historique de la lumière

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HISTORIQUE DE
LA LUMIÈRE
Par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon
Activité pédagogique réalisée au Cégep de Sainte-Foy
Primée au concours « Sortir des sentiers battus »
organisé par le Saut quantique en collaboration avec
Merck Frosst Canada & Cie et l’Ordre des ingénieurs du Québec
dans la catégorie : Amener les élèves à situer le contexte
d’émergence et d’établissement des concepts scientifiques
HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon
Cégep de Sainte-Foy
Note : Lorsqu’il s’agit de termes qui renvoient à des personnes dont le sexe
n’est pas défini ou qui renvoient aux deux sexes, le générique masculin est
utilisé seul, sans aucune discrimination et dans le seul but d’alléger le texte.
Les auteurs autorisent toute utilisation de ce texte ainsi que les annexes à
des fins pédagogiques, pourvu qu’il y ait mention de la source. Cette autorisation se limite à cette oeuvre.
Le respect de ces recommandations encouragera les auteurs à partager leur
expérience.
ACTIVITÉ 4
Description de l’activité
HISTORIQUE
DE LA LUMIÈRE
L’activité porte sur l’étude des différents modèles de
la lumière.
Le contenu dit scientifique
Introduction
Ce document présente une activité novatrice portant
sur l’historique de la lumière. Elle fut développée
dans le cadre du Certificat de pédagogie en
enseignement collégial (C.E.C.) et testée à deux
reprises dans des groupes de Sciences de la nature
au Cégep de Sainte-Foy à la session d’hiver 2000.
Un grand merci à Mme Élaine René de l’Université
Laval et à M. Pierre Lemieux du Cégep de SainteFoy sans qui cette activité n’aurait vu le jour.
Une activité pédagogique se base sur un modèle
éducatif et reflète la conception de l’apprentissage et
de l’enseignement de ses auteurs. L’activité que
nous présentons est appliquée au domaine de la
physique. Elle véhicule donc également une certaine
idée que ses auteurs ont de la science. Mentionnons
qu’il s’agit d’une activité de conception originale
qui vise, entre autres, à amener les élèves à situer le
contexte d’émergence et d’élaboration des concepts
scientifiques en physique.
Présentation de l’activité
pédagogique
Population visée
La stratégie novatrice vise les élèves du cours
Physique 203-301-78 (OOUT) intitulé Ondes,
optique et physique moderne du programme
Sciences de la nature 200.B0. Elle est réalisable
dans des classes d’environ 40 élèves à condition de
former plusieurs équipes. Afin d’équilibrer la taille
des équipes, un multiple de six élèves est l’idéal si
l’on choisit d’étudier le contenu des six fiches
fournies1 avec l’activité.
Cette intervention pédagogique présente une introduction à l’optique en amenant le concept de
lumière. Ce concept, croyons-nous, en est un qui se
prête bien à une approche historique. Ainsi, l’activité aborde différentes théories qui, à travers le
temps, ont été adoptées par la communauté scientifique pour proposer un modèle qui explique le
concept de lumière.
La stratégie, le rôle des élèves
et le rôle du professeur
L’activité se déroule en plusieurs parties. D’abord,
le professeur sonde la perception spontanée2 des
élèves en regard du concept de lumière. Les élèves
réfléchissent et donnent leur propre définition par
écrit de ce qu’est la lumière. En devoir, ils doivent
ensuite se préparer pour l’activité principale en
lisant une fiche qui est distribuée par le professeur.
Tous les élèves n’ont pas le même document à lire.
La fiche de deux pages résume la position, la contribution et le contexte social propre à un personnage
qui joua un rôle dans l’élaboration d’un des différents modèles de la lumière au cours de l’histoire.
Au cours suivant (le cours où se déroule l’activité proprement dite), le professeur commence par
classer avec les élèves les différentes définitions
qu’ils ont données en les regroupant selon les grands
modèles (ondulatoire, corpusculaire, onde-corpuscule) qui ont été proposés au cours de l’histoire.
