mali 12°n, 8°w la terre devient aride à mesure que le monde se réchauffe Coton, Mali © Nic Fox auteurs Moctar Coulibaly, Association Malienne pour le Développement Intégré et Participatif & Janice Wormworth Au Mali, les gens dépendent absolument de l’agriculture, et l’agriculture dépend absolument du climat. Or, cette dynamique essentielle de la vie au Mali devient de plus en plus précaire. La diminution de la pluviométrie au cours des dernières décennies a dévasté le paysage surtout aride et semi-aride du pays ; les périodes de forte sécheresse ont à leur tour provoqué de graves famines. Bien que la pluie et les récoltes aient été quelque peu meilleures ces dernières années, le changement climatique fait que les Maliens doivent regarder la sécheresse comme une réalité future, et non comme une menace passagère. Avec un climat plus chaud et une pluviométrie réduite et variable, cette nation, qui se débat déjà avec la pauvreté, la désertification et une démographie en expansion, aura de graves problèmes. conséquences « Depuis quelques années déjà, nous constatons que le soleil brille et brûle davantage, la chaleur augmente chaque année. Il y a beaucoup plus de poussière en suspension et on se demande d’où elle vient... A cela il faut ajouter la dégradation de la terre qui est surtout liée à la monoculture du coton car, à l’heure actuelle, environ 85 % de nos terres cultivables sont occupées par le coton. » Daouda Sogoba, Secrétaire AV, Songuela, commune de Zanina. au bord du désert : Le Mali est enclavé en Afrique occidentale ; le nord du territoire se trouve dans le désert du Sahara, le centre dans la région semi-aride du Sahel, et le sud dans la région du Soudan, un peu plus humide. Les conditions relativement plus favorables à l’agriculture font de cette dernière une zone importante de production d’aliments et de coton. Le fleuve Niger, qui coule du sud-est vers le nord-est et traverse la moitié sud du pays, est essentiel pour l’activité économique ; quand les inondations annuelles le transforment en un énorme delta intérieur, il est grouillant de vie. de fortes sécheresses encore fraîches dans la mémoire : Lorsque la pluviométrie du Sahel a diminué de 20 à 40 pour cent pendant les années 70 et 80, la sécheresse a frappé durement le Mali. Pendant les cinq premières années de sécheresse, un quart de million de personnes et 3,5 millions de bestiaux sont morts. Les arbres se sont desséchés lorsque le niveau de l’eau souterraine est descendu au-dessous de leur système racinaire. Puis la sécheresse a frappé encore une fois, obligeant les habitants de la campagne à quitter leurs fermes et à s’en aller à Bamako, la capitale du pays, et à d’autres centres peuplés. Bien que les pluies et les récoltes aient été meilleures entre 2003 et 2006, la plupart des scientifiques affirment que le Sahel continue de se désertifier, et que la cause de cette situation est la dégradation provoquée par l’homme (par suite du déboisement et du changement d’affectation des terres) et aggravée par le réchauffement de la planète. prévisions météorologiques : davantage de chaleur et moins de pluie. On prévoit que, du fait du changement climatique, le climat du Mali sera plus chaud, plus sec et plus variable. Les températures moyennes pourraient monter de 4,5˚C d’ici à 2025. La plupart des modèles climatiques prédisent que les sécheresses extrêmes seront plus fortes au Sahel. De manière générale, la saison des pluies sera plus courte et plus variable. Ces modifications du climat menaceront la sécurité alimentaire des agriculteurs maliens, puisque la saison agricole dans les zones africaines semi-arides et arides se raccourcira de 20 % d’ici à 2050. Certains produits vivriers, par exemple la pomme de terre de saison fraîche cultivée à Sikasso, risquent tout simplement de n’être plus viables. Le résultat sera une recrudescence de la famine : en 2030, deux tiers des Maliens risquent d’être sous-alimentés. 