Coûts des stabilisations
imposées
Susanne Joho
Daniela Hauser
Sébastien Jaunin
Séminaire : Politique macroéconomique
Enseignant : Pascal St-Amour
Assistant : Ivan Jaccard
Mai 2005
UNIVERSITÉ DE LAUSANNE ÉCOLE DES HEC
Politique Macroéconomique: Coûts des stabilisations imposées
Groupe 6: Susan Joho, Daniela Hauser, Sébastien Jaunin
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1 Introduction : Le FMI .................................................................................................................. 3
1.1 Financement du FMI .............................................................................................................. 3
1.2 Droits de tirage ....................................................................................................................... 3
1.3 Processus de prise de décision au sein du FMI ...................................................................... 4
2 Les programmes de stabilisation ................................................................................................. 4
2.1 Introduction et description des différents programmes .......................................................... 4
2.2 Conditionnalité ....................................................................................................................... 5
2.3 Historique des programmes de stabilisation .......................................................................... 6
2.4 Déroulement d’un programme de stabilisation ...................................................................... 7
3 Pourquoi équilibrer la balance des paiements ? ........................................................................ 8
3.1 Introduction ............................................................................................................................ 8
3.2 L'approche macroéconomique du FMI .................................................................................. 9
3.3 Le Modèle .............................................................................................................................. 9
3.4 L'effet de la variable instrumentale sur le "target" ............................................................... 11
3.5 Les Politiques suivant le modèle de Polak ........................................................................... 12
4 Évaluations des coûts de stabilisations et critiques des méthodes .......................................... 13
4.1 Modèle de base .................................................................................................................... 13
4.2 La méthode « before-after» .................................................................................................. 14
4.3 La méthode « with or without » ........................................................................................... 15
4.4 La méthode « GEE » ............................................................................................................ 15
4.5 Application de la méthode « GEE » ..................................................................................... 16
5 Critiques du modèle macroéconomique et de la politiques du FMI ...................................... 17
5.1 Approche monétaire vs. Structuralisme ............................................................................... 17
5.2 Critique de l'efficacité des programmes de stabilisation temporels ..................................... 18
5.3 Critiques idéologiques ......................................................................................................... 20
6 Conclusion ................................................................................................................................... 20
Parler du FMI et de ses actions est un sujet assez dangereux; il est en effet facile de tomber dans des
critiques "partisanes" sans réel fondement économique comme on l'entend trop souvent. Afin d'éviter
un débat stérile, nous avons décidé d'une approche assez neutre.
Nous allons premièrement nous intéresser au fonctionnement du Fond monétaire international, ainsi
qu'aux programmes de stabilisation qui déterminent les réformes auxquelles les pays doivent se
confronter afin de bénéficier de l'appui du FMI. Nous allons aussi voir, grâce à la théorie économique,
ce qui amène justement des pays à demander l'appui du FMI; notamment les problèmes liés à la
balance des paiements.
Après cela nous allons décrire et critiquer différentes méthodes d'évaluation des coûts des
stabilisations. Nous allons voir que l'on peut arriver à des résultats contradictoires selon la méthode
utilisée.
Enfin, la dernière partie de notre séminaire sera consacrée à des critiques sur les méthodes du FMI.
Nous allons nous appuyer sur ce que nous avons vu afin de rester objectif.
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1 Introduction : Le FMI
Le Fond Monétaire International a été créé par 45 pays fondateurs à la conférence de Bretton-Woods
en 1944, en même temps que la Banque Mondiale et le GATT ont vu le jour. Les pays participants
avaient tous en mémoire le profond désordre économique de la grande dépression qui avait précédé la
seconde guerre mondiale et voulaient donc absolument éviter sa répétition. Le but était de rétablir et
maintenir un fonctionnement harmonieux du système monétaire international. Pour ceci, ils jugeaient
important qu’il y ait une stabilité des taux de change pour éviter les dévaluations compétitives, une
libre convertibilité des taux de change ainsi qu'une stabilité des prix. En plus, ils voulaient instaurer un
mécanisme d’assistance financière pour aider les pays dont la balance des paiements se retrouve en
situation de déficit afin d’empêcher que des difficultés temporaires n’entraînent le recours au
protectionnisme. Un but ultérieur était le développement du commerce international à travers des
marchés de plus en plus libéralisés.