Vient ensuite le moment de former des équipes : les
élèves ayant des fiches identiques se regroupent pour
former les différentes équipes. Pendant cette séance
d’apprentissage coopératif 3, leur première mission
est de partager le fruit de leur lecture, de s’expliquer
mutuellement ce qu’ils ont compris et de faire
ressortir les questions qui persistent.
1. Les fiches sont disponibles uniquement en communiquant avec Emmanuelle Goulet à l’adresse électronique : goulet_emmanuelle@
hotmail.com
2. On appelle perception spontanée la manière dont, spontanément (c’est-à-dire en fonction de nos multiples conditionnements) nous
nous représentons une situation.
3. Voir Chamberland et al., 1995.
HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
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Dans la deuxième partie du cours, un certain
laps de temps leur est accordé en classe pour un travail d’équipe qui consiste en la préparation d’un
exposé oral qui sera présenté à leurs collègues
(c’est-à-dire aux équipes qui n’ont pas reçu l’information sur ce personnage). L’exposé comporte des
contraintes précises quant à la durée et au contenu à
exploiter. Pendant ce temps de préparation, le professeur répond aux questions des élèves en se
promenant d’une équipe à l’autre. Chaque équipe, à
tour de rôle, et en ordre chronologique de l’apparition des divers modèles de la lumière, envoie
ensuite un ou deux représentants à l’avant. L’activité
se termine par un retour sur les grandes lignes de
chaque modèle et sur ce que les élèves ont retenu du
contexte d’émergence de ces théories sur la lumière.
Le matériel nécessaire
Le matériel principal est constitué de six fiches
résumant la position et la contribution de divers personnages reliés aux modèles de la lumière. D’autres
documents sont aussi utiles, tels un guide écrit pour
aider les élèves à préparer le contenu des exposés
oraux et un résumé chronologique des grandes
lignes de l’historique de la lumière. En vue de la
préparation aux exposés, des crayons à transparent
et des transparents sont remis à chacune des équipes.
De plus, divers livres de physique et dictionnaires
sont apportés en classe pour consultation.
Objectifs pédagogiques
À la fin de cette activité, les élèves devraient être en
mesure de :
• Faire la différence entre source lumineuse,
comportement de la lumière et modélisation de
la lumière ;
compétences plus générales qui font partie des buts
généraux du programme de Sciences de la nature
(voir la section Relation entre l’activité et le programme suivi par les élèves). Ces objectifs ne sont
pas étrangers à la plupart des projets éducatifs des
collèges qui prônent l’autonomie dans l’apprentissage, le développement de l’esprit d’initiative, la
créativité et le respect d’autrui.
Pertinence et originalité de l’activité
D’abord, cette activité veut faire ressortir le côté
humain de la construction de la science. Selon la
position des auteurs de l’activité, la science est plutôt un processus qu’un produit. Suivant cette perspective, il est important de donner l’occasion aux
jeunes de s’immiscer dans le processus qui prend
place dans la construction et l’évolution d’un modèle
en physique. Il faut donc que cette activité puisse susciter la découverte de motivations qui, au cours du
temps, ont influencé les humains dans ce processus.
Ensuite, les élèves eux-mêmes, par le biais de
leur travail d’équipe, doivent faire des choix, élire
des représentants selon leurs propres critères, expliquer une théorie à un groupe de pairs, autant d’activités qui ont lieu dans la communauté scientifique.
Enfin, il s’agit d’une activité qui peut facilement
être transposée dans un autre domaine : l’histoire du
modèle atomique en chimie, l’histoire du modèle de
l’évolution en biologie, etc.
Relation entre l’activité et
le programme suivi par les élèves
Tel que mentionné précédemment, cette activité
facilite l’atteinte de certains objectifs directement
liés aux buts généraux du programme de Sciences
de la nature :
• Décrire différents modèles de la lumière, ainsi
que leurs limites ;
• Travailler en équipe ;
• Énoncer les lois de la réflexion et de la réfraction4 ;
• Situer le contexte d’émergence et d’élaboration des concepts scientifiques ;
De plus, d’autres objectifs sont poursuivis, cette
fois, en vue de permettre à l’élève d’acquérir des
• Adopter des attitudes utiles au travail scientifique.
