Bases Anatomiques de la stimulation du Nerf d`Arnold

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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
Bases Anatomiques de la stimulation du Nerf d’Arnold
Par
Corbeau Chloé
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
•
•
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•
•
•
•
•
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•
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•
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Laboratoire :
Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
Pr. C. BEAUVILLAIN
Pr. D. CROCHET
Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
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UNIVERSITE DE NANTES
FACULTE DE MEDECINE
MASTER I SCIENCES BIOLOGIQUES ET MEDICALES
UNITE D’ENSEIGNEMENT OPTIONNEL
MEMOIRE REALISE dans le cadre du CERTIFICAT d’ANATOMIE,
d’IMAGERIE et de MORPHOGENESE
2008-2009
UNIVERSITE DE NANTES
Bases Anatomiques de la stimulation du Nerf d’Arnold
Par
Corbeau Chloé
LABORATOIRE D’ANATOMIE DE LA FACULTE DE MEDECINE DE NANTES
Président du jury :
Pr. R. ROBERT
Vice-Président :
Pr. J.M. ROGEZ
Enseignants :
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Pr. O. ARMSTRONG
Pr. O. BARON
Pr. G. BERRUT
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Dr. H. DESAL
Pr. B. DUPAS
Dr E. FRAMPAS
Dr A. HAMEL
Dr O. HAMEL
Pr. Y. HELOURY
Pr A. KERSAINT-GILLY
Pr. J. LE BORGNE
Dr M.D. LECLAIR
Pr. P.A. LEHUR
Pr. O. RODAT
S. LAGIER et Y. BLIN - Collaboration Technique
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Remerciements
A monsieur le Professeur ROBERT pour m’avoir suivi tout au long de
l’année dans l’avancée des dissections, la rédaction du mémoire et pour
l’intérêt qu’il porte aux travaux lié à l’anatomie.
A monsieur le Professeur N’GUYEN pour m’avoir donné des voies de
réflexion concernant le sujet de mon mémoire et pour m’avoir consacré du
temps afin d’en discuter.
A messieurs BLIN et LAGIER pour leur collaboration technique, la qualité
des photographies et leur disponibilité, pour la mise en forme de ce mémoire
notamment.
A tous les autres étudiants de ce master avec qui j’ai pu partager de
nombreuses heures de travail, et à Kim pour avoir répondu à toutes mes
questions.
3
Sommaire
I-Introduction ……………………………………………………………………………………………….……… p5
II-Rappels Anatomiques…………………………………………………………………………………… p6
1)Rapports osseux……………………………………………………………………………………….. p6
a)Emergence entre l’atlas et l’axis
b)Rapports osseux pour les données anthropométriques
2)Rapports musculaires……………………………………………………………………………… p8
a)Trajet
b)Innervation
3)Rapports cutanés……………………………………………………………………………………. p10
a)Description
b)Innervation
III-Matériel et Méthode…………………………………………………………………………………. p12
1)Matériel de dissection…………………………………………………………………………... p12
a)Sujets
b)Matériel
2)Méthode de dissection………………………………………………………………………….. p13
a) 1ère dissection
b)2ème dissection
c)3ème dissection
d)Mesures
IV-Résultats comparés, discussion ……………………………………………………………. p16
1) 1ère dissection………………………………………………………………………………………….. p16
2)2ème dissection............................................................................................ p17
a)Le nerf et ses rapports anatomiques
b)Images scannographiques
ème
3)3 dissection, préambule aux mesures …………………………………………… p21
a)Le nerf et ses rapports anatomiques
b)Apport de la dissection pour les mesures
4)Données anthropométriques………………………………………………………………… p24
a)Technique
b)Résultats
V-Discussion……………………………………………………………………………………………………….. p28
1) technique chirurgicale …………………………………………………………………………. p28
2) apport des dissections …………………………………………………………………………. p28
VI-Conclusion……………………………………………………………………………………………………… p31
VII-Références …………………………………………………………………………………………………... p32
4
I-Introduction
Deux mémoires ont déjà été précédemment réalisés sur le nerf grand occipital par
Melle Methorst Charlotte et Melle Robard Laëtitia.
La présente étude anatomique a pour but d’établir les bases anatomiques de la
stimulation du nerf d’Arnold grâce à des données anthropométriques.
Le nerf d’Arnold ou nerf grand occipital a été décrit pour la première fois par
Friedrich Arnold de Heidelberg en 1834. Cette description était limitée aux branches
terminales sous-cutanées dans le territoire céphalique.
Ensuite, Valleix signala en 1841 le point douloureux caractéristique du Nerf à son point
d’émergence de muscle Trapèze.
Puis, la description du nerf dans son ensemble fut réalisée par des anatomistes classiques :
Hircshfeld en 1866, Beaunis et Bouchard en 1885, Sappey en 1889, Tillaux et Von
Gehuchten en 1897, Soulié en 1904, Poirier, Charpy et Testut en 1911 et Villemin en 1928.
Le nerf d’Arnold est à l’origine lorsqu’il irrité de douleurs névralgiques paroxystiques
ou chroniques, ce sont les névralgies d’Arnold qui ont un trajet caractéristique de la base du
crâne jusqu’au front.
La neurostimulation est un des traitements indiqués lorsque le diagnostic de
névralgie d’Arnold est avéré. Elle consiste à implanter sous la peau un système de petite
taille, composé d’une pile et d’une électrode, qui envoie des impulsions électriques douces
pour empêcher le signal douloureux d’atteindre le cerveau.
Afin d’apporter des renseignements utiles à l’acte chirurgical qui consiste à implanter
les électrodes de stimulation, trois grands axes de recherche vont guider la progression de ce
mémoire :
-Est-ce que le nerf d’Arnold se situe bien à la jonction entre le tiers médial et le tiers
moyen de la ligne nucale ? Ce repère est en effet déjà utilisé pour poser les électrodes à la
surface de la peau qui vont tester la bonne réponse du sujet aux impulsions électriques.