Aujourd’hui, 60 ans après sa fondation, le Fond monétaire international, représentant actuellement 184
pays membres, et a vu ces buts légèrement se modifier:
Il y a une surveillance de tous les états-membres qui est effectuée normalement une fois par année
pour détecter des éventuels problèmes le plus tôt que possible. Suite à la surveillance, le FMI donne
des conseils concernant les politiques économiques jugées les meilleures à adapter. Deuxièmement, il
offre une aide technique pour apprendre aux pays comment établir et implanter ces politiques. En plus,
il octroie des crédits dans le cadre des programmes de stabilisation aux pays membres qui demandent
de l’aide financière afin de rééquilibrer leur balance des paiements. Dans ce séminaire on va se limiter
sur une analyse plus approfondie de ces programmes de stabilisation
1.1 Financement du FMI
Le Fond est financé par ses Etats membres, qui ont, lors de leur adhésion, tous versés une somme dont
le montant est déterminé par leur quots-part et qui versent des sommes supplémentaires en cas
d’augmentation des quotes-parts. Les quotes-parts sont attribuées en fonction de la grandeur
économique du pays et déterminent à la fois le poid des droits de vote et des droits de tirage. Si
nécessaire, le FMI peut recourir à l’emprunt afin d'augmenter temporellement les ressources qu’il tire
des quotes-parts. Deux lignes de crédit peuvent être utilisées en cas de situation où le système
monétaire international est considéré comme menacé. La première est constituée des accords généraux
d’emprunt, qui ont été conclus en 1962 et qui regroupent 11 participants (états ou banques centrales du
Groupe des 10 ainsi que la Suisse), et les nouveaux accords d’emprunt, conclus en 1997, auxquels
participent 25 pays et institutions.
En 1969, le Fond a créé un instrument de réserve international, les DTS (droit de tirage spécial), pour
répondre aux préoccupations des Etats membres concernant l'insuffisance du stock des réserves
internationales. Les DTS ont été alloués aux Etats membres au prorata de leur quote-part, la dernière
fois en 1981. Les membres du FMI peuvent utiliser les DTS dans le cadre de transactions entre eux,
avec 16 détenteurs « institutionnels » de DTS, ou avec le FMI. Le DTS est aussi l’unité de compte du
FMI et sa valeur est fixée chaque jour sur la base d’un panier de quatre grandes monnaies (dollar,
euro, livre sterling et yen). Un DTS vaut actuellement à peu près 1.5 dollars.
1.2 Droits de tirage
Pour équilibrer leurs balance des paiements, les Etats membres ont le droit d'acheter auprès du FMI les
devises étrangères dont ils ont besoin, en les payant avec leur propre monnaie. Par exemple, un pays
en développement qui obtient un droit de tirage sur le Fond peut acheter des dollars ou des euros, en
échange desquels il dépose auprès du Fond des titres de sa dette publique libellés dans sa monnaie. Au
moment du dénouement de l'opération, il rachète sa propre monnaie avec les devises étrangères qu'il
doit s'être procuré entre-temps. Ces opérations d'achats sont analogues à l'octroi d'un crédit et à son
remboursement ultérieur.
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Le FMI joue ainsi le rôle d'un établissement de crédit mutualiste, auprès duquel des membres font des
dépôts et obtiennent des crédits, et vis-à-vis duquel ils se retrouvent soit en position créditrice, soit en
position débitrice selon l'évolution de leurs besoins de financement.
Ces tirages sur les ressources en devises du Fond sont soumis à des règles strictes comme ils
accroissent les avoirs du FMI en monnaies "faibles" et ils réduisent le montant de devises "fortes"
disponibles. Afin d'éviter des éventuels problèmes de liquidité du Fond, surtout en cas de non
remboursement des crédits par des pays membres hautement endettés, les tirages sont soumis à des
conditions progressivement plus strictes. Les règles initiales établissent qu'une tranche de crédit
correspondant à 25% de la quote-part (aussi appelé trache-or ou tranche de réserve) peut être tirée à
tout moment, automatiquement, et sans condition préliminaire. Les tranches suivantes sont divisées en
quatre tranches de crédits égale chacune à 25% de la quote-part. L'achat de la première tranche de
crédit requiert la simple permission du Fond. Les tranches supérieures de crédit, c'est à dire l'achat des
deuxième, troisième et quatrième tranches de crédits, requièrent que les pays bénéficiaires doivent
démontrer qu'ils mettent en œuvre des politiques de redressement de leur balance des paiements pour
finalement pouvoir racheter leurs monnaies nationales.
1.3 Processus de prise de décision au sein du FMI
La plus haute autorité du Fond est le conseil des gouverneurs où sont rassemblés tous les gouverneurs
des 184 pays membres. En règle général ces représentants sont soit des ministres des finances ou des
directeurs de la banque centrale des pays membres. Le conseil des gouverneurs se réunit une fois par
année, à l’assemblée annuelle du FMI et prend les décisions les plus importantes.
L’organe qui s’occupe de la gestion des affaires courantes est appelé le conseil d’administration. Il est
composé de 24 administrateurs. Les Etats-Unis, le Japon, l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la
Chine, la Russie et l’Arabie Saoudite ont chacun leur administrateur propre, les 16 autres
administrateurs sont élus pour deux ans par des groupes de pays pour s'assurer que les intérêts des 184
pays membres sont tous représentés.
Le directeur général préside le conseil d’administration, par lequel il est élu pour une période de 5
ans, mandat renouvelable. Traditionnellement le directeur général du Fond est un européen alors que
le président de la banque mondiale est un américain.
L’organisation dispose en plus du comité monétaire et financier international et du comité du
développement, qui sont les deux composés de 24 membres. Ces deux comités se réunissent 2 fois par
ans, normalement en même temps, et se chargent de conseiller les gouverneurs.