• Communiquer de façon claire et précise ;
4. Il faut noter qu’il s’agit du premier cours de la session qui touche la lumière proprement dite et que les comportements reliés à l’optique ondulatoire ne seront abordés qu’ultérieurement.
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HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
Le lien de l’activité avec le cours dans lequel elle a
lieu touche directement les objectifs pédagogiques
mentionnés auparavant. Certaines notions abordées
dans les fiches constituent un rappel de ce que les
élèves ont déjà appris dans les cours de Mécanique
(OOUR) et d’Électricité et magnétisme (OOUS).
• le nom du personnage présenté par la fiche ;
Les élèves qui suivent le cours dans lequel
l’activité a lieu, s’il s’agit du cours Ondes, optique
et physique moderne, sont en dernière ou en avantdernière session de cégep. Le travail d’équipe et
l’exposé oral constituent un bon exercice de préparation à l’activité synthèse de programme qui
regroupe souvent ces deux éléments et qui aura lieu
dans les semaines ou les mois suivant l’activité.
• sa contribution dans l’évolution du modèle de
la lumière ;
Description du matériel nécessaire
ou fourni
Matériel de l’enseignant
A.1 Classification des modèles de la lumière
A.2 Guide de présentation des exposés (à exposer
sur transparent)
A.3 Formulaire d’évaluation formative des exposés
• sa nationalité ;
• la période pendant laquelle il vécut ;
• sa position par rapport aux théories dominantes de son époque ;
• le contexte social dans lequel évolua le personnage.
Le contexte social peut aussi bien comprendre les
moyens techniques disponibles à l’époque, le
courant de pensée, l’implication et la popularité du
personnage auprès de ses pairs, les études qu’il a
effectuées ainsi que ses publications et prix. De
plus, chaque fiche illustre le personnage concerné
au moyen d’une photo. En tout, six fiches ont été
conçues, portant chacune sur un personnage, sauf
une, qui décrit plus brièvement deux personnages
qui ont contribué à mesurer la vitesse de la lumière.
Afin de pouvoir les départager facilement, nous
avons choisi d’attribuer une couleur différente à la
fiche de chaque personnage. La bibliographie consultée pour l’élaboration de ces fiches se trouve à la
fin de ce guide pédagogique.
A.4 Questions d’évaluation des apprentissages
A.5 Livres de référence à apporter en classe
(non fournis avec ce guide)
Le matériel en classe
B.1 Résumé de l’historique de la lumière
Divers livres de physique sont également accessibles aux étudiants en classe lors du travail en
équipe. De plus, chaque équipe reçoit des transparents utilisables sur rétroprojecteur ainsi que des
crayons feutres appropriés. On utilise le tableau et le
rétroprojecteur afin de compléter les instructions
verbales pour les élèves. Si désiré, l’on peut aussi
employer une caméra vidéo pour filmer les exposés.
B.2 Fiches (veuillez communiquer avec
Emmanuelle Goulet à l’adresse électronique :
goulet_emmanuelle@ hotmail.com)
Encadrement pédagogique
Explication du matériel
Rôle du professeur
A.6 Matériel de papeterie à distribuer aux élèves
pour leur présentation (non fourni avec ce
guide)
Matériel des élèves
Les fiches
Afin de guider l’étudiant dans sa démarche, on lui
distribue une fiche qui présente de l’information sur
la matière abordée par le cours. Il s’agit d’une
feuille recto-verso. Pour chacune, les mêmes catégories d’information y sont présentées :
Dans cette activité, le professeur joue essentiellement le rôle de ressource et de metteur en scène. En
effet, c’est lui qui organise et supervise chacune des
étapes de l’activité, sans pour autant en être le
principal acteur. Voici une suggestion des étapes à
réaliser avant, pendant et après l’activité. Une
description plus détaillée de chacune des étapes de
HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
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l’activité (incluant le rôle des élèves) se trouve dans
la section « Temps nécessaire et déroulement ».
Organisation de l’activité
L’activité est réalisable en deux périodes de 50 minutes. Toutefois, une plus longue période de temps
laisserait une place plus grande aux exposés et
favoriserait une meilleure interaction entre les
équipes (via des questions) entre chaque exposé.
