Analyse du discours journalistique Prof. Mercier : [email protected] Aller voir le prof pour le mémoire : manuels sont très riches des représentations stéréotypique nationales sur les sujets traités. 1 examen : avec un sujet distinct pour le master 1 et Master 2. Complément : note de synthèse issue de lecture. François Heinderyckx « La Malinformation », ed. Labor. Ou articles de la revue « Question communication ». D. Dayan (défend Israël) sur la couverture israélo-palestinienne avec 3 articles de réactions (Walter et Fleuri de résumée, Mercier contre, J. Bourdon, position intermédiaire). Résumé des arguments (2/3) et avancer notre propre point de vue et arguments (1/3). Demander textes à Mme Bellocchio. Tous les travaux à rendre le 4 juin (7 juin pour Mercier) 25.4.07 Analyse du discours journalistique Sociologie du discours journalistique Introduction Le journalisme est inséré dans un système de contraintes très strict. Des contraintes techniques, professionnelles, identitaires, juridiques et politiques. Il est indispensable de faire une sociologie des pratiques journalistiques : définir dans quel cadre social les journalistes sont amenés à intervenir. Le journalisme est une construction sociale qui peut aboutir à des phénomènes de mal-information, désinformation. Sujet du cours : comment expliquer les phénomènes de mal information ? Insertion idéale de la fonction de journalisme dans une espace public démocratique Pacte de communication La communication médiatique appartient à une catégorie générale de la communication, où un support technologique sert de canal de transmission entre une instance d’émission et des récepteurs qui sont forcément multiples, par la quantité et par la façon d’appréhender les choses. La communication médiatique s’organise en suivant un pacte de communication qui a pour finalité la transmission de l’information. Le travail de journaliste s’inscrit dans un rapport de dépendance au réel. La fiction est exclue. Les producteurs de l’information sont des journalistes (discutable). L’information est adressée à des destinataires, à des publics. Le type de mise en forme de l’information en ressent. Dans la norme professionnelle, le journaliste n’est pas producteur d’évènement, il ne fait que relayer, il est un médiateur. Le journaliste a une triple mission : - il doit chercher (internet, terrain, enquêtes, etc.) - triller - mettre en forme (informer = mettre en forme) Cette mission il doit la remplir dans un système de contraintes fort avec un premier niveau de problème : la temporalité, la première contrainte du journaliste qui est sensé retenir l’actualité, ce qui est actuel. Le journaliste vit dans l’urgence. La norme professionnelle semble tenir pour acquis ce qui fait actualité. C’est souvent une fausse évidence : il y a des milliards d’évènement qui se déroulent simultanément. Ce qui est sélectionné est ce qui est considéré important. Il y a une hiérarchisation de l’information. Les publics confient cette mission aux journalistes dans leur qualité de citoyens qui veulent être informés pour agir en connaissance de cause. Le flux d’information dans une formation est tel 1 que les citoyens ne peuvent pas chercher en permanence de l’information. Il faut triller l’information selon le modèle d’économie psychique du moindre effort. On confie donc aux journalistes ce travail de tri. Le tri doit être fait selon des principes clairs définis à l’avance qui nous permettent d’être certains de l’intention de communication des journalistes. Ceci correspond à la ligne éditoriale qui permet aux publics de savoir à quoi s’attendre. Il y a des principes de tri selon des critères idéologiques (qui donnent lieu à une presse d’opinion), thématiques (magazines thématique «Surfmagazine »), le ton (Canard enchainé, guignol de l’info, etc.) etc. Les journalistes établissent ainsi un rapport clair avec leurs publics. Si ils trouvent leur public, ils sont pleinement légitimes « Disposition à tolérer des décisions encore indéterminées quant à leur contenu à l’intérieur de limites définies ». (Nicholas Luhmann). Ceci renvoie à l’idée de la confiance des publics vis-à-vis des j. L’ensemble de ces phénomènes définissent un pacte de communication qui se décline en 3 types de contrat d’information : 1. Contrat d’information : le devoir d’informer, retenir des faits afin de faire connaitre à des publics ce qu’ils doivent savoir pour évoluer au mieux dans l’univers qui les entoure et pour le comprendre. 2. Le contrat de confiance : concerne la manière de traiter l’information, de la mettre en forme, en fonction des attentes supposés des publics, des caractéristiques sociales présupposées des récepteurs. Cela implique que le j. sont retenus comme « sérieux », que l’information est jugée « digne de foi ». Dans les métadiscours justificatifs des journalistes comme dans la mise en scène de leur travail, les j. s’emploient à donner des gagnes de leur sérieux et de leur compétence (soit par des signes qui renvoient au témoignage, des lieux, des objets symboliques). On mobilise aussi des arguments (objectivité, dévouement pour la recherche de l’information). On fait appel au réalisme des images et des témoignages. Notion de neutralité (non directement d’objectivité) est aussi prise en compte : donner la parole aux 2 camps c’est une gagne de neutralité (principe du pour/contre), le micro de trottoir. Les journalistes doivent donner des preuves de leur neutralité. Il y a 3 moyens discursifs pour accréditer le sentiment de véracité des énoncés et des images : 1) l’authenticité, 2) la vraisemblance, 3) l’explication selon la terminologie adoptée par (P. Charaudeau, Les médias et information, 2005). 1) L’authenticité : c’est le fait que l’on puisse attester l’existence de ce qu’il appelle les êtres au monde (la réalité, le réel) sans artifices et sans écran entre ce qui serait la réalité empirique et la perception du journaliste. Ca repose sur un réel de transparence gagnée par la production de document, objets exposés comme des pièces à conviction. Dans le journalisme audio-visuel c’est l’image qui a ce rôle. Le modèle absolu de cela est l’idée des images prises par des caméras automatiques (aucune intervention de l’homme) qui permettent a priori un effacement de la subjectivité du cameraman (ex. images de bombardement aériens, de formule 1, etc.). La tendance au « brut », évider montage, coupure, truquage etc. Pour éviter d’être accusé d’avoir trafiqué le document. Réalisme par le refus d’une certaine mise en forme. 2) La vraisemblance : Le monde (ensemble de ceux qui peuvent observer) n’étant pas présent, les évènements se sont déjà produits ; on a pas de pièce à conviction, de trace forte de l’évènement ; il faut renvoyer à un travail de reconstitution. On est donc dans un réel de supposition. Le type de travail journalistique est le journalisme d’investigation : recherche de témoignages, directs ou indirects. C’est le recours de plus en plus fréquent à la palette graphique pour reproduire des animations qui permettent de visualiser des faits : plan sommaire des faits, petit schéma avec flèches, voir des images de synthèse (reconstruction de scènes de guerre) etc. Le recours à la vraisemblance est un vrai problème de la déontologie journalistique : l’image est là pour attester mais les j. se contentent de la logique du vraisemblable. L’image n’a en effet souvent aucune valeur informative. Elle ne 2 3. sert qu’à illustrer un propos qui est construit hors d’elle. Le j. audio-visuel à une forte contrainte : « il faut faire image ». Il recourt donc souvent à des images prétexte. Les images n’illustrent pas au sens strict ce qui est dit. La barrière ontologique est ainsi souvent franchie. 