Cours-Prof:Immunologie(LTICS)

publicité
Thème 8 : IMMUNOLOGIE
LYCEE TAIBA/I.C.S. DE MBORO
tél : 955 77 81 – 955 40 37 - bp : 35 - site web : www.lmboro.has.it-e-mail :
[email protected]
Thème 8 : IMMUNOLOGIE
*
*
*
L’immunologie est la science
qui étudie l’ensemble des réactions de défense de l’organisme.
Mais de nos jours, cette science s’occupe aussi de l’étude des
dysfonctionnements et des aides qu’on peut apporter aux réactions de
défense de l’organisme.
Ce faisant, elle désigne l’étude de l’ensemble des sciences qui tendent à
maintenir l’intégrité de l’être vivant, à rétablir cette intégrité lorsqu’elle
est compromise, à étudier et à prévenir les dysfonctionnement des
réactions de défense de l’organisme.
Elle permet l’étude de l’ensemble des moyens naturels ou artificiels qui
assurent l’immunité de l’organisme qui s’articule non, au tour du système
immunitaire.
-LEÇON- 1-
LE SYSTEME IMMUNITAIRE
INTRODUCTION :
Le système immunitaire est un ensemble complexe formé d’organes spécialisés, de cellules
et de substances spécifiques ou non, qui circulent à travers le corps pour assurer la
protection et l’entretien de l’organisme pour que chaque entité de ce dernier puisse jouer
correctement son rôle.
I- NOTION D’INTEGRITE
Louis Pasteur, à l’aide ses travaux en microbiologie, a mis en évidence l’existence des
microbes pathogènes, dans les différents milieux de vie des êtres vivants (aérien,
aquatique, souterrain). Ce faisant, à l’instar des autres êtres vivants, est en contact
permanent avec ces microorganismes. Mais le plus souvent cette cohabitation ne fait guère
l’objet de pathologies (infection voire maladies). Cet état normal que l’organisme humain
tente de maintenir, face aux actions de stabilisatrices des microbes, est appelé intégrité.
Mais pour se faire, l’organisme à la possibilité de réagir contre tout corps étranger grâce à
sa faculté de :
- Se défendre convenablement contre ce qui lui est étranger, le non soi, dans la
perspective de le neutraliser et de le rejeter ;
- Reconnaître et de protéger ce qui lui est propres, le soi.
Remarques 1: Différence entre soi et non soi.
a- Le non soi définit comme étant l’ensemble des molécules différentes du soi qui
présentent dans l’organisme, déclenchent des réactions immunitaires spécifiques ou non
spécifiques. Ces molécules peuvent être du milieu extérieur ou représentés des molécules
du soi modifié (exemple cellules cancéreuses, cellules mortes ou infectée par un
endoparasite).
Les antigènes sont des corps qui possèdent au niveau de leur surface membranaire des
arrangements moléculaires différents de la structure superficielle des composés normaux
de l’organisme hôte, déclenchent une réaction immunitaire spécifique.
Les molécules du non soi capable d’induire une réaction immunitaire son appelées antigènes.
En réalité l’organisme ne répond qu’à une partie restreinte immunologiquement
représentatif de l’antigène, le déterminent antigénique ou épitope ou site antigénique. Ce
dernier peut correspondre qu’à quelques oses (unité de constitution des sucres) ou acides
aminés, véritable marqueurs d’identité de l’antigène. Un antigène peut avoir plusieurs
déterminants antigéniques, ex. éléments de membrane cellulaire ou de molécules isolées …
Un antigène, véritable agresseur de l’organisme, se caractérise par deux propriétés :
- Il est capable de déclencher une réponse immunitaire : c’est immunogénicité ou
caractère immunogène lié d’abord à leur caractère étranger puis à leur taille.
- Il est capable de r&agir de façon spécifique avec les éléments cellulaires ou
immoraux du système immunitaire : c’est la spécificité antigénique.
b- Par contre le soi se définit comme étant un ensemble de molécules propres à l’individu
qui détermine génétiquement sa carte d’identité biochimique et qui est unique à l’exception
des vrais jumeaux. Ces derniers sont portés par les membranes biologiques ou libérés dans
l’organisme et constituent ainsi des marqueurs biologiques spécifiques. Ces marqueurs
fondamentaux de l’organisme (soi), sont portés par les membranes des cellules de
l’organisme. Ils s’agissent :
b1- Des antigènes d’histocompatibilité ou molécules HLA (human leucocyte antigènes) chez
l’homme, qui résultent de l’expression d’un ensemble de gènes qui forme le complexe
majeurs d’histocompatibilité ou CMH. Le terme HLA provient du fait que ces antigènes ont
été découverts pour la première fois sur la membrane cytoplasmique des leucocytes.
Les molécules du système HLA sont des glycoprotéines dont certaines sont enchâssées
dans la membrane et font saillies à l’extérieur des cellules (sites de fixation). On les range
en trois classes :
- Les molécules HLA de classe I : Codées par les gènes A, B et C elles existent à la
surface de toutes les cellules nucléées (dotées d’un (ou de) noyau (x)) de l’organisme.
Ce sont des antigènes de « transplantation », véritables molécules du soi.
- Les molécules HLA de classe II localisées principalement sur les leucocytes
(macrophages, lymphocytes), elles sont codées par le gène D. Elles jouent un rôle
fondamental dans la reconnaissance du non soi et la régulation des réponses
immunitaires.
- Les molécules HLA de classe III codées par les gènes comprise entre les gènes D
et B elles sont solubles et ce sont surtout les constituants du complément (système
immunitaire non spécifique).
b2- Le système ABO : L’appartenance à un groupe sanguin est déterminée par une
glycoprotéine présente à la surface des hématie, appelée agglutinogène. Celle-ci peut se
présentée principalement sous trois formes : A, B et O (cf. cours hérédité humaine).
B3- Le système Rhésus : Sur la membrane des cellules sanguines se trouve aussi une
agglutinine d’un autre type : l’agglutinine Rhésus. Lorsqu’elle est présente, on dit que
l’individu est Rhésus positif au cas échéant il est Rhésus négatif (cf. cours hérédité
humaine).
Remarque 2:
- En cas de greffes, les molécules HLA du donneur deviennent la cible des réactions
immunitaires du receveur.
- Certains de ces molécules varient d’un individu à un autre et caractérisent le groupe
tissulaire de chacun.
- Les molécules du système HLA jouent un rôle fondamental dans le déclenchement des
réactions immunitaires en s’associant à des fragments de molécules étrangères à
l’organisme (non soi d’origine interne ou externe).
- Dans chaque cellule, des enzymes découpent en fragments peptidiques une partie des
protéines présentes dans le cytoplasme. Chaque peptide (de 8 à 15 acides aminés) se lie à
une molécule HLA formant un complexe peptidique qui migre à la surface de la cellule.