-Quels sont les rapports entre l’artère occipitale et le nerf d’Arnold, et plus
précisément pouvons-nous imputer les névralgies d’Arnold à un conflit entre le nerf et
l’artère ?
-Où le nerf est-il retrouvé par rapport à la galéa aponévrotique : au dessus, en
dessous ou bien dans un dédoublement ?
5
II-Rappels Anatomiques
1-Rapports osseux
a) Emergence entre l’Atlas et l’Axis
Le nerf grand occipital correspond à la branche postérieure du 2ème nerf cervical, qui
est très volumineuse, son diamètre est d’environ 4-5 mm.
Elle se sépare de la branche antérieure après, parfois avant, la traversée du ligament atloïdomastoïdien postérieur tendu entre l’atlas et l’axis.
Figure n°1 Ligament atloïdo-axoïdien d’après Rouvières et Delmas 15ème édition
Artère Vertébrale
Ligament atlantooccipital latéral
1ère racine cervicale
Membrane atlantooccipitale postérieure
ème
2 racine cervicale
(branche post.)
Ligament atloïdoaxoïdien postérieur
ème
2 racine cervicale
(branche ant.)
L’Atlas
L’Atlas est la première vertèbre cervicale, elle porte la tête d’où le nom d’Atlas (qui
porte le monde dans la mythologie grecque)
Elle est plus étendue transversalement que les autres vertèbres cervicales et est
formée par deux masses latérales réunies par deux arcs osseux, l’un antérieur, l’autre
postérieur. Ces différents segments circonscrivent le foramen vertébral. Elle est caractérisée
par l’absence de corps vertébral.
Les masses latérales sont aplaties de haut en bas et constituées de six faces :
-supérieure : articulée avec le condyle occipital correspondant
-inférieure : articulée avec la surface antéro-supérieure de l’axis
-antérieure et postérieure : donnant naissance aux arcs
-latérale
-médiale
6
L’arc antérieur avec en avant un tubercule auquel s’attache le longissimus coli et en arrière
la facette articulaire pour le processus odontoïde de l’axis.
L’arc postérieur avec un tubercule postérieur auquel s’attachent de chaque côté les
muscles petits droits postérieurs.
Les processus transverses donnant les insertions à la plupart des muscles rotateurs et
fléchisseurs latéraux de la tête et du cou.
Le foramen vertébral
L’Axis
L’Axis est la deuxième vertèbre cervicale. Elle comprend plusieurs parties :
Le corps surmonté du processus odontoïde destiné à s’articuler avec l’arc antérieur de
l’Atlas, et dont la face postérieure correspond au ligament transverse.
Les processus articulaires
-supérieurs : s’articulent avec C1
-inférieurs : s’articulent avec C3
Les pédicules s’étendent des surfaces articulaires supérieures à l’extrémité antérieure des
lames.
Les processus transverses
Les lames, épaisses.
Les processus épineux donnent l’insertion aux muscles obliques supérieurs.
Le foramen vertébral
b) Rapports osseux pour les données anthropométriques
Le nerf grand occipital émerge du muscle trapèze à 2cm environ en dessous et en
dehors de la protubérance occipitale externe selon Rouvière.
Ce point d’émergence du nerf correspond à la « trigger zone » (ou point gâchette) de la
névralgie d’Arnold.
Le but de ce mémoire est notamment de déterminer à quelle distance le nerf grand
occipital se situe par rapport à la protubérance occipitale et au processus mastoïde
homolatéral lorsqu’il émerge du trapèze.
La protubérance occipitale externe (inion)
La protubérance occipitale externe (ou inion en nouvelle nomenclature) appartient à
l’os occipital qui est situé à la partie médiane, postérieure et inférieure du crâne. Cet os est
constitué de 4 parties :
La partie basilaire (antérieure)
Deux parties latérales
L’écaille occipitale (postérieure)
La protubérance occipitale externe est une saillie médiane, rugueuse, qui se trouve
au milieu de la face exocrânienne de l’écaille.
De cette protubérance part la crête occipitale externe, qui s’étend de haut en bas
jusqu’au bord postérieur du foramen magnum, et deux crêtes rugueuses se détachent de
chaque côté : les lignes courbes occipitales (ou lignes nucales) inférieure et supérieure.
7
Figure n°2 Os Occipital, fosse exocrânienne de l’écaille d’après Rouvières et Delmas 15ème
édition
Protubérance
occipitale
externe
Ligne courbe
occipitale
supérieure
Ligne courbe
occipitale
inférieure
Crête occipitale
externe
Condyle occipital
Le processus mastoïde
Le processus mastoïde appartient à la base (ou partie mastoïdienne) de l’os temporal.
C’est une saillie osseuse apparente située à la partie postéro-inférieure de l’os temporal, en
arrière du méat acoustique externe.
Sa face latérale est le lieu d’insertion des muscles sterno-cléïdo-mastoïdien, splénius
et longissimus de la tête.
Sa face médiale est constituée de l’incisure mastoïdienne où s’insère le ventre
postérieur du muscle digastrique.
2-Rapports musculaires
a) trajet
Après avoir traversé le ligament atlanto-axoïdien et s’être séparé de la branche
antérieure, le nerf grand occipital se porte en arrière et se coude sur la partie moyenne du
bord inférieur du muscle oblique inférieur et se dirige vers le haut.
Dans ce trajet, le nerf croise d’abord la face postérieure du muscle oblique inférieur,
à ce niveau il passe par l’angle postéro-interne du triangle de Tillaux, qui est le triangle de
ligature de l’artère vertébrale.
Le nerf grand occipital traverse ensuite le muscle semi-épineux de la tête près du
ligament nucal, perfore plus haut la lame tendineuse du muscle trapèze au niveau de son
insertion occipitale, et devient sous-cutané.
Muscle oblique inférieur : (muscle profond de la charnière cervico-occipitale)
Anciennement appelé muscle grand oblique, il sert à la rotation homolatérale de la
tête. Il naît de la face externe du processus épineux et de la lame de l’axis. Son ventre est
fusiforme et épais, oblique médialement en bas et en arrière. Il se termine sur la face
inférieure de la racine postérieure du processus transverse de l’atlas.
