Quais du Foix et Ulysse-Besnard - Inventaire Général du Patrimoine

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Centre, Loir-et-Cher
Blois
rive droite
quai du Foix , quai Ulysse-Besnard
Quais du Foix et Ulysse-Besnard
Références du dossier
Numéro de dossier : IA41000746
Date de l'enquête initiale : 2010
Date(s) de rédaction : 2011
Cadre de l'étude : enquête thématique régionale Val de Loire et Reconstruction
Degré d'étude : étudié
Désignation
Dénomination : quai
Appellation : quai du Foix, quai Ulysse-Besnard
Compléments de localisation
Milieu d'implantation : en ville
Références cadastrales : 2011, CX. non cadastré ; 2011, E. non cadastré ; . domaine public
Historique
Les quais de la rive droite de Blois, en aval de son centre ancien détruit, changèrent de topographie suite aux
bombardements de l'été 1940. Dès le 16 août 1940, en plein travaux de déblaiement, le président de la Délégation Spéciale
de la Ville demanda à l'administration des Ponts-et-Chaussées l'autorisation de déposer les décombres dans le lit de la
Loire le long du quai du Foix. Cette solution qui fut rapidement acquise permit de dégager le centre de la ville des gravats
en même temps que d'élargir la levée de la Loire entre la place de la Grève et l’Abattoir. L'objectif exprimé par la ville dès
août 1940 était de créer sur l'espace ainsi gagné une promenade en bord de Loire. Cet aménagement ne fut pas intégré au
plan de Reconstruction et d'Aménagement de Charles Nicod validé en novembre 1942, mais Louis Arretche fut néanmoins
chargé dès 1943 d'établir un projet d'aménagement du quai du Foix. Le jeune architecte était également en charge des
études spéciales d'architecture du quartier Rétif et de l'ancienne prison, et du mail Clouseau. Il conçut un aménagement
des quais situés entre les rues de l'Arceau et de la Saulas : deux niveaux le structuraient longitudinalement. Légèrement audessus du niveau de la chaussée, un espace de promenade, ombragé par une triple rangée d'arbres, devait être ponctué au
niveau du croisement de la rue du Foix, par une fontaine monumentale signalée par une obélisque. Au plus près du fleuve, à
un niveau inférieur était ménagé un second parcours de promenade plus étroit. Ce projet ne fut finalement pas mis en œuvre
au cours de la phase opérationnelle de reconstruction, après la Libération. L'endroit resta longtemps un terrain vague. On
sait que l'aménagement des espaces de jardins, à l'instar de celui de la place du Château, ne constitua pas une priorité
pour la ville, plongée comme le reste de la France dans une grave crise du logement. Cet espace en outre ne procédait pas
d'une véritable reconstruction, était un peu excentré et devait sans doute être difficile à travailler du fait de l'entassement
des gravats. On aménagea la promenade Edmond Monin vers la fin des années soixante seulement. En 1992-1994, la
construction du pont François-Mitterrand par Alain Spielmann modifia encore beaucoup les abords de ce site.
Période(s) principale(s) : 3e quart 20e siècle
Auteur(s) de l'oeuvre : Louis Arretche (architecte, attribution par source)
Description
Les quais situés entre les rues de l'Arceau et de la Saulas, quai du Foix et quai Ulysse-Besnard, sont aménagés en parking et
en jardin. Le parking a été aménagé à l'est de cet espace, au plus près du centre de la ville. Le jardin quant à lui s'étend sur le
reste des quais, interrompu par le pont François-Mitterrand. Il s'agit d'un aménagement sommaire d'espaces ombragés par
une double rangée d'arbres interrompue par quelques massifs végétaux et des zones de jeux d'enfants. Cet aménagement
a en particulier une forte valeur paysagère à l'échelle de la ville. Vue depuis la rive gauche, la rive droite présente sur
ce segment un massif arboré.
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Centre, Loir-et-Cher, Blois, rive droite, quai du Foix , quai Ulysse-Besnard
Quais du Foix et Ulysse-Besnard
IA41000746
Eléments descriptifs
Statut, intérêt et protection
Statut de la propriété : propriété publique
Références documentaires
Documents d'archive
•
Archives d'architecture du XXe siècle. Fonds Louis Arretche, 112 IFA : boîte 200/2. Avant-projets et pers.
d'ambiance. Mai 1943.
Documents figurés
•
photog n. et b. Auteur inconnu. (Archives Départementales de Loir-et-Cher, Blois, Fonds Fenouillet, 222 Fi
81). (cf. illustration n° IVR24_20124100191NUC).