3) L’explication : repose sur l’idée que le fait peut être compris parce qu’on accède à la motivation des acteurs, leur finalité. Ce sont des procédés d’élucidation en remontant à l’origine des faits, aux intérêts en jeu. D’où le recours à la parole de spécialistes, d’experts qui sont sensés apporter des preuves de type scientifique. Cette pratique pose aussi problème : l’information retenue n’est pas forcément représentative de l’intégralité de l’intervention de l’expert. L’interview et les débats essayent de faire émerger une sorte de vérité moyenne par la confrontation des opinions. Le contrat de captation est e troisième contrat de communication constitutif du pacte de communication. Il y a un cout de fonctionnement qu’il faut amortir, soit en vendant le contenu du support, soit l’espace publicitaire que le support peut contenir. Les journalistes ne peuvent se contenter de faire l’information qu’ils voudraient faire pour eux-mêmes. Il leur faut de trouver les moyens d’intéresser leur public. D’où l’existence d’un troisième contrat, le contrat de captation notamment. Il s’agit de séduire les publics, de les attirer à soi et d’autant plus qu’on est dans un environnement informatif hyper concurrentiel. L’épreuve de la captation est renouvelée tous les jours. La couverture d’un News Magasine amène des variations de tirage et de vente spectaculaires. La mise en forme de l’information prend des allures de mise en spectacle et de mise en récit. Les journalistes ont parfaitement intégré la contrainte commerciale et ils reconnaissent donc la mise en scène de l’info, quelque soit le support, et ils s’évertuent à montrer que ce n’est pas contradictoire avec le devoir d’informer. Le style scientifique, monocorde et ennuyeux, n’est pas un gage de véracité. C’est la logique du spectaculaire qui l’emporte souvent dans l’information. Sources Multiples Producteurs d’information (chercher et triller) CONTRAT D’INFORMATION CONTRAT DE CONFIENCE (Être crédible) les publics Mettre en forme Récepteurs (Séduire) CONTRAT DE CAPTATION Faits innombrables Question du rapport au réel dans le travail journalistique Les journalistes ont une mission sociale de présentation de la réalité. Ils sont sensés dresser un portrait fidèle. Mais la réalité n’est considérée comme telle qu’à travers une communauté d’interprétation qui présuppose partager une savoir et une certaine idée de la vérité. C’est tout l’apport des Cultural Studies d’avoir insisté sur ce point. Entre l’encodage et le décodage il peut y avoir un décalage : cf. exemple de la série Dallas. Les codes culturels et les communautés d’interprétation comptent plus que le contenu même : un même contenu peut être interprété de manière opposée, voir contradictoire. Il n’y a aucune raison a priori qui dicte que le processus de décodage soit conforme au processus d’encodage. D’où les phénomènes de malinformation. Problème que les journalistes rencontrent tous les jours. Pour limiter ces processus d’incommunication, le journalisme fait appel à un univers de sens partagé par le plus grand nombre. Le j. se rabat sur le plus petit dénominateur commun afin 3 d’être accessible au plus grand nombre. D’où l’utilité du recours à la notion de « sens commun » au sens du célèbre anthropologue Clifford Geertz. Le sens commun n’est pas entendu au sens négatif, pour Geertz le sens commun c’est un véritable savoir social qui est partagé par les membres d’une société et qui « leur permet de reconnaitre les personnes et les situations en fonction de certaines caractéristiques typiques ». Le sens commun c’est un système organisé d’appréhension du monde, qui comporte des catégories de jugement ; le sens commun est un « système culturel ». Le sens commun comporte 4 éléments de définition : - Le naturel : le sens commun se définit par le naturel. L’explication du monde insiste sur les évidences et rejette la posture critique systématique. - L’esprit pratique : l’efficacité immédiate d’une idée est un bon critère de vérification de sa pertinence. (« Ah tu vois ? ça marche ! ») - La simplicité : la description et l’explication des faits suivent une économie du réalisme et de la sobriété. - L’accessibilité : tout un chacun peut comprendre le monde. Un premier niveau de compréhension est la plupart du temps largement suffisant. Ces 4 éléments se conjuguent, font synergie dans la réalité. Le travail des journalistes s’apparente largement à un exercice de mise en forme des raisonnements et des explications du sens commun. 09.05.2007 Quelle est donc la valeur de l’information journalistique ? Etant donné qu’il y a bien une construction de sens ? Mais en quoi l’information est-ce un construction ? - Le tri de l’information : premièrement parce que le travail journalistique est un tri, les j. sont des gate-keepers (concept issu dans les années ’50). Les professionnels de la télé affirment d’ailleurs qu’avec l’info qu’ils ont à disposition ils pourraient faire 10 JT par jour. Le tri peut être drastique, il y a inévitablement un certain arbitraire du choix. Mais il y a des garde-fous : le tri est collectif car il se fait lors de la conférence de rédaction. On assiste cependant à une évolution qui affaiblie le tri collectif des informations : les blogs d’information gérés par les journalistes, par exemple, pose le problème de la responsabilité de l’information qui n’est plus clairement assumée par le journal. Le télétravail (travail à distance) des pigistes permanents pose également le problème de l’absence de confrontation collective lors du tri de l’information et de la relative responsabilité. C’est aujourd’hui le cas de la presse magazine. - La mise en récit et la mise en scène : le journalisme c’est de la littérature, c’est une mise en récit qui s’assume comme telle. La mise en récit suit un certain nombre de règles. a) l’angle (la problématique, le type de regard développé sur l’ensemble du sujet) qui est souvent la nouveauté, le spectaculaire, le dramatique, le chauvinisme (cf. journalisme sportif, refuge toléré du nationalisme), l’utilité citoyenne (météo, services et renseignements pratiques), l’institutionnel obligé routinisé (ce que les j. appellent les «marronniers» : le congrès du parti, le changement de conseiller, la rentrée scolaire, etc.) - Le cadrage : le type d’interprétation associé implicitement ou explicitement aux faits traités. Par le cadrage on induit un certain type de lecture. Souvent les j. adoptent un cadrage psychologisant (rivalités de personnes, etc.), c’est d’abord la psychologie, l’arrivisme, le carriérisme, etc., qui est le mobile majeur. On pourrait très bien cadrer la politique de manière sociologisante. - Le code narratif : le leitmotiv de la formation de journaliste est : « Il faut raconter une histoire » Le personnage : Souvent les reportages télévisuels sont traités par le cas exemplaire ayant une portée généralisant, il faut un personnage marquant, un héros, l’antihéros, original ayant un point de vue iconoclaste. La logique du « bon sentiment ». Souvent, avec le code narratif, on retrouve les « bons sentiments » mis en scènes de toutes les manières possibles (pacifisme, etc.). Le relativisme du jugement social sur un fait donné : Il y a une relativisation du jugement social sur les sujets médiatisés qui peut varier selon les contextes 4 historiques et sociales (cf. Lucien Fèvre, parle de « l’outillage mental » qui permet de