MODULE CARDIOLOGIE Les différents régimes alimentaires en cardiologie I) REGIME HYPOSODE A) Qu'est-ce que le sodium et quel est son rôle ? Comme le potassium, le sodium appartient à la famille des éléments alcalins Le sodium a tendance à perdre naturellement un électron, devenant ainsi un atome stable : l'ion sodium : Na +. Dans la nature le sodium est fréquemment présent sous forme de chlorure de sodium (NaCL)c'est-à-dire le sel de cuisine Chez l'homme et l'animal, le sodium joue un rôle biologique de premier plan. Il est présent dans le liquide extracellulaire (liquide situé en dehors des cellules) et joue, avec le potassium, un rôle dans le mécanisme de transport de l'influx nerveux à travers les cellules nerveuses (neurones). D'autres tissus de l'organisme (en particulier l'os) contiennent du sodium mobilisable en cas de carence importante. Le sodium est utilisé pour fabriquer des composés organométalliques. En physiologie humaine les complexes organométalliques jouent un rôle très important dans certains mécanismes vitaux. Chez l'homme, citons l'hémoglobine (permettant de transporter l'oxygène et le gaz carbonique dans le globule rouge). L'ingestion d'une quantité abusive de sel de sodium est susceptible d'entraîner une hypernatrémie (excès de sodium dans le sang) elle même source de déshydratation intracellulaire (perte de liquide par la cellule) et d'hyperhydratation extracellulaire (passage de l'eau de l'intérieur de la cellule vers l'extérieur). B) Expliqué le but du régime hyposodé dans l'insuffisance cardiaque Lors de l'insuffisance cardiaque, il y a une défaillance de la pompe cardiaque qui ne peut assurer ses fonction normale, une volémie trop importante rend encore plus difficile le travail de cette pompe. Le sodium contenu dans l'organisme favorise la rétention d'eau et donc l'augmentation de cette volémie qui ne peut être régulée par les reins car ils sont moins vascularisés du fait de cette insuffisance cardiaque. Le but du régime hyposodé et donc de baisser la charge en sodium de l'organisme afin que l'on puisse être éliminé plus facilement et ainsi permettre la baisse de la volémie et faciliter le travail de la pompe cardiaque. C) Expliqué le but de régime hyposodé dans l'HTA Le but d'un régime hyposodé lors d'une HTA et de limiter la volémie (permet de baisser la pression au niveau des artères). Pallier à la rétention hydrosodée. D) De quels articles relèvent les régimes alimentaires dans le code de la santé publique Code de la santé publique, décret du 29 juillet 2004 relatif à la profession d'infirmier ou d'infirmières (l'exercice de la profession, les règles professionnelles) chapitre 1 exerce la profession section 1 les actes professionnels : o article R 4311.5 : dans le cadre de son rôle propre, surveillance de l'hygiène et de l'équilibre alimentaire E) Quels conseils précis donneriez-vous à une personne devant suivre un régime hyposodé ? Dans un premier temps ne jamais rajouter de sel compenser l'absence de sel par : l'utilisation importante d’aromates (ail, oignon, échalote, persil, thym, laurier, basilique, herbes de Provence...) Éviter les aliments qui contiennent du sel par leur fabrication : charcuterie, fromage, conserve, plats préparés du commerce (surgelés cuisinés, les plats traiteurs, les déshydratés), poisson salé fumé, biscuits apéritifs, viennoiseries, pâtisseries, pain et biscottes ordinaires éviter les produits naturellement riches en sel : coquillage, crustacés, oeufs de poissons les boissons à éviter : jus de légumes du commerce, boissons gazeuses riches en sodium (supérieur à 100 mg par litre : Vichy, Badoit à remplacer par Salvetat ou Perrier), l'eau adoucie. Régime sans sel standard : 2,5 g de sel (NaCl) par jour soit 1 g de sodium (Na) par jour préférer cuisiner soi-même des légumes frais à la vapeur, faire ou acheter du pain sans sel, cuire les viandes et poissons en grillades, au four ou à l'étouffer. II) REGIME