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tains et les agents de police. Initialement, l’idée était de mettre en place des systèmes de
premiers répondants dans les régions requérant pour les services de sauvetage profes-
sionnels de longs temps de parcours. Depuis lors, il est apparu que même dans des zones
à forte densité de population, il n’est pas toujours possible de défibriller des patients victi-
mes d’un arrêt cardio-circulatoire dans les cinq à huit minutes suivant l’accident. La zone
d’intervention couverte par les équipes de premiers répondants ne doit donc pas rester
limitée aux régions périphériques.
Dans le canton de Berne, les services de premiers secours sont bien développés et offrent
de ce fait de nombreuses possibilités de recours à la défibrillation précoce. La stratégie
consistant à utiliser des appareils mobiles peut aisément être mise en œuvre grâce à
l’intervention volontaire des organisations de milice (p. ex. sapeurs-pompiers, samaritains),
quitte à faire appel, selon les régions, à des services professionnels comme les médecins
urgentistes ou la police. Il importe dans tous les cas que les interventions de défibrillation
précoce soient confiées à des organisations existantes, afin d’utiliser les synergies et
d’économiser des coûts en termes d’alerte, d’équipement et de formation. S’agissant de
cette dernière, certains membres d’organisations de milice ont déjà suivi des cours en vue
de pratiquer les gestes de prompt secours et ont donc juste besoin, pour intervenir comme
premiers répondants, d’apprendre à utiliser un défibrillateur semi-automatique.
Expériences enregistrées avec les défibrillateurs fixes
De nombreuses études menées tant en Europe qu’aux Etats-Unis ont montré que la mise
à disposition de défibrillateurs PAD dans des endroits névralgiques peut augmenter les
chances de survie des patients dans une proportion allant jusqu’à 74 pour cent (observa-
tion de l’incident, fibrillation ventriculaire initiale, défibrillation dans les minutes qui suivent).
La plupart des enquêtes ont porté sur une région limitée où ces appareils avaient été ins-
tallés de manière stratégique afin de réduire au minimum le temps écoulé jusqu’à
l’intervention. Il s’agit donc d’identifier ces points névralgiques. Il convient cependant de
préciser que seul un tiers des personnes victimes d’un arrêt cardio-circulatoire sont trai-
tées au moyen d’un défibrillateur fixe.
Comparaison entre les systèmes
Les arrêts cardio-circulatoires se produisent relativement rarement dans un lieu public.
Dans 60 à 70 pour cent des cas, en effet, ils surviennent au domicile des patients, où la
défibrillation doit aussi être pratiquée le plus rapidement possible, ce qui requiert inévita-
blement l’intervention d’une équipe de premiers répondants. De plus, il arrive souvent que
les PAD ne soient pas utilisés, car les personnes se trouvant à proximité ne disposent pas
d’une formation suffisante ou craignent de ne pas s’en servir correctement. Leur utilisation
est en réalité très simple, mais elles sont paralysées par l’appréhension. En outre, le fait
que la défibrillation doive intervenir au maximum dans les huit minutes suivant l’incident
nécessite l’installation d’un très grand nombre de ces appareils. Les communes et les ré-
gions devraient donc être équipées sur l’ensemble de leur territoire et, malgré cela, seul un
tiers des patients en bénéficieraient.
Outre que les arrêts cardio-circulatoires surviennent le plus souvent à domicile et que les
intervenants non formés appréhendent d’utiliser ces appareils, l’installation de ces derniers
sur l’ensemble du territoire représente un investissement considérable. Cela étant, la pose
de défibrillateurs fixes se révèle trop coûteuse et inappropriée, même dans des régions à
forte densité de population. Les premiers répondants, en revanche, sont en mesure
d’évaluer les situations d’urgence de manière fiable et de pratiquer une défibrillation pré-
coce comme il se doit.
Massage cardiaque et ventilation artificielle
Même s’il existe aujourd’hui des défibrillateurs semi-automatiques, les gestes de prompt
secours (en l’occurrence: massage cardiaque et ventilation artificielle) continuent de
contribuer pour une part essentielle à la survie des personnes victimes d’un arrêt cardio-
circulatoire. Le plus souvent, les secouristes non formés n’ont pas les connaissances né-
cessaires pour évaluer correctement la situation. De plus, la peur de commettre une erreur