LES DORSO-LOMBALGIES DU SPORTIF
Dr Norbert TEISSEIRE-Rhumatologue médecin manuel
20 C Rue Dupetit Thouars- 49000 ANGERS
Il s’agit d’un problème médical fréquent, parfois banalisé, car le sportif est par définition en
bonne santé, et « pressé » de guérir.
Le médecin du sport devra résoudre la difficile équation :
diagnostic étiologique précis / exigence du blessé…. et dès la première consultation.
En pratique, il apparait sage de considérer la question sous deux angles principaux :
- l’âge du patient
- le caractère aigu ( traumatique , ou non traumatique)
ou chronique de la douleur.
Sachant que la double polarité « Traumatique » ou « non Traumatique » doit rester à l’esprit
en permanence, puisqu’un traumatisme tout à fait banal est toujours susceptible de révéler
une pathologie sournoise ou sévère sous jacente ( traumatisme révélateur).
NOTIONS GENERALES.
Les sports en cause :
sports de contacts (chute + postures forcées : lutte ++ : 70% de lombalgies), plongeon,
haltérophilie, gymnastique (certaines analyses font état de plus de 80% de lombalgies
chez les garçons et plus de 60% chez les filles), football américain (> 50%) , rugby,
tennis, aviron, danse …. ;
Chez les sujets jeunes,
l’on retrouve près de 50 % de macro traumatismes.
Ces derniers s’associant aux microtraumatismes, liés au sport lui-même, ou à la
mauvaise technique.
Ne pas occulter que 20 % des rachialgies avant 20 ans
et notamment lombaires, sont liées à des pathologies non mécaniques : infectieuses,
tumorales, inflammatoires chroniques( pelvispondylite)
PLAN GENERAL
DORSO-LOMBALGIE DE L’ENFANT SPORTIF.
DORSO-LOMBALGIES DE L’ADULTE JEUNE SPORTIF
DORSO-LOMBALGIES DU SENIOR SPORTIF (> 40-45 ans)… selon le sport pratiqué.
CONSIDERATIONS THERAPEUTIQUES
DORSO-LOMBALGIES de l’ENFANT.
1- SYNDROME AIGU
A-Traumatique
Pathologie sur organes en croissance….. noyaux épiphysaires (listel marginal
postérieur) ou arc postérieur (fracture isthmique)
Pathologie « type adulte » : apophyses transversaires…..
La clinique: la raideur lombaire domine de très loin le tableau ; multidirectionnelle,
en l’absence d’attitude antalgique ; le Lasègue est variable, et bilatéral, symétrique.
Rarement signes d’irritation neurologique.
L’examen plus détaillé montre:
- pour la rupture du listel marginal, tableau de discopathie médiane aigüe avec
douleur provoquée à l’appui axial épineux, qui réveille une douleur profonde en barre
+/- irradiation abdominale; cause essentielle de sciatique aigûe chez l’enfant,
impulsivité +
- pour la fracture ou fissure isthmique : douleur latéro vertébrale aigue, et syndrome
rachidien en extension et inflexion latérale du côté de la lésion.
Fessalgies, non impulsives.
En cas de déplacement, l’on parle de spondylolisthésis, classé en 4 grades
(Meyerding). Le pronostic des glissements durant la croissance est plus grave
(verticalisation du sacrum et tolérance médiocre à moyen terme … chirurgie ++) ,
qu’à l’âge adulte (rôle de la dégénérescence discale sur statique générale souvent
correcte et stable )
Fréquence : autour de 5% quel que soit l’âge de découverte,
15 % de formes familiales,
très fréquent dans certaines ethnies (japon, esquimaux).
Ces tableaux qui pourraient être faussement rassurants (absence de syndrome neurologique)
doivent amener à la pratique de clichés très soignés + incidences de ¾, et scintigraphie ou
scanner (idéalement TEP scan) si évolution traine au-delà de 2 semaines.
A côté de ces pathologies rachidiennes, ne pas oublier qu’un traumatisme des côtes basses
irradie volontiers en région lombaire et abdomino-pelvienne.
B- Non traumatique :
toutes les pathologies viscérales régionales (rein++), côlon (appendicite), ovaire,
adénopathies,…..
Schématiquement, en l’absence de contexte traumatisme récent, n’évoquer
l’hypothèse rachidienne qu’après avoir éliminé une cause viscérale ou générale.
2- SYNDROME SUB AIGU ou CHRONIQUE
- Trouble statique qui se démasque
(trouble statique des Membres Inférieurs , ou scoliose, ou hyperlordose, ou rétraction
sous pelvienne : antérieure et/ou postérieure ……).
Les douleurs sont essentiellement musculaires ou ligamentaires.
Les scolioses > 40° en période prépubertaire ou pubertaire représentent une contre
indication absolue à la pratique sportive.
Rétraction musculature sous pelvienne antérieure
- Rôle des microtraumatismes répétés, techniques imparfaites (d’autant plus fréquent
que le sportif est jeune … Idem pour les accidents graves). Attention à fissure arc
postérieur, ou discopathie inflammatoire, ou syndome de la charnière thoraco-lombaire.
- Problème de la Dystrophie Rachidienne de Croissance (DRC) :
20 % de la population générale présente des séquelles de DRC, +/- étendues, le plus
souvent asymptomatiques. Une activité physique intensive dans les tranches d’âge basses,
favorise certainement l’apparition d’une DRC, en proportion de l’âge de début et de la
charge de travail (la DRC est 4 fois plus fréquente chez les sportifs de haut niveau
(gymnastique et haltérophilie++, aviron, ski nautique, …)
- Décompensation d’une pathologie intriquée (RIC débutant, pathologie musculaire,
pathologie tumorale ou infectieuse, avec une pensée particulière pour le granulome
éosinophile … tassements vertébraux (vertebra plana) … dorsaux ++ mais dorso-
lombaire possible : mur postérieur en principe respecté)
Mais attention aux leucoses lymphoblastiques ou au sarcome d’Ewing.
Sacro-iliite de stade I
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