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mondiale. 3 Lors de leur rencontre en mars, les premiers ministres se sont engagés à « amorcer la
transition vers une économie sobre en carbone en adoptant une longue liste de mesures
nationales, ce qui inclut des mécanismes de tarification du carbone »4, alors que la ministre
canadienne de l’Environnement et du Changement climatique décrivait la taxe sur le carbone
comme « le mécanisme le plus efficace » pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.5 Les
subventions aux énergies fossiles font toutefois baisser le prix carbone — en encourageant les
émissions et non en les réduisant. Si les subventions canadiennes aux combustibles fossiles
demeurent, elles risquent d’affaiblir, voire de miner nos engagements à instaurer un prix pour le
carbone.
Nous saluons les récents investissements des gouvernements fédéral et provinciaux pour la
promotion des technologies propres dans le cadre de Mission Innovation, un programme dans
lequel le Canada prévoit doubler ses investissements envers les énergies propres pour atteindre
775 millions de $ d’ici 2020. Or, le gouvernement se doit d’être cohérent dans son approche fiscale
et ses politiques afin de rendre le secteur canadien des énergies propres attrayant pour les
investisseurs nationaux et étrangers, et pour maximiser le retour sur les investissements
provinciaux et fédéraux dans ce secteur. Ainsi, les subventions fédérales et provinciales qui
soutiennent encore la production et la consommation de pétrole, gaz et charbon doivent être
éliminées.
Le niveau de réduction de GES atteint grâce aux nouveaux investissements fédéraux et
provinciaux en matière d’énergies propres risque de n’être réduit à rien si l’exploration et le
développement pétroliers et gaziers continuent. Actuellement, au Canada, de nouvelles demandes
de projets d’exploitation pétrolière, gazière et de gaz naturel liquéfié sont déposées; il est prévu
que certains de ces projets soient mis en œuvre en 2030 et au-delà. La tendance actuelle à
l’augmentation des émissions de GES par l’industrie pétrolière et gazière se poursuivra si leur
exploration et développement continuent d’être soutenus par les gouvernements.
De plus, à cause des avantages fiscaux encore en place, le gouvernement du Canada risque dans la
prochaine décennie de perdre des milliards en recettes fiscales non récoltées à cause des taux de
déduction pour amortissement accéléré offerts pour les coûts de pré-production des nouveaux
projets d’exploitation, notamment pour le gaz naturel liquéfié. Supprimer progressivement les
subventions aux combustibles fossiles permettra aux gouvernements de toucher des bénéfices
fiscaux importants à moyen et long terme en récupérant des recettes fiscales qui seraient sinon
perdues.
Selon un rapport publié en 2015 par Oil Change International, l’Institut du développement outre-
mer et l’Institut international du développement durable, on estimerait à un minimum de 1,8
milliard de $ les subventions fédérales accordées à l’industrie des combustibles fossiles
annuellement. Les subventions provinciales pourraient quant à elles s’élever à au moins 1,1
milliard de $ par année.
Le gouvernement du Canada s’est engagé depuis longtemps à supprimer progressivement les
subventions à l’industrie des combustibles fossiles, en commençant par la déclaration des
dirigeants du G20, au Sommet du G20 en 2009, à Pittsburgh. Il a réitéré cet engagement lors de la
récente rencontre du G7 au Japon, rencontre qui pressait tous les pays à éliminer progressivement
les subventions aux énergies fossiles d’ici 2025 – suggérant que les principales économies, comme
le Canada, devront agir rapidement si elles souhaitent que tous les pays emboitent le pas au cours
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
3!http://www.carbonpricingleadership.org/leadership-coalition/!
4!http://www.scics.gc.ca/english/Conferences.asp?a=viewdocument&id=2401!
5!http://www.ottawacitizen.com/news/local+news/mckenna+great+climate+rest+laurels/11845241/story.html!