8
Figure n°3 Muscles droits et obliques de la nuque d’après Rouvière et Delmas, 15ème
édition
Muscle petit
droit postérieur
Muscle grand
droit postérieur
Muscle
interépineux du
cou
Muscle oblique
supérieur de la
tête
Muscle oblique
inférieur
Muscle
transversaire
épineux
Muscle semi-épineux de la tête : (muscle superficiel de la charnière cervico-occipitale)
Le muscle semi-épineux de la tête est un des faisceaux du muscle semi-épineux, les 2
autres étant le muscle semi-épineux du cou et le muscle semi-épineux du thorax.
Sa contraction bilatérale permet d’étendre la tête tandis que sa contraction
unilatérale imprime à la tête un mouvement d’extension et d’inclinaison homolatérale.
Sa partie médiale naît des processus articulaires des vertèbres C3 à C6 et des
processus épineux des vertèbres C7 et T1 et sa partie latérale naît des processus transverses
des vertèbres C3 à T6. Il se termine sur la partie médiale de la surface comprise entre les
lignes nucales supérieure et inférieure.
Figure n°4 Muscles de la nuque, plan du muscle splénius et du muscle élévateur de la
scapula, d’après Rouvière et Delmas, 15ème édition
Muscle trapèze
récliné
Muscle semi-épineux
de la tête
Muscle sternocléïdo mastoïdien
Muscle splénius de la
tête
Muscle splénius
du cou
Muscle élévateur de la
scapula
Muscle
rhomboïde
Muscle longissimus du
thorax
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Muscle trapèze : (muscle superficiel de la charnière cervico-occipitale)
C’est un vaste muscle triangulaire à sommet externe et à base verticale médiane. Il
forme avec celui du coté opposé une sorte de capuchon allant de l’occiput au bas de la
colonne thoracique, et couvrant les deux épaules.
b) innervation
La branche postérieure du 2ème nerf cervical fournit près de son origine des rameaux
musculaires aux muscles oblique supérieur, splénius de la tête, longissimus de la tête et
semi-épineux de la tête.
Elle détache plus haut quelques filets destinés aux muscles semi-épineux de la tête et
trapèze.
Figure n°5 Muscles et nerfs du triangle suboccipital d’après l’Atlas d’anatomie humaine
3ème édition de Netter
Nerf grand occipital
Artère occipitale
Muscle petit droit postérieur
Muscle semi-épineux de la tête
Muscle grand droit post.
Muscle oblique supérieur
Muscle oblique inférieur
Muscle splénius de la tête
Muscle sterno-cléïdomastoïdien
Muscle longissimus de la tête
Muscle trapèze
3-Rapports cutanés
a) description
Après avoir traversé le muscle trapèze, le nerf d’Arnold devient superficiel et
chemine au niveau de la galéa aponévrotique qui est une des couches du plan cutané
crânien.
Le but de ce mémoire est également de déterminer où se trouve le nerf grand
occipital par rapport à cette galéa aponévrotique.
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Figure n°6 Plan cutané d’après le précis d’Anatomie Clinique, tome II de P. Kamina
Peau (cuir chevelu)
Tissu sous-cutané
Tractus fibreux
Galéa aponévrotique
Espace épicrânien
épicrâne
Table externe
diploë
Table interne
Dure-mère
La peau du crâne au niveau du cuir chevelu est séparée du muscle épicrânien par un
tissu cellulaire sous-cutané riche en tissu adipeux, cloisonné par de nombreuses travées
fibreuses épaisses et résistantes. Les vaisseaux sont adhérents aux travées fibreuses.
b) innervation
Après la traversée du muscle trapèze, les rameaux terminaux, sensitifs de ce nerf,
sont destinés à toute la partie postérieure du cuir chevelu, ce sont ces rameaux qui sont
responsables des névralgies d’Arnold.
Des anastomoses des rameaux terminaux sont décrites dans : avec les branches
postérieures des 1er et 3ème nerfs rachidien, avec le nerf auriculaire postérieur (branche du
nerf facial), avec le système sympathique cervical et peut être avec le nerf trijumeau.
Le territoire sensitif exocrânien innervé par le nerf d’Arnold correspond à la région
occipitale jusqu’au vertex, à la face postérieure du pavillon de l’oreille, à la région orbitale,
sus-orbitaire et pariétale inférieure.
Le territoire sensitif endocrânien quant à lui correspond aux méninges occipitales.
11
III- Matériels et méthodes
1-Matériel de dissection
Ce mémoire a été réalisé sur la base de 8 dissections effectuées sur 8 cadavres
différents.
a) Sujets
-1ère dissection : prélèvement d’une pièce anatomique sur un sujet féminin de73 ans au
niveau T3-T4 avec conservation dans une solution de formol.
-2ème dissection : prélèvement d’une pièce anatomique sur un sujet féminin de 90 ans et 8
mois au niveau C3-C4 avec conservation dans une solution de formol.
-3ème dissection : prélèvement d’une pièce anatomique sur un sujet masculin de 87 ans et 7
mois au niveau C3-C4 avec conservation dans une solution de formol.
-4ème dissection : mesures sur un sujet masculin de 88 ans et 2 mois frais
-5ème dissection : mesures sur un sujet féminin de 81 ans et 7 mois frais
-6ème dissection : mesures sur un sujet féminin de 87 ans et 8 mois frais
-7ème dissection : mesures sur un sujet masculin de 88 ans et 6 mois formolé
-8ème dissection : mesures sur un sujet masculin de 85 ans frais
b) Matériel
-un bistouri n°4 et une série de lames n°23
-des pinces à disséquer avec et sans griffes
-des paires de ciseaux à pointe courbe et droite
-une scie et un billot
-un racloir
-un appareil photo numérique Nikon® D70s
-un scanner du service de radiologie du CHU de Nantes
-du fil de laiton
-du papier millimétré
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2-Méthode de dissection
a) 1ère dissection
Pour cette dissection, la première approche consiste à trouver le nerf en superficie,
c'est-à-dire au niveau du cuir chevelu, où se situent les rameaux distaux du nerf d’Arnold
(responsables des névralgies)
A cette fin, une incision du cuir chevelu est réalisée selon une ligne se prolongeant
par les processus épineux des vertèbres cervicales, le revêtement cutané est ensuite enlevé
des deux cotés de cette ligne mais le nerf ne peut pas être différencié.
