
- l’Algérie n’a pas réussi à construire une économie puissante et
diversifiée pour la libérer progressivement de la dépendance à l’égard
des hydrocarbures ;
- l’Algérie a accepté la fatalité de devenir un pays rentier, acceptant
délibérément de tomber dans le piège de la facilité. En choisissant cette
option suicidaire à très long terme, elle n’a pas réussi à réduire ses
vulnérabilités qui, bien au contraire, se sont dangereusement aggravées
au fil des ans ;
- enfin, elle a perdu sa vocation traditionnelle d’exportatrice. Elle a
renoncé à défendre ses parts de marché dans le monde pour ses
produits agricoles, par exemple. Malgré des discours lénifiants, elle est
en fait, en dehors de la mondialisation. Elle subit puisqu’elle n’a à
proposer. En réalité, elle ne veut pas se lancer dans la compétition
internationale que lui imposerait des exigences qu’elle n’est pas prête à
accepter, notamment en ce qui concerne la remise en cause de son
système politique et économique.
En un mot, le développement inachevé se reflète à travers la structure du
PIB, des échanges extérieurs et du budget de l’Etat.
a) – La structure du PIB
La structure de l’économie nationale se caractérise par une
pétrolisation excessive. Elle reflète l’échec de la stratégie algérienne initiée
depuis l’indépendance puisqu’elle n’a pas permis la création d’une économie
moins dépendante des hydrocarbures comme le stipulait le fameux slogan :
« semer du pétrole pour récolter des usines ». Cette pétrolisation excessive a
donc aggravé les vulnérabilités du pays comme l’attestent la structure du PIB,
des échanges extérieurs et des recettes budgétaires.
Un seul produit détermine tous les paramètres économiques du pays.
Sur ce plan, l’économie algérienne est atypique et se rapproche davantage
d’un pays sous-développé et monoexportateur. Les fluctuations du prix du
baril de pétrole agissent immédiatement sur ces paramètres. C’est dire
l’ampleur de la fragilité mais aussi de la vulnérabilité de l’Algérie aux chocs
pétroliers. L’on peut même affirmer sans aucune exagération que sa survie est
liée au prix du baril. Elle fait partie de ces rares pays dans le monde qui
affichent une économie aussi atypique.