penser certains concepts ou jugements). Le même fait fera la une à certains moments et pas d’autres, la relativité se situe sur certains mois, décennies ou siècles. La littérature est le résultat d’un auteur qui est imprégné de l’air de son temps. Les rédactions décident d’ailleurs de montrer certaines déviances sociales et pas d’autres. La pédophilie, par exemple, est devenue un objet repoussoir considéré presque tabou. La logique de la contradiction : La contradiction, le binaire : besoin d’avoir une vision manichéenne de la réalité. Le marketing : Une partie de l’information est formatée selon les règles du marketing. Il y a une nécessité d’attirer les annonceurs. Les unes, les titres accrocheurs. Il y a des études d’audience très précises afin de déterminer ce qui marche au mieux. Le sexe à la une est extrêmement accrocheur (échangisme, sado-masochisme, naturisme, les tendances qui montent, etc.). Pour la presse magazine, ce ne sont plus les rédacteurs en chef à décider la une mais les directeurs artistiques, les DA, d’après les qualités des photos disponibles. Dans cette logique, ce qui est annoncé à la une par les DA n’est pas nécessairement correspondant au contenu véritable du magazine. On arrive jusqu’à vendre des pubs sous la forme d’articles. D. Dayan propose une distinction entre « le journalistique » et « le journalisé ». Le journalisé renvoie à l’idée qu’il y a un travail sociale de transformation d’un fait en un produit médiatique. Par Le journalistique (ou le médiatique pour Mercier) le journaliste véhicule une intention persuasive et ne servent plus leur mission qui est de journaliser, d’être des médiateurs. Les logiques de communications sont si contraignantes qu’elles s’imposent souvent aux journalistes avec leur format. - Des idéaux journalistiques à la malinformation Nous allons étudier 4 idéaux du journaliste, montrer quelles limites se rencontrent dans leur application et en quoi cela abouti à des processus de malinformation. Les 4 idéaux sont : 1. 2. 3. 4. Chercher la vérité grâce à un travail de vérification Conserver son indépendance vis-à-vis des sources Agir en conscience au sein de sa rédaction et sans pressions économiques Développer une information compréhensive et proportionnée (le plus neutre possible) 1. Chercher la vérité grâce à un travail de vérification Une bonne information est une bonne info recoupée : il faut plusieurs sources avant de médiatiser un fait. La vérification passa aussi par la découverte de preuve visuelle (images), sonores (témoignages), des traces, des débris, (cf. travail Robert FIske) etc. La vérité est fondatrice du pacte de confiance. 1.1 Première limite à la réalisation de l’idéal : l’entonnoir de l’information. Dans les pays occidentaux, l’information recoupée repose sur une infime minorité de journalistes membres des agences de presse qui sont considérées comme absolument dignes de confiance Dans l’entonnoir de l’information, presque tout repose sur le petit socle des agences de presse (AFP). Passer par le journalisme de presse c’est considéré comme un gage de sérieux. Il y a aucune critique supplémentaire sur les infos distribuées par les agences (que 6% des journalistes français fond du journaliste d’agence, les seuls à faire un vrai travail de recoupement permanent). Ce qui pose problème c’est quand une agence ne respecte pas des principes de recoupement clairs car tout l’édifice s’effondre. C’est le cas quand l’AFP a découvert, avec 5 les émeutes de novembre 2005, le décès par éléctrocution de 2 jeunes. La dépêche de 7h de l’AFP donne ces infos uniquement sur la base de sources policières uniquement. Elle élargit ses sources en interpellant des sources officielles comme le Ministère de l’Intérieur, la police, etc. Il y a conflit d’interprétation : est-ce que les jeunes étaient bien suivis par la police ? Ou croyaient l’être ? A 9h du matin, il n’est pas encore établi que les jeunes étaient poursuivis. 10h15 : les jeunes n’étaient pas poursuivis, selon le Ministre de l’Intérieur Sarkosy. Dans l’après-midi l’AFP fait une nouvelle dépêche avec un vrai travail de recoupement car elle sollicite l’autre acteur en jeu, les jeunes de quartier, en intégrant leur témoignage comme une « rumeur ». Plus tard une dépêhce Démenti formel du procureur sur cette rumeur. 30 octobre, 3 jours après les fait, l’avocat des familles de jeunes décédés, un avis de la contrepartie intégré en tant que tel. Le recoupement des sources n’est pas acquis dans les agences parce que très souvent, l’urgence, conduit les journalistes au recours des sources officielles qui sont repérables tout de suite, car ils ont un service de communication. Il y a des habitudes acquises, un carnet d’adresse. 1.2. 2ème limite : l’urgence et le direct 30.5.2007 1.3. Les chimères de l’objectivité : Evidemment l’objectivité n’existe pas. Ce qu’on demande a un journaliste c’est un angle. Par définition on regardera les choses d’un certain angle, d’un point de vue déterminé. Cet angle s’accompagne d’un effet de cadrage. Il y a une certaine forme d’interprétation, plus ou moins explicite, qui accompagne l’angle. Il y a des cadrages, des clés de lecture type : - cadrage psychologisant (…parce que c’est le choc des égos, parce que c’est un homme contre une femme, ect.) - Tout ce qui a trait à l’idée de scénario. La mise en récit d’une histoire participe également à la détermination du cadrage. Le cadrage est souvent lié aux clichés. Les journalistes sont des diffuseurs privilégiés de clichés. Malgré cette évidence, les journalistes renvoient à une certaine idée de l’objectivité. Ou du moins de neutralité. Nous avons un excellent exemple de cela : la règle que les américains appellent « he says, she says ». Idée qui veut que tout sujet controversé doit être traité en appelant en cause toutes les parties impliquées. Le journaliste relacerait ainsi l’existence d’un débat sans prendre de position, en se lavant donc les mains. Ceci pose un grand problème, car ça met en cause l’idéal de vérité car ce faisant les journalistes renoncent à une partie de leur mission qui est de produire de l’information. Pensons au cas des manifestations, où les chiffres qui sortent de préfecture ou du ministère sont minimisés et celles des manifestants sont gonflées. Tout le monde le sais, mais les journalistes ne vont pas au-delà de, et abdiquent à leur mission. Cela repose sur l’implicite que la vérité doit être quelques part au milieu mais ce que les journalistes relayent ce n’est pas une information mais un double mensonge ou à une double propagande. Ils placent donc au même niveau une vérité et un mensonge. En outre, quand bien même les j. essayent d’appliquer la règle « he says… » ceci est rarement fait de manière représentative ou équilibrée. L’équilibre est souvent « forcé », deux sons de cloches doivent toujours apparaitre. Cette règle devient une arme, elle peut être instrumentalisée par les deux parties adverses. Souvent des contre-feux médiatiques sont alimentés par les parties. Ex. de l’affaire de le musée d’Océanographie et l’histoire du « leceptiannisme ». Dès qu’il il a une histoire de dénonciation, il y a des campagnes de communication pour contrer l’attaque. Cela est une perversion de l’objectivité, il s’agit bien sûr d’une sorte de neutralité, mais certainement pas de vérité. Les. J. abdiquent à leur reposonsabilité, l’achement. 