Thème 1 : Croissance économique, mondialisation et mutations des

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Thème 1 : Croissance économique, mondialisation et mutations des sociétés
depuis le milieu du XIXe siècle (9-10h)
Au milieu du XIXème siècle, l’économie des pays européens connaît de profonds
changements : la part de l’agriculture recule et celle de l’industrie – naissante –
s’affirme, ce qui accélère la croissance économique (augmentation soutenue, sur le long
terme, de la production économique). Petit à petit, ce phénomène se diffuse hors
d’Europe : aux Etats- Unis à partir du début du XXème siècle et aux pays émergents
(Etats n’étant pas encore développés mais connaissant une croissance économique forte)
à la fin du XXème siècle.
Cette diffusion de la croissance économique est rendue possible par la multiplication de
flux de toute nature (économiques, humains, financiers, d’information...) tout au long du
XXème siècle : cette mise en relation des territoires entre eux est appelée
mondialisation. D’abord centrés sur l’océan Atlantique (Royaume-Uni puis Etats-Unis) du
milieu du XIXème siècle aux années 1970, ces flux se mondialisent à la fin du XXème
siècle, donnant naissance à une économie multipolaire (l’économie mondiale n’est plus
dominée par un seul pôle, comme auparavant, mais par plusieurs, la Triade et les pays
émergents en l’occurrence).
I-Croissance et mondialisation depuis 1850Frise chrono p.19
De 1850 au début du XXIe siècle l’Europe puis le monde ont connu des périodes de
prospérité et d’essor économique alternant avec des périodes de crise ou de dépression.
Dans les périodes de prospérité les pays connaissent en général une croissance
économique forte. La croissance d’un pays s’est longtemps mesurée par sa production :
son PIB = Produit Intérieur Brut (maintenant l’IDH est + pertinent…).
Pb : Quelles sont les grandes phases de la croissance économique depuis 1850 ?
Pourquoi l’économie mondiale devient-elle multipolaire au cours du XXe siècle ?
A-Deux siècles de croissance
Etude tableau statistique
●Croissance : Augmentation constante de la production de richesses. Avant 1750 elle reste
faible, essentiellement dépendante de l’agriculture. A partir de 1750, portée par la
croissance démographique européenne, elle s’accélère autour du développement de l’industrie
et des services, et repose sur la demande intérieure et la croissance du commerce
internationale.
-L’héritage de la 1eRevInd
A partir du XVIIIe siècle, l’Europe occidentale connaît une importante poussée
démographique. Confrontés à de nouveaux besoins, les pays s’industrialisent, à
commencer par le Royaume-Uni, puis la Belgique, la France, l’Ouest de l’Allemagne, et à
l’extérieur de l’Europe : les EU, la Russie et le Japon. Fondée sur l’utilisation de la
machine à vapeur, cette 1eRevInd apparaît dans les régions minières, les « pays noirs »
où s’implantent les 1e usines textiles et métallurgiques. Cette rev. s’accompagne d’une
amélioration des moyens de transport, en particulier grâce au chemin de fer et aux
navires à vapeur = les marchés s’élargissent.
B-Les crises du capitalisme
Etude du film les raisins de la colère
Dossier p.24-25 + questions TP
●Crise : Période durant laquelle les prix, la production et la consommation peuvent
s’effondrer rapidement et le chômage augmenter. La crise est une dégradation
brutale et courte de la situation économique (plusieurs mois à 2 ou 3 années), la
dépression est une période plus longue (pouvant aller jusqu’à plusieurs dizaines
d’années = Grande Dépression de 1873 à 1896).
●Capitalisme : Système économique qui repose sur la propriété privée des moyens
de production (usines, machines). La détention du capital est source de revenus.
La finalité de ce système est la recherche du profit.
La croissance n’est pas linéaire : les périodes de prospérité alternent avec des crises
provoquées par des krachs boursiers, ce qui montre les limites du capitalisme…
Ainsi le krach boursier de 1929 marque la fin d’une période de forte croissance de
l’économie américaine.
