
 
La critique historique commence au XVIIe s. avec Spinoza, et Jean Astruc auteur de « Conjectures sur 
les Mémoires originaux dont il paraît que Moyse s’est servi pour composer le récit de la Génèse ». la 
question du Pentateuque est ouverte comme la question homérique. 
 
Les questions essentielles : les dates, les auteurs ? 
 L’exégèse  libérale  a  abandonné  l’idée  de  Moïse  auteur  du  Pentateuque, on est passé à la notion 
« d’écoles » et de « rédacteurs » ( c’est  d’ailleurs la  même chose  pour  les Psaumes, et David, ou la 
Sagesse  et  Salomon).On  a  employé  la  même  méthode  que  pour  les  textes  de  l’Antiquité : critique 
philologique et analyse rédactionnelle. A la fin du XIX e s. sont étudiés les premiers textes Akkadiens 
dont le Déluge : la Bible sort de son isolement culturel.  
Après trois siècles d’analyse critique des textes bibliques, les acquis sont considérables. 
La Bible est le résultat d’un long processus rédactionnel : 
- une étape initiale, collation de traditions orales et de textes épars, constituant les écrits primitifs ; 
-  puis  diverses  écoles  et  auteurs  développent,  complètent  et  actualisent  en  fonction  des  besoins 
nouveaux de la communauté ; on date la plupart des textes de la période du VIIIe au IVe s. avec une 
intense période pendant l’Exil, fin VIIe-VI e s. 
S’est ajouté l’accroissement des données archéologiques et épigraphiques, au XX e s. et les cinquante 
dernières  années.  I.Finkelstein
  montre  que  les  acquis  scientifiques  sont  peu  développés  dans 
l’opinion et les manuels. 
 
II L’origine des Hébreux 
La recherche historique a renoncé à reconstituer une trame événementielle de la protohistoire d’Israël 
mais  essaie  de  rétablir  le  contexte.  De  nombreux  textes  du  Pentateuque  peuvent  transmettre  des 
traditions orales, sont des fragments d’histoire d’une mémoire collective. Abraham, Isaac, Jacob, sont 
des  individus  derrière  lesquels  il  y  a  des  population  qui  migrent,  l’archéologie  le  montre.  Les 
Patriarches,  la  sortie  d’Egypte,  les  40  ans  dans  le  désert,  Canaan..  sont  un  ensemble  de  traditions 
primitivement  indépendantes  les  unes  des  autres,  leur  fusion  a  été  le  fait  d’une  reconstitution  du 
passé. 
Aujourd’hui les textes et les reste matériels, ce sont deux méthodes différentes, mais des disciplines 
qui dialoguent. 
La  Bible  serait  le  résultat  de  deux  ensembles  de  traditions  distincts,  à  la  base  deux  origines 
simultanées : une migration de clans nomades du NE et en de Mésopotamie allant vers la Cisjordanie 
(Génèse  1-35) ;  et  une  autre  de  clans  venus  d’Egypte,  traversant  le  Sinaï  et  le  Neguev,  allant  en 
Cisjordanie  par  le  Sud  et  l’Est.  (  Exode,  Nombres).  Les  deux  clans  ont  fusionné  ensuite. 
Archéologiquement : les premières traces datent du XIII-XII e s. sur les hauteurs des massifs Judéens 
et de Cisjordanie, il y a alors un processus de sédentarisation de populations nomades mais pas de 
destruction des cités cananéennes. 
 
III les origines du monothéisme biblique 
Se pose dans les mêmes termes que la question précédente. Il y a eu de nombreux travaux ces quinze 
dernières  années.  La  Révélation  à  Abraham  et  Moïse,  relèvent  de  l’histoire sainte  et  de  la  foi.  Les 
historiens  bibliques  sont  des  théologiens,  la  recherche  historique  conteste  leur  vision.  La  sortie 
d’Egypte, l’épisode du désert sont insaisissables, Moïse est à jamais une énigme historique. On peut 
toutefois  reconstituer  la  religion  de  ces  groupes  semi-nomades  avant  d’être  « les  Hébreux ».  Une 
religion tribale du dieu du père, El, épithète de dieu créateur du ciel et de la terre, nom de Yahvé fin 
IXe s. Il apparaît alors comme le dieu national du royaume d’Israel. Ce culte de Yahvé est originaire 
du Sud du Neguev, en bordure du Sinaï. Mais il ne s’agit pas de monothéisme mais monolâtrie : un 
culte officiel rendu à un seul dieu exclusif, sans nier l’existence d’autres dieux des nations alentour.  
Cette  situation  n’est  pas  isolée  alors.  L’épigraphie  de  certains  Etats  voisins  montre  l’existence  de 
dieux analogues. De nombreux cultes étrangers étaient pratiqués en Israel ; à côté de Yavhé il y avait 
peut être une divinité féminine, Astera 
 
 I. Finkelstein et NA Sielberman, La Bible dévoilée, Bayard, 2002.