Université Paris I - UFR d’économie - L1 - Janvier 2009
Cours d’Antoine d’Autume, Nicolas Canry et Jean-Pierre Laffargue
Durée : deux heures. Pas de documents, pas de calculette.
1) Analyse de texte : le prix de l’électricité en France (10 points)
On vous demande de lire de près le texte et de répondre aux questions qui le suivent. Il est
possible de répondre à certaines questions même si vous n’avez pas répondu à celles qui
précèdent.
Les extraits de texte qui suivent sont adaptés d’un article de David Spector : « Electricité :
faut-il désespérer du marché ? » publié dans 27 questions d’économie contemporaine,
Philippe Askenazy et Daniel Cohen éditeurs, Albin Michel 2008.
La technologie du secteur
« Les principales sources d’électricité sont les centrales thermiques utilisant des énergies
fossiles (gaz, charbon, pétrole), les centrales nucléaires et les énergies renouvelables
(production hydroélectrique pour l’essentiel, mais aussi solaire ou éolienne)… En France les
énergies fossiles ne représentent que 10% de la production totale, assurée très majoritairement
par les centrales nucléaires (78%)… La production de l’électricité nucléaire française est
presqu’exclusivement effectuée par EDF».
Le marché de l’électricité est approximativement concurrentiel
« En France la libéralisation a débuté avec la loi du 10 février 2000. Elle a permis l’entrée de
nouveaux producteurs et la création d’un marché de gros. Elle a conduit à séparer la
distribution de la production et à ouvrir partiellement le marché de détail en permettant aux
clients professionnels de se fournir sur le marché non régulé. Cette déréglementation du
marché de détail a été complétée par la possibilité de se fournir sur le marché libre pour les
consommateurs domestiques.».
« Ces réformes ont eu pour conséquence la montée en puissance des mécanismes de marché et
l’arrivée de nouveaux acteurs. Des concurrents d’EDF développent leurs capacités de
production ; les volumes d’électricité échangés sur le marché de gros augmentent ; plus de
vingt fournisseurs proposent de l’électricité aux clients finaux ; plus d’un tiers des clients
ayant choisi de se fournir sur le marché dérégulé ont fait appel à un fournisseur alternatif à
EDF. En outre l’augmentation progressive des capacités d’interconnexion a stimulé les
échanges avec l’étranger ».
En concurrence parfaite, le prix de l’électricité se fixe au coût unitaire de la technique de
production marginale
« Supposons que le parc de production se compose de centrales nucléaires, pour une capacité
disponible de 40 Gigawatts (GW), et de centrales thermiques recourant à des énergies fossiles
pour une capacité disponible de 30 GW. Lorsque la demande est de 50 GW, il faut pour la
satisfaire utiliser la totalité du parc nucléaire (40 GW), ainsi qu’une partie du parc de centrales
thermiques (10 GW sur 30 GW) ». Celui-ci constitue alors la technique de production
marginale, car de faibles variations de la demande d’électricité seraient associées à des
changements de la production d’origine thermique. Le prix de l’électricité se fixe alors au
niveau du coût unitaire de la production thermique. Si le prix de l’électricité ne couvrait pas