que les citoyens ne peuvent pas chercher en permanence de l’information. Il faut triller
l’information selon le modèle d’économie psychique du moindre effort. On confie donc aux
journalistes ce travail de tri.
Le tri doit être fait selon des principes clairs définis à l’avance qui nous permettent d’être
certains de l’intention de communication des journalistes. Ceci correspond à la ligne éditoriale qui
permet aux publics de savoir à quoi s’attendre. Il y a des principes de tri selon des critères
idéologiques (qui donnent lieu à une presse d’opinion), thématiques (magazines thématique
«Surfmagazine »), le ton (Canard enchainé, guignol de l’info, etc.) etc.
Les journalistes établissent ainsi un rapport clair avec leurs publics. Si ils trouvent leur public, ils
sont pleinement légitimes « Disposition à tolérer des décisions encore indéterminées quant à leur
contenu à l’intérieur de limites définies ». (Nicholas Luhmann). Ceci renvoie à l’idée de la
confiance des publics vis-à-vis des j.
L’ensemble de ces phénomènes définissent un pacte de communication qui se décline
en 3 types de contrat d’information :
1. Contrat d’information : le devoir d’informer, retenir des faits afin de faire connaitre à
des publics ce qu’ils doivent savoir pour évoluer au mieux dans l’univers qui les
entoure et pour le comprendre.
2. Le contrat de confiance : concerne la manière de traiter l’information, de la mettre
en forme, en fonction des attentes supposés des publics, des caractéristiques
sociales présupposées des récepteurs. Cela implique que le j. sont retenus comme
« sérieux », que l’information est jugée « digne de foi ». Dans les métadiscours
justificatifs des journalistes comme dans la mise en scène de leur travail, les j.
s’emploient à donner des gagnes de leur sérieux et de leur compétence (soit par des
signes qui renvoient au témoignage, des lieux, des objets symboliques). On mobilise
aussi des arguments (objectivité, dévouement pour la recherche de l’information). On
fait appel au réalisme des images et des témoignages. Notion de neutralité (non
directement d’objectivité) est aussi prise en compte : donner la parole aux 2 camps
c’est une gagne de neutralité (principe du pour/contre), le micro de trottoir.
Les journalistes doivent donner des preuves de leur neutralité. Il y a 3 moyens
discursifs pour accréditer le sentiment de véracité des énoncés et des images : 1)
l’authenticité, 2) la vraisemblance, 3) l’explication selon la terminologie adoptée par
(P. Charaudeau, Les médias et information, 2005).
1) L’authenticité : c’est le fait que l’on puisse attester l’existence de ce qu’il appelle
les êtres au monde (la réalité, le réel) sans artifices et sans écran entre ce qui
serait la réalité empirique et la perception du journaliste. Ca repose sur un réel
de transparence gagnée par la production de document, objets exposés comme
des pièces à conviction. Dans le journalisme audio-visuel c’est l’image qui a ce
rôle. Le modèle absolu de cela est l’idée des images prises par des caméras
automatiques (aucune intervention de l’homme) qui permettent a priori un
effacement de la subjectivité du cameraman (ex. images de bombardement
aériens, de formule 1, etc.). La tendance au « brut », évider montage, coupure,
truquage etc. Pour éviter d’être accusé d’avoir trafiqué le document. Réalisme
par le refus d’une certaine mise en forme.
2) La vraisemblance : Le monde (ensemble de ceux qui peuvent observer) n’étant
pas présent, les évènements se sont déjà produits ; on a pas de pièce à
conviction, de trace forte de l’évènement ; il faut renvoyer à un travail de
reconstitution. On est donc dans un réel de supposition. Le type de travail
journalistique est le journalisme d’investigation : recherche de témoignages,
directs ou indirects. C’est le recours de plus en plus fréquent à la palette
graphique pour reproduire des animations qui permettent de visualiser des faits :
plan sommaire des faits, petit schéma avec flèches, voir des images de synthèse
(reconstruction de scènes de guerre) etc.
Le recours à la vraisemblance est un vrai problème de la déontologie
journalistique : l’image est là pour attester mais les j. se contentent de la logique
du vraisemblable. L’image n’a en effet souvent aucune valeur informative. Elle ne