La formation des équipes s’effectue au moment
de la distribution des fiches. Elle peut donc se faire
au hasard comme elle peut être organisée. Nous suggérons que la composition des équipes se fasse de
façon aléatoire, car cela permet à des élèves qui
n’ont jamais travaillé ensemble de s’apprivoiser. Ce
genre de répartition peut aussi permettre de mettre
sur le podium des élèves qui demeurent effacés
lorsqu’ils sont avec leurs compagnons habituels.
Tableau 1 : Tâches du professeur au cours de l’activité
MOMENT
TÂCHES DU PROFESSEUR
Avant l’activité
Se documenter sur l’historique de la lumière et sur chacun des grands
modèles de la lumière ainsi que sur les notions qui s’y rattachent (vitesse de la
lumière, onde longitudinale, onde transversale, onde électromagnétique, photon, effet photoélectrique, etc.).
À la période précédant
l’activité
Tester les conceptions initiales en demandant à chaque élève de répondre à la
question « Qu’est-ce que la lumière ? ».
Distribuer les fiches.
Après la période
précédant l’activité
Compiler les définitions de la lumière écrites par les élèves. On peut les classer selon les modèles dominants ou encore en spécifiant si la réponse reçue correspondait plutôt à la définition de source lumineuse ou d’un comportement de
la lumière ou encore à un exemple de l’un ou l’autre.
Pendant le travail
d’équipe
Rester disponible pour répondre aux questions; s’assurer que chaque équipe
reçoit un temps de consultation équivalent (ou doser en fonction de la difficulté
rattachée au personnage).
Pendant les exposés
Poser quelques questions pour s’assurer de la maîtrise du sujet par les élèves et
non seulement de la répétition de ce qui est écrit sur les fiches.
Entre les exposés, l’on peut revenir sur les points essentiels ou nommer
quelques notions importantes qui auraient été omises par l’équipe présentatrice.
Après les exposés
Effectuer un retour sur l’historique.
Questionner les élèves sur ce qu’ils ont appris ou retenu du contexte d’émergence des modèles de la lumière et des théories scientifiques en général.
Prendre en note le nom des élèves qui désirent une évaluation formative de leur
exposé (s’il a été filmé).
Après l’activité
Si l’activité a été filmée, l’on peut consulter la bande vidéo pour procéder à
l’évaluation formative des exposés.
Procéder à l’évaluation des connaissances et compétences acquises pendant
l’activité.
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HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
Lors de l’activité, l’on évite de perdre du temps si
les couleurs des fiches de personnages différents
sont distinctes (un seul ton de vert, un seul ton de
bleu, etc.).
Temps nécessaire et déroulement
Temps de préparation
Si le professeur désire ajouter des fiches, son temps
de préparation augmentera considérablement. Si,
par contre, il s’en tient au matériel fourni avec ce
document, la durée de préparation ne devrait pas
dépasser celle d’un cours normal. En ce qui a trait à
la théorie, il doit cependant se préparer autant que
pour un cours magistral (sinon plus) puisqu’il peut
s’attendre à répondre à diverses questions provenant
des élèves. De plus, il doit pouvoir déceler toute
erreur grave ou confusion qui peut être dite pendant
les exposés, afin d’intervenir rapidement et de corriger toute fausse information.
Les élèves, de leur côté, auront à consacrer au
moins une demi-heure à la lecture et à la compréhension de leur fiche avant de se présenter au
cours. Le reste de leur travail se déroule pendant les
deux périodes de 50 minutes consacrées à l’activité.
Étapes du déroulement de l’activité
Voici maintenant une description des grandes lignes
de la stratégie. Elle inclut la raison d’être de chaque
étape ainsi que quelques conseils et remarques propres à celle-ci. Pour avoir une idée du temps accordé
à chacune des étapes, se référer à l’annexe A.
1. Au cours précédent
On recueille les conceptions spontanées des élèves
avant qu’ils ne soient mis en contact avec de la nouvelle information qui pourrait biaiser leur réponse.
