PAT - Hypertension artérielle 3/42
Cela permet d’exclure l’effet « de la blouse blanche » car un stress psychologique ou des réflexes
conditionnés peuvent induire une augmentation de pression artérielle. En cas d’HTA due à la blouse
blanche les risques sont moindres qu’avec une vrai HTA.
Les valeurs seuils de la pression artérielle sont différentes selon les situations :
- au cabinet médical : 90 /140 mm Hg
- automesure : 85/135 mm Hg
- MAPA : 80/125 mm Hg
3. Conséquences de l’hypertension artérielle
Un traitement est nécessaire car l’HTA va avoir des conséquences sur de nombreux organes cibles :
cœur, cerveau, reins, artères périphériques, rétine …
Les mécanismes sont identiques : l’HTA affecte le système artériel de tous ces organes en stimulant le
développement de lésions d’artériosclérose (changement morphologique de la paroi vasculaire :
dégénérescence de la paroi hyaline de l'artère). Il s’en suit un épaississement de la paroi vasculaire par
hypertrophie et hyperplasie des cellules musculaires lisses et augmentation de la synthèse des
composants de la matrice extracellulaire, visible notamment au niveau de la rétine lors d’un examen de
fond d’œil. Les vaisseaux deviennent alors moins élastiques, ce qui entraîne une augmentation des
résistances vasculaires périphériques et donc l’augmentation de la pression artérielle. Un cercle vicieux
s’établit.
Si les lésions d’artériosclérose s’accompagnent de lésions d’athérosclérose (en cas de dépôts
lipidiques), on observe une perfusion inadéquate des organes cibles appelée ischémie tissulaire. Si
l’ischémie est rénale, le cercle vicieux sera accéléré et amplifié car en cas d’ischémie rénale le système
rénine-angiotensine est stimulé. Cela conduit à la libération de rénine qui va cliver l’angiotensinogène
plasmatique en angiotensine 1, lui-même clivé en angiotensine 2 par l’enzyme de conversion.
L’angiotensine 2 est un très puissant vasoconstricteur, ce qui va donc augmenter la pression artérielle.
Si l’ischémie est cardiaque, il se développe une hypertrophie myocardique gauche qui peut conduire à
une insuffisance cardiaque (l’HTA multiplie par 5 le risque d’insuffisance cardiaque).
D’autres complications sont possibles s’il existe des plaques d’athérosclérose. Des fissures
peuvent apparaître entre les cellules endothéliales ce qui permet au sang et aux cellules circulantes
d’entrer en contact avec le sous endothélium thrombogène. Il se forme des microthrombi qui peuvent se
détacher d’où un risque d’embolie périphérique. De plus si la plaque d’athérome devient vulnérable, elle
peut se rompre, être libérée dans la circulation et former un thrombus occlusif bouchant complètement
une artère. Les conséquences peuvent alors notamment être un infarctus du myocarde si la localisation
du thrombus est coronarienne ou un AVC si la localisation est carotidienne.
Enfin, l’HTA favorise le développement d’anévrisme : élargissement et amincissement de la paroi
vasculaire (la paroi est plus mince et le diamètre du vaisseau plus grand). Sous la pression cette paroi peut
alors éclater brutalement. Les pertes de sang sont importantes. Les anévrismes les plus fréquents sont
observés dans l’aorte abdominale et dans les vaisseaux cérébraux.