Dans un second temps, l’approche consiste donc à trouver le nerf à son origine, entre
l’atlas et l’axis, et lors de la dissection les rapports musculaires précédemment décrits sont
retrouvés. Enfin, les muscles sont réséqués pour ne laisser le nerf qu’avec les structures
osseuses.
2ème dissection
Le but de cette 2ème dissection est de trouver le nerf lorsqu’il devient superficiel au
niveau de la ligne nucale et de déterminer les distances qui le séparent de la protubérance
occipitale et du processus mastoïde.
Une ligne reliant la protubérance occipitale et les processus mastoïdes droit et
gauche est donc tracée, ainsi qu’une ligne entre les deux processus mastoïdes. A partir de
ces lignes, ainsi que des suivantes (une laissant de chaque côté un hémicrâne et une autre
perpendiculaire à cette dernière et passant à 3-4 cm au dessus des oreilles), le revêtement
cutané a été enlevé.
Figure n° 7 Schéma des lignes suivies pour la dissection (en pointillé)
13
Ensuite le revêtement graisseux est retiré. Du coté droit, la dissection se poursuit
couche par couche. Malencontreusement, le nerf est lésé : il se trouve alors ,au niveau
crânial de la lésion, dans la couche qui vient d’être enlevée et, au niveau caudal, dans la
couche qui reste.
Le nerf peut cependant être disséqué dans ces 2 plans : les 2 extrémités sont ensuite
remises ensemble, une fois que toutes les structures adjacentes sont retirées.
Du coté gauche, la prudence est donc de mise. L’artère occipitale est utile pour aider
à repérer l’émergence du nerf grand occipital au niveau du muscle semi-épineux de la tête.
Une fois le nerf repéré, grâce à l’artère, il peut être disséqué depuis son émergence
dans le même plan de tissu, contrairement à droite, en enlevant les structures adjacentes.
La dissection finale permet de bien repérer l’endroit où le nerf apparaît par rapport
aux éléments osseux définis.
Des images scannographiques de cette pièce anatomique sont également faites en
matérialisant les nerfs par des fils en laiton.
c) 3ème dissection
Pour cette dissection, la procédure est la même que celle de la 2ème dissection,
excepté que nous tentons tout de suite de retrouver les nerfs des deux côtés grâces aux
artères occipitales, et, avec plus de prudence dans la dissection qui consiste à enlever les
tissus couche par couche, les nerfs sont retrouvés à l’endroit où ils perforent la lame
tendineuse du trapèze.
Du côté droit toutes les structures adjacentes sont retirées et du côté gauche l’artère
occipitale est laissée afin de montrer qu’elle est avec le nerf en rapport intime.
Pour les photographies, le muscle trapèze est réséqué des deux côtés ce qui permet
de mettre en évidence l’émergence du nerf non plus au niveau de la lame tendineuse du
trapèze mais au niveau du muscle semi-épineux de la tête.
d) Mesures
Les dissections suivantes sont une série de mesures réalisées sur plusieurs sujets.
La procédure consiste à réaliser tout d’abord une incision selon une ligne s’étendant
du côté droit au côté gauche quelques centimètre en dessous des lobes de l’oreille et selon
une autre ligne perpendiculaire à cette dernière et passant par la protubérance occipitale
externe.
Puis la couche de peau est réclinée à partir de l’angle droit formé par ces deux lignes.
Une couche de graisse plus ou moins épaisse en fonction des sujets apparaît alors, elle est
retirée avec précaution pour ne pas abîmer les structures sous-jacentes, en l’occurrence les
muscles trapèze et sterno-cléïdo-mastoïdien qui sont les plus superficiels.
Grâce à la dissection précédente, qui a permis de comprendre que l’émergence du
nerf est plus facile à retrouver au niveau du muscle semi-épineux de la tête qu’au niveau de
la lame tendineuse du trapèze, la suite de la procédure consiste à réséquer le muscle
trapèze.
14
Afin de ne pas léser le nerf lorsqu’il est situé près de la ligne nucale, le muscle
trapèze n’est pas réséqué à partir de sa lame tendineuse mais à partir de la ligne passant
quelques centimètres en dessous des lobes de l’oreille. Il est donc retiré de sa partie distale
vers sa partie proximale. Le muscle semi-épineux est ainsi mis à découvert et l’émergence du
nerf est retrouvée à environ 2-3 cm en dessous et en dehors de la protubérance occipitale
externe.
Une fois que le nerf a été individualisé, la dernière phase de la procédure est la
mesure elle-même : des bandes de papiers millimétrés prédécoupées sont disposées depuis
les processus mastoïdes droit et gauche, qui ont été précédemment dégagées, jusqu’à la
protubérance occipitale externe.
Ces mesures sont réalisées de manière identique aux deux dissections précédentes :
un rapport est établit avec comme numérateur la distance entre le nerf et la protubérance
occipitale et comme dénominateur la distance séparant le processus mastoïde et la
protubérance occipitale.
Plus précisément, la mesure est lue sur le bord supérieur de la bande de papier
millimétré et, pour le nerf la mesure et lue au niveau de son bord le plus latéral comme suit :
Figure n°8 Principe de la mesure
Protubérance occipitale = 1
Ligne nucale
Emergence du nerf = 2
Nerf grand occipital
Processus mastoïde gauche
=3
Muscle semi-épineux
1=protubérance occipitale externe
2=point mesuré pour l’émergence du nerf
3=processus mastoïde gauche
Le rapport final correspond à la distance 1-2/distance 1-3
15
IV – Résultats
1-1ère dissection
Cette dissection, réalisée sur la partie supérieure d’un corps coupé en T3-T4 a permis
de se familiariser avec les éléments musculaires que le nerf d’Arnold traverse avant de
devenir superficiel.
