Prise en charge du Mal perforant plantaire

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Prise en charge des lésions
des pieds diabétiques
Marjorie Escalante (IDE)
GHM les portes du sud Vénissieux
Épidémiologie
• 15% des diabétiques développeront un MPP
• 15% des diabétiques avec MPP feront une
ostéomyélite aigue
• 15 % des MPP diabétiques se termineront par une
amputation
• 50 % des amputations non traumatiques sont
estimés en rapport avec le diabète
• 20 à 25 % des diabétiques consulteront au moins
une fois dans leur vie pour une lésion d’un pied
Les facteurs de risque
• La neuropathie: FR majeur
– Se traduisant par une hypo sensibilité au mono
filament ou une diminution de la perception
vibratoire au diapason
– Risque x 10 d’ulcération
• L’artérite des MI : facteur d’ischémie
• Déformations, Hyperpression plantaire
• « Ancienneté et équilibre du diabète »
Pied
artéritique
13-24%
Pied mixte
25-36%
Pied neuropathique
13-24%
 Ulcères douloureux,
situés à la face dorsale
ou pourtour du pied
 Pouls abs ou
diminués
 Blessure minime à
l’origine de la nécrose
ischémique
 Pied insensible et chaud, pouls +
 Ulcère sur zone plantaire d’hyperappui avec hyperkératose
= mal perforant plantaire
Mécanismes
• Liés à la neuropathie :
Diminution de la perception
douloureuse
– Modifications des points d’appui
• 2aires troubles moteurs et de la
sensibilité profonde
– Hyperkératose
• Liés à l’artériopathie :
– Ischémie
• Risques évolutifs :
 Nécrose et infection
Formation du mal perforant plantaire
- Déformation  site d’hyperpression
 hyperkératose  durillon = corps étranger
agressif
- Formation d’une sérosité inflammatoire sous
tension
 lésions du tissu sous-cutané
- Ouverture à la peau
- Infection
- Mal perforant plantaire
  ostéite ( par contiguïté)
Cause immédiate de la lésion
• Il existe presque toujours un traumatisme non
perçu par le malade
–
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Conflit avec la chaussure
Blessure lors de la coupe des ongles ou des soins de pied
Blessure d’un orteil voisin par un ongle mal coupé
Ongle incarné
Plaie sous-unguéale par ongle très épaissi
Surinfection d’un intertrigo fissuré
Fissure d’une hyperkératose
Durillon/callosité aux points de pression
Blessure par objet tombé dans la chaussure
Brûlure
Blessure en marchand pieds nus
Pied de Charcot : 4 phases cliniques
Touche 29% des diabétiques neuropathiques
• Phase aigue, inflammatoire initiale :
pied oedématié, chaud, érythémateux ( absence de
fièvre et de signe bio d’infection)
Traitement = décharge +++ et immobilisation
• Phase destructive (en l’absence d’immobilisation)
 ostéolyse et fractures
 effondrement de la voûte plantaire
pied cubique : dislocation de l’architecture du pied
• Phase de réparation secondaire :
formation d’un os dense, hyperplasique
• Complications:
plaie chronique avec risque d’ostéite
dislocation complète avec chaussage impossible et risque
d’amputation
Le traitement local :
fonction des différentes phases de cicatrisation
L’observation de la plaie est très importante, il ne suffit
pas de la regarder, il faut l’explorer
Toujours laver la plaie au sérum physiologique mais ne
pas négliger l’ensemble du pied qu’il faut nettoyer à l’eau et
au savon
Pansement à refaire de façon journalière
Ne pas utiliser de protocole Bétadine ou antiseptique
locaux sauf sur PM
Jamais de pansements occlusifs (hydrocolloide) et limiter
l’utilisation de pansement collant type Hypafix
Prise en charge
• 1 - Existe-t’il une urgence ?
– Infectieuse ?
• Locale : phlegmon des gaines, cellulite extensive,
gangrène gazeuse…
• Générale : septicémie
– Ischémique ?
• 2 - Soins ambulatoires ou hospitalisation ?
