l'article 231, l'Allemagneest considérée comme responsable de la guerre.
Le Sénat des États-Unis refuse de le ratifier et donc empêche les États-Unis d'entrer à laSociété
des Nations, ce qui d'emblée réduit la portée de cette organisation.
La France, qui est pourtant une des principales bénéficiaires des traités, n'est pas encore
satisfaite : pour assurer sa sécurité, elle aurait voulu obtenir la création d'un état-tampon
indépendant en Rhénanie, notamment sur la rive gauche du Rhin, mais elle n'obtient qu'une
"garantie" verbale des Alliés anglo-américains de soutenir la France en cas de nouvelle agression
allemande (promesse qui se révélera illusoire).
Le ressentiment est particulièrement fort encore en Italie. On a parlé de « victoire mutilée », car
les Alliés n'ont pas respecté les promesses faites durant le conflit concernant l'attribution des
provinces de l'Istrie, de la Dalmatie et du Trentin.
Les fascistes italiens exploitent cet état de fait et y trouvent un terreau propice à l'exaltation
d'un nationalisme virulent.
La Belgique, qui est le pays qui a connu le plus d'exactions et d'exécutions de civils de la part de
l'occupant, relativement à sa population, est la première nation dédommagée financièrement
par l'Allemagne et la seule à l'être totalement, ce qui contribue à sa rapide reconstruction.
Autre source de ressentiments, la contradiction entre, d'une part, la proclamation solennelle du
« droit des peuples à disposer d'eux-mêmes » et, d'autre part l'interdiction faite aux Autrichiens
germanophones de se rattacher à l'Allemagne ; ce ressentiment favorisera le bon accueil fait en
Autriche à l'Anschluss en 1938.
LES RÉPARATIONS
Le paiement de réparations représente une lourde charge pour la République de Weimar. En
proie à de graves difficultés financières, elle s'affirme incapable d'y faire face. Les Alliés
demandent alors des livraisons en nature. Face aux retards de livraison allemands, la France et
la Belgique envahissent la Ruhr en 1923, ce qui aggrave encore la déstabilisation économique de
l'Allemagne. Toutefois, les difficultés ne sont pas réglées.
Sous la direction américaine, le plan Dawes est alors élaboré. Il facilite les conditions de
remboursement pour l'Allemagne. Toutefois, la charge apparaît encore trop lourde.
En Allemagne, les réparations font tout au long de la période l'objet de vives contestations
politiques, et alimentent un vif ressentiment.
Avec la Grande Dépression, les versements furent interrompus (moratoire Hoover en
1931, Conférence de Lausanne en 1932).
En 1933, les nazis arrivent au pouvoir en Allemagne, ils rejettent toute idée de paiement des
réparations. Les paiements sont définitivement arrêtés.