
  Une dépendance financière : le rôle du dollar en Amérique latine 
Dès le XIXe siècle, la présence commerciale de l’Occident en Amérique latine se double 
d’une  hégémonie  financière, notamment britannique, avec un grand  nombre  de banques 
européennes présentes sur le sol latino-américain. Ces banques font principalement reposer 
leurs profits sur les emprunts publics des nouveaux Etats. Si ces emprunts permettent aux 
Etats d’engager les grands travaux nécessaires au développement du pays, et de s’imposer 
sur le continent les uns par rapport aux autres, il est souvent difficile pour les gouvernements 
de les rembourser, ce qui entraîne la création de nouveaux emprunts, où la prise de contrôle 
par les détenteurs européens du capital de services publics ou d’entreprises. 
Lorsque les Etats-Unis deviennent la puissance économique la plus importante, ensuite, 
c’est  vers  eux  que  se  déplace  la  dette  latino-américaine,  ce  qui  a  encore  accru  leur 
hégémonie, ainsi que celle du dollar.  
De  plus  en  plus,  en  effet,  les  pays  latino-américains  ont  été  tentés,  au  XXe  siècle, 
d’ancrer leur monnaie au dollar américain pour en stabiliser la valeur, et donc stabiliser les 
échanges  commerciaux,  ce  qui  a  eu  pour  conséquence  de  les  empêcher  d’avoir  une 
politique  monétaire  propre :  il  s’agit  bien  d’une  perte  de  souveraineté  de  ces  Etats. 
Aujourd'hui, même, des Etats latino-américains  (l’Equateur  et  le Salvador)  ont  abandonné 
leur monnaie nationale et adopté le dollar américain : on parle de « dollarisation ». 
 
Outre cette dépendance de la périphérie au centre, on peut d’autre part noter l’ingérence 
du centre dans l’économie latino-américaine.  
 B. L’ingérence du centre dans l’économie de la région 
  La forte présence états-uniennes 
Au XXe siècle, les firmes multinationales états-unienne se sont massivement installées en 
Amérique  latine,  profitant  des  privatisations  par  exemple  pour  entrer  dans  l’extraction  de 
ressources minières, ou d’autres secteurs de l’économie. 
Mais dès la fin du XIXe siècle, déjà, les ambitions états-uniennes dépassaient le simple 
cadre de l’implantation industrielle. En 1889 se réunit la première Conférence Internationale 
Américaine. Le programme concernait l’essor des échanges commerciaux, la mise en place 
d’une union douanière, déjà, et même l’adoption d’une monnaie commune, dans le cadre du 
continent américain dans sa totalité. Derrière ce projet panaméricain, qui se concrétisa par la 
création  d’une  union  Panaméricaine  et  de  nombreuses  conférences,  se  trouvait  déjà  la 
volonté  des  Etats-Unis  d’imposer  leur  domination  sur  les  échanges  économiques  sur  le 
continent, ce que plusieurs nations ont refusé dès cette première conférence.  
A la fin du XXe siècle, le panaméricanisme cherche à nouveau à s’imposer. En 1990, G. 
Bush Senior expose son idée de la création d’une zone de libre-échange sur l’ensemble du 
continent. Ce projet connaît une première étape avec la création de l’ALENA en 1994, puis à 
partir de 1998, et le début de négociations pour la création d’une Zone de Libre Echange des 
Amériques, et un traité ratifié en 2001. le risque de ZLEA est à nouveau de diminuer la 
souveraineté de ces Etats en augmentant la place des firmes états-uniennes en Amérique 
latine, et en laissant les Etats-Unis imposer leur marque sur cette association.  
 
 L’importance des organisations économiques internationales… 
…notamment  le  FMI  et  la  Banque  Mondiale  (BIRD),  qui,  depuis  leur  création,  sont 
souvent intervenues en Amérique latine. Seulement ces interventions, qui étaient le plus 
souvent la création de nouveaux prêts à des Etats d’Amérique latine toujours endettés, ont 
conduit ces Etats à accepter ce qu’on appelle le consensus de Washington, c'est-à-dire les 
principaux points à respecter dans la conduite de leurs politiques économiques. Parmi ces 
points, on peut noter la discipline budgétaire, la libéralisation des échanges, ou encore les 
privatisations :  ainsi,  en  contractant  un  prêt  auprès  de  ces  instances,  les  Etats  latino-
américains sont entrés dans le néo-libéralisme, ce qui n’a pas amélioré une situation sociale 
déjà très mauvaise, ni réduit les inégalités.