Procédés de transformation artisanale des fruits et graines du baobab

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Dépôt légal N° 8221 du 30/10/2015
Bibliothèque Nationale du Bénin, 4ème Trimestre
ISBN 978 – 99919 – 0 – 810 - 6
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PROJETD’APPUIALAPROMOTIONETLAVALORISATION
DESPRODUITSFORESTIERSNONLIGNEUXAUBENIN
(PAPFNL/BEN)
FICHE TECHNIQUE
Procédés de transformation artisanale
des fruits et graines du baobab
(Adansonia digitata) au Bénin
Dr Ir. S. Gaston AKOUEHOU,
Maîtrederecherche(CAMES)
PointFocalNationaldelaConventionsurlaDiversitéBiologique
EnseignantFSA/UAC
Dr Ir. Paulin AZOKPOTA,
EnseignantChercheur,
MaîtredeConférencesdesUniversitésauCAMES,
enTechnologieetMicrobiologieAlimentaires,FSA/UAC
Dr Ir. Achille ASSOGBADJO,
MaîtredeConférencesdesUniversitésauCAMES
Dépôt légal N° 8221 du 30/10/2015
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Dépôt légal N° 8221 du 30/10/2015
Bibliothèque Nationale du Bénin, 4ème Trimestre
ISBN 978 – 99919 – 0 – 810 - 6
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6.5. Procédés et équipements de transformation
Certaines opérations telles que le décorticage, le concassage/ dépulpage, la mouture sont,
non seulement primordiales, mais très contraignantes et nécessitent d’être mécanisées. Il
faut qu’un plan d’acquisition (décortiqueuses, concasseurs, dépulpeurs, moulin
approprié…), soit mis en œuvre au profit des groupements de transformation. Cette
disposition leur permettrait d’améliorer la productivité et de ce fait, les revenus de façon
substantielle.
Conclusion
Les perspectives sont prometteuses pour la production de la pulpe de baobab dont la
demande est de plus en plus forte notamment, aussi bien au plan national qu’international.
Mais le séchage des feuilles, la transformation de la pulpe en poudre de façon artisanale
constituent un frein important et une source de contamination microbienne qui méritent
d’être réglés afin de mieux valoriser la filière.
Références bibliographiques
Akouêhou G. S. (2008). Agrosystèmes forestiers et gestion du karité (Vitellaria paradoxa)
et du néré (Parkia biglobosa) dans les terroirs villageois de Partago au Nord-Bénin », in
BRAB, N° 62, 16p.
Akouêhou G. S. (2012). Evaluation et analyse socio économique des marchés des produits
forestiers non ligneux, cas du Néré, du Karité, du Rônier, du Baobab, du Pommier sauvage
et de l’Arbre à Pain : les chaines de commercialisation, les différents maillons, les
caractéristiques, les différents acteurs directs et indirects, les interrelations et les différents
flux dans les zones d’intervention du projet. Rapport FAO. Cotonou. (PA-PFNL) au Bénin :
(PCT/BEN/3305), 118p.
Azokpota, P. (2012). Technologie de transformation de six espèces forestières prioritaires
non ligneuses : Néré, Karité, Rônier, Baobab, Pommier sauvage et Arbre à Pain. Deuxième
rapport de consultation. Rapport FAO. Projet d’Appui à la promotion et à la valorisation
des Produits Forestiers Non Ligneux» (PA-PFNL) au Bénin : (PCT/BEN/3303, Bénin, 82p.
Assogbadjo, A. E. (2006). Importance socio-économique et étude de la variabilité
écologique, morphologique, génétique et biochimique du baobab (adansonia digitata l.) au
Bénin. Thèse de doctorat. Faculty of Bioscience Engineering, Ghent University, Belgium.
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Assogbadjo A.E. (2010). Le baobab africain (Adansonia digitata L.): Techniques de
propagation. Manuel Technique 3. Rufford Small Grants Foundation. 15p.
Assogbadjo A.E., Adomou A., Lougbegnon T., Fandohan B & Sinsin B. (2011).
Réalisation de la monographie des sites identifiés d’aire de conservation communautaire de
la biodiversité et élaboration de la stratégie du gel du foncier. Volet biodiversité et
conservation. Agence béninoise pour l’Environnement, 56p.
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Introduction
Le baobab (Adansonia digitata) est un grand arbre de la famille des Malvaceae qui a une
grande importance au plan économique dans les régions situées dans les zones sèches
(FAO, 2002 ; FAO, 2010). Au Bénin, le baobab est principalement disponible dans la partie
septentrionale du pays où il est utilisé par les populations locales aussi bien à des fins
alimentaires que médicinales, notamment à Natitingou, Ouaké et Boukoumbé qui
constituent les zones de fort peuplement. Pour ces populations, les produits dérivés de
baobab constituent une importante source de revenus (Assogbadjo, 2006 ; Assogbadjo,
2011 ; Akouèhou, 2012).