20 | changement climatique : les témoignages Zoumana Dembélé, producteur de coton de Zanzoni, commune de Fakolo, Cercle de Koutiala, région de Sikasso. sur l’excès d’agriculteurs : Autrefois, les agriculteurs n’étaient pas nombreux. A présent, c’est le contraire. Donc, la terre est très différente aujourd’hui. Avant, elle était plus riche et productive. A mesure que la population augmente, l’agriculture devient plus intensive. Pour restaurer la fertilité du sol, on laissait la terre en jachère, mais cela ne se fait plus. L’exploitation continue des terres, l’abattage abusif des arbres, le ruissellement des eaux et les effets nocifs des engrais chimiques sont les causes de la dégradation des sols. Nos parents et nos grands parents n’utilisaient pas les engrais chimiques et à cette époque la culture du coton n’était pas si importante. Ce qui fait qu’il y avait moins de difficultés. Les arbres et les herbes étaient abondants et jouaient un rôle protecteur pour le sol. sur le manque de pluie : A présent, le couvert végétal est très réduit et il pleut moins qu’avant. Les agriculteurs comme moi peuvent à peine survivre. Parfois nous perdons une récolte entière à cause du manque de pluie. Quand cela arrive, nous ne pouvons pas nous en sortir. Cela aggrave la pauvreté. Le manque de pluie menace l’agriculture et, lorsque celle-ci est menacée, tout le processus de développement s’arrête, puisque l’agriculture est notre seule source véritable de revenus. Le changement climatique est un vrai danger pour notre survie, mais nous n’avons pas de solution à ce problème. Cela dit, nous cherchons des partenaires qui puissent nous aider à mettre en place d’autres possibilités, comme la culture maraîchère que nous pratiquons ici avec l’eau des puits. « Le manque de pluie menace l’agriculture et, lorsque celle-ci est menacée, tout le processus de développement s’arrête, puisque l’agriculture est notre seule source véritable de revenus. Le changement climatique est un vrai danger pour notre survie, mais nous n’avons pas de solution à ce problème. » Zoumana Dembélé, producteur de coton de Zanzoni, commune de Fakolo, Cercle de Koutiala, région de Sikasso. une nation d’agriculteurs: L’agriculture est le moteur du Mali. La production agricole emploie près de 80 % de la main-d’oeuvre ; le coton représente environ la moitié des exportations. Pourtant, ce pilier du pays devient de plus en plus instable. Le Mali se trouve dans la région sub-saharienne, celle au monde où la production d’aliments par personne est constamment insuffisante, ou bien en diminution. Près d’un tiers des Maliens n’ont pas assez à manger. problèmes additionnels Le Mali, l’un des pays les moins développés et les plus pauvres du monde, est aussi particulièrement exposé au changement climatique dans un continent considéré comme très vulnérable à cet égard. Il n’a pas assez de ressources pour satisfaire les demandes en matière de santé et d’éducation et les objectifs de développement, et encore moins pour faire face à des vicissitudes écologiques telles que la sécheresse et le dérèglement du climat. en quête de terres : La pauvreté, la croissance démographique et la diminution de la pluviométrie forcent les agriculteurs à exploiter des étendues plus larges. Ainsi, les forêts sont transformées en champs vulnérables à l’érosion et à la désertification. Le besoin de trouver du bois de feu et des médicaments indispensables favorise encore le déboisement, ce qui perpétue le cycle de la dégradation écologique et de la pauvreté. Cette dégradation provoque aussi une augmentation de la demande d’emploi, en particulier pour les femmes. De nombreux Maliens sont forcés de quitter leurs fermes, et l’insécurité alimentaire sévit. Les ressources naturelles en subissent d’énormes pressions, et des conflits éclatent entre les différents groupes qui cherchent à les utiliser. une question de fertilité : Le problème de la faible fertilité du sol devient de plus en plus grave au Mali. Il est rare qu’on y ajoute des éléments naturels tels que les déchets des récoltes, parce que les fermiers pensent qu’il est plus profitable de les utiliser à des fins non agricoles. Parallèlement, l’application excessive d’engrais et de pesticides chimiques pour la monoculture du coton a causé des problèmes de fertilité et de pollution. adaptation « ...nous devrions penser à abandonner le coton conventionnel pour le remplacer par le coton biologique, qui ne nécessite pas l’utilisation de produits chimiques et phytosanitaires. Nous allons nous investir dans la production de fumier organique pour restaurer nos sols et garantir de meilleurs rendements agricoles. Mais pour mettre en oeuvre toutes ces solutions nous avons besoin d’appuis extérieurs. » Teuguezié MALLE, président de l’Union des Sociétés Coopératives de la commune de M’Pèssoba, Cercle de Koutiala, région de Sikasso. Le problème principal des Maliens en matière de