Lettre n°30 - Val-de

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Sport, Santé et Préparation Physique
N° 30
Lettre électronique des entraîneurs du Val-de-Marne
MARS 2005
… Université Paris 12 – Conseil général du Val-de-Marne …
Sommaire de ce numéro :
1) LA FASCIATHERAPIE
2) LES FRACTURES DE FATIGUE
3) LE K.O. ou KNOCKOUT
1) LA FASCIATHERAPIE
« Créée il y a une vingtaine d’années par Danis Bois, la fasciathérapie est une thérapie manuelle et
corporelle totalement novatrice. Elle doit son nom aux fascias qui enveloppent tous les éléments
(os, muscles, organes,…) du corps à la façon d’une seconde peau.
Mais cette pratique concerne aussi toutes les structures et grands systèmes du corps et surtout, elle
s’adresse à une partie de nous inconnue jusqu’alors : le mouvement sensoriel.
Ce mouvement interne participe à l’équilibre général du corps et s’avère être une véritable force
de vitalité et de santé.
Dès lors, il offre de nouvelles perspectives tant dans l’approche thérapeutique des troubles
physiques que psychologiques.
Les domaines d’application de la fasciathérapie sont variés : problèmes de dos divers (sciatique,
lumbago-cervicalgie-torticolis), maux de tête, migraines, troubles du sommeil, sensations
d’oppression, anxiété, déprime, accompagnement de la grossesse, reflux gastro-oesophagien du
nouveau-né, préparation physique du sportif,…
Dans le domaine du sport, 3 niveaux sont envisagés :
1° L’aspect curatif concerne les blessures du sportif : pubalgies, sciatiques, entorses, tendinites,
douleurs articulaires, douleurs dorsales et fatigue
En général, trois séances rapprochées sur une pathologie aiguë suffisent pour soulager le sportif.
Quand les troubles sont chroniques, le traitement est plus long car il suppose de relancer la vitalité
et de résoudre un ensemble de compensations. Sur les pathologies graves, les traitements associés
aux soins classiques permettent de réduire la durée de la convalescence par une récupération plus
rapide.
Le corps constamment exposé aux chocs physiques et sollicité dans des situations extrêmes,
emmagasine dans ses structures de nombreuses tensions. Face à ces exigences, le geste
thérapeutique est global, et permet dans le même temps une normalisation musculaire, fasciale,
articulaire, liquidienne, viscérale et crânienne.
Il libère les structures densifiées, les articulations nouées et la vitalité. De plus, une attention
permanente est portée sur la vitalité que l’on doit maintenir à son potentiel maximum.
La gymnastique sensorielle est utilisée dans le but de répartir les contraintes de façon plus
équilibrée dans l’ensemble des tissus. Elle permet, grâce à la lenteur et au relâchement musculaire,
de mobiliser avec respect et douceur les os, les muscles, les tendons et les fascias ; et de libérer les
tensions provoquées par l ‘effort.
Après une blessure, elle permet d’effectuer la rééducation proprioceptive afin de récupérer la
sensibilité et le potentiel de la zone blessée.
2° L’aspect préventif qui devrait être beaucoup plus développé chez les sportifs de haut niveau,
nécessite un traitement régulier, tous les deux mois environ, afin d’éliminer les stress tissulaires,
les blocages éventuels et d’entretenir la vitalité à son potentiel maximum.
Cette phase est essentielle et permet de suivre l’athlète de façon très précise quant à son état de
forme, sa capacité d’absorption des chocs et des contraintes. De nombreux sportifs de haut niveau
suivent ces traitements et constatent une nette régression, voire une disparition des blessures.
3° Pour la préparation physique, l’objectif est de développer de nouvelles capacités sensorielles
et motrices et d’entretenir un état de forme maximum en vue des compétitions.
Les étirements proposés sont spécifiques, ils se font dans le relâchement, la globalité et créent une
réharmonisation tensionnelle des fascias et des muscles.
L’accent est porté sur un travail global dans le but d’éviter les gestes asymétriques dont la
répétition est souvent à l’origine de problèmes musculaires et ostéoarticulaires.
La spécialisation, le surmenage, la fatigue, et les blessures diminuent le potentiel sensitif et
sensoriel du sportif. En réhabilitant les sensations et en reconstruisant des repères intérieurs, la
fasciathérapie affine le schéma corporel et les capacités motrices. La puissance et l’efficacité du
geste sont améliorées alors que les blessures sont en grande partie évitées.
Cette approche pourrait donc être un apport majeur pour les sportifs dont le niveau de sollicitation
est très intense.
Extraits du livre « La fasciathérapie, une nouvelle méthode pour le bien-être », Isabelle
Eschalier, Le Cherche Midi éditeur.
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2)LES FRACTURES DE FATIGUE
Par R. Ziane – Consultant SSPP – Auteur du site Caratome
On peut avoir une fracture sans choc ni traumatisme violent : une fracture de fatigue.
Comment arrivent-elles et comment les éviter ?
Qu’est-ce qu’une fracture de fatigue ?
Le tissu osseux est en constant remodelage. La pratique intensive d’activités physiques nécessite un
remodelage plus important, ce qui n’est pas toujours possible.
Chez le sportif, même amateur, les fractures de fatigue surviennent le plus souvent après des efforts
répétés ou prolongés. Il s’agit de lignes déminéralisées : des micro-fractures très douloureuses à
l’effort ou à la palpation. Ces micro-fractures ne sont visibles à la radio qu’au bout de 2 ou 3
semaines !
Parce qu’ils sont encore en période de croissance, les adolescents et les jeunes adultes sont les plus
touchés. Ceci concerne aussi bien les filles que les garçons.
