labo link Allergie ou intolérance aux aliments ? Y a-t-il intérêt à doser les IgG4 spécifiques d’aliments ? Allergie ou intolérance aux aliments ? Dans les pays industrialisés par contre, une déficience en Parmi les réactions d’hypersensibilité aux aliments une lactase avec intolérance plus ou moins prononcée au distinction majeure doit être faite entre : lactose est retrouvée parmi ± 20% de la population âgée de • Les véritables allergies dont les causes sont de nature plus de 65 ans. immunologique • Les réactions d'intolérance liées à des mécanismes non Par opposition aux véritables allergies alimentaires, les immunologiques. réactions d'intolérance se distinguent sur le plan biologique par l'absence d’IgE et/ou d' IgG4 spécifiques, et sur le plan Dans les deux types de situation les symptômes cliniques thérapeutique par l'absence de réponse aux protocoles de sont la conséquence de la libération d'histamine et d’autres désensibilisation. médiateurs par les mastocytes des muqueuses digestives, mais cette libération est dépendante des IgE spécifiques dans la véritable allergie aux aliments (allergie de type 1), alors qu'elle en est indépendante en cas d'intolérance. Les IgG4 chez les patients allergiques aux aliments Chez les patients allergiques aux aliments, aucune corréla- Parmi les hypersensibilités alimentaires de nature immuno- tion n’est observée entre les taux plasmatiques d’IgG totales logique une place particulière est occupée par l'hypersensi- et d’IgG4 spécifiques, de même qu’aucune différence bilité au gluten (maladie coeliaque) dont la physiopatholo- n’apparaît dans les taux d’IgG totales et IgG4 spécifiques gie n'implique pas les mastocytes muqueux, mais des entre individus allergiques et sujets sains contrôle. lymphocytes spécifiques de la gliadine. L’élévation des taux plasmatiques d’IgG et particulièrement La dégranulation des mastocytes au cours des réactions d’IgG4 spécifiques d’aliments est un phénomène physiolo- d’intolérance aux aliments est déclenchée, chez des gique qui suit l’absorption d’un repas. Ce phénomène est individus génétiquement susceptibles, par des aliments intensifié dans tous les syndromes avec augmentation de la riches en histamine ou en ses précurseurs, tels que charcu- perméabilité intestinale (maladie de Crohn, maladie teries, fraises, chocolat, fromages fermentés, etc... Les sujets coeliaque, colon irritable etc.). Cette élévation est en outre susceptibles présentent fréquemment une déficience physiologique chez le nourrisson dont les barrières intesti- génétique en enzymes dégradant l’histamine, ce qui en nales sont déficientes jusqu’à l’âge de 6 à 8 mois. augmente la demi-vie. L’intolérance au lactose est le type le plus fréquent d’hypersensibilité alimentaire non- immunologique. Elle est la conséquence d’une déficience le plus souvent acquise en l’enzyme lactase qui permet la dégradation du lactose en glucose et galactose facilement absorbés par l’intestin. La déficience en lactase peut survenir après une entérite infectieuse, et de manière générale la concentration de l'enzyme diminue avec l'âge, sauf dans les populations fortement consommatrices de produits lactés telles que les bergers du Maghreb. © Laboratoire Dr Collard SC/SPRL - Synlab Belgique Mars 2014 labo link Il n’y a donc aucun intérêt à pratiquer un dosage des IgG4 Les IgG4 et le syndrome du colon irritable d’aliments en cas de suspicion d’allergie, à l’exception Des réactions anormales aux aliments contribuent proba- • Du suivi d’une désensibilisation aux cacahuètes, ou l’on a blement à la physiopathologie complexe du colon irritable observé une augmentation des IgG4 spécifiques concomi- dont les mécanismes restent toutefois obscurs. tante à la diminution des IgE et à l’apparition de la tolérance. Une augmentation pathologique de la perméabilité intesti- • D’intérêt de nature exclusivement pronostique si allergie nale liée à la présence d'une flore commensale anormale est aux protéines du lait de vache chez le nourrisson avec évoquée. Un régime d’exclusion (basé ou non sur la dermatite atopique. Dans ces cas en effet, la mise en recherche d’IgG4 spécifiques d’aliments) pourrait être utile évidence d’IgG ou IgG4 spécifiques avec absence d'IgE, dans la prise en charge de ces patients. permet de prévoir une disparition spontanée des Diverses études à ce sujet ont cependant fourni des symptômes vers l’âge de 2 à 3 ans, alors que la présence résultats contradictoires, reflétant probablement l'hétéro- d’IgE spécifiques fait craindre une persistance de l’allergie généité des patients atteints de ce syndrome. pendant toute la vie, avec évolution vers l’asthme allergique. Rédaction Dr Marcel Delire Mars 2014