changement climatique est la sécheresse persistante qu’ils subissent, même dans la région de Sikasso (la région soudanaise, qui est la plus humide) où la pluviométrie a également diminué depuis 1969. Comme le signalent les témoignages ici présentés, le manque d’eau a des effets directs et dévastateurs sur Sikasso, une région fortement dépendante de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche. les amis de la terre international www.foei.org Siaka Coulibaly, Président de l’Union communale des Sociétés Coopératives de la Commune de Tao (Fonfona), Cercle de Koutiala, région de Sikasso. changements météorologiques : J’ai constaté qu’il fait très chaud maintenant et il y a également trop de vent. Autrefois il pleuvait beaucoup et le climat était très favorable, ce qui n’est plus le cas. Chaque fois qu’il y a trop de vent, les maladies augmentent. Il y a 10 ans et plus, les premières pluies tombaient chez nous en avril, maintenant il faut attendre la fin du mois de mai et souvent jusqu’au 15 juin pour semer. Les pluies étaient régulières et bien reparties entre les différentes zones agricoles. l’avancée du désert : À présent, certains villages peuvent recevoir beaucoup de pluies pendant plusieurs jours alors que leurs voisins sont dans la sécheresse. Ce qui veut dire que le désert avance à grand pas, surtout parce qu’il y a moins d’arbres, non seulement ils sont coupés par les hommes mais aussi et surtout ils se dessèchent par la diminution ou le manque de pluies. la dégradation des sols : Par rapport à la dégradation de nos sols, je pense qu’il y a les effets négatifs des eaux de ruissellement qui détruisent les sols parce qu’il n’y a pas d’arbres et d’arbustes comme avant. Il y a aussi les hommes qui ont une grande part de responsabilité dans cette situation car ils coupent abusivement les arbres sans penser directement aux conséquences dramatiques de cette pratique. le reboisement : Si nous coupons des arbres parce que l’homme ne peut pas vivre sans bois, nous devons avoir le courage de mener beaucoup d’actions de reboisement pour remplacer les arbres que nous coupons. Il est vrai que la sécheresse rend cette activité très difficile, mais nous devons faire des efforts dans ce sens. Il y a aussi la monoculture et la diminution de la jachère. Avec la culture effrénée du coton et l’utilisation abusive des engrais chimiques, nos sols ont été détruits et dégradés et nous vivons aujourd’hui les conséquences négatives de cette situation. 2007, L’interview des paysans © AMADIP changement climatique : les témoignages | 21 la réaction des agriculteurs Même lorsqu’ils n’en connaissent pas la cause première, les Maliens savent que le climat est en train de changer et ils essaient de s’y adapter de diverses manières. L’éducation et l’information sont essentielles pour que les agriculteurs puissent s’adapter ; ainsi, les décideurs et les spécialistes travaillent à la divulgation des informations utiles et des résultats de la recherche agronomique. domaines de changement : Les informations météorologiques sont utilisées pour aider les agriculteurs à planifier leurs activités et à répondre au changement climatique. Grâce à une initiative nationale réussie, ils reçoivent des bulletins d’experts où figurent les derniers renseignements sur le temps et l’hydrologie, ainsi que des informations sur les problèmes agricoles du moment ou sur des questions sur le terrain. Cela fonctionne comme un système d’alerte qui permet aux décideurs de mieux réagir devant une crise. En outre, le plus important est que ce système aide les agriculteurs à savoir à quel moment il convient de semer et de récolter, ce qui fait diminuer le nombre des récoltes perdues et permet de mieux utiliser la terre. À son tour, le bon usage de la terre fait diminuer la dégradation environnementale. D’autre part, on encourage les agriculteurs à choisir des variétés agricoles qui nécessitent moins d’eau et des produits dont le cycle de croissance est plus court, de manière à s’adapter au raccourcissement de la période humide. Par exemple, de nombreux paysans sont en train d’abandonner la culture du riz, qui requiert beaucoup d’eau, au profit d’autres céréales plus résistantes à la sécheresse, telles que le millet, le sorgho et le maïs. Une autre stratégie importante consiste à développer des variétés végétales plus résistantes à la sécheresse et à la chaleur. Et là où l’érosion devient un problème, on