vendredi 24 mars 2017
2FORUM
PAGE
ROBERTO BAZZICHI*
La distinction artificielle entre mon-
naie-cdit (ou scripturale, ou encore
électronique) et monnaie de banque
centrale permet à la banque centrale
d’imposer au banques commerciales,
par le biais de canismes complexes
et coûteux, le versement d’un taux
d’intérêt sur les pôts qui corresponde
à peu de chose près aux taux directeurs
qu’elle cide de fixer de manière dis-
crétionnaire sous couvert de combattre
l’inflation.
Reprenons les divers éléments évoqs
précédemment pour résumer: les
banques commerciales sont autorisées
à créer des ts (monnaie). Ces dé-
ts ne sont pas reconnus comme un
moyen de paiement gal, bien qu’ac-
ceps aussi bien par le secteur public
que privé en guise de paiement. Ce pa-
radoxe fait penser à la prostitution qui
est tolérée mais non reconnue, ça de-
vient croustillant.
Les dépôts doivent donc rester au
passif du bilan des banques commer-
ciales. Autrement dit, ces dépôts, qui
sont crées par les banques, doivent ap-
paraître comme une dette pour la
banque. Donc la banque crée le t
et doit ensuite «l’emprunteau dépo-
sant. Difficile de faire mieux en termes
de logique.
Etant donné que l’argent bouge tout
le temps, car il sert avant tout à gler
des transactions commerciales, les
banques sont obligées d’acheter/ven-
dre ces déts tous les jours pour main-
tenir leurs bilans en léquilibre. Ce mar-
c des dépôts est aussi connu sous le
nom de marché interbancaire, et les
achats/ventes se font en temps nor-
maux à des taux proches du taux di-
recteur de la banque centrale.
C’est bien là que side toute l’asymé-
trie du sysme motaire internatio-
nal: dans ce taux de banque centrale,
ou coût d’opportunité comme nous
l’avons vu plus haut, qui bien
qu’inexistant est néanmoins imposé
par les banques centrales aux banques
commerciales, donc à l’ensemble de
l’économie.
Ce coût n’est autre qu’une sorte de
rente financière sur l’économie elle,
qui bénéficie directement aux grands
déposants au pend de l’Etat, des -
nages, des PME et PMI qui ont besoin
de crédit pour se velopper.
Illogique et injustifié, ce faux coût
d’opportuni rend le sysme haute-
ment instable et destiné à collapser
avec la gulari d’une montre à peu
près tous les 80 ans par l’effet de l’in-
térêt composé. En fait, les taux de
banque centrale auraient être mis
à 0% depuis le jour l’étalon or a été
abandonné. Et le système des réserves
fractionnaires mis au placard.
C’est le non-sens de la logique circu-
laire du paiement d’un taux d’inrêt
créancier sur les ts qui est à l’ori-
gine des cycles réguliers de surproduc-
tion et de surendettement s’agissant
des Etats/ménages/PME et PMI. Avec
un autre revers de médaille: la concen-
tration des richesses sur un pourcen-
tage très réduit de privés et d’entre-
prises. Le problème ne vient donc pas
des banques commerciales, qui font
pour la plupart leur travail correcte-
ment, mais de l’architecture même
d’un système asymétrique.
A noter que l’inflation ne serait pas plus
élevée dans un système libre de mon-
naie-crédit, mises à part certaines situa-
tions exceptionnelles (perte de confiance
dans les gouvernements/banques cen-
trales, guerres et révolutions et/ou
hausse subite et incontrôlée d’une ma-
tière premre essentielle au cycle de pro-
duction)
.
Le remboursement progressif des cré-
dits émis aurait un effet déflationniste
suffisant à long terme pour balancer
la création de crédit. L’inflation-défla-
tion, n’est qu’une mesure de la varia-
tion (delta) de la distribution/concen-
tration de la richesse-revenu et de l’
augmentation/diminution de la dé-
mographie. C’est pour cela qu’il est im-
possible de faire repartir le couple in-
flation/croissance sans redistribution
préalable. Aujourd’hui comme en
1930.