Les premiers temps de la dissection consistent à enlever le revêtement cutané, le
muscle trapèze est mis à découvert mais les nerfs ne sont pas retrouvés au dessus de leurs
insertions tendineuses, ne connaissant pas leur taille, leur aspect… Nous différencions donc
l’atlas(C1) et l’axis(C2), et nous mettons ainsi à découvert le processus épineux non bifide de
C1 et celui bifide de C2. Puis nous découvrons l’origine des nerfs entre les 2 vertèbres. Les
nerfs sont isolés progressivement des muscles rencontrés lors de leur trajet vers la
superficie.
Lors de cette dissection nous constatons que les nerfs ont un trajet conforme à celui
décrit dans les manuels d’Anatomie, nous remarquons notamment l’existence d’un premier
coude lorsque les nerfs passent sous le muscle oblique inférieur.
Cette première dissection permet donc de bien visualiser l’origine du nerf, et la
division du ganglion cervical en 2 branches : antérieure et postérieure, la branche
postérieure étant celle qui nous intéresse.
Photo n°1 Nerfs grands occipitaux droits et gauche
Cranial
Droite
Muscle petit droit
postérieur
Nerf Grand Occipital
droit
Ganglion cervical de C2
Processus épineux de
l’Atlas
Branche antérieure de
C2
Processus épineux de
l’Axis
16
2-2ème Dissection
a) Le nerf et ses rapports anatomiques
Le but de ce mémoire est d’aider le neurochirurgien à placer le plus précisément
possible les électrodes de neurostimulation au niveau où le nerf grand occipital devient
superficiel, lorsqu’il émerge du muscle trapèze.
Afin de déterminer cet emplacement, nous choisissons de prendre des repères
reproductibles : la protubérance occipitale externe et les processus mastoïdes. Après avoir
rasé le crâne, nous traçons donc sur la peau des lignes rejoignant ces différents repères
Photo n°2 Traçage des repères cutanés
Cranial
Droite
Protubérance
occipitale externe
Processus
mastoïde gauche
Processus
mastoïde droit
La dissection suit ces lignes ainsi que celles définies dans la partie « Matériel et
Méthode ».
La suite de la dissection consiste à enlever les couches une par une jusqu'à atteindre
celle comprenant les nerfs.
Le muscle trapèze est réséqué afin de mettre en évidence l’émergence des nerfs au
niveau du muscle semi-épineux.
Nous constatons qu’elle a bien lieu à environ 2 cm en dessous et en dehors de la
protubérance occipitale et ce, des deux côtés.
17
Photo n° 3 Emergence des nerfs grands occipitaux
Cranial
Droite
Branches
distales du nerf
Ligne nucale
Muscle semiépineux
Ventre occipital
du muscle
occipito-frontal
Muscle splénius
Nerf grand
occipital droit
Cependant, la symétrie n’est pas parfaite, caractéristique de notre anatomie, puisque
nous constatons que la division en plusieurs branches n’a pas lieu au même endroit à droite
et à gauche.
Le nerf grand occipital gauche se divise ainsi en 2 banches principales, qui se divisent
à leur tour ensuite, à quelques millimètres au dessus de la ligne nucale.
18
Photo n° 4 description du nerf grand occipital gauche
Cranial
Médial
Ventre occipital du
muscle occipito-frontal
Division en 2 branches
du nerf grand occipital
gauche
Lame tendineuse du
trapèze
Muscle semi-épineux
Le nerf grand occipital droit quant à lui se divise en 2 branches principales, qui se
diviseront également en distal, à 1cm au dessus de la ligne nucale.
Photo n° 5 description du nerf grand occipital droit
Cranial
Droite
Lame
tendineuse du
trapèze
Muscle semiépineux
Division en 2branches
du nerf grand occipital
droit
Ventre occipital du
muscle occipito-frontal
19
b) Images scannographiques
Ces images ont été réalisées en matérialisant les nerfs par des fils en laiton depuis
leur émergence au niveau des muscles semi-épineux jusqu’à un niveau plus crânial différent
à droite et à gauche : étant donné que nous nous intéressons à la localisation des nerfs au
niveau des lignes reliant la protubérance occipitale aux processus mastoïdes.
Reconstruction 3D Vue postérieure
Cette vue postérieure fait nettement apparaître les rapports des
nerfs avec les éléments osseux.
Nous constatons que l’émergence des nerfs à travers les
muscles semi-épineux est proche de la base du crâne : à l’aplomb du
foramen magnum. Puis les nerfs ont un trajet légèrement oblique et
latéral de la profondeur vers la superficie. Ils vont ensuite croiser la
ligne nucale inférieure puis supérieure, et ensuite se ramifier en
plusieurs branches sur la surface crânienne, ces branches distales ne
sont ici pas représentées.
Reconstruction 3D vue de profil
A
B
Cette vue de profil permet d’appréhender la localisation du
nerf dans le plan musculaire présent sous la ligne nucale supérieure.
Idéalement, la matérialisation de la surface cutanée aurait pu
permettre de déterminer à quelle profondeur le nerf se situe
lorsqu’il émerge du muscle semi-épineux. Nous pouvons cependant
constater ici que cette émergence est relativement superficielle
puisqu’elle se trouve à peu près au milieu de la distance séparant le
processus épineux de l’atlas de la droite passant à l’aplomb de la
protubérance occipitale externe (représentée par la ligne A sur la
photo) sachant que le revêtement cutané n’est pas parallèle à cette
droite, le nerf est certainement beaucoup plus proche de ce
revêtement cutané que du processus épineux de l’atlas. En effet, la
ligne B ne représente pas l’épaisseur du plan cutané et musculaire.
Reconstruction 3D vue de trois
quart
Cette image a été réalisée afin d’avoir la mesure du point
d’émergence du nerf par rapport aux éléments définis, comme nous
le faisons lors des dissections. Cependant, il existe un biais de
mesure ici car bien que ce soit une représentation en 3D, la mesure
est effectuée sur l’image qui elle est plane, en 2D. Nous
n’intégrerons donc pas ces valeurs au reste des valeurs qui ont été
retrouvées.