HYPOLIPIDEMIANT, EN PARTICULIER, HYPOCHOLESTEROLEMIENT A) Qu'est-ce que le cholestérol ? d'où vient-il ? C'est une graisse naturelle indispensable à l'organisme constituant essentiel de la paroi de nos cellules, il entre dans la composition de nombreuses hormones et permet la synthèse de la vitamine D Role : La sécrétion du cholestérol par les glandes sébacées permet d’avoir un rôle protecteur pour les cheveux et la peau. D’où vient il :Le cholestérol est à la fois issu des aliments et fabriqué directement par le foie, les intestins, et les glandes corticosurrénales (glandes situées au-dessus de chaque rein). Il intervient dans la fabrication des hormones sexuelles, des corticostéroïdes comme la cortisone naturelle et des composants de la bile (acide biliaire), permet la synthèse de la vitamine D. B) Expliqué les conséquences de l'excès de cholestérol ? En cas d’hypercholestérolémie (taux de cholestérol élevé dans le sang) risque de développer de l'athérosclérose, maladie se caractérisant par un dépôt de plaques contenant du cholestérol sur les parois internes des artères, entraînant une diminution du diamètre de celles-ci et un passage difficile du flux sanguin. Augmentation du risque de formation des caillots à l’intérieur des artères coronariennes (artères irriguant le muscle cardiaque : myocarde) à l’origine de crises cardiaques. C) Citer les maladies qui découlent d'une hypercholestérolémie Infarctus du myocarde accident vasculaire cérébral artèrite des membres inférieurs D) Qu'est-ce que le HDL et le LDL ? Le cholestérol est une association de protéines et de lipides (lipoprotéine) dont il existe deux types : o Les lipoprotéines de haute densité (HDL), dont le taux est situé entre 0,35 et 0,80 grammes par litre. Ce taux est abaissé chez les sujets menacés ou atteints d’athérosclérose o Ces patients présentent au contraire un taux élevé de lipoprotéine de basse densité (LDL), dont le taux normal doit se situer au-dessous de 1,60 grammes par litre. Il semble qu'un taux de LDL élevé (par rapport au cholestérol total) soit en fait le facteur de risque d'athérosclérose le plus important, d'où le qualificatif de "bon cholestérol" qui est parfois donné aux HDL. Un taux élevé de LDL dans le plasma (partie liquide du sang) entraîne un risque accru de crises et de pathologies cardiaques. E) Quelle est la norme biologique du cholestérol total, du HDL, du LDL ? Cholestérol total : 1,5 à 2,5 g/l HDL cholestérol : > ou = 0,45 g/l (0,35 et 0,80 g par litre) LDL cholestérol : o < 1,60 g par litre si pas d'autres facteurs de risque o < 1,30 g par litre si autre facteur de risque o < 1 g par litre en prévention cardio-vasculaire secondaire F) Lister les aliments contenant des graisses polyinsaturées, Mono insaturées et saturées. Écrivez leurs incidences sur la santé ALIMENTS HAUTS EN GRAISSE TYPE DE GRAISSE SOURCE EFFETS SUR LE CHOLESTÉROL Réduisent le LDL Augmentent le HDL Réduisent le LDL Huiles de tournesol, de soja, de graines de coton, de Poly-insaturées Augmentent le poisson HDL Augmentent le Lait entier, beurre, fromages, glaces, viandes rouges, Saturées LDL Augmentent chocolat le HDL Margarine, saindoux végétal, huile végétale hydrogénée, Augmentent le Trans pommes frites très faites, la plupart du fast food, la LDL Réduisent le plupart des plats précuits HDL Monoinsaturées Huiles d'olive, de colza, noix de cajou, amandes, cacahuètes, avocats Les acides gras en trans sont le résultat d'un processus chimique déjà, par lequel on modifie les graisses poly-insaturées en les combinant à une molécule d'hydrogène. L'objectif de cette manipulation est d'élaborer un lipide plus durable et facile à cuisiner. Les graisses poly-insaturées sont formées de chaînes de carbone qui manquent d'au moins deux atomes d'hydrogène. Parmi elles se trouvent les acides gras oméga-3 (acide alpha-linoléique) et oméga-6 (acide linolénique). Ce dernier abaisse les niveaux sanguins des