Avec environ 8% de la population
mondiale qui détient 83.50% des ri-
chesses, et sans nouveaux entrants dans
le jeu parce que la plupart des Etats
sont aujourd’hui industrialisés, la seule
solution aux probmes actuels est une
crise que les économistes pourront fa-
cilement baptiser «la mère de toutes
les crise. Soyons clairs: étant don
un ratio de dettes / PIB d’environ
350% dans à peu près tous les Etats -
veloppés, et une démographie favo-
rable, la prochaine récession - ou celle
d’aps - aura bien plus les allures d’une
pression.
Voyons maintenant les choses du côté
des solutions: pour sortir de cet enli-
sement, il est nécessaire de proder à
une forme de redistribution que le sec-
teur privé n’est pas en mesure de a-
liser par lui-même à ce stade. D’où
toute une série d’initiatives telles que
Monnaie Pleine, QE pour les peuples,
Debt Deflation et bien d’autres. Et
maintenant que la problématique de
la monnaie et des inrêts a été élucie,
il est plus facile de comprendre pour-
quoi l’Initiative Monnaie Pleine est
une tentative de figer la partition ac-
tuelle des richesses.
En résumé, voilà comment les choses
fonctionneraient si l’initiative Mon-
naie Pleine était acceptée et appliquée:
il existe une seule mine d’or légale, la
banque centrale. L’or (la monnaie) ex-
traite de cette mine appartient ingra-
lement au prince (l’Etat), qui ne doit
pas payer d’intérêts. Pourquoi? Pre-
mière asymétrie et non-sens écono-
mique. Nous partageons bien sûr lie
de taux nuls en ce qui concerne la dette
publique, parce que l’Etat représente
par définition le risque de crédit 0%.
De la même manre, le secteur privé
ne devrait-il pas pouvoir être financé
à son risque de crédit uniquement, et
sans coût d’opportunité? Le Prince-
Etat distribue son or à ses sujets mais,
comme il est bon et juste, il ne le dis-
tribue pas de manière arbitraire aux
ducs, marquis, comtes et autres vi-
comtes. Il utilise au contraire un mo-
le macroéconomique issu des meil-
leures têtes bien pleines, modèle qui
va lui indiquer la voie pour un déve-
loppement harmonieux et durable de
l’économie.
Deuxme non-sens économique: un
modèle ne peut que refléter le passé,
alors qu’un processus économique li-
bre crée le futur jour après jour, inlas-
sablement.
En régime de monnaie pleine, les
banques commerciales, grandes res-
ponsables du chaos actuel, seraient
bannies de la possibilité de créer de l’ar-
gent-crédit.
Or, nous avons bien vu que les banques
nétaient pas les vraies ficiaires du
système de monnaie-marchandise. Ce
sont les grands déposants. Lä aussi,
l’initiative Monnaie Pleine choisit dé-
libérément d’identifier les banques
comme les plus grands bénéficiaires
du sysme.
Que les banques centrales et certaines
banques globales dites d’investisse-
ment, sans les nommer, soit l’instru-
ment de choix des élites ne fait aucun
doute. Que le système bancaire dans
son ensemble soit la cause des maux
économiques actuels est absolument
faux et trompeur. C’est probablement
le point le plus grave et obscur de l’ini-
tiative.
Seul l’or (monnaie) existant pourra
être prê, et comme il s’agira bien de
«ptedans cette architecture, voi
que le coût d’opportuni devient sa-
cro-saint et rentre même tout droit
dans la Constitution.
Dernier point: s’agira-t--il d’une mon-
naie écologique? Effectivement si no-
tre bon prince décide que, pour le bien
de la plate, nous le peuple devrons
vivre à lavenir au froid l’hiver, manger
une seule fois par jour, mourir plus
jeunes pour éviter trop de retraites, etc.
Nous aurons nous-mes vo une ar-
chitecture monétaire qui va permettre
tout cela sans aucun effort.
