1 COMMISSION OVINE J-L PONCELET PREPARATION SANITAIRE DES BREBIS A L'AGNELAGE EN ELEVAGE OVIN LAIT I - INTRODUCTION : La préparation à l'agnelage des troupeaux ovins doit garder comme objectif, de mettre les brebis dans un confort maximum aux plans : F Environnemental F Sanitaire F Alimentaire Pour une production d'agneaux dans des conditions optimales. La même démarche aura été entreprise pour la préparation à la reproduction (lutte ou Insémination artificielle). Avec en plus à cette période, la maîtrise des techniques de reproduction programmée (mélatonine - éponges - etc.). II - CONFORT ENVIRONNEMENTAL : On fera en sorte des se rapprocher des recommandations : VOTRE ELEVAGE RECOMMANDATIONS 1 m2 1,5 à 2 m2 recommandé 0,5 kg 0,8 kg impératif noter 1 à 5 8 à 10 /an ( avant mise bas avant la traite ) désinfection de la litière ................................................. équivalent superphosphate de chaux (100 g / m2 2 fois par semaine) Les très fortes chaleurs en été peuvent nuir e à la reproduction. humidité la bergerie (isolation) ................................................. Lesdemâles peuvent émettre des spermatozoïde s ano rmaux ou de faible motilité. Aussi il est murs et parois toujours secs odeur d'ammoniac ............................................... . pas d'odeur Importance de conseillé de les tenir dans des locaux plus frais et de les tondre l'ambiance taux d'ammoniac d’odeur) .................................................. à 5 ppm Les femelles(pas peuvent avoir des ovules anorm u x .inférieur Il peut y avoir de la et de l'isolation ventilation ................................................. pas de courant d'air des embryonnaire. bergeries En fin de gestation, les agneaux peuvent être moins v igoureux avec augmentation de la surface par brebis surface par brebis + agneaux infirmerie (isolement des malades) paillage par brebis et par jour paillage par brebis + agneau par jour litière sèche aspect de la litière (paillage suffisant, couleur jaune) périodicité des curages complets mortinatalité. ................................................ ................................................ .................................................. ................................................ ................................................. ................................................. ............................................... ................................................ rtalité 2 III - CONFORT SANITAIRE : III 1 - Maîtrise des maladies intercurrentes : VOTRE ELEVAGE RECOMMANDATIONS ................................................ ............................................... ................................................. ................................................ ................................................ ................................................ ................................................ ................................................ ................................................ ................................................ ................................................ ................................................. ................................................. ................................................ ................................................. ................................................ ............................................... ……………………………… système nerveux appareil digestif appareil respiratoire appareil locomoteur (boiteries, piétin) peau et phanères mamelle divers (maladies virales ou bactériennes) maladies métaboliques : toxémie de gestation acidose anémie (parasites sanguins) gravelle (béliers) pathologie des agneaux omphalites - arthrites pneumonies Les résultats de la diarrhée reproduction sont agneaux baveurs agneaux mous liés à la mortalité raide (Sélénium) des agneaux ataxie enzootique (Cuivre) Prévoir : è plan sanitaire ou è plan médical d'éradication ou de maîtrise. III 2 - Maîtrise des maladies abortives : VOTRE ELEVAGE RECOMMANDATIONS COMMEMORATIFS (campagne passée ou en cours si connus) fertilité adultes antenaises prolificité adultes antenaises % de réussite à l'insémination artificielle ......................................... .... > 90 % sur 3 cycles ............................................ >80 % sur 3 cycles ............................................. cf. normes de la race ............................................. " idem " ............................................... supérieur à 60 % 3 STATUT SANITAIRE POUR LES MALADIES ABORTIVES NB: une sérologie sur un nombre suffisant d'animaux ( 30 à 50 adultes et antenaises environ selon la taille du troupeau. ), 1 mois après la mise bas (montée des anticorps), permet de donner un statut sanitaire positif ou négatif à ce troupeau au vu des résultats d'analyse. Ceci est surtout valable pour : Brucellose, Chlamydiose, Fièvre Q. Pour la Border disease le sondage doit se faire sur 30 antenaises qui servent de révélateurs de la circulation virale en cas de positivité. VOTRE ELEVAGE sanitaire de l'élevage vis à vis des maladies abortives est très importante. Des conseils vaccinaux ou métaphylactiques pourront être do nnés. De même des conseils pour les échanges d'animaux. RECOMMANDATIONS Brucellose Prophylaxie obligatoire .............................................. Chlamydiose ......... ..................................... Sondage sérologique : 50 PS è gestion sanitaire Fièvre Q .............................................. Toxoplasmose ............................................. Salmonellose Enquête épidémiologique è gestion sanitaire ……..................................... Campylobactériose ............................................. Border disease sondage de 30 agnelles de plus de 6 mois …………………………. Parasites sanguins ( y penser si une anémie est è Cette connaissance du statut ............................................ suspectée sur quelques animaux ) En cas d'avortements, seul le laboratoire permet d'orienter le diagnostic étiologique. Prélèvements sur les plus anciennement avortées (montée des anticorps). sur > 5 animaux recherche sur frottis ou sang EDTA VACCINATIONS PRATIQUEES POUR LES MALADIES ABORTIVES VOTRE ELEVAGE Vaccination Brucellose (Rev 1 ND) Chlamydiose + Fièvre Q Chlamydiose (vaccin vivant atténué) Salmonellose abortive ovine (Salmovis ND) Toxoplasmose Border disease (vaccin bovin hors AMM) . ............................................. .............................................. ............................................... ............................................... .. ......................................... ............................................... RECOMMANDATIONS selon réglementation un rappel est recommandé la 1ère année 1 injection avant la lutte vaccination avec rappels 1 injection avant la lutte avant la lutte, si circulation virale Cas particulier des avortements précoces ou embryonnaires ( moins de 2,5 mois de gestation) : Etiologie infectieuse è Eliminer : Border disease, Samonellose abortive, Toxoplasmose … Etiologie alimentaire è cf. alimentation 4 III 3 - Maîtrise du parasitisme : VOTRE ELEVAGE Parasitisme interne strongles intestinaux strongles pulmonaires ténia Action spoliatrice importante grande douve petite douve oestres RECOMMANDATIONS ........................................ ........................................ .......................................... .......................................... .......................................... ......................................... ......................................... parasites sanguins (Epérythrozoonose, anaplasmose ...) .......................................... Parasitisme externe gale tiques (agents de transmission de la Fièvre Q et de parasites sanguins ) poux mélophages mouches ABSENCE ou en faible nombre Un programme de prévention doit être étudié pour l'année. recherche sur frottis ou sang EDTA ......................................... .......................................... ........................................... .......................................... .......................................... En cas de pathologie, un plan d'éradication et de maîtrise doit être mis en place IV - CONFORT ALIMENTAIRE : VOTRE ELEVAGE niveau UF niveau PDI è cf. plan d'alimentation ..................................... ...................................... RECOMMANDATIONS adapté à la production idem L'excès d'azote soluble (dégradable) entraîne une intoxication ammoniacale néfaste à la nidation et toxique pour l'embryon. è l'herbe trés jeune, les regains, les ensilages d'herbe ou de luzerne imparfaitement conservés, le colza fourrager, les complémentations abusives ou mal raisonnées en urée ou en ammoniac etc. peuvent être déconseillés 30 j. avant à 30 j. après la lutte. Les nitrates ont les mêmes incovénients. Il faudra donc éviter les pâturages et fourrages issus de parcelles trop chargées en engrais azotés. Flushing ………….................................... sera fonction de la note d'état corporel Au plan pratique, c'est l'étude de la "courbe des états corporels" qui doit aider à déterminer le niveau énergétique de l'alimentation. Pour les ovins lait, une note < 3 dans le mois qui précède la lutte, doit entraîner un flushing. Pour les ovin viande, cette note devra être < 2,5. Après la lutte ou l'insémination, la quantité de concentré devra être telle que les états corporels ne devront pas varier. Courbe des états corporels 5 VOTRE ELEVAGE Steaming (préparation à la mise bas par un apport d'un supplément énergétique et azoté en fin de gestation) Fin de gestation, les apports recommandés sont : 1,7 à 1,8 UF - 160 à 170 PDI 15 gr. de Ca, - 7 gr de P C.M.V. RECOMMANDATIONS adapté aux besoins du troupeau si risque de toxémie : notamment …........................................ .................................. sur les brebis maigres ou les brebis porteuse de triples ou très grasses et porteuses de doubles. è cure de mono propylène glycol ou de Sorbitol, les 15 derniers jours de gestation Cf. normes Ca -P-Mg et Zn-Cu-Se Si cela semble utile, pour vérifier l'équilibre minéral : profil biochimique sur les brebis les plus : maigres (révélatrice) Calcium (son excès est gênant) Magnésium Phosphore Zinc Cuivre Sélénium distribution du complément minéral vitaminé (CMV) Sel (ClNa) vitamines AD3 E cure de poudre dépurative excitantes avant la lutte LES MINÉRAUX Les déficiences minérales en rapport avec l'infertilité concernent principalement le phosphore, le manganèse, le zinc, le cuivre, le sélénium et parfois l'iode. L'excès de calcium et la carence en vitamine D aggravent les déficits en ces oligo-éléments, tout en pouvant conduire secondairement à une hypocalcémie qui prédispose aux rétentions placentaires, aux non dilatations du col, aux prolapsus vaginaux et aux retards d'involution de l'utérus. L'iode est parfois déficient avec les régimes à base de crucifères (choux, colza) qui sont riches en facteurs antithyroïdiens. Le sélénium augmente la fécondité des brebis pâturant des légumineuses riches en phyto-oestrogènes générateurs de cette infécondité. Un apport de 0,2 mg par kg de matière sèche des aliments, augmente la fécondité en fonction du taux croissant d'œstrogènes et de la carence en sélénium des légumineuses. La vitamine E combinée au sélénium n'a pporte pas d'amélioration par rapport au sélénium donné seul . .................................... 