La cellule assure ainsi une exposition permanente d’un échantillon de son contenu
peptidique, ce qui permet une véritable surveillance immunitaire.
Dans le cas où les peptides présents proviennent de protéines étrangères introduites dans
la cellule par phagocytose ou des protéines codées par des gènes mutés (soi modifié) ; les
complexes peptidiques HLA sont repérés par des cellules spécialisées capables de
reconnaître la modifications des marqueurs du soi. Une réaction immunitaire contre ce non
soi est déclenchée, elle constitue la défense naturelle la plus importante.
II- NOTION D’IMMUNITE
Observations :
- Certains êtres vivants supportent le contact voire l’ingestion de germes pathogènes pour
d’autres sans être malade.
- D’autres ne contractent jamais une maladie alors qu’ils sont porteurs et transmetteurs de
microbes pathogènes pour d’autres.
- Un enfant qui a déjà eu la coqueluche ne contracte plus cette maladie. Et l’injection de
sérum de ces malades guéris (convalescent) à d’autres personnes peut empêcher la maladie
de se déclarer chez ces derniers.
- Les chiens ne contractent jamais le charbon.
- La poule n’a jamais le tétanos pathologique.
Interprétation :
Ces êtres vivants sont respectivement aptes à se défendre contre les germes pathologiques
causes de la maladie qu’il ne contracte jamais : on dit qu’ils sont doués d’une immunité.
Ils peuvent respectivement développer cette immunité de deux manières :
A- IMMUNITE NATURELLE
Soit par une neutralisation indifférente de différentes agresseurs, il s’agit d’un état de
résistance inné lié aux caractères héréditaires de l’individu : cette immunité est qualifiée
de naturelle et elle fait intervenir entre autre les barrières anatomiques, les réactions
inflammatoires … Elle dépend de l’espèce et des fois de l’individu et elle n’est pas en général
spécifique.
B- IMMUNITE ACQUISE
Soit par suite de contact avec un germe : On parle d’immunité acquise. Celle-ci est
déclenchée dans l’organisme par la présence de corps étrangers. Ces antigènes provoquent
dans l’organisme :
- La production de cellules immunitaires effectrices et spécifiquement dirigées contre les
antigènes ;
- la sécrétion de substances spécifiques de défense : anticorps anatoxines.
Elle est donc spécifique, se développe lentement et elle est plus ou mois durable en fonction
des individus et des germes.
Remarque :
Contrairement à l’immunité acquise qui est active, l’unité naturelle est passive car
l’organisme n’a guère besoin d’être en contact avec les germes pathogènes pour l’acquérir.
-LEÇON- 2-
LA REPONSE IMMUNITAIRE
I- LES DEUX TYPES DE REPONSES IMMUNITAIRES :
Faces aux différentes agressions (voir notion d’immunité) l’organisme possède deux
(2) grands systèmes de défense : Un mécanisme de réponse non spécifique et un
mécanisme de réponse spécifique.
II- LE MECANISME DE LA REPONSE IMMUNITAIRE
A- LE MECANISME DE LA REPONSE IMMUNITAIRE NON SPECIFIQUE (RINS):
1- Les Facteurs Tissulaires ou barrières anatomiques:
Ils représentent la première ligne de défense contre les agents pathogènes. Ces barrières
sont constituées de :
- Tissus de revêtement (peau, muqueuse) qui forme une barrière mécanique ou
physique ;
et leurs sécrétions (sueur, larme, mucus) qui constitue une barrière chimique : la
sueur est bactéricide ; les larmes, la salive et le mucus contiennent des lysozymes,
enzyme pouvant percer les enveloppes bactériennes.
2- Les Facteurs Cellulaires :
a- La réaction inflammatoire : C’est un ensemble de réactions locales, vasculaires et
cellulaires qui se produit une fois que les barrières mucocutanées sont franchies. Elle
présente quatre (4) symptômes presque toujours liés :
- La rougeur et la chaleur liées à la dilatation des capillaires sanguins ;
- Le gonflement (œdème) dû à la sortie du plasma et de certains globules blancs, les
polynucléaires ou granulocytes par diapédèse dans les tissus ;
- La douleur due à l’excitation de certaines terminaisons nerveuses ;
Le rôle de l’inflammation est donc d^’orienter les polynucléaires vers le lieu d’infection en
libérant des substances attractives : c’est le chimiotactisme.
Tous ces phénomènes sont permis par des substances chimiques dont certaines sont
produites par les tissus lésés, ce sont les médiateurs de l’inflammation dont l’un des plus
importants est l’histamine libéré par certains leucocytes et des cellules spécialisées de la
peau appelées mastocytes.
L’inflammation consiste donc à un phénomène qui prépare la réparation des tissus lésés et
qui oriente les éléments (cellules) actifs du système immunitaire vers les lieux de
l’infection.
b-La phagocytose :
b1- Les agents de la phagocytose : L’inflammation favorise l’afflux de polynucléaires
neutrophiles. Ces leucocytes capables d’absorber ou de phagocyter des éléments de petites
tailles comme les bactéries sont appelées microphages.
L’intervention des microphages est relayée plus tard par celle des grosses cellules (jusqu’à
150µm), mobiles et capables de phagocyter des éléments de grande taille (exemple :
globules rouges, polynucléaires endommagés …) : ce sont des macrophages, provenant de la
différentiation des monocytes du sang ou des cellules du tissu conjonctif telles que les
histiocytes.
On retrouve toujours les macrophages dans les tissus et non dans le sang ou la lymphe.
Microphages et macrophages, cellules douées de phagocytose, sont souvent désignés sous le
terme de phagocytes.
Au cœur du foyer de l’infection se trouve du pus qui est le résultat de la lutte intense que
se livrent les microbes (ex. bactéries) et les granulocytes. Il se définit comme une
accumulation de débris cellulaires variés, de bactéries par exemple et surtout de
polynucléaires altérés dans un plasma peu abondant.
A la périphérie du foyer d’infection, les macrophages éliminent les cellules mortes et
permettent la restauration des tissus.
b2- Les différentes étapes de la phagocytose :
On distingue quatre (4) principales étapes :
- La phase d’approche : Le macrophage à l’aide de mouvements amiboïdes via leurs
pseudopodes, va à la rencontre de la bactérie.
- La phase d’accolement : Le macrophage se fixe à la bactérie (corps étranger)
grâce à ses récepteurs membranaires qui reconnaissent le non soi et le soi
modifié du soi.
- La phase d’ingestion : Suite à la déformation de la membrane cytoplasmique, Les
pseudopodes formés des macrophages, piègent et ingère la bactérie (corps
étranger). Une portion de la membrane cellulaire du phagocyte basculée vers le
cytoplasme, se rompe et se ferme pour ainsi envelopper la bactérie et forme la
vésicule de phagocyte ou de digestion.
