appelée aussi voie cardiaque, sorte de coeur à coeur entre l’Homme de Désir et
la Divinité.
La contribution littéraire et philosophique de Louis-Claude de Saint-Martin est
importante (voir le Cahier d’Ordre consacré à Louis-Claude de Saint-Martin).
Elle se démarque, par le contenu et le style, du Traité de la Réintégration,
difficile à lire. Sorte de préromantique, Louis-Claude de Saint-Martin laisse, par
l’originalité de sa Quête, la poésie et la profondeur de ses propos, l’image
androgynale d’un Etre vivant à la charnière de deux mondes et qui s’efforçait de
demeurer parmi les hommes de son temps pour leur montrer la Voie.
Cachets de lcdsm
Louis-CLaude de SAINT-Martin (1743-1803)
3) Jean-Baptiste Willermoz, le Rite Ecossais Rectifié, les Chevaliers
Bienfaisants de la Cité Sainte
Complétant cette trilogie d’hommes exceptionnels à la fois témoins de leur
temps et hors du temps, il nous faut citer Jean-Baptiste Willermoz, disciple de
Martinez de Pasqually qui, à l’issue du Convent de Wilhemsbad (1782), va
rectifier la Stricte Observance Templière et fonder le Rite Ecossais Rectifié, au
sommet duquel il placera les Chevaliers Bienfaisants de la Cité Sainte (CBCS)
et les classes secrètes de Profès et Grand Profès.
Jean-Baptiste Willermoz intègre à ce niveau des éléments théoriques de la
Théurgie Cohen, étant lui même Elu-Cohen et Réau+Croix.
Ayant des personnalités très différentes, Jean-Baptiste Willermoz et Louis-
Claude de Saint-Martin, liés un temps par le même Maître, divergeront par la
suite au sujet, notamment, de la Maçonnerie.
Prenant racine dans celle-ci comme organisation et situant ses sources
initiatiques à un haut niveau, le Rite Ecossais Rectifié restera (et reste de nos
jours) une organisation initiatique, " Martiniste par élargissement ", placée à la
charnière de deux mondes, exotérique et ésotérique. La valeur spirituelle et
initiatique du Rite Ecossais Rectifié, se basant sur les principes de la Chevalerie
et de la Bienfaisance, répond aux hautes aspirations de l’âme, laquelle a toujours
eu sa place entre le Corps et l’Esprit.
Quoiqu’il soit toujours délicat de parler du " Père ", et probablement encore plus
difficile de le situer vraiment, nous ne pouvons résister au désir, après avoir
parlé de cette trilogie prestigieuse, de considérer Martinez de Pasqually comme
le corps, Jean- Baptiste Willermoz comme l’âme, et Louis-Claude de Saint-
Martin comme l’Esprit de ce " Grand Etre Martiniste " aux composantes à la fois
différentes et complémentaires. Cette version des faits a au moins le mérite de