musique, se poursuit par un feu d’artifice, puis vient le souper. Comme le temps est agréable, les invités se
dispersent pour effectuer des promenades sur le lac. Napoléon III l’invite sur sa barque, sous l’œil étonné des
autres invités. Le couple s’éloigne de la rive et n’est de retour qu’à 3 heures du matin. Quand ils réapparaîssent, on
remarque la mise de la jeune femme « un peu chiffonnée ». A leur vue, l’Impératrice pâlit de rage, alors que, sans
aucune gêne, Virginia arbore un sourire béat. Elle demeurera la maîtresse de l’Empereur (qui n’a seulement que 30 ans
de plus qu’elle) pendant plusieurs mois avant qu’elle ne soit remplacée par la Comtesse Walewska. Elle sera par la suite
expulsée de France, Napoléon III n’interviendra pas pour la sauver.
Comme prévu, durant cette période, la Comtesse de Castiglione incite Napoléon III à rencontrer Cavour
lequel réussit à arracher l’engagement de la France aux côtés du Royaume de Sardaigne en échange de la Savoie et du
Comté de Nice. Il s’agit des entretiens secrets de Plombières. Toutefois, l’entrée de la France dans les hostilités tarde,
mécontentant les Italiens.
Aussi, le 14 janvier 1858, Napoléon III et l’Impératrice, se rendant à l’Opéra, vont être l’objet d’un attentat. Ils
n’échappent que par miracle aux bombes jetées sous leur voiture qui font de nombreuses victimes. L’enquête de police
permet de découvrir l’auteur : un dénommé Orsini, agitateur politique italien.
Par la suite, Napoléon III voulait que soit appliquée à l’Italie dont le nom n’existait même plus que dans le
langage des poètes et des conjurés politiques, sa théorie des nationalités., c’est-à-dire qu’il n’y ait qu’un seul royaume
pour administrer la mosaïque péninsulaire, conséquence du traité de Vienne de 1815. Aussi, il se décide à intervenir par
les armes en faveur de cette nation, en laquelle il voit sa seconde patrie et pour laquelle il a déjà combattu en 1830
alors qu’il n’avait que 19 ans.
Au printemps 1859, Napoléon III déclare la guerre à l’Autriche, qui opprime l’Italie. Ce sera la guerre d’Italie.
La guerre d’Italie
En fait, c’est une guerre de prestige pour l’Empereur. Il commande en personne l’armée qu’il a envoyée au-
delà des Alpes. S’il ne se révèle pas un grand chef de guerre comme son oncle, il fait du moins reconnaître à tous ses
qualités de sang-froid, d’impassibilité, de maîtrise absolue de soi.
Il y a d’abord la bataille de Magenta (4 juin 1859), puis celle de Solferino (24 juin 1859), cette dernière est
une grande victoire, mais le nombre de tués est impressionnant. Aussi en est-il marqué, il prend alors l’initiative d’un
armistice. C’est la première fois dans l’histoire que le vainqueur offre au vaincu une suspension d’armes, mettant un
terme aux hostilités entre la France et l’Autriche. Lors de la bataille de Solferino, assiste un correspondant de guerre, un
jeune Suisse Henry Dunant, qui créera par la suite La Croix Rouge.
De la guerre de 1859, la France gagne deux provinces, toutes deux d’ailleurs depuis longtemps orientées
vers elle, puisque les Français les ont occupées au 16°siècle sous Henri II, sous Henri IV au 17° siècle, puis sous Louis XIV
de 1703 à 1713 sans oublier sous la Révolution et le premier Empire de 1792 à 1814.
Napoléon III ne tient pas la totalité de ses engagements avec son armistice
puisqu’il ne libère pas Venise occupée par l’Empereur d’Autriche. Cavour en est très
contrit. Toutefois, après des pourparlers intervenus lorsqu’il est revenu au pouvoir (il
avait été exclus du Gouvernement pendant quelques mois), un plébiscite triomphal
consacre ce double rattachement en 1860, bien connu des Savoyards. Au-delà des Alpes
nait le royaume d’Italie, qui fixe sa capitale à Florence, en attendant de pouvoir
s’installer à Rome.
Toujours, sans désemparer et pour mettre en avant sa grandeur et surtout
pour ne pas souffrir la comparaison avec son oncle ; il se lance dans l’aventure mexicaine
l’année suivante en 1861.
L’aventure mexicaine (8 décembre 1861 – 21 juin 1867)
Avec le Mexique commence le déclin, comme cela l’a été pour Napoléon I° lorsqu’il s’était lancé dans le
guêpier espagnol. A l’origine de l’intervention, il s’agit de remplacer le régime instable établi au Mexique par une
monarchie solide, placée sinon sous la suzeraineté, du moins à l’ombre de l’Empire français. Napoléon III est poussé par
son demi-frère, le duc de Morny qui a des intérêts financiers dans cette opération. L’Empereur pense créer une nation