- La Phase de digestion : Les granules cytoplasmiques produites par l’appareil de Golgi
ou vésicules golgiennes ou lysozymes, S’accolent à cette vésicule de phagocytose pour
y déverser leur contenu riche en enzymes digestives très puissantes.
La conséquence habituelle est la lyse rapide (1heures environ) de la bactérie et l’infection
régresse. Dans ce cas où l’organisme parvient à neutraliser les microbes ou leurs toxines, on
dit qu’il possède une immunité ou état de résistance face à ces microbes ou à leurs toxines.
Ce pendant, d’autres cas peuvent se produire :
- - L’élément étranger (ex. bactérie) peut rester intact dans la vacuole de phagocytose
mais garde la faculté de se multiplier plus tard : on dit qu’il est en état stationnaire
ou quiescent.
- - Ou bien le microbe se multiplie activement et le granulocyte meurt : l’infection se
poursuit.
Remarque :
- Si les défenses locales sont débordées, l’inflammation s’étend alors aux vaisseaux
lymphatiques. Puis les ganglions lymphatiques se gonflent et deviennent
douloureuses : c’est l’adénite. Une légère fièvre accompagne généralement ce stade
de développement de l’infection.
Dans les ganglions lymphatiques, les lymphocytes, petits leucocytes mononuclées du sang
à cytoplasme peu abondant s’y multiplient activement. L’augmentation de volume des
ganglions est due au développement des zones riches en lymphocytes, en macrophages et
en plasmocytes (cellules voisines des lymphocytes mais à cytoplasme plus abondent et
riche en ergastoplasmes. En effet, les plasmocytes proviennent de la différentiation de
certains lymphocytes du sang (voir réponse immunitaire spécifique). Ils deviennent très
nombreux dans la lymphe qui sort du ganglion.
- Après l’adénite, des dosages chimiques révèlent une augmentation de certaines
protéines du sérum.
Ceci montre que dans le cas où les défenses locales s’avèrent insuffisantes, l’organisme a
recours à d’autres moyens de défenses plus lents à se mettre en œuvre, mais dirigés
spécifiquement contre l’élément étranger et donc plus efficaces.
- Si l’infection se généralise on parle de septicémie et il devient urgent de recourir à des
moyens de lutte artificiels (voir aides au système immunitaire).
3- Les Facteurs Humorales
a- Le système du complément :
Le complément est un système enzymatique complexe constitué d’une vingtaine de protéines
plasmatiques inactives en temps normal. Son action principale est d’assurer la lyse des
cellules étrangères ou infectées.
Il est sous une forme inactive en temps normal dans la cellule et pour entrer en action il
doit être activé par divers stimuli dont l’intrusion de microbes.
Ce faisant, il peut assurer divers fonction dans la lutte immunitaire :
- L’activation en cascade des divers fragments du complément aboutit à la formation
d’un complexe d’attaque membranaire ou complexe lytique capable de percer les
enveloppes des microbes (bactérie, champignons, protozoaires …). Et la pénétration
d’eau par ces pores provoque l’éclatement de la cellule.
- Il facilite la phagocytose en se fixant sur les cellules étrangères. Car il est reconnu
par des récepteurs membranaires des phagocytes, ce qui facilite l’adhésion entre le
phagocyte et la cellule à détruire : c’est le processus d’opsonisation.
- Il amplifie les processus inflammatoires.
- Il a des effets chimiotactiques sur les leucocytes et active les macrophages.
b- Les interférons :
Dès q’une cellule est infectée par un virus, elle sécrète des protéines caractéristiques
non spécifiques au type de virus en cause, les interférons qui se fixent ensuite sur les
récepteurs membranaires des cellules voisines. Ces dernières, sensibilisées par les
interférons, libèrent des enzymes antivirales non spécifiques pour se protéger en
s’opposant à la pénétration et à la multiplication du virus : ils préparent donc les cellules
saines à se protéger contre les virus.
c- Les Lysosomes :
Ce sont des antiseptiques naturels fabriqués par les cellules. Absents dans le sang, ils
peuvent être dosés dans les différentes sécrétions (larme, sueur, salive, mucus nasal et
vaginal) et ils détruisent les bactéries peu virulentes.
4- La lutte écologique :
Elle est l’œuvre de bactéries symbiotiques non pathogènes, surtout localisées dans la
bouche, à travers le reste du type digestif et au niveau de l’appareil génital (femelle), qui
limitent le développement des germes pathogènes (antagonisme).
5- Conclusion :
LA réponse immunitaire non spécifique consiste donc à l’ensemble des moyens de défense
de l’organisme qui permettent de protéger l’intégrité de ce dernier et qui sont
indépendants de la nature de l’antigène.
B- LE MECANISME DE LA REPONSE SPECIFIQUE (RIS):
1- Les différents types de réponses immunitaires spécifiques :
En fonction de l’agresseur, on distingue théoriquement deux (2) types de réponses
immunitaires spécifiques :
a- Protection contre la toxine tétanique, (Identification de la substance
protectrice) :
Expériences 1: Le bacille tétanique est une bactérie pathogène, ce microbe libère dans
l’organisme une toxine qui provoque une maladie grave, le tétanos. Chez la souris non
immunisée cette maladie est mortelle ? L’homme et l’animal peuvent être protégés
contre cette bactérie par une anatoxine (toxine bactérienne atténuée par l’action
combinée du formol et de la chaleur).
Analyser et interpréter les expériences de la fig. ….
En déduire, en vous aidant de vos connaissances, le caractère et le type d’immunité qui
permet à la souris de survivre à l’injection de toxine tétanique.
Interprétation de la première partie de l’expérience:
- l’injection de toxine tétanique entraîne la mort subite de la souris (expérience
témoin).
- L’injection d’anatoxine tétanique protége la souris 15 jours plus tard contre la toxine
tétanique.
- L’injection d’anatoxine tétanique est sans effet sur la toxine diphtérique.
Conclusion : l’injection d’anatoxine (antigène atténué) entraîne au bout de quelques jours
une immunité spécifique de la souris ; c’est sur ce principe que repose la vaccination.
Remarque : Caractéristiques de la toxine tétanique.
- Elle n’entraîne pas de maladie (tétanos) : elle a perdu son pouvoir pathogène (ou
pathogénie);
- Elle stimule le système immunitaire : Elle a conservé son pouvoir antigénique.
Interprétation de la deuxième (2ième) partie de l’expérience :
- Le sérum de l’animal ayant reçu de l’anatoxine tétanique protége (après injection) le
nouveau n’ayant pas reçu une injection d’anatoxine tétanique, le même jour, contre une
injection d’anatoxine tétanique : Il existe dans le sérum de la souris ayant reçu de
l’anatoxine une substance protectrice contre la toxine tétanique.