Les EU entraînent le reste du monde dans la dépression. La croissance des
années 1920 (« les années folles ») est interrompue par le krach de Wall Street
du 24 octobre 1929 « le Jeudi noir ». L’effondrement du cours des actions
provoque des faillites en cascade, notamment dans les banques. Privée de
soutiens financiers et d’acheteurs, l’économie américaine ralentit sa production,
multiplie les chômeurs (12 millions en 1932) et rapatrie ses capitaux placés en
Europe. En effet, au cours des années 1920, la croissance américaine est spectaculaire mais
largement fondée sur la spéculation boursière et le recours au crédit. Peu à peu l’offre en
produits industriel devient surabondante. Mi octobre 1929, l’annonce d’une baisse des profits ind
décide de nbx spéculateurs à vendre leurs actions. Ces ventes massives entraînent une panique et
le 24 oct 13 millions de titres boursiers sont proposés sur le marché, sans trouver d’acheteurs.
Des centaines de milliers d’actionnaires ruinés sont incapables de rembourser leurs crédits
bancaires = banques en difficulté = moins d’investissement et de prêts…+rapatriement des
capitaux investis à l’étrangers = la crise devient mondiale.
Les pays européens, dont les systèmes bancaires sont fragilisés, voient à leur
tour leur activité diminuer et le nb des chômeurs augmenter. La crise devient
mondiale lorsque la diminution des échanges internationaux empêche les pays
exportateurs de matières premières d’écouler leur production. La baisse des prix
est générale : 30% dans l’industrie, 65% dans l’agriculture de 1929 à 1932. Des
stocks entiers de produits invendus sont détruits.
Les pays très dépendant des investissements américains (All, Autriche, Am
latine) sont les 1er touchés. Moins lié au système financier américain, la France
perçoit la crise plus tardivement (1931). Au RU en 1934, 1/5 des Britanniques
souffrent de sous-alimentation et certains organisent des marches contre la
faim.
II. Quels sont les moteurs de la croissance éco depuis 1850 ?
A. Le rôle des innovations techniques
A la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle de nouvelles sources d’énergie :
pétrole et électricité (ampoule d’Edison en 1879), et de nouvelles techniques
(moteurs à explosion inventé en 1885 par Daimler) créent de nouvelles branches
d’activités. Cette seconde Rev.Ind relance la croissance dès les années 1890. La
production ind se diversifie, les biens matériels équipent pt à pt les foyers :
appareils ménagers, postes de radios, et surtout les automobiles = docs p.21. La
France est le leader du secteur auto jusqu’en 1914, détrônée par les EU avec sa
célèbre Ford T. Pour monter une Ford T il faut 14h en 1909 et seulement 1h30 en
1925, elle se vend 1 500$ en 1909 contre seulement 600$ en 1925 ! C’est ce que l’on
appelle le Fordisme ou l’OST, application concrète du taylorisme (def p.22) : la
combinaison du travail à la chaîne et du développement d’une production
standardisée et à bas prix (produit symbolique : la Ford T produite à plusieurs
millions d’exemplaires jusqu’à la fin des 1920’s).
●Fordisme : Système développé par Henry Ford. En s’inspirant des méthodes de F. W. Taylor, il
combine le travail à la chaîne avec des hauts salaires afin de stimuler le rendement et la
consommation de son personnel.
Les entreprises cherchent aussi à augmenter leur productivité en modernisant
les techniques de production. L’idée d’une organisation scientifique du travail
(OST) est due à l’ingénieur américain Frédéric Taylor, qui publie en 1911 Les
principes du management scientifique : le travail des ouvrier doit être
rationalisé, les cadences sont augmentées et les gestes inutiles supprimés = le
taylorisme (pour une efficacité maximale, on dissocie les tâches de conception et
d’organisation confiées aux cadres, et les tâches d’exécution attribuées aux
ouvriers que surveillent et chronomètrent des contremaîtres.)
