Cet auteur du 2è siècle qui écrit tardivement et qui a réfléchi longuement sur
Pâques, dit, en même temps, que le Christ absent reste présent à travers ses
disciples : « Le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de
Dieu » (Mc 16,19). « Quant à eux, les disciples, ils partaient prêcher
partout; le Seigneur agissait avec eux et confirmait la Parole par les signes
qui l’accompagnaient » (Mc 16,20). C’est ce qui faisait dire à saint
Augustin, au 4è siècle : « Le Christ n’a pas quitté le ciel quand il est
descendu vers nous, et il ne nous a pas quittés lorsqu’il est monté au
ciel ».
3. Jésus, nouvel Élie : Luc commence son livret sur les Actes des Apôtres
comme il avait commencé son évangile, par une adresse à un certain
Théophile, personnage réel ou littéraire, mais sûrement théologique, qui
signifie : ami de Dieu. Et contrairement à son évangile, où saint Luc situe
l’Ascension au soir de Pâques (Lc 24,50-53), ici, au début du livre des Actes
des Apôtres, il la situe 40 jours après Pâques, c’est-à-dire le temps
théologique nécessaire aux disciples pour réaliser leur mission chrétienne. Ce
sont 2 manières de présenter, dans le temps, un mystère qui échappe au
temps.
Pour saint Luc, Jésus a été le prophète par excellence, le nouvel Élie. C’est
pourquoi, la mise en scène de l’événement de l’Ascension nous renvoie à la
scène de l’ascension du prophète Élie dans le 2è livre des Rois (2 R 2,1-14),
où le prophète Élisée, son disciple, recevrait la plénitude de l’esprit
prophétique d’Élie, s’il voyait l’enlèvement céleste de son maître. Et il l’a
vu! De même, les apôtres héritent de l’Esprit de Christ, parce qu’ils le voient
s’élever vers le ciel : « Après ces paroles, ils le virent s’élever et disparaître
à leurs yeux dans une nuée » (Ac 1,9). Pour saint Luc, puisqu’il s’agit du 2è
visage de Pâques, les 2 hommes en blanc qui s’adressaient aux femmes au
matin de Pâques pour leur dire : « Pourquoi cherchez-vous le Vivant parmi
les morts? » (Lc 24,5), sont les mêmes qui disent aux apôtres qui fixent le
ciel : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel? » (Ac
1,11a). Au fond, l’heure n’est pas à la contemplation, ni à la nostalgie;
l’heure est à la mission : « Vous allez recevoir une force, celle du Saint-
Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins à Jérusalem, dans
toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre » (Ac 1,8).
Voilà la mission chrétienne de tous les temps.
4. L’unité dans la diversité : Le thème de la lettre aux Éphésiens est l’unité
dans la diversité : « Ayez à cœur de garder l’unité dans l’Esprit par le lien de