exemple dans le domaine de l’énergie, le secteur des combustibles fossiles
était générateur d’emplois alors que celui des énergies renouvelables l’est
beaucoup moins.
Dans le débat entre l’efficacité comparée du marché du carbone et le
dispositif fiscal, Giddens penche pour la taxe carbone à condition qu’elle
soit claire, compréhensible et rigoureusement destinée à la question
climatique et que la question des inégalités sociales soit bien intégrée :
« Les recherches montrent que les foyers les plus pauvres dépensent
significativement davantage par unité énergétique que les plus aisés ».
Une taxe uniforme serait socialement répressive. Il explore également les
possibilités d’allocation de quotas individuels mais constate l’absence de
toute expérimentation concluante sur le sujet et estime le système plutôt
« impraticable et infaisable ».
Sans trop d’illusion, A. Giddens consacre un chapitre à la politique
d’adaptation. Le changement climatique est déjà en marche et dans
l’hypothèse optimiste de nos réactions, il existe une inertie du climat qui
impliquera une augmentation d’inondations, de tempêtes, de canicules.
Cela entrainera de nouvelles épidémies, des maladies de la peau, des
conséquences agricoles, touristiques et des impacts majeurs sur des
domaines économiques et financiers et plus particulièrement sur l’activité
assurantielle, et l’auteur rappelle que 49 milliards de dollars furent
dépensés par les sociétés d’assurance après l’ouragan Katrina aux Etats-
Unis (Août 2005).
Au plan international, le poids des Etats-Unis est évident avec 44 % des
émissions de CO2 de l’OCDE et une consommation de pétrole par habitant
2,5 fois supérieure à celle d’un européen. D’autres pays comme le Canada
ou l’Australie sont pointés avec des émissions par habitant supérieures à
celles des américains. Les émissions par habitant sont moitié moindres
dans l’ex-Europe des 15 qu’aux Etats-Unis (chiffres 2007). La Chine a
remplacé les USA comme premier contributeur mondial de CO2 même si
les émissions d’un chinois ne sont que le cinquième de celles d’un
américain.
Giddens note également un manque de constance de plusieurs pays
européens comme l’Espagne qui a accru ses émissions de 30 % depuis
1990, l’Italie qui remet en cause ses engagements ou la Pologne. Le
sommet européen de septembre 2008 sous présidence française a donné
une unité de façade mais la liste des dérogations est trop importante,
notamment pour les industries de l’acier, du charbon ou du ciment.
Pour Giddens, c’est au niveau national que les décisions se prendront. Il
se dit pessimiste sur l’après Kyoto « Ce n’est pas au travers d’accord
comme Kyoto que des progrès seront réalisés ». Il se prononce pour un
système différencié en trois zones, des objectifs chiffrés de réduction des
émissions globales pour les pays industriels, des objectifs chiffrés de