Quine veut « nettoyer les bidonvilles ontologiques », c'est-à-dire ne pas démultiplier les
entités correspondants aux termes. Pas d'entités superflues.
Le seul fait d'employer des noms propres ne suffit pas à affirmer l'existence d'individus
leur correspondant. L'existence des individus doit être cherchée dans une autre structure
du langage.
Critique que Quine adresse à Meinong, Frege et Russell, à leur tentative pour penser des objets
particuliers possibles, des objets inexistants. Tout le problème est d'identifier de tels objets
possibles, pour pouvoir entre autres les discerner les uns des autres. On a donc besoin de critères
d'identification, ce qui manque à ces objets seulement possibles. C'est ce qui fait dire à Quine: « pas
d'entité sans identité » (no entity without identity » 1948).
Si je ne peux pas identifier de façon précise un objet, alors, il n'y a pas un tel objet. Je ne peux pas
parler d'entité inexistante si je ne peux pas les identifier en tant que telles.
Une identité doit pouvoir être identifiable en termes quantitatifs, et donc avoir une référence qui
témoigne de son existence. C'est l'extensionalisme de Quine: une entité doit avoir une extension;
une entité qui serait purement intensionnelle, comme une proposition ou une propriété, ne peut être
identifiée faute de critères. Une propriété n'a pas d'identité au sens où, même si on la retrouve à
l'identique dans plusieurs objets, elle n'a pas elle-même d'extension. Ce sont plutôt les entités, au
sens extensionnel, qui peuvent posséder des propriétés identiques. Mais pour qu'il y ait une entité, il
faut que celle-ci puisse être individuée par des critères d'identité. Ce sont ces critères qui permettent
d'établir des énoncés d'identité du type frégéen « Hespérus est Phosporus », c'est-à-dire de
reconnaître que deux noms ou deux descriptions différentes ont la même référence, qu'une entité
peut être désignée sous différentes descriptions. L'identité implique donc l'indiscernabilité, au sens
leibnizien: « « Deux choses sont les mêmes lorsque l’une peut être substituée à l’autre, la
vérité étant respectée » (Quine, MC, p.174).
L'identité se confond avec le principe de substitution leibnizien, qui cherche à établir
l'identité numérique, ou un jugement d'identité entre deux descriptions. a=b
C'est le même individu qui est tour à tour appelé a (Hespérus) ou b (Phosphorus).
On pourrait donc dire que pour Quine, il n'y pas d'entité sans identité et pas d'identité sans
indiscernabilité (Pascal Engel,
La norme du vrai
, p.192). La logique de l'individuation est la