Minerve ou Pallas, en grec Athèna
Dernière mise à jour : 10-10-2008
Athéna sur une monnaie grecque d’Akarnania
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Minerve, fille de Jupiter, était la déesse de la sagesse, de la guerre, des sciences et des arts. Jupi-ter, après avoir
dévoré Métis ou la Prudence, se sentant un grand mal de tête, eut recours à Vulcain qui, d'un coup de hache, lui fendit
la tête. De son cerveau sortit Minerve tout armée, et dans un âge qui lui permit de secourir son père dans la guerre des
géants où elle se distingua par sa vaillance. Un des traits les plus fameux de l'histoire de Minerve est son différend avec
Neptune pour donner son nom à la ville d'Athènes. Les douze grands dieux, choisis pour arbitres, décidèrent que celui
des deux qui pro-duirait la chose la plus utile à la ville lui donnerait son nom. Neptune, d'un coup de trident, fit sortir de
terre un cheval, Minerve en fit sortir un olivier, ce qui lui assura la victoire.
La chaste Minerve resta vierge; cependant, elle ne craignit pas de disputer le prix de la beauté à Junon et à Vénus. Afin
de l'emporter sur ses rivales, elle offrit à leur juge, Paris, le savoir et la vertu. Ses offres furent vaines, et elle en conçut un
grand dépit.
Cette déesse était la fille privilégiée du maître de l'Olympe; il lui avait accordé plusieurs de ses pré-rogatives
suprêmes. Elle donnait l'esprit de pro-phétie, prolongeait à son gré les jours des mortels, procurait le bonheur après la
mort ; tout ce qu'elle autorisait d’un signe de tête était irrévocable ; tout ce qu'elle promettait arrivait infailliblement.
Tantôt elle conduit Ulysse dans ses voyages, tantôt elle daigne enseigner aux filles de Pindare l'art d'exceller dans les
travaux qui conviennent aux femmes, à représenter des fleurs et des combats dans des ou-vrages de tapisserie. C'est
elle encore qui embellit de ses mains le manteau de Junon. Enfin c'est elle qui fait construire le vaisseau des Argonautes
d'après son dessin, et qui place à la proue le bois parlant, coupé dans la forêt de Dodone, lequel dirigeait leur route, les
avertissait des dangers, et leur indiquait les moyens de les éviter. Sous ce langage figuré, il est aisé de reconnaître le
gouvernail du vaisseau.
Beaucoup de villes se mirent sous la protection de Minerve, mais la ville entre toutes favorisée par la déesse fut
Athènes, à laquelle elle avait donné son nom. Là, son culte était en honneur perpétuel : elfe y avait ses autels, ses plus
belles statues, ses fêtes solennelles, et surtout un temple d'une remar-quable architecture, le temple de la Vierge, le
Par-thenon. Ce temple, reconstruit sous Périclès, avait cent pieds en tous sens. La statue, d'or et d'ivoire, haute de
trente-neuf pieds, était l'œuvre de Phidias.
Aux Panathénées, fêtes solennelles de Minerve, tous les peuples de l'Attique accouraient à Athènes. Ces fêtes, à
l'origine, ne duraient qu'un jour, mais en-suite leur durée se prolongea. On distinguait les grandes et les petites
Panathénées; les grandes se célébraient tous les cinq ans, et les petites tous les ans. A ces fêtes, se disputaient trois
sortes de prix, ceux de la course, de la lutte et de la poésie ou de la musique. Aux grandes Panathénées, on promenait
dans Athènes un navire orné du péplum, ou voile de Minerve, chef-d'œuvre de broderie exécuté par les dames
athéniennes.
Dans ses statues et ses images, on lui donne une beauté simple, négligée, modeste, un air grave, empreint de
noblesse, de force et de majesté. Elle a ordinairement le casque en tête, une pique d'une main, un bouclier de l'autre,
et l'égide sur la poitrine. Le plus souvent la déesse est assise; mais, quand elle est debout, elle a toujours, avec
l'attitude résolue d'une guerrière, l'air méditatif et le regard porté vers de hautes conceptions.
Les animaux consacrés à Minerve étaient la chouette et le dragon. On lui sacrifiait de grandes victimes; ainsi, aux
grandes Panathénées, chaque tribu de l'Attique lui immolait un bœuf, dont la chair était ensuite distribuée au peuple par
les sacrifica-teurs.
On considère habituellement Minerve (Athèna) et Pallas comme la môme divinité. Les Grecs même associent les deux
noms Pallas-Athèna. Cependant, d'après certains poètes, ces deux divinités ne sau-raient être confondues. Pallas,
appelée la Tritonienne aux yeux pers, fille de Triton, avait été chargée de l'éducation de Minerve. Toutes deux se
plaisaient aux exercices des armes. Un jour, elles se portèrent un défi et en vinrent aux mains. Minerve allait être
blessée si Jupiter n'eût mis l'égide devant sa fille ; Pallas en fut épouvantée, et, tandis qu'elle reculait en regardant
cette égide, Minerve*la blessa mortel-lement. Elle en éprouva un profond chagrin, et, pour se consoler, elle fit faire une
image de Pallas ayant l'égide sur sa poitrine. C'est, dit-on, cette image ou statue qui plus tard devint le fameux
Palladium de Troie.
Dans Homère, Minerve couvre ses épaules de l'immortelle égide où est gravée la tête de la Gor-gone Méduse,
environnée de serpents, et de laquelle pendent des rangs de franges d'or. Autour de cette égide étaient la Terreur, la
Dissension, la Force, la Guerre, etc. L'égide se prend quelquefois pour la cuirasse de Minerve, plus rarement pour son
bou-clier. Les seules divinités portant l'égide sont Mi nerve, Mars et Jupiter. L'égide de Jupiter était faite avec la peau
de la chèvre Amalthée, sa nourrice.
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