- Le sérum d’un animal témoin, n’ayant pas reçu d’anatoxine tétanique ne peut guère
protéger un autre animal n’ayant pas reçu une injection d’anatoxine tétanique : La
substance protectrice est absente dans le sérum d’une souris non traitée avec de
l’anatoxine tétanique.
Conclusion : Il est possible de protéger immédiatement et momentanément un animal
contre la toxine tétanique en lui injectant le sérum d’un animal de même espèce
préalablement immunisé : on dit qu’il y a transfert d’immunité, c’est le principe de la
sérothérapie.
La protection est due à une substance circulant dans le milieu intérieur et qui s’est formée
après injection d’anatoxine (antigène) : c’est donc une réponse immunitaire spécifique à
médiation humorale (RISH).
Expérience 2 : Identification de la substance protectrice.
La figure
présente le résultat de l’électrophorèse (technique de séparation des
protéines en solution en fonction de leur charges) des protéines sériques effectuées chez
deux (2) souris, l’une saine, l’autre ayant reçu une injection d’anatoxine tétanique avant le
prélèvement du sérum.
1- Comparer les graphes a et b, et dire ce que représentent les globulines, justifier la
réponse de la deuxième partie de l’expérience.
2- Interpréter les résultats de l’expérience de la figure ……. . Que peut-on en déduire ?
Solution :
1- Après injection d’anatoxine tétanique, on note une augmentation considérable de la
globuline δ. La globuline δ est donc la substance protectrice car l’injection de cette
substance après l’avoir isolée, entraîne la protection d’un animal non sensibilisé (non
vacciné).
2- Analyse et interprétation :
- Après filtration du sérum d’un animal immunisé à travers la poudre inerte liée à de
l’anatoxine tétanique, le liquide effluent obtenu est dépourvu de substances
protectrices : l’animal qui reçoit une injection de ce liquide n’est point protégé contre la
toxine tétanique.
- Après filtration du sérum d’un animal immunisé à travers une poudre inerte, le liquide
effluent obtenu contient une substance protectrice : l’animal qui reçoit une injection de
ce liquide est immunisé contre la toxine tétanique.
Conclusion : Si l’on fait circuler du sérum d’un animal immunisé à travers une colonne
contenant de l’anatoxine tétanique fixée une poudre inerte, non mobile, le liquide qui
s’écoule (effluent) est resté accroché à l’anatoxine. Ainsi, elle s’est donc liée à l’antigène
responsable de sa formation. Alors la substance protectrice que contient ce liquide
devient inefficace face à la toxine tétanique.
Remarque : Bilan.
L’injection d’anatoxine à un animal déclenche une réaction immunitaire à médiation
humorale qui assure la protection de cet animal contre la toxine tétanique. Cette
protection spécifique est due à une protéine (ici δ-globuline) libérée dans le sérum,
induite par l’antigène et capable de se lier a lui. Cette protéine est appelée, anticorps ou
immunoglobuline. Exemple les groupes sanguins.
b- Protection contre la Tuberculose :
Expérience 1 :
La tuberculose est une maladie contagieuse dont l’agent pathogène est le bacille de koch
(BK) et dont le bacille de Calmette et Guérin (BCG) est une forme atténuée du bacille
tuberculeux bovin par culture répétée et repiquage sur pomme de terre additionnée de
bile. Le BCG n’est pas pathogène mais conserve les propriétés antigéniques du BK
virulent, en libérant comme lui la tuberculine.
La figure
schématise une expérience montrant comment l’organisme lutte contre le
bacille de Koch, agent de la tuberculose.
Analyser et interpréter cette expérience pour identifier la nature de la réponse
immunitaire mise en jeu par l’organisme contre le bacille de Koch.
Interprétation de la première de l’expérience 1:
- Le sérum provenant de l’animal immunisé A n’entraîne aucune protection de l’animal
receveur B. L’immunité n’est donc pas à médiation humorale.
- Les lymphocytes provenant de l’animal immunisé sont les supports de cette protection.
Conclusion :
Les lymphocytes transférés grâce à l’injection de BCG ont acquis la capacité à
reconnaître l’antigène, le bacille tuberculeux et de réagir contre lui : c’est une autre
forme de réaction immunitaire, dite réaction immunitaire à médiation cellulaire (RISC).
Remarque : La cuti-réaction.
L’injection intradermique d’un extrait du BK, la tuberculine, à un animal vacciné au BCG
entraîne 24 heures après une réaction cutanée locale. C’est une réaction inflammatoire
avec rougeur, formation d’une grosseur liée à une accumulation de macrophages. Cette
réaction ne se produit pas chez l’animal n’ayant pas été en contact avec le BCG ou le BK :
c’est une cuti-réaction.
Cette réaction cutanée traduit une sensibilité excessive à un antigène. Elle se manifeste
lors d’un second contact : c’est une réponse secondaire.
Ce type de réaction excessive est responsable des allergies. Ces maladies sont le
résultat défavorable des réponses immunitaires à des antigènes variés, les allergènes,
créant une sensibilisation lors d’un premier contact.
c- Rejet de greffes :
Une greffe est un transfert de tissu ou d’un fragment d’organe dans un même organisme
ou entre deux (2) organisme différents (exemple greffe de peau).
c1- Les différents types de greffes :
Selon la parenté du donneur (celui qui fournit le greffon) et du receveur (sur lequel on
l’implante), on distingue plusieurs types de greffes dont leur réussite est très variable :
- Autogreffe : Donneur et receveur sont le même sujet. En quatre (4) à cinq (5) jours,
on observe la vascularisation du greffon à partir des tissus environnants avec lesquels il
se confond.
- Isogreffe : Donneur et receveur sont deux sujets génétiquement identiques (vrais
jumeaux). On observe un comportement identique à l’autogreffe.
- Homogreffe ou allogreffe: Donneur et receveur sont de même espèce génétiquement
différents. On observe un rejet comme dans le cas de l’hétérogreffe, mais plus
lentement. De nouvelles homogreffes entraînent des rejets de plus en plus rapides,
signe d’une mémorisation (sensibilisation).
- Hétérogreffe xénogreffe: Donneur et receveur sont d’espèces différentes. ON note
un début de vascularisation et cicatrisation puis une réaction inflammatoire à la limite
du greffon au dixième (10ième) jour, puis une nécrose suivie de l’élimination du greffon.
c2- Un exemple de greffe : la transfusion sanguine.