B
20
3-3ème Dissection, préambule aux mesures
a) Le nerf et ses rapports anatomiques
Cette dissection suit les mêmes étapes que la dissection précédente, à la différence
près que nous nous attachons ici à trouver le nerf lorsqu’il devient superficiel au niveau de
son émergence à travers la lame tendineuse du muscle trapèze.
Les différentes couches sont donc enlevées une à une avec précaution, surtout à
l’approche de la ligne nucale afin de ne pas léser le nerf comme précédemment.
Les nerfs sont retrouvés à droite et à gauche mais la dissection est tout de même plus
laborieuse. Nous constatons en effet que les nerfs passent d’un environnement musculaire
et profond, où ils sont encore indivisés donc épais, à un environnement cutané et superficiel,
où ils se divisent en de nombreuses branches distales fines qui sont enchevêtrées dans
l’aponévrose épicrânienne, or nous nous efforçons de trouver le nerf dans ce plan.
Photo n°6 Emergence du nerf grand occipital droit (nerf GO) au niveau de la lame
tendineuse du trapèze
Cranial
Droite
Lame tendineuse
du trapèze
Branche droite de
division du nerf GO droit
Protubérance
occipitale externe
Muscle splénius
Muscle trapèze
Cependant, nous remarquons que la dissection des nerfs dans le plan aponévrotique
et superficiel est facilitée par la présence de l’artère occipitale dont la couleur plus foncée
permet de guider la découverte des nerfs dans ce plan : une fois l’artère repérée,
l’aponévrose la recouvrant est enlevée délicatement et le nerf est finalement différencié.
Du côté gauche nous décidons de garder cette artère et de réséquer les éléments
adjacents afin de ne laisser que les méandres de l’artère et du nerf.
Nous constatons donc qu’il existe bien un rapport étroit entre l’artère occipitale et le
nerf grand occipital homolatéral.
21
Photo n° 7 Rapport entre l’artère occipitale gauche et le nerf grand occipital homolatéral
(nerf GO)
Cranial
Droite
Branche distale du
nerf GO gauche
Muscle semiépineux
Artère occipitale
Le nerf d’Arnold et l’artère occipitale restent entremêlés sur un trajet de quelques
centimètres, au cours duquel le nerf se ramifie en plusieurs branches.
22
b) Apport de la dissection pour les mesures
Afin de mieux différencier les nerfs, nous poursuivons la dissection en réséquant le
muscle trapèze, laissé en place jusque là.
Le muscle semi-épineux est ainsi mis à découvert et à travers lui, nous redécouvrons
l’émergence des nerfs alors que leur diamètre est encore épais, comme lors de la dissection
précédente.
Cette constatation permet d’établir la procédure qui permet de trouver rapidement
les nerfs grands occipitaux en vue de le mesurer et décrite dans la partie « Matériel et
Méthode ».
Photo n°8 Emergence des nerfs grands occipitaux au niveau du muscle semi-épineux
Cranial
Droite
Artère
occipitale
Protubérance
occipitale externe
Nerf GO droit
Muscle splénius
Muscle semiépineux
23
4- Données anthropométriques
a)Technique
Les dissections suivantes résultent toutes de la même procédure, qui aboutit à
l’obtention des mesures présentées dans le tableau de la partie suivante.
Nous remarquons qu’après avoir enlevé le revêtement cutané et la couche graisseuse
sous-jacente, nous découvrons le muscle trapèze. La zone qui nous intéresse est assez haut
située : près de la ligne nucale. Or, à ce niveau l’insertion du muscle trapèze ne s’étend que
jusqu’à la moitié de la ligne nucale et la moitié latérale est le siège de l’insertion du muscle
sterno-cléïdo-mastoïdien. Puis le muscle trapèze devient de plus en plus large en distalité : il
a en effet une forme triangulaire. Nous identifions le nerf au niveau du sommet du triangle
formé par le muscle trapèze : ainsi nous pouvons mettre en évidence qu’il émerge du muscle
semi-épineux et qu’il se trouve ensuite sous une fine couche tendineuse, qui est en fait
l’insertion tendineuse du muscle trapèze, dont les fibres musculaires sont retrouvées plus
bas situées par rapport au point d’émergence du nerf à travers le muscle semi-épineux
Photo n°9 Rapport de l’insertion tendineuse du trapèze avec le nerf GO Cranial
Droite
Nerf grand
occipital gauche
Insertion tendineuse
du trapèze
Muscle splénius
Muscle semi-épineux
gauche
Muscle semiépineux droit
Muscle trapèze
droit
Muscle trapèze
gauche
24
La photographie suivante montre ce que nous obtenons après la résection du
revêtement cutané, de la couche graisseuse et du muscle trapèze chez un sujet formolé.
Nous pouvons noter la différence d’aspect à l’œil nu et, de même, lors de la
dissection nous avons retrouvé une différence de consistance. Ce changement a impliqué un
temps de dissection plus long que chez un sujet frais mais nous avons pu valider la
pertinence de la procédure établie : une fois que nous identifions le muscle trapèze et que
nous le réséquons de la partie distale, choisie arbitrairement, vers la partie proximale, nous
découvrons toujours le nerf lorsqu’il émerge du muscle semi-épineux, assez près situé de la
ligne médiane.
Les bandes de papiers millimétrés qui servent à la mesure sont disposés comme tel :
des processus mastoïdes à la protubérance occipitale externe. Nous avons d’ailleurs pu
constater que cette protubérance occipitale externe était plus volumineuse chez les sujets
masculins que chez les sujets féminins.
Photo n°10 Bandes de papiers millimétrés sur un sujet formolé
Cranial
Droite
Ligne médiane
Muscle semiépineux gauche
Nerf GO droit
Nous mettons ici en évidence les bandes de papiers millimétrées qui ont été
déposées sur un sujet frais : nous notons bien une différence d’aspect. De plus, pour
cette dissection nous identifions bien tous les éléments musculaires présents dans
cette région postérieure et supérieure du cou, et donc les rapports qu’entretiennent
les nerfs grands occipitaux avec ces muscles.
