de cette entente internationale, le Maroc a élaboré la Stratégie national pour la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité qui encourage la surveillance et le contrôle de l’importation d’espèces exotiques. Les espèces exotiques envahissantes représentent, actuellement, un défi complexe tant au niveau international que national. Des opérations de lutte contre ces espèces sont donc indispensables pour permettre une restauration de la biodiversité basée sur trois principes : Principe de prévention permettant d’empêcher l’introduction d’espèces exotiques envahissantes. Principe d’action précoce détectant précocement et permettant l’intervention rapide pour empêcher leur implantation. Principe de confinement pour les espèces qui sont déjà bien implantées, afin de limiter l’expansion de ces espèces C’est pour cette raison la 9ème conférence des parties a demandé aux pays partis d’élaborer une Stratégie nationale sur les espèces exotiques envahissantes et définir une vision claire réduire les risques potentiels des espèces exotiques envahissantes et conserver les écosystèmes de pays. Cette stratégie aide à : prévenir les nouvelles invasions d’espèces exotiques envahissantes, prendre des mesures appropriées pour les EEE, et ce, par l’éradication, le confinement et le contrôle, établir un mécanisme de réponse pour détecter et réagir immédiatement à la présence d’espèces potentiellement envahissantes dés qu’elles sont détectées. De développer notre connaissance actuelle sur les EEE avec une approche multisectoriels et multidisciplinaires afin de fournir les outils nécessaires pour arrêter ce problème. Renforcer et ou développer les mesures nationales pour la prévention, l’élimination et le contrôle des EEE. 3 Intégrer la prévention, l’élimination et le contrôle des EEE dans les procédures d’analyse de risques et d’évaluation de l’Impact sur l’environnement Promouvoir la coopération internationale Au terme de cette allocution, je voudrais réitérer mes remerciements à tous les participants et je vous souhaite plein succès à vos travaux. Je vous remercie de votre attention. Résumé des communications Définition des espèces exotiques envahissantes, leurs impacts et leurs principes de gestion Messieurs Falaki Hassan et M. Madbouhi Mostafa, DPPEI/ Cellule biodiversité Département de l’Environnement Résumé Les EEE sont des plantes, des animaux, des pathogènes et d’autres organismes qui ne sont pas natives de l'écosystème, mais qui cause des dommages à l'environnement économique et nuisent à la santé humaine. La Convention sur la diversité biologique fournit un cadre juridique d’ensemble pour la mise en place de mesures de prévention et d’atténuation destinées à maîtriser les menaces que font peser les espèces exotiques envahissantes (sur la diversité génétique, la diversité des espèces et la diversité des écosystèmes). Objectifs stratégiques en matière de biodiversité s’inscrit dans le cadre de l’esprit des objectifs définis dans les engagements internationaux, ratifiés par le Maroc, notamment la Convention sur la Diversité Biologique (CDB) de Rio 1992. Dans ce sens, les objectifs tracés portent sur : (i) le renforcement des capacités de gestion durable de la biodiversité, (ii) le renforcement du réseau des sites d’intérêt biologique et écologique (SIBE), (iii) le renforcement des capacités de protection des espèces protégées et des ressource phytogénétiques. » Les impacts de ces espèces exotiques envahissantes sur les écosystèmes, les habitats et sur les espèces indigènes sont graves et souvent irréversibles. Impacts sur l’écologie Elles peuvent sérieusement nuire à la biodiversité; Elles peuvent causer la disparition et même l’extinction de certaines espèces; Elles peuvent causer la dégradation et l’érosion des sols; Elles peuvent modifier les cycles d’incendie. 