Pour conclure, un système de mon-
naie-marchandise réduit tout à une va-
leur marchande. Les relations hu-
maines, la santé, l’éducation, les
ressources naturelles, la vie me de-
vient une marchandise. C’est un sys-
tème intrinsèquement violent, car il
suppose que tout le monde est égal
mais certains sont plus égaux que les
autres.
De plus, comme le système est asymé-
trique, il conduit régulrement à des
guerres et/ou des révolutions pour per-
mettre une remise à plat de l’exs de
dettes cumulées au bout d’un cycle éco-
nomique long. L’emballement du total
des dettes n’est pas le résultat d’un
manque de régulation, comme cer-
tains voudraient le faire croire, mais
du coût d’opportunité et de la puis-
sance des intérêts composés. Cest donc
une caracristique endémique à tout
système de monnaie-marchandise, y
compris fatalement de celui proposé
par nos amis de la Monnaie Pleine.
Un système de monnaie-crédit,
comme son nom l’indique, trouve ses
fondements et sa prospérité dans la
confiance de l’autre, des institutions,
de la société civile. Il est porteur de
paix, de volonté de vivre ensemble et
de partage des valeurs communes.
Chacun à un degré différent, mais éga-
lement important, participe à l’édifice
de la maison commune qu’est notre
société.
Progrès, équi et travail n’y sont pas
fatalement dépendants de la consom-
mation finale. Des récessions ou une
croissance nulle ne mettraient pas en
danger le bien-être des populations et
la stabilité économique, car il ny aurait
plus une rente à extraire de léconomie
réelle à la faveur d’une minori for-
tue.
En économie comme en politique, c’est
l’architecture d’un système qui en -
termine son degde liberté et de dé-
mocratie, non pas les intentions des
gouvernants. Terminons donc avec le
plus que jamais d’actualiMichel Ey-
quem de Montaigne: «Mieux vaut une
te bien faite qu’une te bien pleine
A quand une initiative pour une Mon-
naie Bien Faite?
* Economiste, Genève
Pour une monnaie bien faite plutôt
quune monnaie trop pleine (2)
INITIATIVE POPULAIRE.
Celle qui s’intitule Monnaie pleine et qui sera votée d’ici l’an prochain renvoie à des considérations
d’une complexité anormalement élevée s’agissant de politique. Tour d’horizon (lire d’abord L’Agefi d’hier).
LE PROBME NE VIENT DONC PAS DES BANQUES
COMMERCIALES, QUI FONT POUR LA PLUPART
LEUR TRAVAIL CORRECTEMENT, MAIS DE
L’ARCHITECTURE ME D’UN SYSTÈME ASYTRIQUE..
Le dilemme
de lintégration
des migrants
Trouver des relais
après l’école.
MARGARITA SANCHEZ-MAZA**
Le multiculturalisme constitue
un des phénomènes urbains les
plus marquants de ces dernières
cennies. Auparavant recrue
dans l’industrie, l’immigration
est aujourd’hui plus diversifiée,
et souvent présente dans des sec-
teurs parallèles, tels que les ser-
vices à la personne. En outre, la
voie de l’asile est fortement solli-
cie dans le contexte internatio-
nal marqué par les situations de
guerre ou de crise humanitaire
que nous vivons. L’immigration
d’aujourd’hui concerne de plus
en plus de familles entières et les
pays qui les roivent se sont en-
gagés en faveur du droit à la sco-
larité obligatoire et gratuite quel
que soit leur statut légal (Conven-
tion de l’ONU relative aux
Droits de l’Enfant, ratifiée par la
Suisse en 1997). De ce fait, de
nombreuses familles ont leurs
enfants à l’école tout en étant pri-
es du droit de séjour en Suisse
ou en attente d’un statut. L’école
peut être appelée à scolariser et à
«intégrer» des enfants venant de
familles n’ayant pas véritable-
ment la possibilité de s’intégrer,
vu leur statut précaire ou l’ab-
sence de statut.
