
Thème
Stimulation
cognitive, stimulation
sensorielle, stimulation corporelle, ce qui est
propre à la stimulation, c’est qu’elle a
toujours un objet et un but. On stimule une
fonction ou un organe dans un objectif bien
précis. Pour ce qui concerne notre travail, la
stimulation cognitive, par exemple, consiste à
faire fonctionner les fonctions cognitives,
comme la mémoire, en proposant des stimuli
appropriés dont l’efficacité a été en général
démontrée. Lorsque la stimulation est un
acte soignant réfléchi, éprouvé et bien
présenté, il s’agit d’un plus pour la personne
âgée, personne n’en doute.
Il n’y a donc pas de mauvais sens de la
stimulation, il y a une mauvaise
interprétation. Sous le prétexte de la
stimulation se cache souvent l’obligation, la
contrainte. Une personne âgée ne souhaite
pas prendre de douche, nous allons la
stimuler
mais, en réalité, nous allons l’obliger
à la prendre parce que nous pensons que cela
est bon pour elle. La stimulation sert trop
souvent d’alibi à l’exécution d’une tâche.
Lorsqu’une personne refuse de manger, pour
quelque prétexte que ce soit, nous allons la
stimuler
le plus souvent en lui demandant de
manger, en lui disant qu’elle va aller mal si
elle ne mange pas, en lui présentant une
cuiller à la bouche, en la laissant longtemps
devant son assiette, etc… Nous allons
employer des stratégies pour atteindre le but
que nous nous sommes fixé : elle doit
manger. Or, la stimulation alimentaire passe
par des stratégies complètement différentes
comme, par exemple, la présentation d’un
plat, l’attention portée à l’environnement à la
convivialité, la stimulation des sens comme
l’odorat, etc…
On confond donc le plus souvent « stimuler »
et « contraindre ». C’est une erreur banale,
Il s’agit là des textes à partir
desquels ce dossier a été
monté.
Dr Louis Ploton
,
La personne
âgée
,
Son accompagement
médical et psychologique et la
question de la démence
, Lyon,
2005
Claudine Badey-Rodriguez
personnes âgées en
institution
,
Vie ou survie
1997
Naomie Fiel, Validation
,
La
méthode de Naomie Fiel
, Rueil-
Malmaison, 2005
Dr Chantal Benoliel et coll., La
maladie d’Alzheimer
,
Mieux
communiquer avec les patients
et les familles
, Paris, 2006
Textes
« Il n'y a pas de stimulant d'action plus
efficace ni de guide plus précis et plus
docilement obéi que le plaisir»
Pradines (philosophe français)
Services EHPAD
L 07 : vendredi 28 mai
L 02 : vendredi 11 juin
L 03 : vendredi 18 juin
L 04 : vendredi 25 juin
P10 : mardi 29 juin
Services SSR et USLD
V0 : mardi 1er juin
V1 : mardi 8 juin
V2 : jeudi 17 juin
V3 : jeudi 24 juin
Réunion salle Marjorie
(pour tous)
le jeudi 1er juiillet
de 14h30 à 16h00
Dates
2
que tout le monde fait dans l’urgence de son
intervention quotidienne. Il est en effet plus
rapide de donner un ordre que de penser à
quelle stratégie on va mettre en place pour
donner l’envie de faire. Et cela est valable
dans chaque acte de la vie quotidienne.
Pourquoi en arrive-t-on là avec les personnes
âgées ? Parce que nous les considérons trop
souvent comme irresponsables (surtout
lorsqu’ils ont sombré dans la démence). Et
l’irresponsabilité nous renvoie aux enfants.
Les enfants doivent être éduqués. Il est
souvent nécessaire de les contraindre car
d’eux-mêmes ils ne vont pas faire les choses
spontanément.
Donc, sous l’égide d’un mouvement de bon
parent, que souvent nous sommes dans la vie
personnelle, sous l’égide de l’éducation, sous
le couvert enfin de la
stimulation
, nous allons
faire subir aux personnes âgées ce qui
apparait nécessaire à la vie communautaire,
à la vie de la personne, au bon sens, au
maintien d’une bonne santé, etc.…
Le résultat de ce type d’interprétation de la
stimulation se présente sous la forme de
conflits quelques fois terribles avec nos
résidents. Cris sous la douche, griffures lors
de la toilette, coups de poing, renfermement,
fugue, toutes sortes de violences que nous
vivons tous les jours ou presque dans
l’établissement et qui épuisent tout le
monde, les agents, les résidents et les autres.
Il faut donc réinterpréter le mot
« stimulation » et lui donner toute sa valeur
thérapeutique. On ne stimule pas n’importe
comment et on ne se sert pas de la
stimulation pour amener l’autre à faire ce
qu’il ne veut pas faire et que l’on voudrait
qu’il fasse.