On pose donc la question au cours qui précède l’activité. Il est suggéré de procéder ainsi si l’on désire
distribuer les fiches avant la rencontre. Il serait aussi
possible de demander la lecture individuelle des
fiches au début de l’activité, si le temps le permet.
Il est possible que les étudiants soient embêtés
par la question « Qu’est-ce que la lumière ? »
puisque, jusqu’à maintenant, du moins dans le cours
collégial dans lequel l’activité prend place, ils
étaient rarement mis dans un tel contexte. Habituellement, les questions portent sur ce qui a été vu
en classe. Cette fois, la question porte sur leur propre idée d’un sujet donné 5).
Il faut tenter de formuler la question de façon à
influencer le moins possible la réponse. Toutefois,
le simple fait de demander « Qu’est-ce que la
lumière ? » laisse supposer que la lumière est
quelque chose. Nous sommes donc conscients que
cette question n’est pas parfaite. Toutefois, il s’agit
d’une question ouverte puisqu’elle ne cherche pas à
orienter la réponse en proposant des choix.
2. Introduction
Puisque, d’après notre observation, les élèves ne
sont pas habitués à vivre une telle approche dans
leurs cours de physique, nous croyons important de
leur mentionner les objectifs ainsi que de rappeler
que, même s’il ne s’agit pas d’un cours magistral,
les connaissances qu’ils en tireront n’en sont pas
moins importantes.
Après avoir énoncé les objectifs de la rencontre,
il s’agit de vérifier les conceptions initiales des
élèves sur le sujet. Puisque ces conceptions ont été
recueillies au cours précédent, le décalage permet au
professeur de les regrouper selon divers thèmes conducteurs qu’il identifie. Ensuite, on peut relier ces
conceptions aux différents modèles et thèmes
touchant la lumière en les classant par catégorie
(sources, comportement, nature) et par modèle (corpusculaire, ondulatoire I, ondulatoire II, etc. voir
document A.1). On peut donc donner des exemples
et contre exemples de ce qui concerne ou non la
NATURE de la lumière. Lors de cette étape, on peut
aussi soulever plusieurs questions :
• Qu’est-ce qu’une théorie ?
• Qu’est-ce qu’un modèle ?
• Pourquoi adopter une théorie plutôt qu’une
autre ? Il y en a-t-il une meilleure que l’autre ?
5. Cette nouvelle approche, répétons-le, veut suivre le modèle d’apprentissage constructiviste qui cherche à construire les connaissances de l’élève sur ce qui existe déjà dans sa tête.
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On peut aussi souligner le fait que, parmi les conceptions recueillies, certaines sont plus détaillées et
précises que d’autres. Cet exercice vise à faire
remarquer aux élèves dont le concept était moins
développé qu’il est possible de le détailler davantage, peu importe l’avenue choisie.
3. Apprentissage coopératif
La formation des équipes se fait de soi en fonction
de la fiche qu’a reçu chaque étudiant au cours précédent. Le fait d’avoir plusieurs absents au cours
précédent ou au cours de l’activité peut causer un
certain déséquilibre dans la distribution des fiches6.
Il faut prévoir des exemplaires supplémentaires.
On invite les élèves à se regrouper par personnage et à placer les bureaux de façon à pouvoir
facilement communiquer avec les membres de leur
équipe. Ensuite, on leur demande de discuter avec
les membres de leur équipe de ce qu’ils ont compris
de la lecture effectuée en devoir. Ils doivent vérifier
s’ils ont compris la même chose et, si ce n’est pas le
cas, expliquer leur point de vue aux autres. Si des
concepts demeurent confus pour tous, ils doivent les
mettre en relief (en vue de les éclaircir plus tard
lorsque le professeur fera le tour des équipes ou
grâce aux livres mis à leur disposition). En plus du
partage de connaissances que cette activité doit susciter, nous souhaitons que, par celle-ci, les élèves se
rendent compte de l’impact que peut avoir la préparation au cours : les élèves mieux préparés (qui ont
lu préalablement leur fiche avec attention) peuvent
probablement participer plus activement à la discussion que les autres.
