ordre, les Gaulois font une sortie et les archers romains tirent sur les Eduens, leurs alliés, qui
du coup se retournent contre eux.
César parvient cependant à reprendre ses troupes en main et ne perd que 700 hommes, ce qui
est négligeable. Vercingétorix perd ensuite à Alésia dans les circonstances que j’ai décrites
précédemment puis il jette ses armes aux pieds de César, geste très dédaigneux s’il en est. Il
est ensuite emmené à la prison du Tullianum à Rome d’où il sort en 46 av J.C pour le
triomphe de César. Il est étranglé sans raison apparente quelques semaines après. Dans
l’œuvre de Jacques Martin nous avons un Vercingétorix très exalté, fier et orgueilleux mais
aussi très borné dans son refus de l’évolution de la Gaule et assez belliqueux. Il connaît
apparemment la composition des herbes médicinales. Rien ne permet de confirmer ou
d’infirmer cette affirmation de Jacques Martin car César ne nous dit pas si les druides
enseignaient leur art aux profanes et c’est comme toujours la seule source d’information. Très
courageux jusqu’à la témérité, il met en pièces plusieurs dizaines de romains dans l’une des
plus belles scènes d’action de la série et manque de tuer César auquel il voue une haine
irascible mais aussi une profonde admiration. Notons au passage que son apparence a
beaucoup changé depuis « Le Sphynx d’Or » où il était brun aux cheveux tressés. Il meurt
également dans cet album et encore une fois il n’existe pas de moyen de vérifier cette
information mais force est de reconnaître que son étranglement, alors qu’il pouvait encore
servir et que les prisonniers politiques étaient des esclaves très prisés, est assez suspect.
Pompée : Déjà apparu dans « Alix l’Intrépide », « Les Légions Perdues » et « Le Fils de
Spartacus », le voilà de retour, plus que jamais déterminé à mettre des bâtons dans les roues à
César. Je vais dresser un très rapide rappel des principales dates du personnage.
Il naît à Rome en 106 av J.C, son nom complet est Gnaeus Pompeius Magnus. Incarnation de
la Droite aristocratique romaine (son père a été consul avant lui), il se distingue très tôt par
son engagement politique et militaire. Il commande en effet trois légions durant la guerre
civile entre Marius et Sylla et combat les partisans du premier en Italie, en Sicile, en Afrique
et en Espagne, ce qui lui permet de faire son premier triomphe à Rome. Il parvient ensuite à
usurper à Crassus le mérite de la victoire sur Spartacus en arrivant à Rome avant ce dernier,
deuxième triomphe. Il est ensuite chargé de détruire les pirates de la Méditerranée et de
vaincre Mithridate Euphrator du Pont. C’est ce qu’il fait et il annexe la Syrie et Jérusalem
dans la foulée, doublant les revenus du Trésor. Ne parvenant pas à s’entendre avec le Sénat
qui refuse de lui permettre de distribuer les terres conquises à ses hommes (stratégie de
colonisation), il forme un triumvirat avec Crassus et César dont il épouse la fille Julie en 60
av J.C. Il peut alors faire son troisième triomphe à Rome. Bien que ses rivaux fussent éloignés
du pouvoir, il refuse de s’en emparer pour ne pas détruire les institutions républicaines
auxquelles il est attaché. Crassus mort en 53 av J.C et Julie l’année suivante, rien ne le lie plus
à César et pourtant il ne se proclame pas dictateur même après avoir mis fin aux conflits de
clans en Italie. Il laissera ainsi continuellement passer sa chance jusqu’au moment où César
passera le Rubicon et envahira l’Italie. Il commet encore une erreur en levant des troupes en
Grèce au lieu de rester à Rome où César entre alors. Battu à Pharsale en 48 av J.C il commet
la dernière erreur de sa vie en s’enfuyant en Egypte d’où il comptait se diriger vers l’Afrique
et l’Espagne où l’attendaient ses légions. Il est tué le 28 septembre 48 av J.C sur ordre de
Ptolémée XIII qui pensait ainsi se concilier César. Son fils, Sextus Pompée, continuera la lutte
jusqu’en 36 av J.C, date à laquelle il fut enfin vaincu par Agrippa, général d’Octave. Dans cet
album on retrouve bien son caractère républicain et légaliste : il présente César comme un
homme doué de grandes qualités mais dangereux pour la République car trublion et insoumis
aux directives du Sénat. Il libère Vercingétorix pour ennuyer son rival mais sera probablement
obligé de fournir un faux Vercingétorix à celui-ci pour éviter la guerre.