Le sang est un tissu. Il est connu depuis longtemps (Landsteiner 1901) qu’il existe quatre
groupe sanguins : c’est le système ABO. Le mélange en quantité égale des sangs de deux
personnes de groupes différente entraîne nu phénomène d’agglutination des hématies ou
hémaglutination. Pour déterminer les groupes on mélange successivement une goutte de
sérum test (extrait de plasma humain) avec une goutte de sang prélevée sur des sujets
différents.
Antigène présent
Anticorps présents
sur les globules rouges
dans le plasma
A
A
Anti-B
B
B
Anti-A
AB
A et B
Pas d’anticorps
O
Pas d’antigène
Anti-A et Anti-B
Tableau montrant les caractéristiques (immunitaires) des groupes sanguins.
Groupes sanguins
Technique pratique de reconnaissance des groupes sanguins
Sérum-test avec
Sérum-test avec
Sérum-test avec
Agglutinine anti-A
Agglutinine anti-B
Agglutinine anti-A et
anti-B
Résultats
Groupe A
Groupe B
Groupe AB
Groupe O
Pas d’agglutination
Agglutination
- Une transplantation est un transfert d’organe, accompagnée du rétablissement immédiat,
par le chirurgien de la circulation dans cet organe.
c3- Observations et expériences :
Lorsqu’on réalise une allogreffe (de rein par exemple), l’organe est rejeté dans les deux (2)
semaines qui suivent l’opération. La comparaison de la structure du rein avant greffe puis au
cours du rejet, montre que le rein est infiltré par des lymphocytes qui désorganisent les
cellules étrangères de l’organe greffé.
L’observation microscopique de coupes dans les organes transplantés et en voie de nécrose
révèle d’importantes infiltrations de lymphocytes et de macrophages.
Les lymphocytes d’un individu sont capables de tuer les lymphocytes étrangers d’un autre
individu.
Les lymphocytes prélevés dans un greffon sont capables de tuer « in vitro » d’autres
cellules du donneur mises en culture.
Interprétation :
Les cellules du greffon qui n’ont pas les mêmes caractéristiques ( ou antigène
d’histocompatibilité) que les cellules du receveur ont été reconnues comme éléments
étrangers et la réaction immunitaire est déclenchée, pour cela des lymphocytes T
sensibilisés activent :
- Les lymphocytes T tueurs et des macrophages qui tuent les cellules du greffon.
- Des lymphocytes B qui secrètent des anticorps (AC) anti- greffons.
Remarque :
Ce deuxième processus est beaucoup moins important et s’installe lorsque le phénomène de
rejet est déjà avancé bien avant.
Conclusion :
Il existe :
- Une réaction immunitaire à médiation humorale dont les effecteurs sont les
anticorps fabriqués par les plasmocytes.
- Une réaction immunitaire à médiation cellulaire dont les effecteurs sont des
lymphocytes T.
2- Deuxième séries d’expériences :
a- Recherche des agents des réactions immunitaires spécifiques :
a1- Etude de la conséquence d’une irradiation :
Observation : Une irradiation entraîne la suppression de toutes les réactions immunitaires,
chute du nombre de lymphocytes dans tous les organes lymphoïdes et arrêt des mitoses
dans la moelle osseuse.
Interprétation : La moelle osseuse est à l’origine des lymphocytes et de toutes les cellules
sanguines, elle est la source aussi de cellules à capacité immunitaire.
a2- Observation clinique de déficience en Anticorps, Agammaglobulinémie :
En cas de agammaglobulinémie (incapacité de production d’anticorps) on note une absence
de plasmocytes et une non perturbation de la réaction immunitaire spécifique à médiation
cellulaire.
Interprétation : Le thymus a une action importante sur la réaction immunitaire spécifique
à médiation cellulaire et les lymphocytes sollicités sont les lymphocytes T.
b- Les cellules impliquées :
Il s’agit de lymphocytes B (LB) et de lymphocytes T (LT) qui acquièrent des récepteurs
spécifiques antigéniques cibles et deviennent ainsi immunocompétents.
Cette propriété est acquise par les LB au niveau de la moelle osseuse et pur les LT au niveau
du thymus.
Remarque :
Différentiation
Et
Evolution
Identification
Localisation
Rôle
Organes immunitaires
Tableau de comparaison des LB et LT
Lymphocyte B
Lymphocyte T
-Ils naissent dans la moelle rouge des os à
- Ils naissent dans la moelle rouge des
partir de cellules souches.
os à partir de cellules souches.
-Ils acquièrent leur immunocompétence
-Ils migrent dans le thymus où ils
dans la moelle osseuse
acquièrent leur immunocompétence.
-Au microscope optique on ne distingue
aucune différence morphologique entre les
-Au microscope électronique leur
types de lymphocytes.
membrane est presque lisse et sont
-Au microscope électronique leur membrane
pauvres en cytoplasme.
d’aspérités et de replis.
-Ils circulent dans le sang et la lymphe et
passe dans les tissus où ils y transforment
-Ils circules dans le sang et la lymphe.
en plasmocytes.
-Ce sont les agents de l’immunité)
Ce sont les agents de l’immunité à
médiation humorale.
médiation cellulaire.
Organes immunitaires centraux
Thymus ;
La moelle osseuse ou moelle
rouge des os
Organes immunitaires périphériques
Ganglions
lymphatiques ;
Rate ;
amygdales ; plaques de payer
3- Déroulement des différentes réponses immunitaires spécifiques :
Cette réponse nécessite la coopération entre les cellules et comporte trois (3) phases :
a- La phase de reconnaissance :
- Où a lieu cette reconnaissance ?
Elle a lieu dans les organes lymphoïdes périphériques (ganglion lymphatiques, rate).
- Qu’est-ce qui est reconnu ?
Les épitopes ou déterminants antigéniques issus de la fragmentation des antigènes qui
apparaissent en surface portés par les molécules HLA des macrophages (CPA = cellules
présentatrices d’anticorps).
- Quels sont les acteurs de la reconnaissance ?
Ces acteurs sont :
● Les lymphocytes B qui reconnaissent et fixent spécifiquement un antigène grâce à leurs
récepteurs membranaires.
● Les lymphocytes T : il en existe deux (2) catégories qui peuvent venir identifier les
épitopes :
●● Les lymphocytes T8 (CD8) qui reconnaissent les épitopes associés aux molécules de
HLA de classe I ;
●● Les lymphocytes T4 (CD4) qui reconnaissent les épitopes associés aux molécules de
HLA de classe II.
Remarque :
Les récepteurs de LT ne reconnaissent le non soi que s’il est associé au HLA, on parle d’une
double reconnaissance.
- Comment cette reconnaissance est-elle possible ?