25
Photo n° 11 Bandes de papiers millimétrés sur un sujet frais
Cranial
Droite
Muscle semiépineux
Muscle trapèze
Muscle splénius
Muscle sternocléïdo-mastoïdien
Enfin, nous avons pu constater pour chacune de ces dissections que les nerfs
grands occipitaux émergeaient des muscles semi-épineux à l’intersection de deux
chefs musculaires différents qui correspondent donc vraisemblablement à la partie
médiane et à la partie latérale constituant ces muscles.
26
b)Résultats
Le dernier aspect de ce mémoire est d’effectuer un maximum de mesures afin
d’appréhender à quelle distance le nerf émerge par rapport à des repères facilement
retrouvés en pratique.
La distance n°1 correspond à la distance entre la protubérance occipitale externe et
le nerf.
La distance n°2 correspond à la distance entre le processus mastoïde et la
protubérance occipitale externe.
Individu et
sexe
Côté
Distance
n°1 en cm
Distance
n°2 en cm
Rapport
N°1 F
droit
3,3
11,5
3,3/11,5
gauche
3,5
11,5
3,5/11,5
droit
gauche
droit
gauche
2,5
2,6
2,3
2,6
9,5
9,5
9,5
10
2,5/9,5
2,6/9,5
2,3/9,5
2,6/10
0,805/3
droit
2,8
9
2,8/9
0,872/3
gauche
2,7
10
2,7/10
droit
3,8
11
3,8/11
gauche
2,3
9
2,3/9
droit
3, 1
13
3, 1/13
gauche
2,8
11
2,8/11
droit
3, 1
10,5
3, 1/10,5
gauche
3,3
10,5
3,3/10,5
N°2 M
N°3 M
N°4 F
N°5 F
N°6 M
N°7 M
Moyenne
par individu
rapportée sur 3
0,887/3
0,753/3
0,901/3
0,740/3
0,914/3
La moyenne par individu est rapportée sur 3 et calculée comme suit :
(Exemple à partir de l’individu n°1)
Moyenne = [ (3,3*3/11,5) + (3,5*3/11,5) ] / 2 = 0,887
Les résultats sont arrondis au millième.
Nous calculons la moyenne de toutes ces mesures :
Moyenne = (0,887+0,805+0,753+0,872+0,901+0,740+0,914)/7 = 0,839
Ces résultats permettent d’affirmer que l’émergence du nerf se fait à la jonction
entre le tiers interne et le tiers moyen de la ligne que nous avons définie, puisque la
moyenne des mesures à une valeur proche de 1.
Plus précisément, si nous divisons le tiers interne de cette ligne en dix, le nerf
émerge au niveau du 8ème dixième, il émerge donc à un endroit légèrement plus médial que
la jonction entre le tiers interne et le tiers moyen de la ligne.
27
V-Discussion
Une fois que les dissections ont été terminées, une seconde entrevue avec le Pr
N’Guyen a eu lieu à l’issue d’une opération de pose d’électrode de stimulation pour
névralgie d’Arnold, ce qui a permis d’étayer la discussion qui suit.
1) technique chirurgicale
La neurostimulation est une technique chirurgicale récente, elle s’est développée en
effet depuis environ 2ans. L’équipe du Pr N’Guyen au C.H.U de Nantes fait partie des centres
de référence au niveau national.
Il y a actuellement deux méthodes d’implantation des électrodes différentes :
-La première, qui n’est pas pratiquée à Nantes, consiste à implanter les électrodes (si
la névralgie est bilatérale) ou l’électrode (si la névralgie est unilatérale) en percutané au
niveau d’une ligne reliant les pointes des processus mastoïdes. L’inconvénient de cette
méthode réside dans le fait qu’à ce niveau le nerf est assez profond, en conséquence : la
stimulation pour avoir l’effet escompté doit donc être relativement puissante, ce qui à terme
entraîne une usure plus rapide des piles permettant de faire fonctionner le système.
-La seconde, qui est celle utilisée à Nantes fait suite à une période d’essai avec des
électrodes superficielles posées au niveau de la jonction entre le tiers médial et le tiers
moyen de la ligne nucale. Puis les électrodes (ou l’électrode) sont implantées au même
niveau grâce à des repères tracés sur la surface cutanée. A ce niveau, le nerf est plus
superficiel, la stimulation nécessaire est donc moins forte ce qui permet de préserver les
piles. Cependant, il existe un risque à implanter les électrodes plus en superficie, puisque la
stimulation peut à force entraîner une érosion de la peau de dedans en dehors, surtout si les
sujets se frottent la tête à ce niveau contre un oreiller par exemple et si l’électrode n’a pas
été implantée parallèlement à la surface cutanée.
2) les apports des dissections
Nous reprenons ici les 3axes définis dans l’introduction.
Tout d’abord, nous constatons que les mesures effectuées ne sont pas réellement
utiles pour l’opération elle-même puisque les électrodes utilisées ont une longueur de 4cm
environ ce qui induit une marge d’erreur de position assez grande. Cependant elles sont en
accord avec la méthode d’essai qui consiste à poser les électrodes à la jonction entre le tiers
interne et le tiers moyen de la ligne nucale puisque nous avons retrouvé une valeur proche
de 1 (0,839) comme moyenne. Nous devons toutefois noter que la ligne définie n’est pas
exactement la même dans les 2 cas.
28
-la ligne utilisée pour les essais est la ligne nucale, qui est la ligne en dessous de
laquelle s’insèrent les muscles trapèze et sterno-cléïdo-mastoïdien : il est donc difficile de la
retrouver précisément.