Les soins en ambulatoires sont le premier choix sauf s’il y a
des critères de gravité, des soins à domicile impossibles, ou
une décharge inefficace, un diabète déséquilibré
Evaluation
• 3 - Evaluer l’état infectieux :
– Rechercher de signes généraux (fièvre, NFS, CRP)
– Rechercher de signes locaux : inflammation (rougeur,
tuméfaction, douleur), écoulement purulent, collection
– Recherche de signes d’ostéite : contact osseux, radio
– Prélèvements bactériologiques locaux (profonds)
– +/- Hémocultures (si fièvre)
Evaluation
• 4 - Evaluer l’état artériel :
– Rechercher des signes d’ischémie aigue (froid,
blanc)
– Palpation des pouls
– Doppler artériel des MI, TcPO2…
Principes du traitement
1 - Soins locaux spécifiques : détersion ++
2 - Décharge totale adaptée jusqu’à cicatrisation
3 - Traitement antibiotique : si infection et toujours
après prélèvement (locaux profonds)
4 – Traitement parallèle
Traitement anticoagulant préventif
Equilibration glycémique et TT des FRCV
Rappel VAT si besoin
Traitement antalgique
4 - Revascularisation si besoin
5 - Débridement chirurgical si besoin
6 - Amputation = solution de dernier recours
10% de mortalité post op à 1 mois et 50% à 30 mois
risque de récidive d’amputation de 90 % dans les 36 mois
Principes du traitement
1 - Soins locaux spécifiques
Phase de détersion :
C’est enlever les tissus nécrotiques et fibrineux, l’hyperkératose et les
séquestres osseux
- Détersion mécanique : pinces, bistouri, curette et parfois besoin du
chirurgien
- Détersion chimique : selon le type de plaie
a - plaie infectée ou à risque d ’infection
Attention les pst argent plus remboursé en ville (maxi 15 j)
Les
pansements au charbon pour les plaies odorantes
si plaie exsudative
Produit absorbant (pst hydro fibre, alginate), il faut favoriser le milieu
humide mais attention à la macération (attention au relargage avec
hydrocellulaire)
si plaie peu exsudative
Hydro fibre, Alginate ou hydrocellulaire
b - plaie nécrotique
sèche : Hydrogel et pansement secondaire non adhésif (pas
hydrocellulaire)
humide : Alginate , Hydro fibre
c - plaie fibrineuse
Alginate, Hydro fibre
2 - phase de cicatrisation
si plaie hémorragique : garder alginate car hémostase
si plaie bourgeonnante
- sèche : acide ialuronique, interfaces, pansement gras
- humide : hydro cellulaire
- macération : alginate non humidifié
Prise en charge et évaluation
obtenir une Décharge totale +++ le plus difficile
Chaussure adaptée, plâtre, fauteuil roulant, chaussure
découpée…
Ne pas croire à une cicatrisation trop rapide,
l’hyperkératose peut cacher une plaie
Ne pas oublier l’hydratation du reste du pied et de
l’autre pied avec une crème hydratante type Dexeryl
Toujours penser à la prévention et à l’éducation du
patient pour optimiser la prise en charge
La prévention à chaque fois
3 gestes clés pour prévenir les plaies
- Grader le risque une fois par an
Répondre à 4 questions:
le patient a t-il des déformations ?
existe-t-il une perte de sensibilité (mono filament) ?
présente t-il une artérite ?
a-t-il des antécédent de plaie chronique du pieds ?
4 grades pour définir le risque et les mesures de préventions
GRADE 0 : absence de neuropathie
examen de dépistage une fois par an
GRADE 1 : neuropathie sensitive isolée
examen des pieds et évaluation du chaussage
éducation sur la neuropathie, ses risques et la surveillance des pieds
GRADE 2 : neuropathie sensitive associée à une artériopathie et/ou
déformation du pied
examen des pieds et évaluation du chaussage +/- orthèse
soin podologique, prise en charge de l’artériopathie
education à poursuivre et à approfondir
GRADE 3 : antécédent d’ulcération de plus de 4 semaines et/ou
amputations
même prise en charge que plus haut, avec une surveillance
très régulière et un appareillage quasi systématique
- Prescrire des soins de podologie
La prescription des soins est fonction du grade trouvé
lors de la consultation
•
•
•
•
Grade 0 : /
Grade 1: /
Grade 2 : 4 séances remboursées
Grade 3 : 6 séances remboursées
Pour que le remboursement soit effectué il faut des
soins au cabinet par un podologue agrée
- Adresser le patient ayant une lésions a un
centre spécialisé
- La prise en charge doit être rapide pour être le plus
efficace et améliorer le pronostic
L’éducation du patient diabétique
• Lui apprendre à surveiller ses pieds pour éviter les
complications à l’aide d’un miroir
• Une bonne hygiène des pieds en les lavant (attention
à la température de l’eau) les séchant, toujours des
chaussettes en coton
• Attention à la chirurgie de salle de bain, utiliser des
ciseaux à bout rond et des limes en carton
• Acheter les chaussure en enfin de journée pour
qu’elle ne soit pas trop serrée
• Au moindre doute consulter
Et surtout….
La prévention !
34 % des patients ayant fait un MPP, en font 1 autre, 1 an plus tard
61 %, 3 ans plus tard
70% 5 ans plus tard
Donc évitons les fact. favorisants : équilibre du DB, contrôle des FRCV
les fact. déclenchant : éducation ciblée +++
MERCI DE VOTRE ATTENTION
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