Ce sont les lymphocytes qui possèdent des récepteurs membranaires de forme de
complémentaire au motif de l’épitope présenté par le macrophage qu’on considère comme
étant ceux qui ont reconnu l’antigène, il y’a sélection clonale.
b- La phase d’amplification :
Ces lymphocytes B et T qui ont reconnu spécifiquement un antigène donné vont se multiplier
un grand nombre de fois (expansion clonale).
Cette phase est sous le contrôle des LT4 qui sécrètent des messagers chimiques les
interleukines (cytokines). C’est en ce moment que les cellules immunitaires acquièrent leur
propriété spécifique et deviennent des cellules effectrices.
Les LB donnent naissance à :
- des cellules productrices d’anticorps circulants dans le plasma : ce sont les
plasmocytes.
- Des LB qui gardent en mémoire l’identité (les caractéristiques) de l’antigène qui
déclenche la réaction.
Les LT donne naissance à :
- Des LT mémoires ayant les mêmes caractéristiques que les LB mémoires.
- Des LT facilitateurs sécréteurs d’interleukines.
- Des LT cytotoxiques capables de tuer toutes cellules porteuses de l’antigène contre
lequel ils ont été activés.
c- La phase effectrice :
On y distingue :
- la réaction immunitaire à médiation humorale : qui a pour support un clone de
plasmocytes. Ces plasmocytes produisent des anticorps circulants spécifiques du
déterminant antigénique reconnu comme non soi. Cette réponse est efficace dans le
cas de certains antigènes soluble et la plus part des bactéries. L’anticorps se fixe à
l’antigène contre lequel il a été activé, grâce à un site de fixation qui est
complémentaire : il y a formation d’un complexe immun. La formation de ce complexe
peut entraîner trois (3) types de réactions :
● Réaction de neutralisation, dans ce cas l’antigène perd son activité quand elle est associée
à l’anticorps.
● Réaction d’agglutination.
● Réaction de destruction avec intervention du système du complément (lyse).
- La réaction immunitaire à médiation cellulaire : Elle est l’œuvre des lymphocytes
cytotoxiques. Cette réponse s’exerce sur les cellules infectées par des virus, sur des
cellules cibles reconnues comme du soi modifié. L’élément protéique qui permet cette lyse
produite par les lymphocytes est la perforine.
Schéma d’un Plamocyte
4- Coopération cellulaire de la réponse immunitaire :
a- Coopération anticorps-cellules phagocytaire et compléments :
- Un anticorps donné se fixe à un déterminant antigénique par sa partie variable et par
sa partie constante aux récepteurs membranaires d’un phagocyte (macrophage ou
polynucléaire). Cela facilite l’adhésion entre le phagocyte et l’antigène. Le complexe
anticorps-antigène est phagocyté. Doc
- Un anticorps est aussi capable d’activer, en reliant à elle une protéine précise du
complément. Il s’ensuit une cascade de réactions aboutissant à la formation d’une
protéine ultime qui se fixe dans la membrane de la cellule en voie de destruction. Les
autres fragments de ce même complément s’y ajoute pour former le complexe
d’attaque membranaire constitué en un cylindre creux de 10 mm. Par cet orifice qui
travers la membrane, l’eau pénètre dans la cellule et provoque son éclatement. Doc
b- Coopération macrophage-lymphocyte Th-lymphocyte B et lymphocyte Tc :
La réaction immunitaire humorale comme celle à médiation cellulaire font intervenir
l’interaction de diverses cellules :
- Les Th activés par les macrophages (CPA° communiquent avec les lymphocytes B puis
sécrètent des interleukines qui déclenchent l’expansion clonale de lymphocyte B et la
production de plasmocytes.
- Les Th activés communiquent également avec les lymphocytes T pré CTL (CTL =
cytotoxic T lymphocyte) immunocompétants, toujours par les interkeukines. Le
résultat est une expansion clonale des prè-CTL et une différentiation des
lymphocytes Tc.
5- Conclusion :
La réponse immunitaire spécifique (RIS) consiste à l’ensemble des réactions immunitaires
spécifiquement dirigées contre un ou des antigènes donnés.
Cette réponse immunitaire s’acquière à la suite d’un contact avec un corps étranger ou
antigène bien déterminé. Elle n’est pas immédiate et peut-être acquis différemment :
c- De manière activement : Spontanément après une infection ou artificiellement après
vaccination
d- De manière passivement : avec la sérothérapie.
Elle (RIS) complète la réponse immunitaire non spécifique au cas où celle-ci se révèle
insuffisante pour faire face efficacement aux envahisseurs ou agents pathogènes.
-LEÇON- 2-
DYSFONCTIONNEMENTS DU SYSTEME IMMUNITAIRE
I- NOTION DE DYSFONCTIONNEMENT DU SYSTEME IMMUNITAIRE :
Observations :
- Les maladies telles que : l’asthme, le rhume des foins, l’eczéma, l’urticaire… sont dues à
une réaction immunitaire vis-à-vis de certains antigènes normalement inoffensifs (grains de
pollen, acariens, poils d’animaux, aliments… ) : ce sont des allergies
- La réaction immunitaire s’exerce des fois contre le « soi », cause de beaucoup de maladies
(diabète insulinodépendant, sclérose en plaque…) dites maladies auto-immunes.
- Enfin la réponse immunitaire est insuffisante : il y’a déficit immunitaire congénital
(génétique) ou acquis (SIDA).
Exercice :
En déduire de ces observations, la notion de dysfonctionnement du système immunitaire.
Définition :
Le système immunitaire neutralise et élimine les éléments étrangers grâce à des défenses
très élaborées. Dans certains cas le système immunitaire ne remplit pas sont rôle : on parle
du dysfonctionnement du système immunitaire.
Les conséquences de ce dysfonctionnement sont d’ordre pathologique.
Dans le cas d’insuffisance (déficit), organisme aura des défenses amoindries ou nulles.
Les dérèglements peuvent conduire à des réactions violentes contre les éléments de
l’environnement normalement toléré ou à une destruction du « soi ».
II- UN EXEMPLE DE DYSFONCTIONNEMENT DU SYSTEME IMMUNITAIRE :
LE SIDA
A- QUELQUES INFORMATIONS SUR LE SIDA
1- Définition :
Le SIDA ou Syndrome (ensemble de signes ou symptômes traduisant une atteinte de
l’organisme) de l’Immunodéficience (affaiblissement importante du système immunitaire)
Acquise (non héréditaire) s’est développé aux USA à partir de 1981. C’est une maladie
contagieuse, identifiée pour la première fois chez les homosexuels d’Atlanta et elle est due
à l’infection par un virus désigné par le sigle VIH (virus de l’immunodéficience humaine).