6 B. Cunningham, (dans la « Columbia journalism review ») chercheur américain, écrit en 2003 un art. qui s’appelle « Repenser l’objectivité » (cf. Armes de communication massive, de Mercier). Il parle d’ « échec de la presse parce que le principe d’objectivité fait de nous des observateurs passifs de l’info plutôt que de critiques et des commentateurs agressifs. » « L’objectivité est l’excuse du reporter paresseux »…« Si vous n’avez finalement que deux versions de l’histoire, cela suffit souvent à faire l’affaire » « Nous avons de plus en plus mal à approfondir nos articles afin de mieux faire comprendre ce qui est vrai et ce qui est faux. ». Cunningham fait une critique forte en mettant le doit là où sa fait mal dans les pratiques du métier de journaliste. 1.4 Difficile séparation du fait et du commentaire Le journalisme anglo-saxon repose sur un idéal de séparation du fait et du commentaire (éditorial). En Europe ce n’était pas le cas car le journalisme est né comme un journalisme d’opinion. Le journalisme anglo-saxon s’est imposé comme modèle de journalisme objectif. (Washinton Post, New York Time). Un article de Thierry Watine (ancien journalistes, prof. à …) paru dans la revue « Cahiers du Journalisme », publie une synthèse de son étude sur la presse canadienne qui a été faite sur une certaine durée, sur les 4 principaux titres de la presse canadienne, pour voir si elle respecte le principe de séparation des faits et des commentaires ou si les pratiques ont évolué. Watine parle d’ « hybridation des pratiques professionnelles ». Selon l’étude de W. il y a trois pôles dans le journalisme : a. le pole factuel b. le pole éditorial c. le pole interactionnel a b c Le pole interactionnel renvoie à l’idée qu’il faut séduire, plaire au lecteur, capter son attention, ce qui est difficile par l’évocation de simples éléments factuels. On joue les différentes gammes et tous les cas de mélange sont possibles. Résultat de la recherche : ce sont les scénarios d’hybridation (ab, ac, bc, abc) qui dominent 77% cas hybrides pour la période 1999-2001 (dernière période étudiée). Parmi les cas non hybrides c’est le pole factuel qui l’importe avec 45% de titres et de manchettes factuelle. Il constate que l’hybridation en forte augmentation 27% en 19.., 45%.. et 77%. C’est le pole interactionnel qui l’emporte dans les cas d’hybridation. Ceci peut-être à cause de l’influence du journalisme télévisé sur la presse écrite et les « nouvelles exigences de la séduction liées au marketing de la presse. » Watine repère 9 fondamentaux de la forme d’écriture hybride : 1. 2. 3. 4. 5. 6. 7. 8. 9. scénarisation croissante de l’information (et n’écarte pas la fiction) recours à l’allusif, au second degré, les jeux de mots, les clins d’œil (j. à la Libération) Le souci d’esthétisme. Le message doit être beau. Une approche ludique ou hédoniste. Le message doit divertir, générer une forme de plaisir. Une prise en compte accrue de l’air du temps (courants, modes, etc.) Usage régulier du style interpellait. L’auto mise en scène du locuteur. La présence du « je » du journaliste. Recours aux procédés de qualification. Posture de type spéculatif. Proposer des perspectives d’avenir, des hypothèses et projections diverses. Autant d’éléments qui remettent sérieusement en cause l’idée d’objectivité et de neutralité dans le sens d’une recherche de la vérité dans un sens strict du terme. 7 2. Conserver son indépendance vis-à-vis des sources (IIème idéal du journalisme) Un journaliste ne peut rapporter des faits que s’il a des informateurs. Des gens qui peuvent lui fournir des témoignages, voir des preuves matérielles. Il y a évidemment toujours un risque d’être manipulé par les sources. D’où cette règle d’art du métier qui est le recoupement des sources. Cependant, le journaliste travaille souvent dans l’urgence, le jour le jour. Donc, un bon journaliste, est qqn qui peut éviter d’avoir à retrouver chaque jour de nouvelles sources, qui ne perd pas un temps infini rien que dans l’identification de la bonne source. Le journaliste se doit de stabiliser ses sources. D’où l’un des outils majeurs du journaliste : le carnet d’adresse. Comment donc stabiliser ses sources ? Avoir des relations régulières sans que la nature de la relation ne change en amitié ou autre ? Ou une relation d’intérêts réciproques à défendre ? C’est un vrai défit pour le journalisme. Il y a beaucoup de cas de figures où la nature de la relation avec les sources pose problème, malgré le fait que les j. affirment le contraire. Il y a différents cas de malinformation qui découlent de ce problème. 2.1 Les pièges du « Off the record » La pratique des « off the record », signifie que l’on ne peut pas mentionner les sources. Il ne faut pas ressourcer ni exploiter. Il y a des cas où la demande des sources de rester OFF the record n’est pas respectée (cf. cas de Jospin en 2002 qui a commenté l’âge de Chirac). Les hommes politiques montrent aux j. qu’ils leur font confiance en leur parlant OFF the record en balançant les pensée anecdotiques, voir insultantes vis-à-vis d’un tiers. Politiquement il n’est pas possible de tenir les propos que l’on tient dans la confidence. Le journaliste se retrouve dans la position de négation de son métier : car il vient collecter de l’information non à titre de confidence, mais justement pour la diffuser. Les journalistes acceptent cette pratique car ils ont l’impression d’un cercle de privilégiés de ceux qui savent. Une stratégie possible des off record est de garder ça pour soi un pendant un certain temps et de balancer tout par la suite dans un libre ou autre. Ceci ça les prépare aussi à des analyses possibles quand il y aura des choses qui sortent. Le jour où le j. x rompt la loi du silence sur la question, les j. sont prêts à exploiter ces infos. Cependant, le off the record est un piège car c’est l’équivalent fonctionnel de la première dose de crack qu’un dealer vous donne gratuitement. L’objectif est créer une addiction. Le journaliste qui a envie de continuer d’être mieux informé que les autres, celui à qui l’on confie ses confidences, il a intérêt à vous ménager en ne pas trahissant l’accord implicite, sous peine de cesser d’avoir accès à des infos si confidentielles. Le j. a aussi intérêt à ménager la source, y compris sur les propos publics, sous peine d’être éjecté du cercles des élus. J. du Monde, Daniel Carton a fait un livre sur ce qu’il appelle « la dérive du OFF record ». Les hommes politiques ont compris de mieux en mieux les avantages du Off record. On est dans le paradoxe où les j. en savent de plus en plus sur les hommes politiques mais ils peuvent en dire de moins en moins ou du moins pas autant qu’ils en savent. 