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Schwendiner, au cours de laquelle la ville de Saint-Gall et le pays d'Appenzell avaient été mis au ban de
l'Empire. Les Confédérés tirèrent donc parti des circonstances pour obtenir une solution favorable dans ce
conflit. Ils n'envisageaient nullement, contrairement à une hypothèse répandue, d'obtenir une décision de
principe quant à la compétence de la Chambre impériale à leur égard. Cela ressort clairement non seulement
de la teneur de l'article, qui se réfère uniquement au passé, mais aussi du fait que dans leurs efforts en vue
de faire lever la mise au ban de leurs alliés, ils n'avaient jamais contesté sur le fond la compétence de la dite
Chambre.
Il faut souligner que Maximilien, à la différence de son père, était prêt à reconnaître les revendications de
droits légitimes, comme empereur aussi bien que chef de la maison de Habsbourg, contre la promesse de
mercenaires suisses, notamment parce qu'il ne pouvait pas concurrencer les offres françaises sur le plan
financier. Le conflit entre les Habsbourg et les Confédérés fut ainsi largement aplani, quand bien même
certains ressentiments perdurèrent encore longtemps. En tout cas, les Confédérés cessèrent de prendre leurs
distances avec l'empereur lorsque c'était un Habsbourg; au contraire, cette constellation leur offrait même
désormais de nouvelles chances: comme ils devenaient un partenaire intéressant en fournissant des
mercenaires, ils pouvaient essayer d'obtenir des améliorations de leur position dans l'Empire. Maximilien leur
offrit ainsi, lors des négociations en 1507, non seulement de les payer pour l'escorter à Rome (bien qu'ils
fussent tenus de rendre ce service au roi à leurs frais), mais de confirmer tous leurs privilèges et de les
affranchir de la juridiction impériale. Cette reconnaissance légale de la position spéciale des Confédérés
échoua finalement à cause de l'opposition des Etats de l'Empire. Elle devait rester l'unique tentative de ce
genre.
Les cantons continuaient de faire partie de l'Empire; les confirmations de privilèges en sont le signe visible.
Presque tous se firent confirmer leurs franchises par l'empereur Charles Quint, car il était alors inconcevable
d'envisager une autre source de légitimation du pouvoir. En 1559 et 1566, au lieu d'obtenir, comme
d'habitude, chacun leur confirmation, ils en reçurent une collective, qui engloba aussi la ville de Saint-Gall. En
1597 et 1607, la Diète fédérale refusa la proposition de Zurich en faveur d'une demande commune de
confirmation des privilèges; ensuite, la question ne se posa plus. Mais les pays alliés jouissant de
l'immédiateté impériale continuèrent de faire renouveler leurs franchises (la ville de Saint-Gall jusqu'en 1642,
le prince-abbé de Saint-Gall jusqu'à la fin de l'Ancien Régime), de même que les princes-abbés d'Einsiedeln et
de Pfäfers, deux abbayes jouissant de l'immédiateté. L'attitude des cantons correspondait à une vision de
l'Empire tel qu'il avait été avant la réforme de 1495, c'est-à-dire un corps qui légitimait leurs pouvoirs et qui
n'exigeait de ses membres qu'un seul devoir (les Confédérés en admettaient le principe), l'escorte romaine.
Comme, à l'époque moderne, aucun empereur désigné ne se rendit plus à Rome pour s'y faire sacrer par le
pape, l'obligation d'escorte tomba en désuétude et avec elle le lien à l'Empire qu'elle symbolisait.
Dès lors, c'est la participation aux institutions issues de la réforme de 1495 qui est significative et non plus la
simple appartenance à l'Empire. Or les cantons ne furent plus invités à la Diète impériale; ils désertèrent donc
ce forum, à l'exception des villes de Bâle et de Schaffhouse, qui furent invitées jusqu'en 1640; elles étaient
entrées dans la Confédération après l'établissement de la liste des membres à convoquer. Certes quelques
cantons ou la Diète fédérale déléguèrent des envoyés auprès de l'empereur lors de séances de la Diète
impériale, mais il ne s'agissait pas d'une participation régulière. En conséquence, la matricule de l'Empire
établie en 1521, qui fera autorité, ne mentionne que les villes de Bâle et de Schaffhouse, la ville et l'abbé de
Saint-Gall, ainsi que les abbayes immédiates sises sur sol suisse. En fait, ces Etats ne fournissaient plus de
prestations à l'Empire. Mais ils ne seront biffés de la matricule, dans le cadre des tentatives en vue de
l'adapter à la réalité, qu'en 1593.
Au XVIe s., seuls les Etats mentionnés dans la matricule avaient à fournir des prestations à l'Empire; soumis à
des demandes de paiement, les intéressés demandèrent conseil aux Confédérés. Peu à peu, il devint clair
pour les uns et les autres qu'il n'était pas tenable juridiquement de prétendre être dispensé de ces paiements
tout en voulant rester membre de l'Empire. En 1544, Charles Quint cassa, pour des raisons politiques, tous les