deux types de cholestérol (LDL et HDL) et favorise la production des hormones qui gèrent les contractions musculaires, ainsi que la constriction, voire la relaxation des vaisseaux sanguins. Sans oublier que l'acide linolénique est immunostimulant. Les graisses saturées contribuent fortement à l’élévation de votre cholestérolémie. Il est donc essentiel d’en réduire la consommation Les aliments d’origine animale en contiennent beaucoup : beurre, crème, saindoux, blanc de bœuf fromages et produits laitiers faits avec du lait entier charcuteries viandes grasses (bœuf, porc, agneau). Ces aliments sont également riches en cholestérol. Cela fait 2 bons arguments pour limiter leur consommation. Certaines matières grasses d’origine végétale sont également riches engraisses saturées : huile de noix de coco ou de coprah (Croustifrites et Végétaline) huile de palme (utilisée dans l’industrie alimentaire et pour les fritures en collectivités) beurre de cacao margarines ordinaires (margarines dures en emballage papier). Ces matières grasses sont souvent utilisées dans la fabrication des plats cuisinés et d’aliments prêts à consommer tels que pâtisseries, gâteaux secs, biscuits apéritifs et autres aliments à grignoter ainsi que dans le chocolat et les friandises de toute sorte. Les matières grasses de type insaturé, consommées à la place des graisses saturées favorisent la diminution du cholestérol sanguin. C’est pourquoi, aussi souvent que possible les graisses poly-insaturées ou mono-insaturées doivent remplacer au moins en partie les graisses saturées. Graisses poly-insaturées : Les sources les plus importantes de graisses poly-insaturées sont les matières grasses suivantes : huiles de tournesol, maïs, soja, noix et pépins de raisin margarines fabriquées exclusivement avec ce type d’huiles (principalement maïs et tournesol). Les poissons et les coquillages apportent également des graisses insaturées de grand intérêt. D’autre part ils contiennent peu de graisses saturées. C’est pourquoi il est recommandé d’en consommer le plus souvent possible. Graisses mono-insaturées : Les huiles d’olive, d’arachide et de colza contiennent beaucoup de graisses mono-insaturées. Des recherches récentes semblent montrer que ce type de graisses peut avoir un effet bénéfique sur le cholestérol sanguin. Il ne faut cependant pas oublier que quelle que soit leur origine, toutes les matières grasses sont aussi caloriques les unes que les autres, cela explique qu’il faut en limiter la consommation. G) Comment organiseriez-vous l'éducation d'une personne devant suivre un régime hypocholestérolémiant Le régime doit toujours être proposé aux patients car il peut permettre de normaliser le taux de cholestérol lorsque l’augmentation est modérée. Lorsque le patient est trop gros, il faut prescrire un régime amaigrissant. Si le poids est normal, il faut recommander un régime comportant moins de graisses animales et de cholestérol. En général, plus le régime sera pauvre en graisses et plus le cholestérol diminuera. La mise en place des mesures nutritionnelles ne constitue pas une fin en soi, elles doivent être intégrées avec les autres mesures préventives en particulier avec le sevrage du tabac et l'accroissement du niveau d'activité physique en taux d'en compte du contexte propre à chaque sujet : âge, sédentarité, prévention secondaire. Elle constitue le prélude à l'introduction d'un traitement hypolipidémiant dont l'efficacité sera ainsi renforcée Lorsque le régime n’est pas suffisant, l’on peut prescrire des médicaments que l’on appelle des hypolipémiants. Certains de ces médicaments empêchent l’absorption du cholestérol dans l’intestin, d’autres augmentent son élimination, d’autres bloquent sa fabrication par notre organisme. Ce régime sera alors hypocalorique, pour permettre la perte de poids. Les aliments gras étant les plus caloriques, c’est d’abord sur eux que portera la réduction calorique. Mais