‘Caractérisation territoriale, urbanistique
et architecturale de Ganghwa’
WAT Workshop_atelier/terrain Ganghwa 2007 3
Macroforme
La macroforme est synonyme de "tache urbaine" qui fait référence à
la forme que prend la ville sur le territoire. En observant celle de
l’agglomération urbaine de Ganghwa, on peut émettre des
hypothèses quant à sa morphogenèse et son expansion future. Ainsi,
sa transformation est due à des forces (systèmes de transports) qui
favorisent l’expansion, mais aussi à des contraintes qu’on appelle
des éléments d’inertie (plan d’eau et topographie inappropriée). 2
En fait, l’analyse de l’image satellite nous permet de comprendre
l’interaction que l’urbanisation de Ganghwa a avec le site dans lequel
elle est insérée. La topographie peut être vue sous forme de
contraintes et de potentialités. Dans ce cas, la ville est encerclée par
une chaîne de collines, limitant son expansion plus fortement au nord
et de l’est vers le sud. Dans la portion sud-ouest il y a une vallée
correspondante à la rivière qui pénètre le territoire de la ville ce qui
permet clairement l’étirement de la tache urbaine. Le même
phénomène se produit au nord-est, cependant avec moins d’impact.
Ainsi, la contrainte limitative des collines est compensée par
l’ouverture dans la topographie sous forme d’une vallée d’où un axe
principal de transport routier a été établi en reliant la ville à la
capitale. On peut remarquer que l’étalement se poursuit le long de
cet axe routier qui a un effet d’entraînement dans l’établissement du
tissu urbain de par son rôle de vecteur économique. Comme dans le
cas de la presque totalité des villes, le passage d’un mode piétonnier
à un système mécanisé de transport comme l’automobile induit des
changements majeurs dans l’étalement urbain. L’automobile permet
de s’éloigner des centres urbains en faveur de la périphérie.
Toutefois, on peut voir que l’agriculture semble jouer un rôle
modérateur. En sachant que l’agriculture sur l’île de Ganghwa est
toujours forte avec 58 % des terres arables en culture, on peut
déduire que l’agriculture sur les flancs des collines plus le facteur
topographique freinent l’urbanisation de ces mêmes collines. 3 Le
2 Allain, Rémy, Morphologie urbaine : géographie, aménagement et architecture de
la ville, Armand Collin, Collection U, Paris, 2004, page 28.
3
http://www.quid.fr/monde.html?zoom=1&nbphot=9&iso=kr&mode=detail&style=p
hoto
même effet se produit le long de la rivière à partir de la porte du sud
où l’agriculture y puise son eau. Comme résultante, on peut qualifier
la macroforme de Ganghwa comme modèle en étoile avec des
radiales fuyant par les vallées.
Image 2 : Diagramme de la tache urbaine et des contraintes et potentiels du site.
En analysant la morphologie du site et les documents historiques, il
serait possible que l’établissement de la ville de Ganghwa fut choisi
par des praticiens de la géomancie, terme qui signifie la divination
par la terre. Or le terme géomancie serait une mauvaise francisation
de p’ungsu qui veut dire vent et eau. Cette pratique dérive du Feng
shui chinois que les Coréens ont adapté à leur territoire et l’ont
assoupli dans l’application de la théorie. Sommairement, "le P’ungsu
est un savoir-faire hautement développé et un système de valeur qui