Les organes de baobab ont une haute valeur nutritionnelle. En effet, les feuilles constituent
une excellente source de protéines avec une composition en Vitamines C et en acides
aminés essentiels importants. Les organes sont utilisés sous la forme fraîche comme légume
ou sous forme séchée, moulue et tamisée donnant une poudre utilisée pour les sauces. Les
amandes, les graines et la pulpe de baobab sont fermentées pour donner, respectivement du
Tayohounta, du Dikouanyouri, et du Mutchayan, trois condiments locaux très consommés
dans la partie septentrionale du Bénin (Assogbadjo, 2006 ; Assogbadjo, 2011 ; Akouêhou,
2008 ; Azokpota, 2012).
Parmi les organes du baobab, la pulpe est la principale source de revenus pour les
populations. Elle fait l’objet d’une importante transaction commerciale entre le Nord et le
Sud du Bénin, générant ainsi d’importances ressources financières. Certaines entreprises
sur le plan artisanal utilisent la pulpe de baobab comme matière principale pour la
production de jus, de sirop, de purée (yaourt) et d’alcool (Akouèhou, 2012 ; Azokpota,
2012).
Cependant, de nombreuses difficultés freinent encore le développement de la filière baobab
au Bénin. Dans le contexte actuel menacé par les contraintes environnementales avec les
effets des changements climatiques, aucune information précise n’existe à ce jour sur la
disponibilité de la ressource.
L’offre des produits dérivés dans les terroirs de disponibilité ainsi que les revenus générés
par son exploitation sont peu connus. Par rapport aux technologies de transformation du
baobab, la non maîtrise de la qualité des produits finis, la mauvaise présentation des
produits, l’absence d’équipements appropriés pour certaines opérations difficiles telles que
le décorticage, le concassage/dépulpage et la mouture, le faible rendement de la production
du fait de l’ignorance des bonnes pratiques de Fabrication sont autant de défis à relever afin
de mieux valoriser la filière «baobab» (Azokpota, 2012).
La présente fiche technique a été élaborée à partir des enquêtes de filières réalisées dans le
cadre du Projet Produits Forestiers Non Ligneux. Elle vise à amener les différents acteurs
des maillons de commercialisation des produits du Baobab à appréhender l’état des parcs à
Baobab et leur production dans la zone cible du Projet, les voies de vulgarisation des
différents produits ainsi que les principales contraintes de leur valorisation (Azokpota,
2012).
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1. Composition physico-chimique et valeur nutritionnelle du
baobab
Les caractéristiques physico-chimiques et nutritionnelles du baobab en comparaison avec
d’autres fruits classiques sont indiquées dans le tableau 1.
Tableau 1. Caractéristiques physico-chimiques et valeur nutritionnelles de la pulpe de
baobab, comparées aux fruits classiques
Fruits
classiques
Eléments constitutifs et nutritifs (/100 g)
Energie
Kcal Protéines
g Lipides
g Calcium
mg Fer
mg Vit A
µg Vit C
mg
Baobab 371,4 3,3 0,4 0,3 928,0 0,03 2,2
Avocat 121,0 1,4 11,3 19,0 1,4 265,0 18,0
Banane 88,0 1,5 0,1 9,0 1,4 60,0 9,0
Agrumes 49,0 0,8 0,3 38,0 1,1 115,0 46,0
Goyave 64,0 1,1 0,4 24,0 1,3 145,0 326,0
Mangue 60,0 0,6 0,2 24,0 1,2 1600,0 42,0
Papaye 32,0 0,4 0,1 21,0 0,6 475,0 52,0
Ananas 47,0 0,4 0,1 16,0 0,4 45,0 34,0
Source : Assogbadjo (2006)
2. Valeur thérapeutique
Les différentes utilisations de la ressource au plan médicinal sont mentionnées dans le
tableau 2.
Tableau 2. Usages thérapeutiques du baobab
Organes
du baobab Usages thérapeutiques
Pulpe Maux de ventre, ulcère, perte de virilité, tonifiant et stimulant, paludisme,
inappétence, diarrhée, rhume ou toux, grippe, purge, aphrodisiaque, hémorroïde,
piqûre d’insecte
Graines Toux, maux de ventre, hypertension artérielle, rougeole, paludisme, stimulant de la
sécrétion du lait chez la nourrisse et lutte contre la carie dentaire.
Feuilles Anémie, stimulant et tonifiant, perte de virilité, hémorroïde, aphrodisiaque, asthme,
dentition chez le nourrisson, diurétique, traitement des maladies liées aux yeux.
Ecorce Diarrhée, plaies incurables et béantes, maux de dent, brulure, vigueur chez le bébé et
le nourrisson, calme les douleurs du bas de dos
Racines Epilepsie (racine associée à d’autres feuilles) croissance normale et protection des
bébés, fortifiant, paludisme
Fleurs Facilité l’expulsion du fœtus lors de l’accouchement chez la femme
Capsules Indigestion, nausée, plaie
Sources : Assogbadjo (2006) ; Azokpota (2012)
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Photo 12: Fruits de baobab récoltés et entassés
6.3. Technique de récolte de l’écorce
Le prélèvement pour la fabrication des cordes constitue la principale raison de mutilation
des baobabs. La récolte se fait en prélevant à coup de machette l’écorce de l’arbre. Celle-ci
est tressée et devient de la corde mais cette activité est peu développée voire même absente
dans la commune de Ouaké. Seuls les guérisseurs prélèvent des bouts d’écorces pour le
traitement de certains maux comme la diarrhée, les maux de dent, les maux de ventre.