2- Données épidémiologiques :
Nombres de cas déclarés dans le monde (source OMS = organisation mondiale de la santé) :
1981 : 271 cas aux USA ; 1985 : 10 463 cas aux USA ;
1987 : 2523 cas en France ; 1989 : 40 000 cas aux USA, 8641 cas en France ;
1990 : 31 497 cas en Europe, 37 000 cas en Afrique, 114 000 cas aux USA ;
1991 : 1 million et demi de sidéen dans le monde dont 84 000 cas en Afrique ;
1997 : 30,6 millions de cas dans le monde dont 20,8 millions de cas en Afrique au
subsaharienne ;
1998 : 47 millions de cas dans le monde…
Cas spécifique du SENEGAL :
1er cas en 1986 ; 1991 : 307 cas ; 1993 : 911 cas ; 1994 : 1445 cas ; Mai 1995 : 1556 cas ;
1997 : 76 437 cas (cf bulletin épidémiologique N°6)
Le SIDA se répand dans de nombreux pays du monde et devient une pandémie.
B- PRESENTATION DU VIRUS
Le VIH a été isolé pour la première fois par une équipe de chercheurs de l’institut
PASTEUR le 20 Mai 1981. Deux souches ou sérotypes ont étés décrits :
a- VIH 1, le plus virulent (plus contagieux), découvert en 1983, est fragile et ne résiste pas
à la chaleur ni aux antiseptiques courants en dehors de l’organisme. Il est cosmopolite.
b- VIH 2, isolé en 1986 en Afrique de l’Ouest où elle sévit principalement de même que
dans les anciennes colonies portugaises, ou Inde.
Le VIH est un rétrovirus c’est-à-dire un virus à ARN, de type particulier. Il est doté de
dispositifs enzymatiques le permettant de se multiplier à l’intérieur des cellules infectées
pour amplifier l’infection, c’est un parasite intracellulaire.
Schéma du VIH
C- L’INFECTION A VIH
1- Mode de contamination :
Le virus a été isolé dans le sang, le sperme, dans les ganglions lymphatiques, dans les
sécrétions vaginales, dans le liquide céphalorachidien et dans le lait maternel. La
contamination peut s’effectuer alors par:
a- Voie sanguine : Grâce au sang contaminé, cette contamination s’effectue via des
instruments souillé (circoncision, excision, piqûres, aiguilles de toxicomanes, rasoir…),
l’injection ou la transfusion de produits sanguins (cette éventualité devient exceptionnelle
aujourd’hui en raison du dépistage systématique du VIH dans les dons de sang et l’auto
exclusion.
b- Voie sexuelle : C’est la contamination lors des apports sexuels. La fragilité naturelle
des muqueuses génitales fait qu’elles sont souvent le siège de micro lésions et de micro
inflammations. Ceci permet le contact du virus présent dans le sperme ou dans les
sécrétions vaginales avec le courant sanguin ou les lymphocytes du receveur.
c- La contamination verticale (d’une génération à une autre) : La mère peut contaminer
pendant la grossesse via le placenta (son fœtus) ou durant l’accouchement ou pendant
l’allaitement son enfant (à cause de la faiblesse de l’épithélium buccal).
2- Evolution dans l’organisme :
a- Evolution du VIH une fois dans l’organisme :
a1- La phase d’invasion : Une fois lié aux récepteurs de la membrane plasmique de la cellule
hôte, le virus y pénètre par un des deux (2) moyens suivant :
- Par processus d’endocytose : La membrane cellulaire s’invagine pour former une petite
vésicule autour du virus, dont le contenu est ensuite libéré dans la cellule ;
- La membrane virale fusionne avec celle de la cellule hôte, ce qui permet également au
virus de s’intégrer dans le cytoplasme de la cellule.
a2- La phase de pénétration dans le noyau : Sous l’action de la transcriptase inverse, l’ARN
virale est transformée en ADN. L’information génétique présent sous une molécule d’ADN à
deux (2) brins, migre jusqu’au noyau de la cellule hôte. Une autre enzyme, l’intégrase
introduirait alors le génome (patrimoine génétique) du VIH dans le génome cellulaire de
l’hôte.
a3- La phase d’éclosion des virus : Lorsque la réplication virale atteint une certaine limite,
les nouveaux virus sortent de la cellule par un processus de bourgeonnement. En quittant la
cellule, ils s’enrobe d’un morceau de la membrane cellulaire et se procure ainsi le dernier
élément de l’enveloppe, la protéine d’enveloppe.
b- Evolution de l’infection à VIH :
b1- séroconversion : c’est la période pendant laquelle la personne infectée commence à
fabriquer des anticorps anti-VIH. Cette réaction à l’infection passe fréquemment
inaperçue. Cette phase est dangereuse car le test peut être négatif et la personne peut
quand même transmettre la maladie.
b2- Séropositivité : C’est la deuxième phase qui survient après la séroconversion et on dit
alors que l’individu es séropositif et il peut rester asymptomatique pendant des années
avant de manifester les signes cliniques.
Il est possible d’effectuer à cette période les tests de dépistage qui seront positifs.
b3- sida déclare : Durant cette phase les LT4 ou CD4 infectés après le bourgeonnement
viral meurent en très grand nombre. Le système immunitaire est alors affaibli : le sujet est
exposé aux maladies dites opportunistes rares et graves voire mortelles (toux persistantes,
candidose buccopharingée, infection herpétique chronique, diarrhées…).
A ce stade, la durée de vie du sidéen est estimée entre 0 et 2 ans.
D- PREVENTION DU SIDA
Comme la mise au point d’un vaccin n’est toujours pas effectif et elle reste aléatoire malgré
des progrès très importants dans ce domaine, la meilleure défense pour freiner la pandémie
reste pour l’instant la prévention. Il faut ainsi, éviter toute contacte (sexuel ou sanguin)
avec un sidéen ou une personne séropositive en utilisant :
a- Des outils aseptisés ;
b- Des préservatifs lors des rapports sexuels ;
Mais trois possibilités s’offrent à nous pour prévenir les IST dont l’IST/SIDA :
a- La chasteté complète ;
b- La fidélité des couples ;
c- L’utilisation des préservatifs.
III- AUTRES EXEMPLES DE DYSFONCTIONNEMENT
A- LES ALLERGIES
1- Notion d’allergie :
a- Expérience de PORTIER et RICHET (1902) : Ces deux (2) auteurs chercher à
immuniser des chiens vis-à-vis de toxines extrait d’anémone de mer.
Un chien reçut une première injection d’une dose très faible de ce poison (toxine). Trois
semaines plus tard, une deuxième (2ième) injection identique à la première est faite au chien.
PORTIER et RICHET ont décrit ainsi la réaction du chien à la deuxième (2ième) quelques
secondes après que l’injection a été terminée, le chien est extrêmement malade : la
respiration devient angoissée, haletante, il peut à peine se traîner, se couche sur un flanc
et est pris de diarrhée et de vomissement sanguinolents… il meurt en vingt cinq (25)
minutes.