4 Impacts sur la santé Elles peuvent accroître les risques de maladies; Elles peuvent causer la souffrance humaine et animale; Elles peuvent réduire la gamme des activités récréatives aquatiques et terrestres. Impacts économiques Les coûts associés au contrôle et à la gestion de ces espèces sont parfois très élevés; Elles risquent de réduire la productivité dans les secteurs forestier, agricole et celui de la pêche; Elles occasionnent parfois des restrictions commerciales à l’importation et à l’exportation. Situation actuelle des plantes envahissantes au Maroc TALEB A.1 & BOUHACHE M.2 1Département des Ressources Naturelles & Environnement de Production, Protection & Biotechnologie Végétale Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, BP. 6202, Rabat-Instituts, Rabat, Maroc 2Département Résumé Comparé aux autres pays de la méditerrané, le Maroc occupe une place privilégiée de point de vue richesse, diversité et originalité du paysage floristique. En effet, la richesse et la diversité de ce paysage réside dans le nombre élevé des taxas présents sur le territoire national soit 4500 espèces et sous-espèces vasculaires (Jahandiez & Mair, 1931-1934), ce qui a permis de classer le Maroc comme réservoir phytogénétique très important et très varié. En outre, le Maroc possède une flore très originale manifestée par un taux relativement élevé d’espèces endémiques (environ 16%). L’élément méditerranéen caractérise cette flore, il représente presque 65%, mais des origines étrangères peuvent exister telles que les espèces européennes, américaines, asiatiques, tropicales, sahariennes, macaronésiennes etc…qui trouvent des conditions particulières à leur maintien. D’une année à l’autre, cette flore s’est enrichit par l’introduction volontaire ou involontaire ou accidentelle de nouvelles espèces reconnues mondialement comme plantes envahissantes/invasives. L’introduction de ces espèces a été accentuée par l’augmentation rapide des échanges des marchandises et le commerce des plantes qui présentent d’indéniables qualités ornementales et qui servent parfois à végétaliser le talus, les bords de routes et autres lieux incultes, sans oublier le facteur anthropique qui est le moteur de ces échanges et de ces introductions. Ces espèces posent de sérieux problèmes de concurrence pour les cultures, et contribuent à la dégradation de la biodiversité et par conséquent, le dysfonctionnement des écosystèmes par leur action colonisatrice du milieu et leur capacité de dissémination et de reproduction rapide ce qui engendre des pertes écologiques, économiques et sociales considérables. 5 Le Maroc jusqu’à présent ne dispose d’aucune liste officielle des plantes dites envahissantes/invasives. Cependant des prospections sur le terrain ont été conduites depuis 1980 en vue de recenser les espèces nouvellement introduites et absentes de la flore marocaine et qui sont qualifiées comme invasives dans les autres pays. Les résultats préliminaires des prospections ont permis de ressortir une première liste des espèces potentiellement envahissantes des milieux cultivés et des écosystèmes naturels et qui existent déjà dans le pays. Il s’agit de l’Oxalis pes-caprae, Kochia scoparia (L.) Scrad., Salpichroa origanifolia (Lam.) Baillon, Solanum elaeagnifolium Cav., Abutilon theophrasti Medik., Ammania coccinea Griseb., Echinochloa phyllopogon (Stapf) Koss, Cyperus difformis L., Dactyloctenium aegyptiacum (L.) Richt., Solanum cornutum Lam., Brachiaria eruciformis (Smith) Griseb., Verbesina enceloides Cav, Acacia mollissima Willd., Ailanthus altisima (Mill.) Swingle et Arctotheca calendula (L.) Levyns. Le dépoillement rapide de cette liste permet de constater que deux familles (Poaceae et Solanaceae) fournissent plus de 50% de ces espèces, 69% sont rentrées entre 1920et 2000 et selement Solanum elaeagnifolium a fait l’objet de l’analyse du risque. Cependant, il est temps de procéder à l’analyse du risque des plantes nuisibles et/ou leurs filières d’introduction selon les normes internationales, afin que le Maroc ai ses listes d’espèces autorisées, des espèces interdites et des espèces dont l’analyse devrait être suivie. A propos de quelques cas d’impacts avérés ou potentiels d’espèces aquatiques invasives au Maroc Mohammed Aziz El Agbani, Abdeljebbar Qninba, Oumnia Himmi & Mohamed Dakki Unité de Recherche pour la Gestion des Zones Humides au Maroc Département de Zoologie et Ecologie Animale, Institut Scientifique Université Mohammed V Agdal Rabat Résumé Reconnue actuellement comme deuxième cause de perte de la biodiversité dans le monde après la destruction des habitats, l’invasion biologique touche également la biodiversité marocaine. Le Maroc compte 61 espèces animales et végétales invasives selon ‘The Global Invasive Species Database’ gérée par ‘The Invasive Species Specialist Group ISSG’ de la ‘Species Survival Commission’ de l’IUCN. Cette communication présente quelques cas d’impacts avérés ou potentiels d’espèces aquatiques invasives au Maroc. Le premier cas avéré est celui de la disparition dès 1938 de l’espèce endémique marocaine Truite de Pallaryi Salmo pallaryi qui colonisait l’Aguelmam Sidi Ali. Cette disparition a été provoquée par l’introduction de l’espèce invasive Carpe commune Cyprinus carpio espèce connue pour sa grande productivité, sa tendance à réduire la transparence de l’eau et sa grande capacité à détruire et déraciner toute végétation aquatique. 