2.2 Les dérives des relations publiques et relations presse et le problème des reportages clés en main L’avènement des médias de masse a laissé croire au public que les médias auraient plus de pouvoir de dévoilement. Ça été notamment le cas avec les images, les gros plans des hommes politiques…Entre les années 60-70 en fonction des pays le sentiment s’est répendu que les journalistes avaient inversé un rapport de domination avec le politique qui leur était plutôt défavorable (contrôle, pression). Les acteurs sociaux passaient une phase de protestation, il y avait un discours de dénonciation vis-à-vis des journalistes. Ensuite les acteurs sociaux, les hommes politiques, se sont adaptés et 8 sont devenus des stratèges en communication. Il ont cessé de faire du karaté et on commencé à faire de l’aïkido (utiliser l’énergie de l’adversaire contre lui). Il ne s’agit plus de s’opposer au pouvoir médiatique mais de le subtiliser. La logique change : Au lieu de se plaindre que les j. ne retiennent que des petites phrases superficielles et marginales par rapport au long discours d’1 h, ils préparent des petits phrases phare que les médias ne doivent pas manquer. A noter l’apport décisif de Jean-Paul II, un des acteurs sociaux et politique qui s’est le mieux adapter à la communication de masse. Le service de communication, relation de presse, et relations publiques de Jean-Paul II était exemplaire de ce point de vue. Ils fournissaient aux médias, gratuitement, l’intégralité de reportage. Aux années 80-90 il y a eu les VNR, qui ont aboutit à un mouvement de protestation du fait que les infos étaient rarement ressourcées. Ces produits sont normalement bien faits parce qu’ils sont fait par des journalistes qui ont basculé dans l camps d’en face ! Ils basculent du journalisme aux RP du fait de la frontière assez étroite qui sépare journalisme et communication. Ceci est un fléau dans le rapport avec les sources car elles offrent aux journalistes des produits formatés. On tombe dans une logique de totale dépendance des j. : Les services de communication vont jusqu’à décider l’emplacement : les j. sont littéralement parqués, selon des mise en scènes programmées (ex. de G. Bush). Le liberté du journaliste de choisir son cadrage est ainsi minée. Les dossiers (et voyages) de presse posent également quelques problèmes, de ce point de vue. Un bon dossier de presse fournit un certain nombre d’éléments qui sont prêts à l’emploi. Des journalistes fainéants sont souvent ravis de trouver du « prémaché », es clés en mains. Les rédactions regorgent de dossier de presse qui viennent au secours des journalistes débordés. Cette pratique est assez répandue. 2.3 Le spin doctoring Le spin doctring est le toisième frein au deuxième idéal journalistique. Tisser sa toile ou raconter des bobards, « bobarder ». C’est l’idée d’enbobiner qqn dans sa toile. Le spin doctoring est une invention journalistique. C’est un terme que le j. ont utilisé pour dénigrer, de manière ironique, la montée en puissance des experts en communication. La cible de cette attaque a fait de l’aïkido,du « retournement du stigmate » (Goffman). Au lieu de subir passivement cette accusation les experts en communication ont affirmé d’être très fier d’être docteur ès bobards. Maintenant l’expression est devenue neutre, banale. La logique du spin doctor est de ne jamais subir les journalistes, l’emprise médiatique mais de toujours la contrôler. Alister Campbell et Peter Mendelson. Au moment de la mort de Lady D. UK : Quand Tony Blair prend la tête du New Labor, le parti trvaillste a subi pendant des années les asseaux des tabloids de la presse concervatrice anglaise, qui a littéralemnt démoli un prédécesseur, Neil Kinnock (http://en.wikipedia.org/wiki/Neil_Kinnock). Quand Tony Blair arrive, Lui, Alister Campbell et Peter Mendelson, prtagent une chose : plus jamais de campagne de dénigrement de ce type et vont mettre au point une véritable campagne stratégique de contrôle médiatique. Il vont se donner pour but de faire, désormais, l’agenda des médias. Campbell dit aux chargés de comm qu’ils ne sont pas là pour réagir au journalistes mais pour contrôler l’information qu’ils vont réutiliser. Différentes stratégies sont employées pour ce faire : - personnalisation à outrance - un système institutionnalisé des OFF the record. Très particulier parce que on st à mis chemin entre le ON et le OFF (toutes les semaines, tony Blair a reçu des journalistes et bavardé librement sous le mode du OFF the record, sous la forme de scoops à venir, à garder juqu’à nouvel avis. Il donne l’info mais en échange qu’elle sorte « le moment venu ». - Maitrise totale de l’image et la réalisation de coups médiatiques. 9 Tony Blaire a été trahi par les siens. Une note interne de Blair a percé et a été publiée dans la presse. Il s’agit d’un document programmation, une petite analyse du déficit d’image du gouvernement avec des pistes de réflexion à des solutions et mesures (par ex., reconduites spectaculaires hors frontière de travailleurs illégaux). Ce type de stratégie peut conduir au cynisme absolu. Exemple : Joe More, le spin doctor du ministre des transport britanniques en 2001, à envoyé un mail (septembre 2001) a son ministre qui a percé dans la presse, d’un cynisme exemplaire. A la suite de cet accident, le ministre a du démissionner. Le mail dit, le 11 septembre 2001, que c’est le bon moment pour annoncer la décision de nationaliser les chemins de fer britanniques parce que tous les médias étaient rivés sur le drame du 11 septembre et que de ce fait la polémique n’aurait pas été nourrie. Ça aurait rimé à hurler dans le vide. L’annonce a pour finir été fait Cette logique de communication, de RP, nous les retrouvons parfaitement utilisées aujourd’hui pendant les perodes de guerre. Les armées aussi. se sont appropriés ces techniques de communication. Exemple 1: la chute de Bagdad. Nous sommes le 12 avril 2003, les troupes USA son entrée en Bagdad et il faut signifier la destruction de Saddam Hussein. L’armée monte un évènement qui symbolise ce fait pour les Américains et au yeux du monde entier. La dernière guerre gagnée de US était la guerre froide qui a été symbolisée par la destruction des statues de Lénin, Stalin, et des leader locaux. Le spectacle a été mis en scène soigneusement : une grue arrive, un soldat pose un dapeau américain sur la statue de Saddam Hussein (erreur de communication monumentale), et tout de suite après on met le drapeau iraquien. La statue est décapitée et la tête de Saddam Hussein est trainé par 3 iraquiens. Autours un peuple iraquiens habillé traditionnellement qui exulte. Par cette mise en scène on signifie la fin du régime et la joie du peuple iraquien. Ceci veut aussi dire que la mission Américaine, qui avait été vendu comme une libération d’un dictateur. En réalité les Iraquiens n’étaient pas ravis d’accueillir les Américains. Mais une photo d’un journaliste fait par les hauteurs, montre bien que c’était une mise en scène : Toutes les routes qui menaient à la place étaient barrée par des cars américains et les Iraquiens qui ont participés ont été filtrés avec soin. C’était un pur montage évènementiel. Amhed Shalabi, vit au crochet de la CIA en lui racontant ce qu’elle veut entendre, des mensonges épouvantables. Shalabi a été mis à la tête du ministère du pétrole. La foule iraquienne était donc vraisemblabment composée par des hommes de Shalabi…. Exemple 2 : Automne 2003 Les journaux locaux des villes de garnisons ont reçu des lettres de soldats américains sous la forme de lettre de lecteurs qui décrivent un monde idillique issu de l’intervention américaine en Iraq. Un lecteur, par hazard, s’est redu compte que dans 13 journaux on retrouve les mêmes lettres au détail prêt. Pour finir il a été avéré que c’est à l’insu de soldats signataires que les lettres ont été faites publier. La logique de communication qui tend a formater à été un piège dans ce cas. 2.4 Le problème du journalisme spécialisé Le journaliste a besoin de sources, et plus le j. est spécialisé dans un domaine plus le nombre de sources diminue et plus il est coûteux de se couper d’une partie de ces sources (par ce qu’on a été trop critique, parce qu’on a pas respecté la règle de OFF the record etc.). Le cas exemplaire de ce phénomène est le journalisme sportif. Le j. sportif doit pouvoir accéder à des champions. Le problème devint majeur quand ce sont des évènements extra sportifs qu’il s’agit de couvrir, typiquement le dopage notamment. Exemple du tours de France : 10 Un journaliste spécialisé en cyclisme, avait mis en avant des rumeurs sur le dopage avant l’affaire Festina. Le journaliste a été boycotté par tous les cyclistes solidaires entre eux. Pour un journaliste sportif spécialiste du tourisme, ceci signifie de ne plus avoir accès à ses sources. Le j. est expulsé du milieu. En outre, il y le problème de la négociation des exclusivité des évènements sportifs. La télévision achète fort souvent et fort cher les droits de diffuser un évènement en exclusivité. Quelle garantie d’indépendance peuvent ils avoir les journalistes de la couverture des évènements extra-sportifs ?? Exemple de ce problème, l’affaire Festina. Les journalistes sportifs de France 2 ont été extrêmement embêtés pour couvrir l’évènement. Aucun journalisme d’enquête a été fait. La rédaction a décidé que ceci été devenu une affaire de société et les journalistes sont allés photographier les déchets de dopags dans les poubelles. Ceci a déclanché une guerre entre la rédaction et la direction sportive. Enjeux financier énormes. 