ce régime hypocalorique limitera également les glucides, c’est à dire les sucres rapides et les sucres lents (céréales, féculents et légumineuses), et l’alcool. L’apport de protéines (essentiellement viandes, volailles et poissons) sera maintenu constant. Si vous n’avez pas de surcharge pondérale, il n’y a pas lieu de faire à proprement parlé un régime au sens restrictif du terme, mais il convient de suivre une alimentation bien équilibrée. Et c’est pour cela que l’apport de lipides (synonyme : graisses, acides gras) doit respecter plusieurs règles afin de permettre leur métabolisme optimum dans l’organisme. Globalement, l’apport de lipides ne doit pas dépasser 35 % des calories. Par exemple, pour une ration alimentaire de 1800 calories : o l’apport de lipides sera de 70 g. o Ils se décomposent en lipides visibles, environ 1/3 à la moitié, (le beurre, la crème, la margarine ou l’huile que l’on ajoute dans les aliments) o et en lipides cachés, environ 2/3 à la moitié, (ceux qui sont contenus dans les aliments). o Les aliments qui apportent peu de lipides sont les viandes maigres, les poissons et les produits laitiers (yaourt et fromage blanc). Ils pourront être consommés à volonté. o Les aliments qui contiennent le plus de lipides sont essentiellement la charcuterie et le fromage, mais également les plats préparés (traiteurs, restauration rapide), la pâtisserie, la biscuiterie et les crèmes desserts. C’est surtout sur ces derniers aliments que doit porter l’attention, puisqu’on connaît mal les quantités et la nature des graisses ajoutées dans ces aliments. Ces aliments seront consommés occasionnellement. Pour les matières grasses ajoutées dans les aliments, il faudra limiter la consommation de beurre et de crème, et favoriser les graisses végétales (margarines et huiles, en variant les produits, et sans oublier l’huile d’olive vierge extra dont la supériorité sur les autres huiles n’est plus à prouver). La limitation des aliments apportant beaucoup de graisses animales, surtout saturées qui ont tendance à augmenter le cholestérol sanguin, et la consommation de graisses végétales, plus riches en acides gras mono et polyinsaturés favorables à la baisse du cholestérol, permettent de bien contrôler l’effet des graisses alimentaires sur le cholestérol sanguin. H) Comment organiseriez-vous l'éducation d'une personne devant suivre un régime quel qu'il soit ? L'équilibre alimentaire contribue à être en bonne santé . En effet, la répétition de mauvaises répartitions des apports au cours de la journée, d'un excès ou d'une insuffisance en certains nutriments provoque un déséquilibre alimentaire responsable de l'apparition ou de l'aggravation de certaines pathologies préoccupantes, reconnues comme fléaux, telles que le diabète de type II, l'hypercholestérolémie, les maladies cardiovasculaires, l'obésité, et peut-être certains types de cancers . Pourtant, l'équilibre alimentaire peut se résumer en trois mots : - variété : manger de tout pour ne risquer aucune déficience . - modération : manger raisonnablement pour ne pas accumuler de surcharges inutiles . - plaisir et convivialité : conserver, quoiqu'il arrive, le plaisir de la table, le goût des plats, le goût du partage et de la fête . C'est en variant les aliments qu'on a le plus de chance d'obtenir un équilibre presque parfait . Il existe 7 grandes familles d'aliments : 1- "Viande, poisson, oeuf" : protéines animales, fer, vitamine B . 2- "Lait et produits laitiers" : protéines animales, calcium, vitamine A dans les plus gras, vitamines B . 3- "Céréales et féculents" : glucides lents (amidon), protéines végétales, fibres, vitamines B . 4- "Fruits et légumes" : minéraux, vitamine C et fibres . 5- "Corps gras" (beurre, margarine, huile) : lipides, vitamines A, D, et E . 6- "Produits sucrés" : sucres rapides . 7- "Boissons" : eau . La variété de ces produits permet de choisir selon ses goûts, ses besoins et son budget