-la ligne utilisée pour les dissections relie la protubérance occipitale au processus
mastoïde, il s’agit donc d’une ligne aisément reproductible. Cependant la mesure retrouvée
est moins pratique puisqu’il s’agit précisément de la jonction entre le 8ème et le 9ème dixième
du tiers médial de la ligne définie, et bien que les mesures ont été relevées avec le plus de
précision possible, les résultats restent nécessairement opérateur dépendant.
Nous voyons ici la superposition de la ligne tracée sur la peau avant la dissection avec
les nerfs en place après la dissection.
Cranial
Photo n°12 Montage des photos de la dissection n°2
Droite
Par contre, les dissections, surtout finales, ont pu mettre en évidence une zone
favorable à la pose d’électrode, c'est-à-dire à un endroit où le nerf est assez superficiel pour
que les impulsions électriques restent faibles afin de préserver les piles, sans être au dessus
de la ligne nucale où le nerf est alors trop superficiel ce qui augmente le risque de lésion de
la peau par l’électrode. Cette zone correspond à celle de l’insertion tendineuse proximale du
trapèze (s’étendant sur plusieurs cm dans le sens crânio-caudal). Lorsque le nerf émerge du
muscle semi-épineux et il n’est en effet recouvert que par les fibres tendineuses du trapèze,
et à ce niveau il est encore monotronculaire, la division en branches distales se faisant au
dessus de la ligne nucale.
29
La 2ème dissection met d’ailleurs en évidence le risque d’une efficacité moindre des
électrodes de stimulation si ces dernières sont placées après la division des nerfs en
différentes branches, ainsi nous pouvons dire pour ce sujet que si l’électrode est placée trop
haut du côté gauche, elle peut n’avoir de l’effet que sur l’une des branches du nerf alors qu’à
droite, la division étant plus haute, l’électrode peut exercer son effet sur tout le nerf.
En ce qui concerne les rapports avec l’artère occipitale, nous avons pu mettre
clairement en évidence que les 2 éléments étaient liés : l’artère a notamment servi de
repère pour retrouver le nerf lors des dissections. Nous pouvons donc nous poser la
question d’une analogie avec le rôle des artères cérébelleuses dans les névralgies
trigéminales et suggérer que les conflits entre l’artère occipitale et le nerf grand occipital
pourraient être à l’origine des névralgies d’Arnold. Toutefois, il est important de noter que
l’artère cérébelleuse est beaucoup plus libre dans son environnement tissulaire que l’artère
occipitale qui est située dans une couche fibreuse, de ce fait les battements de l’artère
occipitale se répercutent peut être moins sur le nerf grand occipital que ceux de l’artère
cérébelleuse sur le nerf trijumeau.
Pour s’assurer de l’existence d’un conflit entre l’artère occipitale et le nerf d’Arnold, il
aurait fallut procéder à l’étude histologique du nerf sur des tronçons où ce nerf est en
rapport avec l’artère et vérifier ainsi l’existence d’éventuelles lésions du nerf.
Enfin, la position du nerf par rapport à la galéa aponévrotique (au dessus, en dessous
ou dans un dédoublement) n’a pas été clairement définie lors des dissections. Nous pouvons
juste décrire que lors des dissections, une fois que l’artère occipitale est retrouvée, nous la
dégageons en enlevant le tissu fibreux qui la recouvre, ce qui nous permet de trouver le nerf,
nous continuons donc à individualiser le nerf en enlevant le tissu fibreux qui le recouvre
également. Nous pouvons ajouter que du tissu fibreux semble encore présent sous le nerf,
ce qui nous permet d’exclure l’hypothèse de la situation du nerf en dessous de la galéa
aponévrotique mais nous n’avons pas d’éléments plus précis permettant de nous orienter
vers l’une au l’autre des deux hypothèses restantes.
30
VI- Conclusion
La stimulation du nerf d’Arnold est une technique en émergence, ce mémoire pose
quelques bases anatomiques qui permettront peut être de l’améliorer.
Nous pouvons ainsi confirmer l’utilisation du repère « jonction entre le tiers interne
et le tiers moyen » de la ligne nucale pour la pose des électrodes de stimulation, d’autant
plus que ces électrodes mesurent 4cm de long, ce qui laisse une marge « d’erreur » de
position assez importante.
De plus, ce repère reste productible et bien que nous ayons mis en évidence une
légère différence entre l’utilisation de la ligne nucale et de la ligne reliant la pointe du
processus mastoïde à la protubérance occipitale externe, la longueur de l’électrode et les
variations opérateur-dépendantes permettent d’assimiler les jonctions tiers interne/tiers
moyen de ces deux lignes à un même point, le praticien pourra choisir la méthode qui lui
conviendra le mieux.
L’apport le plus important de ces bases anatomiques est la mise en évidence d’une
zone où le nerf est assez superficiel et malgré tout sous la ligne nucale : qui sont deux
caractéristiques importantes à allier pour une stimulation sûre (pas de risque d’effraction
cutanée) et efficace. Cette zone est celle de l’insertion tendineuse proximale du trapèze,
proche de l’émergence du nerf d’Arnold à travers le muscle semi-épineux.
Enfin, l’hypothèse selon laquelle les conflits entre l’artère occipitale et le nerf
d’Arnold pourraient engendrer des névralgies peut être évoquée devant les rapports étroits
entre ces deux éléments retrouvés lors des dissections mais, elle reste à confirmer par des
études histologiques.
31
VII- Références
1
SIMON, Céphalées et migraines, collaborateurs SIMON, C.HERISSON, J.TOUCHON :
édition Elsevier Masson, 1993, p68
2
H.ROUVIERE et A.DELMAS, Anatomie humaine, descriptive, topographique et
fonctionnelle : 15ème édition Masson, 2002, tome I « Tête et cou » p337, p140 à 142, p76 à
78, p66
3
P.KAMINA, Précis d’anatomie clinique, Paris : édition Maloine, 2002, tome II, p191,
p170, p171, p179, p228
4
http://www.sofmmoo.com/formation_congres_fmc/sofmmoocongres/journees_amr-2005/antonietti-arnold.pdf
5
F.H. NETTER, Atlas d’anatomie humaine : 3ème édition Masson, 2004, p171
32
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