2.5 Le jeu des promotions croisées journalites-souces Cinquième limite au deuxième idéal. Les étranges rapports de Edwy Plenel avec la FASP. Edwy Plennel, avant d’être rédacteur en chef au Monde, a été journaliste d’enquête pour des scandales politiques et policières. Le livre « La face cahée du monde » parle de Edwy Plennel et la FASP. Edwy Plennel est trotkyste militant, proche des miliux syndicaux. Il va mettre en place une relation privilégiée avec une source, sur une base militante, le secrétaire générale de la Fédération (FASP), Delplace, qui est de gauche, dès le début des années 80. Edwy l’aide à rédiger des discours, des argumentaires. Il va faire monter le personnage de Delplace, en publiant des portraits, etc. Delplace publie un livre rédigé par Plenel, dont le compte rendu dans le Monde est fait par Plenel. Cette aide mutuelle repose sur une base simple, Bernard Delplace, montant en visibilité, va servire d’indic et une sorte de police parallèle à Edwy Plennel. Il va organiser ds fuites de documents par Delplace par le biais de Plennel. On a ici un exemple caricaturale de ce problème. Chacun collabore avec l’autre car il a intérêt en en collaborer. Conclusion de l’idéal 2 : Le sociologue britannique P. Schlesinger a théorisé l’idée que la question du rapport aux sources est devenue tellement centrale dans le j. contemporain, qu’il faut en finir avec le média centrisme. Car on ne peut plus analyser le traitement d l’information uniquement du point de vue des journalistes, mais il faut étudier l’interaction entre le journaliste et les sources afin de comprendre la production de l’information. 3. Agir en conscience au sein de sa rédaction et sans pressions économiques 6.6 Les journalistes pris isolément sont en position de faiblesse par rapport à la recherche d’information, dans leur lien avec les sources. Est née donc l ‘idée d’une protection collective, qui est aussi le rôle de la rédaction qui a un double rôle : tri info ; tout journaliste peut s’abriter derrière la décision collective de la rédaction. Quand cet idéal ne marche pas, on voit fleurir des sociétés de rédacteurs. Pour appuyer davantage cet aspect garde-fou collectif, pas mal de rédaction se sont dotées de chartes déontologiques ou alors renvoient à des chartes déontologiques existence. C’est le cas en France depuis 1935, qui est elle-même une reprise de la charte de 1918. Les journalistes savant donc qu’ils appartiennent à un groupe de presse qui doit vivre, et pour autant il considèrent que le respect d’un certain nombre de principe est supérieur aux intérêts financier. Ceci est bien sûr un idéal. Dans la charte déontologique française dit que les j. n’auraient pas le droit de publier des images arrachées en dehors de la pratique journalistique (caméra cachée, d’amateur etc.). 11 Ces principes sont sensés prémunir les journalistes des deux grands dangers qui sont les pressions politiques (spin doctoring) et les pressions économiques. Les pressions économiques peuvent être externes ou internes. Externes comme les grandes entreprises qui cherchent à valoriser leur image, leur produit, des pression d’annonceurs (cas les journaux vivent de la publicité). Externes comme les pressions liées à la rentabilité : il faut vendre, il faut faire du chiffre ! L’ère héroïque de la presse à tirage massif est au début du XIX s. Comment est mis en œuvre cet idéal dans le contexte socio-économique contemporain ? La aussi on se trouve confronté à de nombreuses limites à la mise en œuvre de cet idéal. Cela donne crédit à des phénomènes de malinformation. Voici quelques phénomènes de malinformation correspondant au non respect de cet idéal : 3.1 Les logiques de plugola et stratégies de convergence des groupes de communication Le mot « plugola » est un mimétisme du terme « payola » anglais, un mot d’argot qui désigne un phénomène mafieux qui consiste à payer pour voir être publiées des informations douteuses. Il y des transaction financière sur le compte d’un journaliste en contrepartie de la publication d’articles « sur commande ». A partir de payola on a construit le mot « plugola » qui s’apparente à de la corruption sans en être une à part entière. Le plugola fait référence à la montée des groupes de communication verticaux. Ce n’est pas une absorption du même mais une logique de complémentarité verticale. Exemple: Vivendi a un studio de cinéma, une chaîne de télévision qui perme de diffuser, uns société de production de vidéo, possesseur aussi des magasins Virgin afin de vendre ses produits et ainsi de suite sur toute la chaîne. Absorption verticale sur l’axe de la communication. Les journalistes, dans cet axe, ne sont qu’un petit maillon de la chaîne d’un groupe de communication. Comment vont-ils faire quand ils sont amenés à faire des critiques impartiales d’un film, d’un disque, etc., qui a signé dans un groupe de communication donné ? On se retrouve donc dans une logique de conflit d’intérêt entre ce que le j peut avoir envie de dire en toute honnêteté et ce qu’il sait qu’il peut dire en fonction de la situation et des enjeux en jeu. Exemple : Le journal du Canada s’est plaint au Conseil de la Presse car il pouvait pas critiquer la Star Académie car elle appartenait au même groupe que celui auquel appartenait le journal. Même phénomène en France, en ce qui concerne la Star Académie. Ex. de l’article du journaliste x….sur Jennifer….Le journaliste en question a été mis à pied par TF1. Même si ce n’est pas un groupe intégré, les accords privilégiés de partenariat ont été une pression suffisante. Nous avons un phénomène similaire au moment de l’après guerre en Iraq, aux USA. Le phénomène du soldat Lynch. Il y a eu le cas du Sergent Lynch, la soldate hérouque qui a essayé de lutter jusqu’au bout, torturée, violée, etc.. Ce qui se révélé absolument faux car elle a été en réalité soignée par les Iraquiens en priorité sur leur gens. Les médias USA se sont battus pour avoir le témoignage Lynch. Après six mois où l’armée à bloqué l’accès au soldat, elle a témoigné et démenti tout ce qui avait été dit. C’est des groupes de communication qui se sont battus et c’est Viacom qui a gagné : plusieurs millions de dollars si elle leur accorde l’exclusivité du témoignage. Un lui propose un livre, une confession sur une chaîne tv (NBC) ; on lui propose un grand concert en direct de Palestine, où elle habite, dans lequel deux artistes du groupe machins seront les invités d’honneurs. Voilà ce qu’on est prêt à faire pour obtenir l’exclusive d’un témoignage. L’info est noyée dans un univers commercial qui dépasse largement la communication. 