4. Travail en équipe
La tâche de chaque équipe est ensuite annoncée : les
élèves doivent préparer une présentation de quatre
minutes expliquant le modèle élaboré par le personnage dont l’équipe a hérité. La tâche est expliquée et
résumée sur transparent (elle reste affichée en permanence pendant le travail).
Ce guide mentionne également le temps
disponible, le matériel mis à leur disposition ainsi
que les contraintes à respecter (élire un maximum
de deux représentants par équipe ainsi qu’un responsable du temps). Le matériel nécessaire à la réalisation de la tâche se trouve sur les fiches qu’ils ont
déjà à leur disposition. D’autres sources de
références sont aussi disponibles en classe : des
livres de physique ainsi que le professeur.
Pendant le travail, le rôle du professeur est de
superviser, de répondre aux questions et de suggérer
aux étudiants de mettre en évidence les concepts
qu’ils ont du mal à saisir ou qu’ils aimeraient approfondir. À la moitié de la période allouée au travail
d’équipe, on peut également leur demander, en passant dans chaque équipe, si leur(s) représentant(s)
ont été élus.
Les élèves, eux, ont comme rôle de :
• S’expliquer entre eux les notions développées
par leur personnage (pour cela, ils peuvent
consulter leurs pairs, les livres ainsi que le professeur) ;
• Élaborer un plan du contenu qu’ils véhiculeront pendant l’exposé ;
• Préparer le matériel nécessaire à l’exposé.
5. Présentation du fruit du travail d’équipe
Après la pause, chaque équipe est invitée à présenter
le modèle ou la contribution de son personnage. Les
élèves ont été avertis d’avance qu’ils auront la
responsabilité d’interagir au temps opportun. En
effet, en donnant la possibilité à chaque équipe de
montrer les limites du modèle qui précède le sien,
on cherche à introduire un conflit cognitif 7 chez les
étudiants qui croyaient en ce modèle. De plus, cet
effort supplémentaire vise à les amener à s’interroger sur la situation de leur personnage dans l’histoire et à maintenir leur intérêt pour les autres
présentations.
Le professeur peut amorcer la démarche en
présentant un des premiers modèles, soit celui
qu’adoptaient les philosophes grecs. Chaque équipe
vient ensuite à l’avant à tour de rôle. Il faut parfois
donner des indices sur l’ordre historique chrono-
6. Notons que nous avions environs 3 absents dans chaque groupe de 40, et le fait d’être un vendredi, dernier jour avant la relâche, a pu
expliquer ces absences.
7. Toujours selon les théories constructivistes de l’apprentissage, le conflit cognitif devrait aider l’étudiant à bâtir ses propres connaissances.
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HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
logique pour que l’équipe se rende compte que son
tour de présentation est arrivé. En plus de poser
quelques questions clarificatrices pendant les
exposés, le professeur doit contrôler le temps. De
plus, l’on peut donner quelques informations supplémentaires entre les exposés, lorsque nous
jugeons que certains éléments essentiels n’ont pas
été expliqués par l’équipe.
6. Retour sur l’activité
Enfin, après les présentations de chacune des
équipes, un retour collectif est effectué sur l’activité.
Il s’agit d’abord de résumer chacun des modèles de
la lumière qui vient d’être abordé. Pour ce faire, une
feuille contenant un résumé chronologique est distribuée à tous les étudiants (voir document B.1). On
peut profiter de l’occasion pour faire le lien avec la
recherche actuelle : « Il manque un personnage
important parmi ceux que nous avons étudiés : le
chercheur qui travaille aujourd’hui et demain (peutêtre vous) ». Cette étape montre que la science est en
constante évolution et permet d’amener le concept
de processus.
Ensuite, on fait le bilan de ce que l’expérience
nous a révélé à propos du travail au sein d’une communauté scientifique. Voici une liste de questions
que l’on peut alors poser aux élèves en les faisant
répondre oralement :
• Quels sont les éléments qui peuvent influencer
l’élaboration d’un modèle scientifique ?
• Quels sont les obstacles qui peuvent survenir
dans la recherche scientifique ?
• Comment avez-vous élu les représentants de
vos équipes ?
