L'expérience du grec, en Hypokhâgne, est très
enrichissante. Elle se fait à deux niveaux :
- D'une part, et cela est essentiel pour
"apprivoiser" la langue, il faut se confronter à un
exercice peu agréable mais très utile pour garder sa
mémoire active et performante : l'apprentissage des
désinences, des déclinaisons, des terminaisons. Par
ailleurs cet apprentissage vous fera automatiquement
faire des liens avec des mots français, et vous en
comprendrez ainsi la racine : c'est cela qui est
enrichissant.
- D'autre part, en cours de grec, on découvre
certains aspects d'une civilisation dont on nous parle
assez peu dans le secondaire. On y découvre (ou
redécouvre) des personnages de la mythologie, des
particularités de la culture grecque, des moments
importants de son Histoire...
Vous savez tout ! Devenez Helléniste !
Zoé, helléniste débutante (2h / semaine)
J'ai arrêté le latin à la fin du collège, persuadée
que jamais je n'aurais besoin de cette langue pour mes
études supérieures. On m'avait bien parlé de ces
étranges filières intellectuelles que sont les prépas
littéraires et pour lesquelles il était, disait on, conseillé
d'être presque bilingue en langues anciennes, mais
cette perspective lointaine et incertaine n'a pas suffi à
me décider à poursuivre. Sauf que pendant mes années
lycée j'ai développé un certain attrait pour les lettres,
(mince !) un fort intérêt pour l'histoire, (zut ! ) une
attirance certaine pour la philosophie, (flûte ! ) , un
goût pour l'anglais (hell ! ) et même une curiosité
étrange pour la géographie (damnation ! )
Cette histoire de prépa littéraire devenait intéressante ;
mais comment affronter cette matière dont la seule
évocation faisait pâlir les hypokhâgneux de mon lycée,
et grincer des dents mes souvenirs : le latin ?
Solution : Faire du grec. (eurêka !)
Oui je le confesse mon choix pour la langue de Socrate
fut en partie guidé par un instinct d'esquive, et aussi
par un intérêt esthétique (Oh ! Les jolis petits
symboles !)...
Me voilà donc partie pour deux heures de grec par
semaine, avec d'autres débutants (qui comme moi
n'avaient pas fait de langue ancienne au lycée, ou qui
voulaient commencer le grec après 5 ou 6 ans de
latin.).
Certes, les premiers mois ne sont pas faciles,
déclinaisons et conjugaisons s'empilent, avec leur lot
de petites exceptions facétieuses, l'alphabet s'amuse
souvent à ne pas se fixer gentiment dans la tête quand
on veut apprendre du vocabulaire (bougre d'oméga !),
ah oui et puis il y a aussi cette bonne vieille grammaire
française (qui est une petite jeune à côté du moindre
mot grec) qui fait son come back et fait ressortir les
lacunes bien maquillées depuis le primaire (Aaah les
fonctions et les natures...) Mais bon on peut pas y
échapper quelle que soit la langue, ancienne ou
actuelle, que l'on veut étudier, donc autant s'y
confronter une bonne fois pour toute. Et puis il y a ce
plaisir étrange, au bout de quelques mois, lorsque l'on
parvient à extraire quelques mots, une logique, une
structure, une phrase, donc une pensée... d'une suite de
symboles qui quelques mois plus tôt ne signifiaient
rien (toujours aussi jolis, mais là n'est pas la
questions).
Au terme de l'année, je ne suis pas plus
bilingue qu'au début, et je ne le serai sans doute
jamais, mais je reste persuadée que faire du grec est
l'un des meilleurs choix que j'ai fait dans les brumes du
début de l'année. Je sais aussi que le grec n'a pas été
une matière subie pour pouvoir suivre les autres et
rester en prépa. Au contraire mon intérêt s'éveille pour
cette langue "morte", que les cours font apparaitre
tannée par le temps mais vibrante d'histoire(s).
Marie, helléniste débutante (2h / semaine)
Je m'appelle Mathilde et j'étais en hypokhâgne
cette année, avec comme spécialité grec. C'est vrai
qu'au début de l'année, j'avais énormément
d'appréhension quant au choix de ma langue ancienne :
je n'avais jamais fait ni de grec ni de latin. Mais mon
choix s'est tout de suite porté sur le grec (notamment
par rapport à la philosophie, car je pensais que cela me
permettrait de mieux cerner la pensée des philosophes
grecs). Et autant le dire tout de suite, je ne regrette
absolument pas.
Je n'avais donc jamais fait de grec et j'ai eu
envie de le prendre en tant que spécialité, c'est-à-dire
quatre heures par semaine. Je me suis retrouvée dans
un tout petit groupe. Dans ce groupe, il y avait une
véritable grecque, Angélique, ce qui forcément
impressionne quelque peu lorsque soi-même on n'a
jamais entendu de grec auparavant. Au tout début, j'ai
eu peur de ne jamais arriver à atteindre le niveau
attendu, à ingérer de nouvelles connaissances, intégrer
un nouvel alphabet, un tout autre système. Je partais
vraiment de zéro. Les autres de mon groupe avait eu
quelques notions déjà ou avait fait du latin. Moi rien.
Mais tout s'est très bien passé pourtant : l'année a
démarré "en douceur". Le contenu des cours prend en
compte nos difficultés et notre rythme
d'apprentissage ; on se met à notre niveau et petit à
petit, on progresse sans s'en rendre compte. Je ne me
suis jamais sentie surchargée de travail en grec, même
si au départ ça demande quand même un gros effort : il
faut acquérir assez vite des bases solides pour aller
vers de plus en plus de difficulté, mais je ne me suis