3.2. Le difficile équilibre entre la logique de l’offre et la logique de la demande Idéalement le journalisme répond à une logique de l’offre. Les journalistes bien formés, bien informés, trillent collectivement l’info et décident, dans la rédaction, de ce qui est bien pour les 12 lecteurs dans une logique verticale semblable à celle de l’enseignement (top down) selon une logique d’arrosoir. Avec la montée de la pression concurrentielle entre médias, on est passés à une logique de a demande. Autrement dit, les journalistes prennent prétextes des attentes supposées du public pour sélectionner ou non l’information. Ça se fait selon une logique très souvent professionnelle et marketing. Il y a des études (privées et stratégiques) sur le lectorat (qui restent confidentielles) sur la base d’enquêtes. Le moyen le plus sûr reste néanmoins les chiffres : indicateurs d’audiences, ventes, tirages, audimat, qui sont des résultats objectifs. Le problème : Les journalistes abdiquent à une partie de leur mission car on est en plein dans la spirale du silence (il y a un position apparemment minoritaire dans la société dont les j. ne parlent donc pas. Les récepteurs ayant cette position peuvent être victimes d’une formes de pression au conformisme qui les pousse à renoncer à s’expriment. Il se murent dans une forme de silence ce qui poussera encore moins les j. a parler de leur position). Cette logique de la demande peut être couplée d’une logique de séduction. On parle, pas seulement de ce qui intéresse, mais surtout de ce qui séduit. Pensons au choix de la une qui échappe largement aux journalistes. C’est au moins, voir plus, au 50% le directeur artistique qui choisi la une. Il y a souvent décalage entre la une et le poids rédactionnel du sujet dans le magazine. Patrick Le Lay, PDG de TF1, dans un ouvrage de marketing, a dit que la mission de TF1 est là pour « vendre du temps de cerveau disponible aux annonceurs publicitaires ». (La privatisation de TF1 qui date de 20 ans maintenant correspond, d’après Mercier, à la plus grande arnaque du siècle. Elle a en effet été vendue comme étant « pour le mieux disant culturel ».) 3.3 Les pressions des annonceurs et l’auto-censure La troisième limite à ce troisième idéal est liée au fait que les médias sont prisonnier dans un dilemme : tendanciellement la lecture de la presse diminue. Le rajeunissement de la population de lecteurs ne se fait pas. En outre la télévision est de plus en plus éclatée dans différentes chaînes (ex. de la TNT qui a grignoté 4% d’audience). Plus généralement, il y a la tendance lourde du morcellement des pratiques d’info. Un peu de radio le matin, un gratuit dans le train, un peu d’internet dans la journée, et le soir un bout de journal télévisé, pour un saupoudrage informatif. Ceci signifie que la presse vit de moins en moins bien de sa vente. Ceci a plusieurs conséquences : - l’augmentation du prix du journal (la France bat des records européens dans ce domaine), ce qui peut entraîner un cercle vicieux. - Monte de la vente de tous les accessoires (cd, livre d’art, gadjets,) qui vont jusqu’à générée 10% des chiffres d’affaires. - La réduction de l’espace rédactionnel !!! c’est le cas de Libération, qui a réduit non seulement les effectifs (100 journalistes). Le Monde a augmenté la police de rédaction !!! - La publicité devient d’autant plus vitale : ceci renforce le poids des professionnels du marketing sur la rédaction (d’ailleurs c’est les resp. marketing qui sont de plus en plus à la tête des grands groupes, plus des journalistes) ; et la dépendance de plus en plus grande des annonceurs et leurs souhaits. Ex 1 : Sur M6, dans le magazine « Capitale » (du dimanche soir) fait une série de reportage sur la Française des Jeux (Lotto, Euromilion, etc.). Dans un de ces reportages il y a un ancien de La Française des Jeux qui dénonce une arnaque des rouleaux des jeux à gratter. Il y avait en effet un aléatoire contrôlé. Il n’y avait que 1 gros lot sur x rouleaux. Il y a des buralistes qui gèrent en conséquence les partie finales des rouleaux (les vendent aux clients privilégiés). La Française des Jeux fait pression sur M6 en menaçant de retirer de M6 leur budget d’annonce. La Française des Jeux est le 5ème annonceur de M6. Les journalistes ont refusé de couper le reportage par déontologie. Ce travail a été fait par les responsables de la chaîne à l’insu des journalistes le samedi soir !! Les ex. dans ce sens fleurissent (cf. Canal +). 13 Ce type de mécanisme abouti souvent à des pratiques d’auto-censure. On n’attend même pas que l’annonceur fasse pression directement pour retenir des informations. Plus la presse est spécialisée plus ce mécanisme prévaut, car l’intérêt de la presse spécialisé c’est de vendre un public extrêmement ciblé aux annonceurs. Le cas typique c’est la presse automobile qui vit des annonces des constructeurs automobiles. En conséquence on trouve trèèès rarement une critique négative sur un essaye de voiture. Ou les magazines féminins qui dépendent de multinatioales dans le domaine de la cosmétique par ex. (Loréal). NB : Le Canard Enchaîné est le seul journal français à paraître sans pub, et il n’en veut pas par principe pour ne pas créer des dépendances vis-à-vis des annonceurs. Associée à la pression des annonceurs il y a des formes de corruption passive ou même active. La corruption passive c’est ce qui relève des règles du bon accueil plus. Lors de l’organisation de la promo d’un produit on organise un voyage à l’étranger où toute la presse est invitée au frais du promoteur, les j. ont intérêt à bien parler du produit s’ils espèrent être invités la fois d’après. La corruption active 3.4. La précarisation du métier de journaliste Le métier de journaliste a intégré très tôt la précarité avec l’idée de pigiste, qui sont payés à l’article. Ils ont tjs servi de volat d’adaptation. La précarité est un véritable défit pour la profession. L’école supérieur de Journalisme de l’Ile, réputée pour être la meilleure école de France, sur les trois dernière 2003-2005. Pourcenntage de pigiste = 39% et 26% de contrat à durée indéterminée. En 1994 il y avait 4014 pigistes en Frane, 6900 en 2005 soit une augmentation de cartes de pigistes de 60%. L’autre forme de précarité est liée à la forme dominante d’entrée dans le métier car il faut souvent accepter d’être stagiaire. Le modèle dominant est celui de la formation sur le tas. La précarité na fait que s’accroître au fur et à mesure que la presse connaissait des difficultés économiques. On exploite plus de stagiaires, on à recours à plus de pigistes…On mentient les gens dans un statut de pigiste plus longtemps au point qu’il existe aujourd’hui, en France, le statu de pigiste permanent. Quelle est la capacité de résistance des journalistes face aux pressions internes de la rédaction et externes (économiques) ? Car les j. sont en situation de total dépendance vis-àvis du rédacteur. Il y a également une augmentation des contrat à durée déterminée. Aux USA la tendence lourde est à considérer les médias d’information comme des entreprises comme les autres. Ceci veut dire exiger d’elles des taux de retours d’investissement faramineux, du type 10%. Il se développent donc des logiques de capitalistes qui vont en l’encontre des logiques d’information. La stratégie USA constite à réduire le nombre de j. et à exiger bcp de travail à ceux qui restent. On exige aux j. de plus en plus d’être polyvalent. Selon l’idée d’un journaliste multisupport (journal papier, internet, tournage vidéo, etc.). Tendance lourde à la polyvalence et à la rentabilisation absolue. Par conséquent, le temps de réflexion est réduit à un maximum, avec un recours systématique aux sources institutionnelles. 