exhorte les agriculteurs à lutter contre elle, par exemple en construisant des brise-vent autour de leurs champs pour éviter que la terre s’envole. Il y a aussi des initiatives pour freiner « l’érosion génétique » des cultures traditionnelles les mieux adaptées au climat actuel, telles les variétés traditionnelles de millet. Certains agriculteurs se tournent vers l’agriculture biologique, y compris celle du coton ; en 2006, un jury de citoyens ruraux de Sikasso a voté contre la culture de variétés transgéniques. il faut nourrir les vaches : Le bétail, qu’il s’agisse de vaches, de moutons, de chèvres, d’ânes ou de chevaux, joue un rôle très important dans l’économie de subsistance du Mali. Or, la diminution de la pluviosité a fait diminuer le fourrage et les animaux ont très peu à manger. A mesure que les plantes fourragères se dessèchent et disparaissent, les éleveurs non nomades commencent à déplacer le bétail pour essayer de s’adapter aux nouvelles conditions. De même, les agriculteurs mettent de côté les résidus de récolte pour les utiliser comme fourrage et profitent de tout ce qu’ils trouvent pour nourrir le bétail. la pêche doit changer : Au moment des inondations annuelles d’août à novembre, le delta intérieur du fleuve Niger se transforme en un énorme réseau de lacs qui, plus tard, deviennent des lacs et des étangs indépendants. La pêche fluviale de poissons d’eau douce est une source importante de revenus et d’aliments pour les Maliens. Or, le changement climatique, l'irrigation et les barrages sur le fleuve ont réduit son débit de près de 30 % au cours des dernières décennies, de sorte que les populations de poissons ont beaucoup diminué.La surexploitation et les méthodes de pêche destructrices y ont contribué également. Les Maliens essayent de s’y adapter en prenant des mesures pour préserver le niveau de l’eau, en utilisant des filets et des méthodes de pêche plus appropriés et en organisant des coopératives d’élevage de poissons. Le gouvernement cherche à mieux réglementer la pêche ; en outre, il met au point des plans pour l’élevage de poissons dans le delta, de manière à en relancer la production. 22 | changement climatique : les témoignages Teuguezié Malle, Président de l’Union des Sociétés Coopératives de la commune de M’Pèssoba, Cercle de Koutiala, région de Sikasso. les pour et les contre du coton : Le coton est très important pour nous car c’est la seule culture commerciale de la zone. C’est à cause du coton que les paysans sont approvisionnés en engrais chimiques, produits phytosanitaires etc., que nous donne la Compagnie Malienne pour le Développement des textiles (CMDT), la société cotonnière du Mali. L’utilisation abusive de ces produits a aussi un impact négatif sur notre environnement. Nous sommes obligés pourtant de les acheter et de les utiliser pour avoir accès à des crédits auprès de la Banque Nationale de développement agricole (BNDA) et des autres institutions de micro finances. le développement en danger : Les feux de brousse et les brûlis des résidus de récolte ont des conséquences négatives pour les sols. Le déboisement et les eaux de ruissellement ont aussi leur part dans cette situation. Tous ces facteurs entraînent la diminution des arbres et des herbes et rendent du coup l’élevage difficile. Donc, non seulement l’agriculture est devenue difficile à cause de la diminution de la pluviométrie et de la dégradation continuelle des terres et du couvert végétal, mais l’élevage aussi se trouve compromis à cause du manque de nourriture. C’est dans ces conditions que nous tentons de mener malgré toutes nos activités agricoles qui, malheureusement, sont la seule source de revenus à partir de laquelle tout le développement est programmé. Mais la pauvreté continue de s’aggraver et de priver les citoyens de leurs droits fondamentaux. les solutions : Les solutions que nous pouvons explorer passent par une diminution des superficies cultivées en coton et par la plantation d’arbres. Nous devons aussi diversifier nos sources de revenus en entreprenant d’autres activités, telles que la valorisation des produits locaux et la promotion du commerce équitable. En outre, nous devrions aller vers un abandon du coton conventionnel pour le remplacer par le coton biologique, qui ne nécessite pas l’utilisation de produits chimiques et phytosanitaires. Nous allons nous investir dans la production de fumier organique pour restaurer nos sols