BOTULISME
Effectuées selon les règles de l’art, les conserves
maison assurent une continuité sécuritaire et
délicieuse des récoltes estivales sans les ajouts
de conservation que nous imposent généralement
les fabricants industriels.
UNE TOXINE PUISSANTE
Dans la fiche technique santé-sécurité de
Santé Canada sur le C.botulinum, on peut
lire les éléments suivants concernant ce
microorganisme ainsi que la toxine qu’il
produit. [http://www.phac-aspc.gc.ca/
lab-bio/res/psds-ftss/clostridium-fra.php].
DOSE INFECTIEUSE
Les cellules/spores ne sont normalement
pas toxiques pour les adultes en bonne
santé. La toxine botulinique est la toxine
la plus puissante connue ; la dose toxique
orale ou injectée (sérotype A) est évaluée
à 0,001g/kg de poids corporel, et la dose
létale par inhalation chez l’humain est
évaluée à 0,07g/kg de poids corporel.
La toxine de type A est plus puissante
que les toxines de type B et de type E
et entraine la forme la plus persistante
de la maladie. La toxine ingérée par
des aliments contaminés cause le décès
chez 5à 10% des personnes atteintes.
Type d’aliments Méthode Exemples d’aliments
Aliments acides Chauffer à 100°C Fruits, jus de fruits
dans l’eau Confitures, gelées et autres tartinades de fruits
bouillante Marinades, cornichons, relishs, salsas et chutneys
Sauces, vinaigres et condiments
Tomates avec ajout de jus de citron
ou d’acide citrique*
Aliments Stériliser à 116°C Sauces aux tomates
peu acides dans une marmite Légumes
à pression ou Soupes
un autoclave Ragouts
Viandes, volailles, poissons, fruits de mer
Sauces aux légumes
* Pour les tomates, l’ajout de 30ml (2 c. à table) dejus de citronen bouteille* ou 2ml (1/2 c. à thé) d’acide citrique dans chaque bocal
de 1 L assure un pH suffisamment acide pour éviter la croissance bactérienne.
Tableau 1. Le choix de la méthode en résumé (1).
l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimenta-
tion a publié le Guide du consommateur de
l’épicerie à la maison (2) à propos de la sécurité
des aliments de l’achat, à la préparation et à la
conservation des aliments. Il y est brièvement
question des toxiinfections alimentaires cau-
sées par la consommation d’eau ou d’aliments
contaminés par des bactéries, des virus, des
parasites ou des produits chimiques.
Le botulisme causé par la bactérie C. botu-
linum est sans doute la toxiinfection la plus
connue. Après une période d’incubation al-
lant de 12 à 36 heures, les symptômes, tels
que nausées, crampes abdominales, vomisse-
ments, maux de tête, fièvre ou diarrhée, ap-
paraissent et peuvent se maintenir pour une
période de 1 à 10 jours (3). Cependant, les
bonnes pratiques de préparation des aliments
incluant les méthodes adéquates de mise en
conserves permettent d’éviter ces problèmes.
Comme les spores de cette bactérie se re-
trouvent dans la nature, principalement dans
les sols et la poussière, une attention particu-
lière doit être portée à la mise en conserves
des aliments peu acides tels que les asperges,
les betteraves, les haricots verts, les champi-
gnons et les poivrons (4). En effet, la bactérie
C. botulinum est thermorésistante, c’est-à-
dire qu’elle peut survivre à des températures
élevées, et elle prolifère dans les milieux hu-
mides et sans oxygène. C’est donc dire que la
mise en conserve est le milieu idéal pour que
cette bactérie se développe si la méthode
appropriée n’est pas utilisée. Santé Canada
mentionne que les aliments contaminés par
la toxine de la bactérie C. botulinum ont une
apparence, une odeur et un gout normaux.
Contrairement à la plupart des bactéries,
la C. botulinum n’est pas nécessairement
détruite au cours de la cuisson ; il est donc
essentiel d’empêcher la production de la
toxine en suivant les conseils suggérés dans
le tableau 2.
TRAVAIL ET SANTÉ SEPTEMBRE 2015 VOL.31 No 3
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