6 Le deuxième cas est celui de l’oiseau Erismature rousse Oxyura jamaicensi, espèce nordaméricaine introduite en Grande Bretagne durant les années 1950 et qui menace par sa grande capacité d’hybridation l’espèce autochtone Erismature à tête blanche Oxyura leucocephale, espèce anciennement disparue du Maroc et réapparue comme nicheur à partir de l’année 2000. Le troisième cas est celui de l’impact de l’introduction de la Carpe commune Cyprinus carpio au niveau des canaux d’irrigation du périmètre irrigué du Gharb pour lutter contre la prolifération de la végétation aquatique. Ceci est illustré au niveau de Merja Bargha sur son peuplement nicheur d’oiseaux aquatiques. Enfin, le dernier cas est celui de l’impact potentiel du récent élevage au Maroc à des fins commerciaux de la Tilapie Tilapia sp. et ses répercussions au cas où elle passerait dans le milieu naturel. Principales conclusions des débats : Au terme des présentations des exposés par les différents experts nationaux, une séance de débat et discussion a été entamée et a porté sur les points suivants : Les Organismes génétiquement modifiés. Les pathogènes constituent un danger éminent sur la biodiversité qu’il faut contrôler. Un cas a été observé au nord du Maroc. La mise en place d’un observatoire national sur les espèces exotiques envahissantes. Agir d’urgence pour établir une stratégie nationale de lutte et de prévention des espèces exotiques envahissantes. Appuyer la recherche et encourager les compétences nationales dans le domaine de lutte contre les espèces exotiques envahissantes. Nécessité d’une volonté politique pour établir une stratégie dur les espèces exotiques envahissantes. Un grand volet sur les espèces exotiques envahissantes a été introduit dans le projet de loi sur la CITES. Actualiser et renforcer l’arsenal juridique dans ce domaine. 7 Liste des participants Journée Internationale sur la Diversité Biologique 22 mai 2009 Nom et Prénom Organisme Tél. E-mail Taleb Abdelkader Directeur de la Surveillance et de la Prévention des Risques IAV Hassan II 06.61.22.26.48 [email protected] Mesbah Hayet HCEFLCD / CFF 05.37.67.42.70 [email protected] Bennis Abdelhadi Club Environnement 06.61.38.48.48 [email protected] El Tur Jaumane Abbad Andaloussi Fouad Amimi Taha CNRST 06.61.44.01.20 [email protected] INRA 06.62.14.54.90 [email protected] SEEE/DEPP 06.69.58.28.09 [email protected] Madbouhi Mostafa SEEE/DPPEI 06.66.30.04.51 [email protected] Falaki Hassan SEEE/DPPEI [email protected] Jdidi Khadija SEEE/DRC [email protected] El Ggdai Hud MENFCRS 05.37.21.76.47 [email protected] Dakki Med GREPOM / IS 06.61.39.12.81 [email protected] Skim Ahmed [email protected] SEEE/DPPEI Direction du Patrimoine 06.71.04.89.76 [email protected] / Min Culture Coordinatrice de projets 06.60.47.42.66 [email protected] WWF Zerouali Abdelhay, Zouhal Hassan Mehdioui Rachida El Mouatassim Zahra Hmamouchi Bendahmane Hassan Jabrane Abdel Aziz D. Environnement 06.67.44.28.19 INPMA 06.61.30.37.78 [email protected] Retraité ONU 06.61.09.03.77 [email protected] AESTV 06.67.36.33.79 [email protected] 06.64.14.98.82 [email protected] Barraoui Driss ONEM/DEPP Département du Tourisme Enda Maghreb Chihab Ahmed SEEE/DPPEI/SS 06.61.17.16.82 [email protected] Moufarreh Amal Bellile Naoual 05.37.57.78.46 [email protected] 05.37.67.10.61 [email protected] AMAB/I.S GREPOM/AMAB Institut Scientifique SEEE Institut Scientifique El Agbani Med Aziz GREPOM Mouna Med Institut Scientifique 06.66.31.64.66 [email protected] Zoubir Idrissi MI/DGCL/DEA 06.61.29.59.96 [email protected] Haddane Breahim FM6E 06.61.17.11.95 [email protected] Himmi Oumnia Qninba Abdeljebbar Ouchani Leila 06.61.18.48.23 [email protected] 06.62.11.00.49 [email protected] 06.61.39.19.09 [email protected] 06.63.22.45.08 [email protected] 8