Entre 1850 et 1939, les pays industrialisés connaissent une augmentation spectaculaire de leur
richesse et de leurs productions. Cette croissance économique est de l’ordre de 1 à 2% par an,
elle prolonge la croissance amorcée dès le XVIIIe siècle. Le revenu par habitant est multiplié par
4 aux EU, par 3 en France. Cette amélioration du niveau de vie bouleverse les conditions
d’existence des populations. Le pouvoir d’achat des salariés s’élève et le dynamisme
démographique est fort (sauf en France), ce qui stimule la consommation. Entre 1851 et 1938,
l’Europe passe de 266 à 559 millions d’habitants, les EU de 23 à 133 millions d’hab (immigration
européenne importante).
B. Le rôle des entreprises et des systèmes financiers
Deux moyens de financement de l’activité connaissent un gd essor dès le XIXe.
-
Prêts bancaires
Dvpt des bourses
C. Le rôle des États et des consommateurs
Les États peuvent stimuler la croissance éco… ex : New Deal: politique lancée par le
président des EU FD Roosevelt dans les années trente visant à relancer l’économie
américaine par la consommation et un rôle plus grand joué par l’état.
Entre 1945 et 1975 les pays ind connaissent un dev inédit dans l’histoire : ce sont les
Trente Glorieuses (titre du livre de Jean Fourastié). La croissance atteint environ 5%
par an ! Le plein-emploi est assuré, le pouvoir d’achat augmente et le niveau de vie
progresse. Cela s’explique notamment par le baby-boom, la reconstruction apr-guerre, le
dev du crédit, de la pub, et des supermarchés…
Par ailleurs, à partir de 1945 les progrès technologiques s’accélèrent dans le domaine
des moyens de communication de masse : généralisation de la radio née dans les années
1920, télévisions, télécommunication par satellite. L’ordinateur entre dans les bureaux
dès la fin des 1960’s et le micro-ordinateur dans les foyers à partir des années 1980.
C’est l’avènement du multimédia à la fin du XXe siècle. On peut stoker textes, images et
sons sur un même support : CD Rom, DVD, MP3…(traités jusqu’alors séparément).
Internet a permis à ces innovations de prendre leur essor en créant une toile « Web »
planétaire.
III. Des « économies-mondes » successives
A.L’Angleterre au XIXe siècle : première économie-mondeDossier p.38/39
L’Angleterre est au XIXe siècle la « manufacture du monde », l’industrialisation a
transformé ses paysages. Les villes ouvrières, les grands ports de
commerce…constituent les nouveaux espaces de la puissance britannique, reliés par le
chemin de fer. Les secteurs clés sont la construction mécanique, le textile et la
sidérurgie, ainsi que le commerce international (immense emp. colonial ) et la finance
(livre sterling comme référence). Toutefois l’enrichissement des élites contraste avec la
classe ouvrière des slums des grandes villes comme Manchester ou Liverpool.
Dépendante des marchés extérieurs (transformation des matières premières) elle
défend le libéralisme économique (= la non-intervention de l’Etat et le dev des échanges
pour la prospérité d’un Etat) et multiplie les accords commerciaux.
Acteur principal de l’accroissement du commerce mondial, elle possède depuis le XVIIe
siècle la 1e marine du monde. Au XIXe siècle les steamers (bateaux à vapeur) assurent
les liaisons transatlantiques. L’ouverture du Canal de Suez (1869), projet francobritannique, facilite le commerce entre l’Angleterre et sa plus grande colonie, les Indes.
Rivalité grandissante de l’Allemagne (acier, électricité, chimie) + la 1eGM porte un
coup fatal à l’hégémonie financière de la Grande-Bretagne. Largement endettée auprès
des USA pr financer son effort de guerre. Pour autant elle reste la 1e puissance ind
d’Europe et le 1e empire colonial du monde.
B- Les Etats-Unis, puissance globale du XXe siècleDossier p.40/41
Croissance de la puissance ind américaine ap la Guerre de Sécession (1861/1865),
notamment dans le Nord/Est. A la fin du XIXe siècle les USA contrôlent un territoire
immense disposant de 2 façades océaniques reliées entre elles pas le chemin de fer (puis
ouverture du canal de Panama à partir de 1914).
Pays de la grande entreprise capitaliste et de la réussite individuelle, il est présent
dans les secteurs de pointe comme l’automobile et promeut le taylorisme et le fordisme.