Évaluation suggérée
En plus de l’évaluation formative des exposés, nous
pourrions évaluer de façon formative la maîtrise du
contenu des fiches grâce à un questionnaire distribué à la fin de la rencontre. En ce qui concerne
l’évaluation sommative, elle pourrait porter sur des
questions générales (face à l’épistémologie) dont la
réponse s’élabore sous la forme d’une rédaction ou
encore sur des questions spécifiques à chaque fiche.
Alors, un choix d’une question parmi six serait
laissé à la discrétion des élèves (voir document A.4).
Le nombre de points accordés à cette activité
par rapport à l’évaluation totale du cours est laissé à
la discrétion du professeur.
Bilan et améliorations proposée
La stratégie
En plus de l’atteinte des objectifs visés, l’activité
telle quelle présente une série d’avantages indubitables (voir le tableau 2).
En nous basant sur les deux stratégies dominantes de cette activité qui sont l’apprentissage
coopératif et le travail en équipe, nous pouvons dire
qu’il s’agit d’une activité qui s’inspire d’une perspective à tendance socioconstructiviste. En effet, ces
deux stratégies pédagogiques centrées sur l’étudiant
font appel à un apprentissage favorisé par la collaboration avec ses pairs8. Les élèves sont donc
responsables de leurs propres apprentissages.
Toutefois, étant donné que nous leur fournissons des
fiches explicatives et leur suggérons les interven-
Tableau 2 : Avantages observés de la stratégie
• Les consignes sont claires pour les élèves.
• Cette activité change la dynamique habituelle du cours.
• L’activité permet de mettre en relief des élèves au talent insoupçonné.
• Le travail en équipe permet de tisser des liens entre les élèves.
• La communication orale permet une meilleure organisation schématique de la pensée des élèves
(selon les théories cognitivistes).
8. Voir Chamberland et al., 1995.
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Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
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Tableau 3 : Améliorations envisageables
• Faire construire les fiches par les élèves eux-mêmes ou en faire construire d’autres.
• Remettre l’ensemble des fiches à tous les élèves.
• Développer un moyen de vérifier si les fiches ont été lues à l’avance (et si l’omission de la lecture nuit
au travail d’équipe).
• Fournir aux élèves un document qui contient des espaces à compléter et dont l’information manquante
se trouverait dans les exposés (à compléter pendant ou après les exposés).
• Demander aux élèves observateurs de poser des questions à leurs camarades présentateurs lors des
exposés (ou après).
• Évaluer le succès de la stratégie et l’atteinte des objectifs en passant un questionnaire à la fin de
l’activité.
• Équilibrer le niveau de difficulté des fiches qui n’est pas le même pour chacun des personnages.
(Huygens et Einstein sont plus difficiles alors que Descartes et Newton sont plus faciles).
• Améliorer la structure des phrases utilisées dans les fiches et rendre le ton plus nuancé.
• Suggérer aux équipes l’attribution de rôles précis à ses membres (un secrétaire, un responsable de la
gestion du temps, un animateur, un responsable de la préparation des transparents, etc.) afin que tous
jouent un rôle actif dans l’équipe.
tions adéquates, l’on pourrait penser à des variantes
de cette activité qui fassent intervenir encore davantage les élèves (voir le tableau 3).
Les fiches
Le contenu même des fiches pourrait être amélioré.
On peut aussi songer à inclure d’autres contributions
comme celle de Fermat, de Fresnel, de Young ou
même à aborder les théories plus modernes liées à la
mécanique quantique. De plus, l’on pourrait classer
les fiches de façon plus précise selon la chronologie
historique ou encore la hiérarchie conceptuelle.
D’ailleurs, le même genre d’activité pourrait être
réalisé avec des fiches conceptuelles résumant des
concepts comme source, propagation, rayon, front
d’onde, réflexion, réfraction, distance et temps le
plus court, interférence, diffraction, etc.
