à un nouveau mark, les Soviétiques entreprennent également une réforme monétaire
dans leur zone d'occupation, puis décident d'instaurer un blocus total de Berlin du
24 juin 1948 au 12 mai 1949.
Dans la partie orientale, le rôle prépondérant du SED aboutit le 30 mai 1949 à la
proclamation d'une Constitution établissant une république de nature identique aux
démocraties populaires de l'Europe de l'Est.
LES ANNÉES ULBRICHT
À la création officielle de la RDA, le 7 octobre 1949, Wilhelm Pieck devient président
de la République, Otto Grotewohl Premier ministre et Walter Ulbricht, Premier
ministre adjoint.
Ulbricht impose une discipline de fer. L'État, afin notamment de satisfaire les
exigences soviétiques, a bientôt la mainmise sur l'ensemble des industries lourdes,
mais ces dernières apparaissent bien moins modernes que celles de l'Ouest.
De fait, dans les premières années d'existence de la RDA, le nouvel État apparaît
entièrement soumis, tant sur le plan de l'organisation économique que politique, aux
directives de Moscou. Les révoltes ouvrières dans plusieurs grandes villes
d'Allemagne de l'Est (Berlin, Magdebourg, Leipzig), le gouvernement demande aux
troupes soviétiques d'intervenir et de réprimer sévèrement ces mouvements.
L'importance de ces révoltes contraint cependant les Soviétiques et les dirigeants
est-allemands à céder du lest. Ces derniers, reconnaissant que « l'avant-garde de la
classe ouvrière — le Parti — s'était détachée des masses », annulent l'augmentation
des quotas. Suite aux nombreuses fuites vers l’ouest, le gouvernement met alors en
place une ligne bien gardée le long de la frontière ouest-allemande. Finalement, sous
l'injonction de l'URSS, il ordonne, en 1961, la construction du mur de Berlin, un mur
en ciment fortifié séparant Berlin-Est de Berlin-Ouest, surnommé en Occident, le
« mur de la honte ».
Une difficile reconnaissance diplomatique
La RDA peine à obtenir une large reconnaissance internationale. Ce sera l'un des
objectifs prioritaires de la politique étrangère de la RDA, ainsi que le développement
de son influence dans le tiers-monde et le renforcement de sa position au sein du
bloc communiste.
Durant cette période, les relations avec l'autre Allemagne demeurent très tendues. A
l'ancrage communiste de la RDA, répond en effet l'ancrage libéral et occidental de la
RFA. Leurs rapports évoluent en fonction des périodes de tensions ou de détente
entre les deux blocs. La notion de coexistence pacifique mise en avant par
Khrouchtchev à partir de 1956 favorise un certain dégel.
L'ESSOR ÉCONOMIQUE ET LE GOUVERNEMENT SOCIALISTE
L'arrêt de l'exode à l'ouest, obtenu par la frontière infranchissable du mur de Berlin,
est le point de départ, en 1963, de nouvelle méthodes de planification, caractérisées
par une décentralisation partielle. L'essor économique est-allemand est dès lors très
rapide : à la fin des années 1960, la production industrielle se situe au 5e rang
européen et au 9e rang mondial.
En 1971, Ulbricht est remplacé à la tête de la RDA, par Erich Honecker, considéré
comme plus souple par les Soviétiques qui veulent relancer les relations du bloc
socialiste avec la RFA.
L'accroissement des échanges avec la RFA favorise une certaine ouverture du pays
sur l'extérieur dans les années 1980, tandis que la dégradation de l'économie est-
allemande, en raison de l'augmentation des demandes soviétiques, entraîne un
mécontentement grandissant.