77 - 130 mg / litre de sang ...... ............................... 16 - 29 mg / litre de sang .......... ........................... 52 - 87 mg / litre de sang ..................................... 95 - 135 µg / 100 ml de sang ...................................... 100 µg / 100 ml de sang ..................................... 7 µg / 100 ml ....................................... ..................................... ...................................... ...................................... rationné en quantité suffisante à disposition permanente 1 dose par mois d'hiver certaines peuvent être efficaces LES VITAMINES Vitamine D: son importance a été citée dans le paragraphe précédent. Vitamine A et/ou carotène : leur carence est possible avec des foins jaunis, des ensilages, surtout s'ils sont riches en urée, nitrates ou alcool . Ces carences interviennent directement sur la fonction de reproduction mais conditionnent également la défense immunitaire contre les infections du tractus génital, avec le zinc, la vitamine E et le sélénium. Compte tenu de l'importance de ces équilibres en minéraux, oligoéléments et vitamines, il est préconisé un apport optimum de ces éléments par un complémentaire minéral qui devra être rationné à raison de 20 à 25 grammes (selon le stade de production) par brebis et par jour. Le rationnement est important, car en libre-service les consommations sont aléatoires par excès ou défaut. Le chlorure de sodium devant être distribué mélangé ou séparé (2/3 C.M.V. + 1/3 CINA). distribution homogène des aliments sur la journée .................................................. acidose (mesure du PH ruménal à différents stades de la production) .................................................. qualité des fourrages (notamment coumestrol cf. encadré) .................................................. qualité des ensilages et haylages (balles rondes) .................................................. qualité des concentrés ............................................... qualité de l'eau de boisson ............................................... état des abreuvoirs ............................................... le plus possible ph 5,2 à 8 bonne (visuel + analyse) bonne (visuel + analyse) état de conservation connue, sinon à analyse propres 6 LES PHYTO-CESTROGÈNES Un certain nombre de plantes et notamment les légumineuses contiennent naturellement en quantité très faible des hormones oestrogéniques (phytocestrogènes). Certains champignons parasites de ces plantes sont également producteurs de ces hormones qui vont se trouver en quantité suffisante pour provoquer des troubles de la reproduction. LE ZEARALENONE est produit par Fusarium graminearum (F. roseum), parasite surtout du maïs. On peut le trouver dans les ensilages. Sa toxicité a été observée le plus souvent sur des porcs. Le COUMESTROL est le plus souvent incriminé chez les petits ruminants. Le coumestrol est produit par certains champignons parasites foliaires des luzernes (Ascochyta - Pseudopeziza Uromices stratus= Rouille). Dans la plante saine, la teneur en cournestrol est très faible (1 à 5 mg/kg de MS). Après une attaque par des champignons foliaires, les concentrations peuvent croître jusqu'à plus de 300 mg. Ces parasites sont visibles à l'oeil nu et se présentent sous forme de tâches brunâtres ou noirâtres bien rondes sur les feuilles. Il y a d'ailleurs une relation entre le niveau de coumestrol dans la plante et le nombre de taches. Ces champignons se multiplient lorsque les conditions d'humidité et de température sont favorables. C'est surtout en fin d'été et en automne que les attaques sont les plus importantes (31 et 4e coupes). Une fois la substance cestrogénique produite, elle reste dans la plante ; on la retrouve aussi bien dans les foins et dans la luzerne déshydratée que dans les ensilages. Lorsque la ration journalière contient globalement plus de 20 mg/kg de MS (ce qui correspond à une moyenne de 3 à 4 taches par feuille sur la plante), on peut observer les troubles suivants : subfertilité passagère ou infertilité grave, bien que temporaire ( Il a été observé une stérilité temporaire de 100 % sur un lot d'agnelles, pendant 2 à 3 cycles ovariens). Avortements embryonnaires ou précoces (pendant les deux premiers mois de gestation) sur des lots d'antenaises ou d'agnelles (qui sont plus sensibles) pendant une période de 2 à 3 mois. Prolapsus vaginaux, d'allure enzootique, sur des lots d'animaux consommant de la luzerne parasitée (pâturage d'automne, foin, luzerne déshydratée, ensilage). Toute consommation de luzerne déshydratée avant la lutte et pendant la gestation devra it être proscrite ou au moins contrôlée pour sa teneur en coumestrol. Une sensibilisation des éleveurs doit être faite pour les foins, les ensilages et les légumineuses en vert (examen des feuilles). Rappel : importance de l'apport de sélénium lors de présence de phyto -oestrogènes, pour réduire les effets de ces derniers Feuilles de luzerne, parasitées.