L’application à travers le programme
de Sciences de la nature
Enfin, une autre possibilité d’amélioration de l’activité a été proposée par divers enseignants lors d’un
atelier au congrès de l’APSQ à l’automne 2000. Ces
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enseignants, provenant de divers cégeps, ont proposé d’appliquer l’activité dans les trois cours de
physique du programme Sciences de la nature en
explorant l’historique de trois sujets différents se
rattachant respectivement à chacun de ces cours. On
pourrait demander aux étudiants d’augmenter
graduellement leur part de travail dans la conception
des fiches d’un cours à l’autre. Par exemple, en
Mécanique (OOUR) (premier cours de physique du
programme dans le cheminement régulier), l’étudiant pourrait bénéficier d’un exemple du contenu
qui se retrouve sur les fiches si le professeur les distribue déjà conçues (comme dans l’activité que nous
expliquons dans ce document). Dans le deuxième
cours, Électricité et magnétisme (OOUS), la part de
l’étudiant à la conception des fiches pourrait être
partielle puis, dans le cours Ondes, optique et
physique moderne (OOUT), cette dernière pourrait
être totalement laissée au soin de l’étudiant (ou des
équipes). Il s’agirait là d’un moyen de tisser un lien
supplémentaire entre les divers cours du programme
tout en favorisant l’autonomie croissante des
étudiants.
HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
Médiagraphie
RESNICK, Robert et David Halliday. Physics,
vol. 2, John Wiley & Sons inc., 1992.
Livres et revues :
RESNICK, Robert et David Halliday. Onde,
optique, et physique moderne, Éditions du
Renouveau pédagogique Inc.
AUGER, André et Carol Ouellet. Vibrations, ondes,
optique et physique moderne, Sainte-Foy, Le
Griffon d’argile,1989.
BENSON, Harris. Physique 3- Ondes, optique et
physique moderne, 2e édition, Montréal, Éditions du
Renouveau Pédagogique Inc., 1999.
RONCHI, Vasco. Histoire de la lumière, Paris,
Librairie Armand Colin, 1956.
SERWAY, Raymond. Physique III- Optique et
physique moderne, collection L’Essentiel, Montréal,
Éditions Études Vivantes, 1989.
CHAMBERLAND et al. 20 formules pédagogiques,
Sainte-Foy, Presses de l’Université du Québec,
1995.
TATON, René. Histoire générale des sciences,
Paris, Presses universitaires de France, 1966.
FOUREZ, Gérard. Alphabétisation scientifique et
technique : essai sur les finalités de l’enseignement
des sciences, Bruxelles, De Boeck université, 1994.
WALDMAN, Gary. Introduction to light, the
physics of light, Vision and Color, Prentice-Hall inc,
N.J, Englewood Cliffs, 1983.
FOUREZ, Gérard. Nos savoirs sur nos savoirs.
Paris, Bruxelles, De Boeck université, 1997.
Site sur Internet :
HUYGENS, Christiaan. Traité de la lumière, Paris,
Gauthier-Villars, 1920.
Http://www.unil.ch/sc/pages/articles/phys/vulg/
phy_4.htm
HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
49
ANNEXE A
Répartition du temps
Plan d’action (répartition du temps)
1.
Entrée en matière et vérification des conceptions spontanées des élèves (total : 20 min)
1.1 Introduction (5 min)
1.2 Discussion à propos des différentes représentations (3 min)
1.3 Classification des différents modèles proposés (10 min)
1.4 Formation d’équipes (2 min)
2.
Travail en équipe (total : 30 min)
2.1 Discussion en équipe à propos des lectures (5 min)
2.2 Annonce du travail d’équipe : consignes, attentes (5 min)
2.3 Travail de préparation en équipe (20 min)
3.
Apprentissage coopératif (total : 35 min)
3.1 Présentation de chaque travail au reste de la classe et interventions interactives
(7 x 5 minutes (4 minutes + battement) par équipe, incluant une introduction sur les philosophes
grecs)
4.
Résumé et complément des notions abordées (retour sur les apprentissages) (total : 10 min)
5.
Retour sur l’expérience (aspects du travail d’un scientifique) (total : 5 min)
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HISTORIQUE DE LA LUMIÈRE
Activité réalisée au Cégep de Sainte-Foy par Emmanuelle Goulet, Alexandre Fortier et Éric Vachon, éditée par le Saut quantique.
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