Pour les villes et les cantons il
s’agit donc de développer les ou-
tils cessaires pour relayer les ef-
forts ployés par les écoles et as-
surer que les enfants et les jeunes,
en particulier les mineurs non ac-
compagnés (MNA), puissent
avoir accès aux mesures d’inté-
gration. Or le placement des fa-
milles de requérants ou des MNA
dans des communes qui ne pos-
sèdent pas les structures néces-
saires ou qui ne sont pas «ciblée
par les politiques scolaires d’édu-
cation prioritaire, porte le risque
de laisser toute une série d’en-
fants et de jeunes en situation de
marginalité. Les objectifs de ces
politiques publiques, associant
collectivités locales et établisse-
ments scolaires (par exemple aide
à l’intégration dans la vie com-
munale, accès aux activités spor-
tives et culturelles, promotion de
la santé), seraient pourtant de na-
ture à soutenir une insertion so-
ciale indispensable pour garantir
le droit à l’éducation en même
temps que la cohésion sociale. Il
va de soi que l’effort des villes
dans ce domaine doit être valorisé
et complété par celui des autres
niveaux étatiques.
Le modèle des politiques pu-
bliques ciblant des territoires ur-
bains défavorisés pourrait aussi
être repensé dans ce contexte mi-
gratoire porteur d’imprévisibilité.
En attendant, tout soutien insti-
tutionnel aux initiatives locales,
souvent innovantes, émanant des
écoles, du seau associatif ou des
œuvres d’entraide, pourra contri-
buer à réduire les décalages entre
volonté politique de protection
de l’enfance et empêchements
concrets liés au cadre légal aux-
quels la Suisse se confronte au-
jourd’hui.
* Professeure ordinaire
Sciences de l’éducation
Université de Genève
PRÉVOYANCE: le Parlement esquive
ses responsabilités
Le Parlement s’est pronond’extrême justesse pour la
forme de la prévoyance vieillesse 2020. Sera soumis au
verdict des urnes un projet qui rate ts largement lobjectif
originel de la forme: assurer durablement la solidité fi-
nancre de l’AVS. Il est peu probable que l’économie sou-
tiendra une forme qui pvoit d’augmenter de 70 francs
la rente AVS des nouveaux rentiers sans introduire simul-
tanément le frein aux penses de l’AVS. Avec cette option
bancale, le Parlement a complètement laissé de le but
initial du Conseil ral, qui était de garantir durablement
la sécurité financière de l’AVS. (Union partronale suisse)
MARAÎCHERS: lègère baisse
de la consommation degumes
2016 a été une ane difficile pour les maraîchers en raison
des caprices de la o.
Si les Suisses consomment volontiers des gumes, surtout
des carottes et des tomates, la consommation totale de -
gumes a néanmoins légèrement baispour la première
fois depuis des années; une évolution regrettable estime
l’Union maraîcre suisse. Si on considère uniquement
les légumes produits en Suisse, on retrouve de nouveau
les carottes à la première place, devant les tomates rondes
en grappe, les oignons, la laitue iceberg et les concom-
bres.– (Union maraîchère suisse)
TARMED: la tarification à l’acte consere
Le Conseil ral a décidé hier d’intervenir au niveau du
tarif dical ambulatoire Tarmed dans le cadre de sa com-
tence subsidiaire.
Cette intervention a pour but de réduire les coûts des pres-
tations ambulatoires fournies au cabinet médical et dans
les services ambulatoires des pitaux.
Les partenaires tarifaires santésuisse et l’Union tarifaire
fmCh doutent que ce tarif à l’acte encore très détaillé per-
mette une baisse notable des coûts.
Avec des forfaits ambulatoires, le Conseil fédéral aurait
pu proposer une solution beaucoup plus porteuse pour
l’avenir. (Santésuisse)
1 / 1 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans l'interface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer l'interface utilisateur de StudyLib ? N'hésitez pas à envoyer vos suggestions. C'est très important pour nous!