importante de l’identité des individus et il était difficile d’en changer. De plus, la position sociale étant définie à la
naissance, donc « donnée par Dieu », il était quasi impossible d’en sortir. Or la démocratie permet d’accéder à toutes
les positions sociales. C’est ce que souligne Tocqueville dans « De la démocratie en Amérique » (1835), ouvrage
fondateur de la sociologie et de la science politique où Tocqueville étudie la jeune démocratie américaine marquée,
selon lui, par l’égalité des conditions qui résulte d’une conception née au siècle des Lumières : l’individualisme :
mettre l’individu au centre de la société. Dans cette conception, la société n’est pas d’origine divine mais résulte de la
libre association des individus qui ont établi un contrat social : accord de volonté pour fonder une société (abandon
d’une part de liberté au profit de la sécurité).
L’individualisme est une conception philosophique qui privilégie les droits, intérêts et valeurs de l’individu par
rapport à ceux du groupe. C’est de cette conception que découle la liberté et notamment, la liberté de choix.
Selon Tocqueville, la démocratie est marquée par une égalité des droits réclamée par les individus libres (qui
réclament aussi une liberté politique) ainsi que la présence d’un accord entre le plus grand nombre et ceux qui
gouvernent. On observe aussi la présence d’une classe moyenne importante qui s’est créée grâce à l’enrichissement
permis par l’égalité de condition : chacun se considère comme égal à autrui = représentation égalitaire => la
démocratie est une rupture radicale avec l’Ancien Régime.
Les sociétés modernes sont marquées par l’individualisme et la recherche de l’égalité. Au contraire, les sociétés
traditionnelles étaient marquées par le holisme, c’est-à-dire que les structures sociales dictaient aux individus leur
identité, normes, valeurs et position sociale ; ils n’avaient aucune autonomie.
Selon Tocqueville, les sociétés modernes ont une passion pour l’égalité, et la démocratie est ce qui convient le mieux
aux aspirations des citoyens et aux structures économiques et sociales. La société démocratique permet l’égalisation
des conditions : ↘ progressive des inégalités et disparition de la reproduction sociale. Les inégalités ne disparaissent
jamais complètement mais si chacun peut accéder à toutes les positions sociales, elles semblent moins injustes, plus
fondées. Ce que décrit Tocqueville est un idéal de société démocratique, en réalité, il reste dans notre société actuelle
des inégalités infondées.
Cas pratique : partage du gâteau
Il existe différentes conceptions de l’égalité qui sont difficiles à réaliser et nécessitent l’intervention d’un tiers (ex :
Etat) qui se base sur le consensus plus ou moins élaboré par la société et qui est très fragile.
Doc 3 : Qu’est-ce que l’égalité ? + Doc 4 : Des inégalités justes
L’égalité totales est impossible car les ressources sont limitées il y a donc une certaine compétition pour y accéder. De
plus, une réduction trop forte des inégalités pourrait avoir des conséquences négatives telles que des passagers
clandestins. On ne cherche donc pas à faire disparaître complètement les inégalités car ce serait trop difficile et
contraignant. En effet, la réalisation de l’égalité totale impliquerait une réduction des libertés. La société et l’Etat
réalisent toujours des compromis entre liberté et inégalités : inégalités justes, fondées (sur le mérite par exemple =,
méritocratie). En termes d’égalité, on cherche à appliquer l’égalité des droits et l’égalité des chances (pour
rétablir/compenser des handicaps innés, on aide les plus démunis) plutôt que l’égalité réelle.
Doc 5 : Différentes conceptions de l’égalité
Méritocratie : système où la hiérarchie sociale dépend des talents, du travail fourni, du mérite. Donc système où les
plus méritants obtiennent davantage. Selon ce système, les inégalités sont dues à des différences de performance entre
les individus ; chacun est responsable de ses résultats. Ex : école repose sur la méritocratie MAIS les notes ne
dépendent pas que du mérite, la France est le pays où les notes dépendent le plus de l’origine sociale : la France est le
pays dont le système scolaire est le plus inégalitaire par rapport aux autres pays de l’OCDE.
Le système méritocratique n’implique pas l’existence de l’égalité des chances, il peut être injuste car nous ne sommes
pas tous sur la même ligne de départ. Pour que le système méritocratique soit juste, il faut donc l’associer à l’égalité
des chances : compenser le retard des individus défavorisés. Dans ces systèmes, les inégalités justes sont incitatives.
Depuis 1980, on constate la présence de fortes inégalités scolaires liées à l’origine sociale, notamment pour les enfants
d’immigrés. L’Education Nationale essaie de réduire ces inégalités par la mise en place d’un système d’égalité des
chances depuis 1980. Cela se traduit par la création de Zones d’Education Prioritaires (ZEP), des bourses, des
conventions ZEP (ex : concours d’entrée à Sciences Po. Différent pour élèves issus de ZEP).