Le cycle de l'eau
Les cinq réservoirs d'eau de la planète subissent des transferts incessants selon un cycle bien connu
dont la phase initiale est l'évaporation des eaux de surface des océans et des continents. Chaque jour, plus
de 1 000 milliards de tonnes d'eau passent ainsi dans l'atmosphère, qu'elles quitteront un peu plus tard
sous forme de précipitations. La fraction P de ces précipitations qui retombe sur les continents se répartit
en deux flux. Une partie (Ev) de l'eau retombée subit à nouveau les phénomènes d'évapotranspiration,
après avoir, pour une part, transité par les êtres vivants ; le reste (Dr) est drainé vers les océans. Le bilan
s'écrit : P = Ev + Dr.
Les ressources en eau Dr, dites renouvelables, se répartissent elles-mêmes, en fonction de la perméabilité
du sol, en trois flux secondaires : le ruissellement, qui alimente les rivières et les fleuves ; le drainage par
infiltration superficielle, qui recharge les nappes aquifères ; le drainage souterrain profond, qui fournit les
nappes les plus profondes (plusieurs centaines de mètres de profondeur).
Au cours de ce cycle, la surface de l'océan fonctionne comme un immense distillateur. Cet évaporateur à
basse température joue le rôle d'une station d'épuration géante qui débarrasse l'eau de tous les déchets,
toxines et bactéries qui la polluent et remet l'eau douce à la disposition de la biosphère. À cette eau
évaporée viennent se joindre les eaux thermales et volcaniques mises en mouvement par la chaleur interne
du globe. À la distillation naturelle s'ajoute le flux des eaux douces obtenues artificiellement par les
usines de dessalement des eaux de mer, soit environ 15 millions de mètres cubes par jour.
Le cycle de l'eau comporte donc deux branches principales : une branche atmosphérique (réservoir
atmosphérique) et une branche « terrestre » (les quatre autres réservoirs). L'étude de la première relève de
la météorologie, la seconde de celle de l'hydrologie. La météorologie permet de comprendre le rôle de la
circulation générale de l'atmosphère dans le cycle de l'eau et donc la distribution géographique inégale
des précipitations. Dans les zones subtropicales et polaires, l'évaporation est plus importante que les
précipitations, tandis que les précipitations dépassent l'évaporation dans les ceintures de précipitation, à
savoir la zone de convergence intertropicale et les latitudes moyennes soumises aux perturbations
associées aux fronts polaires. Le bilan précis des processus d'apport et d'élimination de l'eau dans une
région donnée permet de connaître la répartition spatiale et temporelle de cet élément.
Les trois paramètres principaux caractérisant les précipitations – volume, intensité et fréquence – varient
selon les lieux et les saisons. Le volume des précipitations s'évalue en hauteur d'eau sur une période
donnée. Une fraction de la pluie est directement évaporée, une autre est interceptée par la végétation, une
autre enfin frappe directement le sol. Dans ce dernier cas, une partie s'infiltre, une autre peut stagner en
surface, une dernière est emportée par le ruissellement. On fait appel à la notion de pluie efficace pour
définir la fraction de pluie qui est effectivement utilisée par la végétation. Cette notion est essentielle,