2 Les programmes de stabilisation
2.1 Introduction et description des différents programmes
Un pilier important pour le maintien de l'équilibre du système monétaire international et du
développement du commerce international est l’aide financière que le FMI offre à ces membres en cas
de déficit temporelle au niveau de leur balance des paiements. Afin de s’assurer que l’aide ait les effets
désirés, ces prêts sont accordés dans le cadre des programmes de stabilisation. Le FMI offre plusieurs
« facilités » pour répondre aux problèmes auxquels les différents groupes de pays doivent faire face,
comme par exemple les endettements graves des pays pauvres ou les problèmes liés à la
transformation du système communiste en une économie de marché. Les facilités les plus souvent
utilisées sont les accords de confirmation, la facilité élargie et la facilité pour la réduction de la
pauvreté et pour la croissance (FRPC) qui a remplacé la facilité d’ajustement structurel renforcé.
Les accords de confirmation visent avant tout à répondre aux difficultés de la balance des paiements à
court terme. La facilité élargie est un prêt à moyen terme qui était conçu pour aider les pays avec des
difficultés de balance de paiements liées à des problèmes structurels. La FRPC est un prêt
concessionnel (à un taux d’intérêt très bas de 0.5%) destiné à aider les Etats membres les plus pauvres
à parvenir à la viabilité externe, à bénéficier d’une croissance durable et à relever leur niveau de vie.
Les facilités varient dans leur durée, leurs modalités de remboursement ainsi que dans les conditions
attachées.
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2.2 Conditionnalité
La conditionnalité attachée aux programmes de stabilisation du FMI est sujette à beaucoup de
critiques. Elle a été jugé à maintes reprises d’être trop stricte, d’imposer des politiques qui ne sont pas
nécessairement les meilleures pour les pays concernés, ou même, elle a été fait responsable des échecs
de plusieurs programmes. C’est pour cela que l'on cherche à expliquer en quoi cette fameuse
conditionnalité consiste en détail. D’abord, une définition de la conditionnalité est donnée qui explique
en même temps, pourquoi elle a été établie: « c’est un moyen d’assurer que l’ajustement externe
s’effectue de façon efficace et ordonnée et qu’il bénéficie donc à l’ensemble des pays membres. »
(Guitian ,1981)
De façon plus concrète, c’est le « programme de politique économique » décrit dans la lettre
d’intention, qui doit être réalisé (souvent trimestriellement) pour que les pays concernés aient accès à
la prochaine tranche de crédit. Ce programme est comprend de 3 types de conditions : les mesures
préalables, les critères de réalisation quantitatifs et les critères de réalisation structurels.
Mesures préalables : ce sont des mesures que le pays consent à prendre avant l'approbation du
prêt par le Conseil d'administration du FMI. De telles mesures garantissent que le programme
repose sur des bases adéquates pour pouvoir être mené à bien ou qu'il sera remis sur la bonne
voie s'il s'écarte des politiques convenues. Les actions préalables peuvent se rapporter, par
exemple, à l'ajustement du taux de change à un niveau soutenable, à l'élimination des contrôles
de prix ou à l'adoption officielle d'un budget public qui soit conforme au cadre retenu pour les
finances publiques.
Critères de réalisation: ce sont des conditions spécifiques qui doivent être remplies pour
permettre le décaissement du montant convenu. Il existe deux catégories de critères: les
critères quantitatifs et structurels.
o Les critères de réalisation quantitatifs se référent habituellement à des variables de
politique macroéconomique telles que les réserves internationales, les agrégats de la
monnaie et du crédit, les soldes budgétaires et l'emprunt extérieur. Par exemple, un
programme peut prévoir un niveau minimum de réserves internationales, des limites à
l’expansion du crédit, un plafond pour les actifs intérieurs nets de la banque centrale
ou un plafond pour l'emprunt de l'Etat. Les critères de réalisation quantitatifs peuvent
être complétés par des objectifs indicatifs, qui portent généralement sur les derniers
mois du programme : ils sont ensuite transformés en critères de réalisation, avec les
modifications qui s'imposent, à mesure que la tendance économique se raffermit.
o Les critères de réalisation structurels se rapportent aux réformes structurelles jugées
essentielles au succès du programme économique. Ils ont été introduit en 1985 après
la prise de conscience qu’il fallait incorporer davantage des mesures favorables à la
croissance des pays endettés. Ces réformes varient beaucoup d'un programme à l'autre
et sont composées d’une ou plusieurs des mesures suivantes :
- réforme de la fiscalité afin de permettre une meilleure allocation des
ressources économiques comme par exemple l’élimination des barèmes très
progressifs
- qualité des dépenses publiques : moins de dépenses non productives
(militaires, subventions) et plus pour l’infrastructure, la formation et la
sécurité sociale
- libéralisation du commerce au niveau international: moins de barrières
douanières (quotas, tarifs) afin d'inciter la croissance économique
- marché de travail : moins de rigidités salariales (négociations salariales au
niveau des entreprises), moins de réglementations et mobilité parfaite des
travailleurs
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