Les EU entrent les 1e dans l’ère de la consommation de masse (foyers équipés d’auto,
d’électroménager, de crédits, d’assurance, pratiquant des loisirs…) et les classes
moyennes dominent.
Après la Première Guerre mondiale, les Etats-Unis ont ravi au Royaume-Uni la place de
première puissance mondiale (ils n’ont pas été́ frappés par les combats sur leur
territoire et ont vendu des armes aux Européens, ce qui a stimulé leur économie).
=Dès l’entre-deux-guerres les USA deviennent le centre de l’économie mondiale au
détriment de l’Europe. Créanciers de l’Europe en ruine en 1918 et 1945, les EU sont tout
de même à l’origine de la crise de 1929.
Mais c’est surtout après 1945 que la puissance économique des Etats-Unis s’est
affirmée. Leur puissance est essentiellement financière : New York constitue la
première place financière mondiale (bourse de Wall Street) et Washington accueille les
grandes institutions financières mondiales (Fonds monétaire international, Banque
mondiale). Ils ont aussi effectué des investissements directs à l’étranger (IDE) dans les
régions les plus développées (Europe occidentale, Asie orientale) et le plus proches d’eux
(Amérique). En 1945, ils proposent à l’Europe une aide à la reconstruction d’un montant
de 15 milliards de dollars (le Plan Marshall, que seule l’Europe de l’Ouest accepte).
• Leur puissance militaire et leurs relations diplomatiques ont renforcé leur « économie
monde » (elles ont resserré les liens avec leurs partenaires commerciaux) : dans le
cadre de la Guerre froide, ils ont signé des traités militaires avec l’Europe occidentale
(OTAN) et l’Asie du Sud-est (OTASE) et ont installé des bases militaires sur toutes les
mers et océans du monde afin d’assurer un contrôle étroit des régions stratégiques.
Durant la Guerre Froide (1947-1991) les USA accélèrent la libéralisation des échanges
entre pays capitalistes. Ils promeuvent la mise en place du GATT en 1947, devenu OMC
en 1995. Les multinationales américaines diffusent leurs produits (Coca-Cola, Mac Do,
Nike…). Le dollar, seule monnaie convertible en or, devient la référence lors des
échanges mondiaux : conférence de Bretton Woods(1944, création de la banque mondiale et
du FMI, le dollar devient monnaie de réserve à la place de la livre et du franc) =
http://www.ina.fr/video/I11052345
Aujourd’hui la puissance américaine, déjà fragilisée par les attentats du 11 septembre
et les interventions militaires ruineuses en Afghanistan (2001) et en Irak (2003), est
confrontée à l’émergence de nouveaux géants industriels, en particulier asiatiques.
C-Une économie-monde multipolaire
De 1945 à 1991 il était d’usage de représenter le monde divisé en 2 blocs, dominés par
les USA et l’URSS. Depuis 1991, cette image n’a plus cours. Si la disparition de l’URSS a
favorisé les USA dans les années 1990/2000, au début du XXIe siècle la révolution
numérique et l’émergence économique de nouveaux pays (Chine : 2e puissance mondiale,
Inde, Brésil, Russie) ont favorisé la naissance d’un monde dit « multipolaire ». Les flux
d’information et d’argent se sont amplifiés, les firmes multinationales (FMN) sont les
acteurs majeurs de l’économie = Cette mondialisation libérale peut aussi être qualifiée
de globalisation. La forte croissance de l’Asie et l’ouverture du monde, remet en
question l’hégémonie des anciennes puissances industrielles et montre le déplacement du
centre de gravité du monde de l’Atlantique au Pacifique.
Par ailleurs cette globalisation s’accompagne aussi de crises financières qui culminent
avec celle de 2008 et de l’endettement des pays (Cf USA, UE…)
●Mondialisation : Processus de mise en relation des économies et des sociétés et de création d’un
espace mondial d’échanges de biens, de services, d’informations.
●Globalisation : Etape supérieure de la mondialisation dans laquelle un espace économique unique,
mondial, se met en place. Les marchés financiers, des produits de haute technologie, du luxe, de
la main d’œuvre qualifiée (brain drain) sont d’ores et déjà globalisés.
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