et garantir de meilleurs rendements agricoles. Mais pour mettre en oeuvre toutes ces solutions nous avons besoin d’appuis extérieurs. À gauche : Déchargement du coton, Mali © nic fox À droite : 2007, Pompe à eau fonctionnant à l’énergie éolienne, Mali © AMADIP mali 12°n, 8°w chaque gouttelette compte : La gestion intégrée des ressources hydriques est cruciale pour que les agriculteurs puissent s’adapter au changement climatique, mais elle a eu pour l’instant très peu de succès. Il est important de construire des digues, des barrières et des barrages pour régulariser le débit du fleuve, mais il risque d’être très difficile d’éviter que certains usagers en profitent aux dépens des autres. Parmi d’autres stratégies, on encourage les agriculteurs à capter davantage d’eau de pluie et d’eau superficielle, on approfondit les puits existants et on fournit un service gratuit de forage de nouveaux puits. De même, on conseille aux agriculteurs d’appliquer des techniques qui permettent de mieux utiliser l’eau, par exemple, celle qui consiste à couvrir le sol d’une couche de paille pour conserver l’humidité. En outre, les autorités nationales essaient depuis 2006 de s’attaquer au déficit de pluie par une méthode nouvelle, l’ensemencement de nuages.1 sauver les forêts : Bien que le reboisement et la protection des forêts soient considérés comme importants au Mali, les efforts dans ce sens perdent du terrain face au besoin permanent de bois de feu et de terres cultivables. Le gouvernement aspire à intensifier les activités de reboisement. Simultanément, on cherche des solutions au plan local. Ainsi, on conseille aux Maliens d’utiliser de nouvelles cuisinières plus efficaces et des briquettes faites de déchets : résidus de charbon, tiges de coton et copeaux de bois des scieries. L’énergie solaire et les carburants de remplacement sont à l’étude également. 1 L'ensemencement des nuages, utilisé pour déclencher la précipitation, consiste à disperser des substances dans l'air, par exemple des particules d'iodure d'argent ou de neige carbonique, afin de favoriser la formation de cristaux de glace qui, en tombant, deviennent des gouttes de pluie. sources Association Malienne pour le Développement Intégré et Participatif (AMADIP). Bilan 2007 des changements climatiques : conséquences, adaptation et vulnérabilité. Contribution du Groupe de travail nº 2 au Quatrième rapport d’évaluation du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat. www.ipcc-wg2.org/ Mainstreaming Adaptation to Climate Change in Least Developed Countries (avril 2003). Institut international pour l’environnement et le développement. www.un.org/special-rep/ohrlls/ldc/LDCsreport.pdf Butt et al. (2006) Policies for reducing agricultural sector vulnerability to climate change in Mali. Climate Policy 5; 583–598. Ce témoignage et d’autres encore figurent en ligne sur www.foei.org/fr/campaigns/climate pour essayer de s’en sortir : Les Maliens tâchent de s’adapter au changement climatique par d’autres moyens aussi, comme la cueillette de graines et de fruits sauvages, le commerce artisanal et même l’alternance d’activités : aux moments de forte sécheresse, beaucoup de paysans maliens se déplacent vers les villes, puis retournent à la campagne lorsque les conditions deviennent plus favorables à l’agriculture. conclusion La vie et le travail de la plupart des Maliens sont intimement liés à leur terre mais, du fait du changement climatique, cette terre leur glisse, littéralement, entre les doigts. De plus en plus de champs, victimes du déboisement et du réchauffement de la planète, sont envahis par le sable du Sahara. Les Maliens ont déjà subi de graves sécheresses dans les décennies passées, mais leur avenir risque d’être encore plus sec et chaud. Le pays essaie d’y réagir par des programmes d’information, de nouvelles méthodes agricoles et une meilleure gestion de l’eau, mais ces mesures ne vont pas mener beaucoup plus loin le Mali, l’un des pays les plus pauvres du monde. En définitive, du fait de leur capacité d’adaptation vraiment limitée, le Mali et d’autres nations africaines devront dépendre des initiatives mondiales pour lutter contre le changement climatique. Effets de la sécheresse et de l’érosion, Mali, 2007 © AMADIP La corvée d’eau, Mali © AMADIPbruary 2005, King tides, Funafuti, Tuvalu © gary braasch les amis de la terre international www.foei.org changement climatique : les témoignages | 23