1.4. Supposons maintenant que X soit réduit à un point. La catégorie (et bien entendu ’) est
alors semi-simple (toute suite exacte est scindée) ; elle est donc équivalente à une catégorie de
modules sur une algèbre semi-simple, c’est-à-dire produit d’algèbres de matrices sur C dans le
cas complexe, sur R, C ou H dans le cas réel. Dans le cas complexe, il en résulte que K0(’)
est libre de type fini et que K1() = 0. Par conséquent, KG
0(V) = K0(ϕ) =
Ker[K0(’) K0()] est libre de type fini. Plus généralement, KG
-p(V) est le groupe de
Grothendieck du foncteur restriction des scalaires
G
V⊕p⊕1(X) G
V⊕p(X)
où “p” représente le fibré trivial de rang p, avec action triviale de G. Le groupe KG
1(V) =
KG
-p(V) pour p impair (dans le cas complexe) est donc libre lui aussi par le même argument. Le
théorème 1.1 résulte immédiatement de ces considérations et du théorème de Le Gall et
Monthubert (voir aussi 1.8).
1.5. Remarque. Supposons que G opère sur V par des automorphismes de déterminant +1 et
que le rang n de V soit pair, égal à 2r. Si e1, ..., en est une base orthonormale de V, le produit
(i)re1. .. en dans l’algèbre de Clifford C(V) est de carré +1 et anticommute à chaque eα. Il en
résulte que la catégorie G
V⊕1(X) se scinde en le produit G
V(X) x G
V(X), le foncteur
ϕ : G
V⊕1(X) G
V(X) s’identifiant alors au foncteur “somme”. Le groupe K G
i(V) est
donc isomorphe au groupe Ki de la catégorie de Banach G
V(X). En particulier, si X est réduit à
un point, le groupe K G
1(V) est identiquement nul, en contraste avec le théorème 1.1. Dans le cas
de la K-théorie réelle (et toujours X réduit à un point), le même raisonnement montre que les
groupes K G
i(V) sont nuls si i 1 mod. 4 et libres de type fini si i 0 mod. 4.
1.6. Il reste à déterminer de manière plus précise le rang des groupes K G
i(V), du moins dans le
cas de la K-théorie complexe, pour G quelconque. Pour cela, nous pouvons utiliser
l’isomorphisme de Baum-Connes [4][9] entre la K-théorie équivariante tensorisée par C d’une
part et la cohomologie équivariante complexe “délocalisée” d’autre part. De manière précise,
soit <G> l’ensemble des classes de conjugaison de G et soit g1, ..., gp un système de
représentants. D’après [4], l’espace vectoriel KG
*(V) C est isomorphe à la somme directe
suivante d’espaces de cohomologie
K G
*(V) C = ⊕
gi∈<G> H c*(Vgi/Cgi ; C)
où Cgi désigne le centralisateur de gi (les groupes de cohomologie pairs contribuant pour K G
0 et
les groupes impairs pour KG
1).
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