14 On assiste aujourd’hui, aux USA, à une tendance inverse à celle des années ’80. Au leur de concentrer les médias dans un seul groupe, on procède à une dépecer les journaux, chaînes, etc. les plus rentables. Les acheteurs c’est souvent des millionnaires qui ne raisonnent pas en termes économiques mais de pression politique. 3.5. La remise en cause de la presse par internet Internet lance plusieurs défis à la profession. Premier défi : la gratuité. Sur la base du modèle de la gratuité la presse en ligne n’a pas son point d’équilibre, car la publicité générée ne suffit pas à couvrir les frais de fonctionnement. Le site payant, pour les nouvelles, ou les archive, etc., ne sont pas satisfaisant non plus. La presse se trouve dans une skizofrénie terrifiante. Tous les groupes de presse se sentet obligés d’être sur le net, car les autres y sont. D’autre part, aller sur le net signifie faire fasse à un dilemme : si on offre la gratuité on risque de se faire cannibaliser la version papier, d’accélérer la décroissance des ventes. Certains sociologues aux USA vont jusqu’à dire que le papier journal est condamné à la disparition. Il faut se méfier car ce genre de prévision a rarement été avéré. Autre défi : la concurrence des non journalistes. Tout ce qui est de l’ordre du web cityzn, du net citoyen. Ceci pose un nombre de question, comme par ex. le droit à l’image, sa rémunération. Avec des scoops qui apparaissent avant sur internet et ensuite dans la presse traditionnelle. Les images du tsunami étaient notamment des images amateur de touristes présent sur place lors de la catastrophe. Edwi Plennel, qui s’est porté candidat à la présidence de Libération,qui est en pleine restructuration, a affirmé que : « le web doit créer son équation économique sur le web payante ». On est à la recherche d’un modèle : faire un site payent sur la base d’une communauté d’adhésion citoyenne (bcp moins chère). 3.6. Les effets pervers de la concurrence médiatique Le journalisme fonctionne à l’envers des logiques habituelles des lois de la concurrence. Dans le capitalisme, la logique est celle de la différenciation sur un marché concurrentiel. Nous allons chercher à être sur un autre créneau que la concurrence. On se spécialiste sur un segment de marché, on joue sur les différences de gamme. Ceci ne marche pas dans le journalisme : dans ce domaine la concurrence pousse à l’uniformisation des produits. Il y a une logique de mimétisme qui est extrêmement fort et structurante dans le champs du journalisme, ceci dans le choix de la couverture des évènements. Des rédactions qui ne sont pas consultés, arrivent à une même sélection voir une même hiérarchisation des faits. Ceci s’explique par le fait que plus on est en concurrence plus on ne veut pas prendre le risque de rater ce que les autres ont jugés important. Le journalisme de meute s’est ainsi développé : des foules de journalistes qui se jettes sur les mêmes phénomènes. Les marqueurs de différenciation seront sur l’énonciation, le style, la présentation des évènements, etc. Ce mécanisme a été analysé par le sociologue P. Bourdieu qui parle de la « circulation circulaire de l’information » où il met en évidence ce phénomène d’auto-alimentation des journalistes par eux-mêmes qui est renforcé par ce mécanisme de mimétisme. 4. Développer une information compréhensive et proportionnée Quatrième idéale du journalisme. Le journalisme reposer sur l’idée de hiérarchisation de l’information, des faits. Il y a des sujets qui sont traités plus en avant dans le journal (la une, la trois), et des sujets auxquels on consacre plus d’espace, espace papier, espace temps. D’où cet idéal d’une information 15 proportionnée, où la place consacré à un sujet est sensé être proportionnelle à l’importance que la société lui accorde, de l’importance social du fait. Information « compréhensive » dans le sens qu’elle à une dimension pédagogique (donc effectivement compréhensible) mais aussi compréhensive. Le journalisme n’est pas la pour porter son jugement mais pour comprendre et restituer le point de vue des acteurs de l’information, qu’ils soient positifs ou négatifs. D’où le recours aux témoignages et aux experts, afin de comprendre ce qui se cache derrière les faits. Il s’agit d’essayer de donner à comprendre quelque chose. Il y a des limites au respect scrupuleux de cet idéal : une partie des limites évoquées jusqu’à présent n’incitent pas du tout à respecter cet idéal. L’importance sera plus accordée à des sujets qui permettent plus l’identification que la compréhension (selon le devoir de répondre aux attentes du public). 4.1. Les effets de mode et l’emballement médiatique Pour des raisons que les sociologues peinent à identifier, on observe que un certain nombre de thèmes peuvent bénéficier, à un moment donné, d’un engouement journalistique. Ce qui conduit à traiter bien plus que d’habitude des faits pourtant identiques et peu traités avant. Le cas exemplaire dans ce sens, en France, est tout ce qu’il y a eu autours les élections de 2002 et les questions d’insécurité. Il y a eu un bruit médiatique extraordinaire autour des faits concernant la violence, al justice, etc. Si Le Pen a passé au II tours c’est que les médias on nourrit une atmosphère sociale anxiogène. Il y a eu un véritable phénomène d’emballement selon le mécanise de mimétisme dont on a parlé. Ces phénomènes s’apparentes à de a mode. Les statistiques montrent que l’emballement médiatique n’est pas un fruit de recrudescence des faits. Il y a d’autres facteurs qui déterminent l’agenda. Il y a qqch qui relève d’une subjectivité des journalistes mais aussi dans une phénomène sociologique collectif qui reste sans explication. -->Mucchielli, Laurent, Le scandale des tournantes : Mucchielli est un sociologue spécialiste de la déviance et de la violence. Il a fait sa thèse sur le phénomène des bousons noir dans les années ’60. Il constate que dans la presse ça s’emballe à un moment précis sur le scandale du viol collectif rebaptisé « tournantes » (la fille qui tourne entre les mecs). Le phénomène expliqué comme étant issu d’une population immigrée magrébine. Ceci donne crédit à une islamophobie. En France l’emballement est déclanché à propos de deux faits : un film (L’instit). Et un livre qui parle du calvaire qu’elle a subi pendant son adolescence en tant que copine d’un chef de banlieue. Les faits racontés dans le livre date de 15 ans auparavant, et les journalistes l’interprètent comme un phénomène social qui monte en puissance. Mucchielli montre bien qu’il n’y a aucune corrélation entre l’augmentation statistique de la couverture médiatique et les statistiques objectives de la déviance. Hervé Brusini, ancien direceur de France 3, dénonce deux dérives du journalisme : la faitdivérisation, et la faitdesociétisation. De plus en plus souvent les journalistes s’écartent du factuel, qui est pourtant leur mission première, pour essayer de monter en généralité de façon à avoir l’aire intelligent, en érigeant un cas particulier en phénomène général. Et notamment à un intérêt plus particulier accordé aux faits divers en en faisant des faits de société et en lançant des associations de faits, des explications tout à fait arbitraires. Souvent sans aucune preuve sociologique de ce qui est affirmé, sans chiffre. 4.2. 4.3. 4.4. 4.5. sdfsdf sdfsdf sdfsdf sdsf 16 4.6. sdfsdf 4.7. sdfsdf 4.8. sdf 17