
Korea Analysis • 3
solidarité assurera l’avenir de Korea Analysis.
La publication de Korea Analysis conrme le
développement continu d’Asia Centre depuis
sa création, en 2005, et son engagement
clair à aborder et analyser les questions
politiques et stratégiques touchant à la
péninsule coréenne, après sa participation au
projet euro-coréen EKI (2011-2013). Venant
compléter l’offre déjà solide d’Asia Centre à
travers ses deux publications, China Analysis
et Japan Analysis, Korea Analysis réunira des
articles de doctorants et de jeunes chercheurs
sur les grands débats d’actualité en Corée du
Sud mais également – et, en cela, la nouvelle
venue se distingue de ses publications sœurs
– des articles de chercheurs conrmés,
coréens et étrangers, et des interviews de
chercheurs et leaders d’opinion coréens de
premier plan.
Ce numéro de Korea Analysis aborde tout
d’abord plusieurs questions stratégiques
de premier plan. L’interview du professeur
Moon Chung-in, rédacteur en chef de la
revue Global Asia et ancien ambassadeur
pour les questions de sécurité internationale,
nous apporte son analyse sur les récents
développements dans la péninsule coréenne.
Parmi eux, le troisième essai nucléaire nord-
coréen du 12 février 2013 apparaît comme
l’évènement le plus marquant. Commentant
la montée des tensions au printemps 2013
ou encore le revirement nord-coréen, avec
une proposition de retour à la table des
négociations, l’universitaire ajoute à son
analyse un éclairage sur le rôle joué par la
Chine, que ce soit avec la Corée du Nord ou
avec la Corée du Sud, à l’heure de désaccords
croissants entre Séoul et Tokyo.
Le rôle de la Chine dans le dossier nord-
coréen est également abordé dans l’article
de Song Wenzhi et d’Antoine Bondaz, à
travers l’analyse d’universitaires sud-coréens.
En effet, la tentation est grande pour certains
chercheurs, notamment Lee Sang-suk, de
l’Académie de diplomatie nationale de Corée,
d’interpréter trop favorablement les moindres
signes de changements de la politique nord-
coréenne de la Chine à la suite du troisième
essai nucléaire. Lee Seong-hyon, ancien
correspondant du Korea Times à Pékin et
désormais chercheur invité à l’université
Stanford, relativise ce changement et va
jusqu’à remettre en cause la façon dont
certains universitaires sud-coréens recueillent
les informations sur le terrain chinois.
C’est toujours dans ce contexte post-troisième
essai nucléaire qu’Antoine Bondaz revient sur
le débat intérieur en Corée du Sud quant à la
nucléarisation du pays, que celle-ci se traduise
par la réintroduction des armes tactiques
américaines ou par le développement d’un
programme nucléaire militaire national.
Cette évolution, encouragée par certains
conservateurs dont le député Chung Mong-
joon, ls du fondateur du conglomérat Hyundai
et président honoraire de l’un des principaux
think tanks coréens, l’Asan Institute for Policy
Studies, est soutenue par un large public
conservateur, alors que le gouvernement y est
catégoriquement opposé.
La purge dont a été victime Jang Song-
taek, épisode politique sanglant, a largement
été commentée par les chancelleries
diplomatiques et par la presse internationale
auxquelles il rappelait les heures sombres des
régimes communistes. L’analyse de Cheong
Seong-chang, chercheur francophone de
l’institut Sejong et spécialiste reconnu de la
politique intérieure nord-coréenne, revient
sur cet événement, en le relativisant et en
le replaçant dans un contexte général de
consolidation du pouvoir du jeune dirigeant.
Ce numéro de Korea Analysis entend
également apporter un éclairage sur plusieurs
enjeux politiques ou économiques touchant
à la Corée du Sud. Ayant subi de plein fouet