mois après le lancement de Youri Gagarine, J. F. Kennedy engage le 25 mai 1961 la Nation
américaine dans le programme Apollo construit autour de la fusée Saturne V. Le premier
homme sur la Lune (N. Armstrong) atterrit le 20 juillet 1969. Le programme est cependant
interrompu pour raisons financières, après Apollo 17 alors que les trois dernières missions
étaient les plus intéressantes sur le plan géologique.
La course à la Lune fait place à l'occupation de l'orbite basse avec les premières stations
spatiales habitées en 1970 : stations Saliout pour les Soviétiques et Skylab, premier laboratoire
orbital pour les Américains. En 1975 c'est la mission Apollo-Soyouz. Depuis, près de 400
astronautes ont séjourné dans l'espace mettant à profit les exceptionnelles conditions de
micro-pesanteur dans les stations.
Les Russes et les Américains font alors des choix fondamentalement différents. Les Russes
vont se lancer dans la réalisation de vols de longue durée, à bord d'une station en orbite basse
habitée de façon permanente, les Américains dans le développement d'un avion spatial
réutilisable, la navette prévue pour des missions autonomes de courte durée. Le programme
Shuttle-MIR a réuni ces deux composantes. La Guerre froide est remplacée par la coopération
internationale et on se prépare à la Station Spatiale Internationale.
La Station Spatiale Internationale
Après de nombreux retards liés en particulier à l'état économique de la Russie, nous assistons
aujourd'hui au développement et à l'assemblage en orbite de la Station Spatiale Internationale
(ISS). Les partenaires majeurs du programme sont les États-Unis, la Russie, l'Europe, le Japon
et le Canada. Actuellement en orbite, la Station en est à sa phase initiale de construction, le
module russe Zaria « aube » et le nœud de jonction américain Unity lancés en 1998 ont été
complétés par le module russe Zvezda « étoile » le 26 juillet 2000 qui va permettre
l’exploitation réelle du complexe en fournissant en particulier les systèmes de support-vie aux
équipages. À son achèvement en 2005, l’ISS représentera un gigantesque complexe orbital de
415 tonnes avec un espace habitable de 1300 m3 et une puissance électrique de 110 kW. Le
premier équipage permanent est attendu pour octobre 2000, le laboratoire américain (Destiny)
sera amarré en janvier 2001. Il faudra 28 vols navette et près de 40 vols russes pour terminer
l’assemblage et commencer l’utilisation opérationnelle de cette infrastructure. Successivement
les éléments techniques et les modules scientifiques nécessaires vont être amarrés jusqu’en
2005. La Station est un des programmes scientifiques et techniques majeurs de ce siècle,
même s'il a été décidé pour des raisons politiques de coopération internationale et stratégiques
de soutien à l'industrie spatiale. La Station sera un laboratoire multidisciplinaire de longue
durée, habité de façon permanente sur une durée de plus de dix ans par un équipage de sept
astronautes qui travailleront à bord pendant des périodes de trois mois. Ce programme qui
offre aux principales agences spatiales mondiales la possibilité d'apprendre à travailler
ensemble permet d'envisager la réalisation des missions futures d'exploration du système
solaire qui ne sont pas réalisables par une seule puissance.
La participation de l’Europe à l’ISS a été décidée lors de la réunion au niveau ministériel du
Conseil de l’Agence Spatiale Européenne (ESA) qui s’est tenue à Toulouse en octobre 1995,
puis précisée lors du Conseil de Bruxelles en mai 1999. Ce programme comprend : le
développement du laboratoire pressurisé Columbus dont le lancement est maintenant prévu en
octobre 2004, le véhicule de transfert automatique ATV (Automated Transfert Vehicle) qui
doit être lancé par Ariane 5 en avril 2004 pour s’amarrer au segment russe, des études de
définition détaillée concernant un véhicule de secours d’équipage CRV (Crew Rescue
Vehicle), des activités de préparation à l’utilisation de ces éléments et le financement
nécessaire au fonctionnement du corps européen de seize astronautes dont quatre français. Le
Conseil ministériel de Toulouse a aussi décidé d’engager le programme MFC (Microgravity