•
projet d'aménagement du quai du Foix, sur papier. Par Arretche, Louis (architecte). (Archives d'architecture du
XXe siècle, Paris, 112 IFA : 200/2). (cf. illustration n° IVR24_20114100061NUC2A).
•
projet d'aménagement du quai du Foix, sur calque. Par Arretche, Louis (architecte). (Archives d'architecture du
XXe siècle, Paris, 112 IFA : 200/2). (cf. illustration n° IVR24_20114100057NUC2A).
•
projet d'aménagement du quai du Foix, sur calque. Par Arretche, Louis (architecte). (Archives d'architecture du
XXe siècle, Paris, 112 IFA : 200/2). (cf. illustration n° IVR24_20114100054NUC2A).
Bibliographie
•
AMOUROUX, Dominique. Louis Arretche. Paris : Editions du patrimoine, Collection Carnets
d'architectes, 2010.
AMOUROUX, Dominique. Louis Arretche. Paris : Editions du patrimoine, Collection Carnets d'architectes,
2010.
Annexe 1
Louis Arretche (1905-1991)
Né en 1905, Louis Arretche intégra l'ecole des beaux-arts en 1923 dans l'atelier de Georges Gromort. Il se forma
également en travaillant dans les agences de Michel Roux-Spitz et de Roger-Henri Expert. Diplômé en 1937, il forma
avec son ancien professeur l'atelier Gromort-Arretche qui devint le principal atelier de l'école des beaux-arts et se
consacra à l'enseignement jusqu'à 72 ans.
Sa carrière d'architecte démarra avec la seconde Reconstruction. En 1939, il avait réalisé à Blois la rénovation et
l'extension du collège de jeunes filles, rue du Bourg-Saint-Jean avec l'architecte Boitel. En 1943, il y fut nommé pour
l'établissement de plusieurs études spéciales d'architecture : l'étude du quartier administratif sur les terrains de la
propriété Rétif, de l'ancienne prison et des anciens remparts ; la création d'une voie entre la place de la République et la
mairie ; une promenade sur le quai du Foix. Aucun de ces projets ne fut mené à terme, mais il conçut néanmoins aprèsguerre l'immeuble de bureaux des Ponts-et-Chaussées sur le mail Clouseau.
Après la Libération, il poursuivit ses travaux de Reconstruction, dans l'ouest de la France. Il fut nommé, après-guerre,
architecte en chef de Coutances et de Saint-Malo et collabora également à celle de Rouen. Il mena en outre une
étude pour la reconstruction et le développement de petites villes de Basse-Normandie et établit les plans pour la
reconstruction d'un institut religieux à Granville. L'historiographie a notamment retenu son intervention dans la cité
malouine, la ville constituant un exemple de reconstruction "à l'identique".
Les Trente Glorieuses lui apportèrent un grand nombre de commandes publiques et privées. Devenu architecte en chef
des Bâtiments Civils et Palais nationaux en 1955, il reçut notamment de nombreuses commandes publiques pour les
ministères des Postes et de l'Education Nationale (campus de Nantes et de Rennes).
Sa carrière fut également marquée par de grandes opérations urbaines. Il fut urbaniste-conseil des villes de Rennes,
Rouen, Cachan et Orléans. Il travailla entre 1958 et 1965 à l'édification de grands ensembles de la ZUP de Melun. En
1962, Pierre Sudreau lui confia la réalisation de l'opération d'Orléans-La Source. Il y réalisa, à l'occasion des Floralies
d'Orléans en 1967, la serre-restaurant du parc Floral, innovante par son programme et son ossature en lamellé-collé,
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et depuis protégée au titre des monuments historiques. Il y collabora également en 1971 avec les architectes Bazin et
Martin à l'édification de 1000 logements HLM. Il participa en outre à de nombreux concours (Marais, Halles, entrepôt
de Bercy, gare de Lyon, plaine de Vaugirard) et à des opérations de rénovation urbaine, à Rennes et Saint-Etienne
notamment.
Louis Arretche poursuivit son activité très tard mais la réforme de la commande publique en systématisant la mise en
compétition des concepteurs bouscula la fin de sa carrière. Parmi ses derniers travaux, il conçut en 1979 l'église Sainte
Jeanne-d'Arc à Rouen qui réutilisait les vitraux de l'église Saint-Vincent détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.
Au début des années quatre-vingt, il mena la reconstruction à l'identique du Pont des Arts qui avait été détruit en 1979.
Il mourut en 1991 au cours de l'opération de construction du pont Charles-de-Gaulle qui relie les gares de Lyon et
d'Austerlitz.
Auteur(s) du dossier : Aurélie De Decker
Copyright(s) : (c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
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