Certaines orchidées monopodiales à grand
développement se prêtent à élagage, entre autre les
Vanda et les Ascocentrum. En Asie, dans les
exploitations horticoles, on voit de grandes plates-bandes
plantées de Vanda mais aussi d’hybrides. Ces Vanda ont
une croissance verticale, portent des racines adventives
et peuvent atteindre plus d’un mètre de haut. Ils sont
coupés, à la faux, à 20 cm du sol. Les branches coupées
sont un peu effeuillées à leur base et repiquées dans 5 à 6
cm de compost en pleine terre. Elles sont tuteurées et
repartent. Quand au pied-mère restant, il émettra des
rejets, regénérera la touffe et dans les 2 années qui
suivent, cette opération pourra être rééditée.
Autre exemple: nous avons ici une plante du Vietnam.
Comme ci-dessus, la partie inférieure est effeuillée. Elle
est replantée dans du compost, disposée dans les
conditions d’hygrométrie, de chaleur et d’humidité
convenables. Elle repartira et ensuite fleurira.
Ces orchidées qui ont une pousse verticale, présentent
une base ligneuse, sans feuille. On peut alors les élaguer
en sectionnant la partie supérieure en dessous de racines
aériennes, au moins à 20 cm du sol. On les replantera
dans un mélange grossier d’écorce de pin bien perméable
à l’air. La partie inférieure (pied mère) émettra à son tour
des rejets qui regénéreront la plante.
Sur des sujets forts (par exemple: Phalaenopsis), bien
enracinés et âgés de plusieurs années, l’opération peut
être tentée. On sectionne la courte tige, à 3 ou 4 feuilles
du sommet si les racines sont déjà présentes, la partie
supérieure sera rempotée de manière classique, la partie
inférieure sera laissée en place, même en l’absence de
feuilles. Après 4 à 5 semaines, des rejets apparaissent sur
les côtés, qu’on pourra rempoter quand ils seront dotés
eux-mêmes de racines.
e) Multiplication par bouturage.
- Certaines orchidées s’y prêtent très bien, entre autres:
La Vanille par exemple, avec ses longues tiges
abondamment pourvues de longues racines aériennes, se
prête à ce type de multiplication. On sectionne la tige en
tronçons portant de 4 à 5 feuilles et on les pique dans le
compost.
Avec les Ludisia et les Macodes, on prend des tiges de
l’une ou l’autre plante que l’on met dans un récipient
avec de l’eau. Cela induit de belles racines neuves. On
replantera ces nouvelles plantes dans du compost. Il est
important de ne pas trop enfoncer la tige dans le compost
de manière à éviter la pourriture.
D’autres orchidées, les Dendrobium, les Thunia entre
autres, émettent des cannes. Celles-ci, quand elles sont
matures, (avant la repousse végétative) pourront être
sectionnées en conservant 2 ou 3 noeuds. On les
installera dans un propagateur (*). On pose les cannes
sectionnées sur un lit de sphagnum humide. Au bout de 3
à 4 semaines, les cannes émettront des plantules avec
racines. Quand celles-ci seront suffisamment longues, on
pourra les utiliser.
De même, les pseudobulbes récupérés, vieux ou autres,
peuvent être utilisés pour un développement végétatif
dans un propagateur. Par exemple, on peut installer les
vieux pseudobulbes (voir 7.1.1 (b) qu’on aura
débarrassés de leurs racines et de leurs feuilles (afin
d’éviter une transpiration excessive) sur un lit de
sphagnum ou de sable de rivière humides, placés dans un
endroit modérément éclairé, à une température comprise
entre 20 et 22°C, avec une hygrométrie entre 70 et 80%.
A la base de ces pseudobulbes, il y a des petits
bourgeons dormants qui, dans des conditions favorables
et grâce aux réserves hydriques et nutritives du
pseudobulbe, émettront une pousse 3 à 4 semaines plus
tard.
Si on n’a pas de propagateur, on peut utiliser la
technique du sac. On installe le pseudobulbe dans un sac
en plastique, sur un lit de sphagnum. On souffle dans ce
sac pour augmenter la quantité de CO2 avant de le
refermer et de le suspendre dans la partie chaude et
ombrée de la serre (ou de la véranda) en surveillant bien
qu’il n’y ait pas une propagation microbienne ou des
pourritures qui se développent. Quelques semaines plus
tard, la nouvelle pousse apparaît, puis les nouvelles
racines. On peut alors ouvrir le sac et procéder au
rempotage.
(*) Il s’agit d’une boite avec des évents qui maintiendra
une atmosphère humide tout en permettant le
renouvellement d’air. Il y a des propagateurs tous
simples qu’on achète en jardinerie. Il y en a de plus
sophistiqués avec une résistance permettant de réguler la
température.
f) Multiplication par marcottage.
On entoure un bourgeon floral qui ne s’est pas encore
développé, d’un manchon de sphagnum maintenu
humide et dans des conditions de chaleur suffisantes.
Parfois, ce bourgeon émet une petite plantule. Réussite
aléatoire.
g) Multiplication par utilisation de stolons.
Certains Paphiopedilum botaniques en particulier les P.
d’origine chinoise, ont la faculté d’émettre des stolons
(rhizome particulier, il n’y a pas de feuilles mais des
écailles et au bout il y a un bourgeon qui va pouvoir
donner une nouvelle plantule). Quand on dépote, on peut
choisir de couper cette plantule. Il est moins risqué
encore de rapprocher un petit pot pour lui faire prendre
racine et sans couper le cordon ombilical. Quand elle
sera enracinée, on pourra séparer.
h) Développement de bourgeons floraux dormants.
Je ne l’ai jamais essayée et ne sais donc pas si elle est
efficace. Il faut la pratiquer avec des inflorescences que
l’on sacrifie en les sectionnant avant floraison. On
installe ces inflorescences à la chaleur et à l’humidité
dans un propagateur (voir en (e)). Après quelques
semaines, les bourgeons dormants vont se renfler et
donner de jeunes plantules.
7.1.2 Méthode de multiplication végétative (plus
complexe) par développement de méristème.
Cette technique a été mise au point dans les années 1960
par le professeur MOREL et, ensuite, appliquée par
Michel VACHEROT, précurseur de cette culture.
Toutes les opérations qui suivent se font en milieu
aseptique.