Prévention
Pour éviter les fractures de fatigue, la progressivité devra être une caractéristique de :
- la reprise de l’entraînement,
- l’augmentation de la charge d’entraînement,
- la modification d’un geste technique,
- l’utilisation d’un nouveau matériel (chaussures, engin).
Enfin, toute douleur inhabituelle localisée sur un os devra inciter au repos et même à consulter un
médecin.
Dans le cadre de l’entraînement cardiovasculaire, les personnes sujettes aux fractures de fatigue,
devront pratiquer de préférence des activités en décharge (cyclisme ou rameur vs. course à pieds).
Traitement
C’est d’abord et sans attendre, le repos et la décharge des articulations (béquille). Après 4 à 6
semaines d’arrêt, la reprise de l’activité devra être très progressive. Il faudra attendre trois mois
pour revenir à son meilleur niveau.
Sans cela, le risque est l’apparition d’une fracture vraie ou d’un cal osseux nécessitant une
intervention chirurgicale.
Conclusion
Les fractures de fatigue sont le résultat d’un trouble du remodelage osseux. Chez le sportif, elles
sont le plus souvent produites par :
- une pratique excessive (surentraînement),
- une augmentation brutale de la charge d’entraînement
- augmentation de la fréquence des compétitions,
- une reprise trop brutale.
D’autres causes existent, comme un matériel inadapté (chaussures), un geste technique modifié ou
encore des conditions de pratique inadéquate (jogging sur sol dur). Elles peuvent toucher n’importe
quel os.
Ainsi, les douleurs post-entraînement ne sont pas toujours le signe d'un bon entraînement !
Références :
Guillet, R. & Genéty, J. – Abrégé de médecine du sport – Masson éditeur – 1973.
Morin, Y. (sous la dir.) – Encyclopédie médicale de la famille – Larousse – 1991.
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3) LE K.O. ou KNOCKOUT
Par R. Ziane – Consultant SSPP – Auteur du site Caratome
Les boxeurs ne sont pas les seuls sportifs à risquer un K.O.
Expérience virile pour les uns, incontournable pour les autres, voire recommandée, le K.O. n’est
jamais sans conséquence.
Qu’est-ce qu’un K.O. ?
Il existe plusieurs types de K.O. :
 Le K.O. réflexe qui est une syncope cardiaque1. Il peut être provoqué par un choc sur la
carotide (karaté, kung-fu), sous la mâchoire inférieure ou vers l’estomac (boxes).
 La commotion cérébrale violente. Il s’agit d’un ébranlement des centres nerveux qui
provoque une chute instantanée du tonus musculaire avec perte de conscience.
 Le coup violent au foie ou au plexus solaire (boxes). Le K.O. est provoqué par la douleur
accompagnée de difficultés respiratoires. Mais dans la plupart des cas, le sportif reste
conscient.
 Le K.O. par coups répétés, qui est le plus dangereux et peut entraîner des microlésions
cérébrales, des hémorragies et des oedèmes cérébraux voire la mort (boxes). L’évolution,
particulièrement chez les « encaisseurs », se fait toujours vers la déchéance progressive avec
1
Syncope : Evanouissement causé par une insuffisance de la circulation cérébrale à la suite d’une chute de la pression
sanguine.
perte de réflexes, trouble de l’équilibre, du tonus musculaire (raideurs), de la conscience et
de la mémoire.
 Le K.O. à retardement. Ils sont dus à un œdème ou à une ischémie cérébrale2, avec perte de
conscience mais conservation des fonctions végétatives (respiration, circulation sanguine).
Prévention
Dans ce cadre, le rôle de l’entraînement est d’automatiser l’application de techniques d’anticipation
et de protection qui consistent à :
 esquiver (aïkido, rugby),
 parer (karaté, kempo),
 encaisser des coups au niveau de la garde et non pas de la tête (boxes, karaté),
 chuter (judo, cyclisme, vtt).
Il s’agit le plus souvent de protéger des organes vitaux (cerveau, foie, cœur) ou particulièrement
fragiles et exposés (œil, os du rocher, colonne vertébrale). Le rôle du matériel (casque, plastron) est
primordial.
Traitement
Tout K.O., en particulier provoqué par un choc à la tête, doit amener le sportif à consulter un
médecin. Ce dernier est le seul à pouvoir évaluer les dégâts sous-jacents. Les formules à l’emportepièce du type : « … c’est rien, t’es un homme… », ne pourront que masquer ces dégâts et les
complications. Le mois d’arrêt imposé par certaines fédérations sportives est une durée minimale.
Conclusion
Un coup violent à la tête (vélo, kayak, vtt) peut provoquer une fracture du crâne et/ou une lésion du
cerveau. Les chocs répétés sur d’autres régions du corps ont aussi des conséquences destructrices. Il
ne s’agit pas de supprimer toutes les activités physiques à risque, mais d’organiser leur pratique afin
de les rendre durables et source de progrès et non pas un retour aux jeux du cirque.
Références :
Guillet, R. & Genéty, J. – Abrégé de médecine du sport – Masson éditeur – 1973.
Coordinateurs du Projet :
Thierry Maquet : Université Paris 12 – [email protected]
Philippe Gérard/Corinne Bouvat : Service départemental des Sports - Conseil général du Val-deMarne - 2, rue Tirard - 94000 Créteil
Tél. 01.43.99.73.92 / Fax : 01.43.99.73.96 / e-mail : [email protected]
2
Ischémie cérébrale : Irrigation sanguine insuffisante du cerveau à la suite d’une baisse du débit cardiaque.
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