D’une façon générale, les techniques de récolte des différents organes du baobab sont
manuelles, rudimentaires et souvent dangereuses lorsqu’il s’agit de grimper des arbres de
très grandes hauteurs. Aussi, toutes les femmes enquêtées travaillent-elles de façon
individuelle. Pour une raison ou une autre, les groupements qui existaient se sont disloqués
et d’autres ont du mal à se mettre en place. Ce qui rend encore plus difficile l’exploitation
des diverses organes.
6.4. Conditionnement et stockage des fruits
La conservation des fruits de baobab se fait dans des conditions qui n’assurent toujours pas
la qualité du produit fini. Une mauvaise conservation peut engendrer des cas de
contamination par les moisissures dont certaines espèces sont productrices d’aflatoxine. A
cet effet, on peut construire des espaces cimentés à des endroits indiqués. Il est important
que les fruits soient bien séchés, de préférence sur des aires de séchage qu’on peut
construire pour la circonstance. Il en est de même que les amandes extraites et qui doivent
être conservées pendant un temps relativement long. Par ailleurs, les fruits pourris ou en
voie de pourrissement doivent être isolés pour éviter la contamination de tout un lot. Ce
sont autant de bonnes pratiques d’hygiène et de fabrication qui doivent faire partie du
programme de renforcement des capacités.
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Usage des organes
22,5%
77,0%
0,5% Les feuilles
Les fruits
L'écorce
Figure 4. Pourcentage d’utilisation des organes du baobab
Un total de 77% des enquêtées exploitent principalement les fruits. En effet, c’est l’organe
du baobab qui apporte le plus de valeur ajoutée après transformation. Son importance tant
alimentaire que médicinale va au delà des frontières locales et nationales. A la suite des
fruits, viennent les feuilles avec 22,5% et les écorces en troisième position avec moins de
1% de l’échantillonnage enquêté.
Technique de récolte des fruits
32,9%
66,5%
0,6% Baton
Jet de pierre
Baton muni de crochet
Figure 5. Pourcentage d’utilisation des techniques de récolte
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3. Parcs à baobab
La zone soudanienne de la Donga est un domaine de savanes avec de rares galeries
forestières avec des arbres recouvrant faiblement le sol au Bénin. On y retrouve le baobab
en densité plus élevée et dans la plupart des modelés géomorphologiques et types de
formation végétale. Bien qu’étant dans une zone à forte densité de peuplement, le baobab
n’est pas aussi abondant dans la commune de Ouaké comme c’est le cas à Boukoumbè, à
Karimama ou à Porga au Bénin, tous situés dans la même zone agro- climatique où la
densité dépasse 5 pieds de baobab au km2 (Assogbadjo ; 2010, Akouehou 2008, Akouehou
2012). A Ouaké, la densité est de 2 individus au km2. Le diamètre des arbres est compris
entre 96 et 199 cm. Dans l’ensemble du paysage ou système agraire, les repousses et la
régénération sont inexistants voir nulles. Alors qu’un arbre produit en moyenne 137
capsules de baobab et une capsule de baobab pèse 204 g et produit 32 g de pulpe et 23 g
d’amande dans cette zone agro-climatique soudanienne (Assogbadjo, 2006 ; Akouêhou
(2012). Une estimation de la production fruitière dans la zone en fonction des relevés
forestiers est consignée dans le tableau 3.
Tableau 3. Production fruitière de baobab en capsule, en pulpe et en amande à Ouaké
(Bénin)
Variable Production estimé d’un
pied de baobab (kg) Production estimée de
la zone d’étude (kg)
Capsule 28 1876
Pulpe 4,4 294,8
Amande 3,15 211,05
Source : Assogbadjo (2006)
4. Voies de valorisation du Baobab au plan technologique
4.1. Valorisation des Feuilles de baobab
Les feuilles de baobab constituent une excellente source de protéines alimentaires à Ouaké
qui contient tous les acides aminés, principalement les acides aminés essentiels. Elles
contiennent également une forte teneur en oligoéléments tels que les minéraux et les
vitamines (principalement la vitamine C). Les feuilles peuvent être consommées comme
légume. Les extraits de feuilles fraîches seraient très efficaces contre la dysenterie. Ils
seraient aussi diurétiques, diaphorétiques, tonifiants. Ils serviraient également à soigner la
fièvre, la diarrhée, la dysenterie, les coliques, les lumbagos ou l’ophtalmie et les infections
des voies urinaires, et l’asthme. Les feuilles séchées peuvent être également réduites en
poudre et utilisée comme un ingrédient d’assaisonnement des sauces. La production de la
poudre à partir des feuilles de baobab est réalisée comme indiqué à la figure 1 (Azokpota,
2012).
Après un long séchage, les feuilles sont pilées pour donner une poudre verte localement
appelée dans la langue Ouaké « Kouka ». Cette poudre est tamisée pour être débarrassée
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