Mais ce séjour n’est qu’une étape, avant son voyage en Italie, qui débutera vers 1613, par Venise puis
ensuite Rome, en 1614. En 1621, on le trouvera à Gênes, puis en 1626, à Naples. On le verra également à
Milan et à Parme.
A cette époque, Rome est la capitale incontestée des arts et beaucoup d’artistes s’y précipitent pour
admirer des exemples de la renaissance comme Raphaël ou Michel Ange. Le jeune Vouet se laisse tenter
par le ténébrisme du Caravage et réalise des chefs d’œuvres du genre comme « Diseuse de bonne
aventure » ou « St Jérôme et l’ange ». Sous le pontificat d’Urbain VIII Barberini, Vouet deviendra un
des premiers peintres de la ville éternelle et surtout, le chef de file de l’école française à Rome. Il reçoit à
ce titre la plus haute distinction artistique romaine et est élu en 1624, au principat de l’Académia di San
Luca, puissante corporation de peintres et sculpteurs romains. Urbain VIII, le fera travailler en 1624, à la
Basilique St Pierre de Rome, sur une grande fresque murale (malheureusement détruite au XVIII e
siècle) qui servira par la suite d’écrin à la « Piéta » de Michel Ange.
Après quinze années passées en Italie, où entre temps, il s’est marié avec Virginia Di Vezzo miniaturiste
italienne, Simon Vouet est rappelé a Paris par Louis XIII en 1627. C’est alors une deuxième carrière qui
commence pour lui. Il deviendra premier peintre de Louis XIII et en vingt ans multipliera les retables,
décors de galerie, d’appartements et autres cartons de tapisserie sans pour autant délaisser les peintures de
chevalet.
Un important atelier se constituera autour de lui pour honorer les multiples commandes dont il fait
l’objet. Elèves et spécialistes tels que Juste d’Egmont, Pierre Patel ou encore François Belin vont
œuvrer et collaborer avec des peintres comme Le Sueur ou Le Brun futures gloires du siècle au sein
même de l’atelier de Vouet. Celui-ci devient l’entrepreneur de grands chantiers décoratifs qu’il réalise
pour le Roi Louis XIII, l’aristocratie ou l’église. L’un des chantiers les plus importants de sa carrière fut
très certainement les décors de la chapelle, de l’oratoire du Roi, et le plafond de la chambre de la Reine
du château de Saint Germain en Laye de 1635 à 1637.
A partir de 1644, bien que son style commence à devenir « démodé », il travaille pour Anne d’Autriche à
Fontainebleau et au Palais Royal. De tout cela, et en particulier des décors profanes, il ne reste que bien
peu de choses car son œuvre a largement pâti des destructions consécutives aux changements de goûts.
Heureusement, Simon Vouet eu le souci constant de pérenniser ses œuvres par le biais de la gravure.
Et quelques vestiges provenant de décors royaux démembrés subsistent pour notre plus grand bonheur
tels que :
- « Allégories de la vertu, de la charité et de la richesse » (1630-1635) Musée du Louvre.
- « Nymphes au corsage généreux » Musée de Nancy
Un nombre important d’œuvres dont :
- « Loth et ses filles » (1633) Musée des Beaux-Arts de Strasbourg
- « Allégorie de la Richesse » (1630/1635) Musée du Louvre
- « Allégorie de la Charité » (1630/1635) Musée du Louvre
- « Allégorie de la Vertu » (1640) St Germain en Laye
- « La présentation de Jésus au temple » ( 1641) Musée du Louvre.
- « Le ravissement de St Louis » (1642) Musée des Beaux-Arts de Rouen
- « Cérès foulant aux pieds les attributs de la guerre » (vers 1645) Musée Thomas Henry à
Cherbourg.
- « Saturne vaincu par l’amour, Vénus et l’espérance » (1646) Musée de Bourges
- « L’enlèvement d’Europe » (1640) Collection Thyssen
Ou encore les peintures de retables :
- « Les Apôtres au tombeau de la Vierge » et « l’Assomption de la Vierge » Eglise de
Saint- Nicolas des Champs Paris
- « Le martyre de Saint Eustache et de sa famille » Eglise Saint Eustache Paris