Interprétation : La première injection, au lieu d’induire la protection attendue, a rendu
l’animal sensible à ce poison. La réaction observée est appelée réaction d’anaphylaxie qui
signifie, étymologiquement, le contraire (ana) de la protection (phylaxis).
La réaction au deuxième (2ième) contact est immédiate. Elle est grave et brutale, on parle de
choc anaphylactique.
b- Définition : le mot allergie (allos = autre ; ergon = action) désigne toutes les réactions
d’hypersensibilité que certains individus présentent lors du deuxième (2 ième) contact avec
certains éléments appelés allergènes, inoffensifs généralement chez les autres personnes.
c-Réactions allergiques :
c1- Hypersensibilité immédiate et hypersensibilité retardée : La réaction d’allergie peut
se manifester tout de suite après la deuxième (2ième) contact : c’est l’hypersensibilité
immédiate. Elle peut survenir après un délai de deux (2) à quarante huit (48) heures : il
s’agit de d’hypersensibilité retardée.
La réaction d’allergie comporte deux (2) phases :
c2- Une phase de sensibilisation lors du premier (1er) contact ;
c3- Une phase de déclenchement lors du deuxième (2ième) contact aboutissant aux
symptômes allergiques.
Remarques : le choc anaphylactique existe chez l’homme mais il est rare.
d- Mécanisme des réactions allergiques :
d1- Au premier (1er) contact avec un allergène X, les lymphocytes B reconnaissent
l’allergène X et se transforment en plasmocytes sécréteurs d’immunoglobulines E (IgE).
d2- Les IgE ainsi produites, se fixent leurs récepteurs au niveau des mastocytes.
d3- Au deuxième (2ième) contact avec le même allergène X, pour déclencher la réaction
d’hypersensibilité immédiate, les mastocytes reconnaissent l’allergène X et sécrètent par
exocytose, de l’histamine qui est à la base des signes cliniques des réactions allergiques
observées.
B- LES MALADIES AUTO-IMMUNES :
Ce sont des infections au cours desquelles l’organisme élabore des anticorps qui attaquent
ses propres constituants. Donc les auto-anticorps se développent se traduisant par une
rupture de la tolérance d’une partie du « soi » dont les mécanismes sont mal connus.
1- Exemple d’étude : Auto-immunité dans le cas du Diabète insulinodépendant (DID).
Une coupe de pancréas de malades atteints de DID fait observer une infiltration de
lymphocytes au tour ou des îlots de Langerhans. Beaucoup sont des lymphocytes T
cytotoxiques qui détruisent les cellules ß sécrétrices d’insuline : ce sont des lymphocytes T
autoréactifs, il y a aussi des plasmocytes. Par ailleurs des techniques biochimiques ont
montré la présence d’anticorps spécifiques d’antigènes cytoplasmiques des cellules ß
entraînant leur destruction.
LEÇON- 3-
LES AIDES A LA REPONSE IMMUNITAIRE
INTRODUCTION :
Le système immunitaire peut être « manipuler ». En effet :
- On peut essayer de le stimuler dans le but de prévenir (prophylaxie : phylaxis =
protection) ou de guérir des maladies infectieuses.
- On peut chercher à le reconstituer lorsqu’il est déficient.
- Enfin, on peut chercher à le réprimer pour s’opposer par exemple, au rejet des greffes.
I- LA VACCINATION
A- PRINCIPE DE LA VACCINATION :
Le principe de la vaccination consiste à introduire dans l’organisme non malade un antigène
dont la virulence est atténue (microbe, toxine, culture vieille du microbe). Cela permet une
mise en mémoire (lymphocyte B et T mémoires et à longue vie) et une réponse secondaire
immédiate et ample.
B- UNE IMMUNITE ACQUISE : La vaccination à pour but de créer chez le sujet un état
d’immunité é contre un agent pathogène déterminé. Pour cela, on introduit dans son
organisme l’agent en question ou un dérivé, sous la forme non pathogène (principe de la
vaccination).
C- UNE IMMUNITE ACTIVE ET SPECIFIQUE : Une vaccination met en jet un processus
actif qui repose sur des mécanismes naturels de l’immunité.
Le mécanisme le plus fréquent est celui de l’immunité humorale avec l’apparition d’anticorps
spécifiques. L’immunité peut être aussi cellulaires (cas du BCG) lorsque y’a sensibilisation
des lymphocytes T cytotoxiques.
D- UNE METHODE PREVENTIVE : La réponse primaire consiste à la mise en mémoire des
antigènes microbiens par des lymphocytes à vie longue. En cas de contact ultérieur avec
l’agent pathogène, des lymphocytes provoquent une réponse secondaire rapide et intense,
donc très protectrice.
E- UNE PROTECTION QUI EVOLUE AVEC LE TEMPS : L’immunité est durable
(plusieurs années en général) Ce pendant, des rappels sont nécessaires pour maintenir à un
niveau suffisant, le taux des anticorps protecteurs et le nombre de cellules à mémoire.
F- LES DIFFERENTS TYPES DE VACCINS :
1- Les vaccins classiques :
a- Vaccins vivants atténués : Le microbe présente dans le vaccin est vivant mais des
traitements de laboratoire lui on fait perdre une grande partie de sa virulence (c’est-à-dire
de son pouvoir infectieux), il n’est donc plus pathogène. Exemple le vaccin contre la
tuberculose ou BCG.
Remarque :
Avantages : L’antigène ou microbe vivant, se multiplie dans l’organisme et le système
immunitaire est ainsi fortement stimulé ; le vaccin est efficace.
Inconvénients : Ces vaccins présentent une certaine instabilité du fait qu’un microbe dans
certaines conditions (chaleur, rupture de chaîne de froid) peut retrouver sa virulence et
induire une pathologie.
b- Vaccins tués et inactivés : Le vaccin contient le microbe en entier ou une fraction du
microbe tué par la chaleur ou le formol. Exemple vaccin grippal, anatoxine bactérienne,
vaccin contre l’hépatite B...
Remarque :
Avantages : Ils sont plus sûrs, un peu moins efficaces. Le microbe ne se multiplie pas, ainsi
plusieurs injections et des rappels sont nécessaires.
Remarque : De nos jours ils existent des vaccins multifonctionnels qui permettent de lutter
contre plusieurs infections.
2- Les vaccins modernes : Ce sont les nouveaux vaccins de synthèse ou issus du génie
génétique.
II- LA SEROTHERAPIE
A- PRINCIPE DU TRAITEMENT : La sérothérapie consiste à l’injection d’un sérum
contenant des anticorps prêts à jouer leur anti-infectieux dans l’organisme receveur.
L’immunité est acquise de manière passive, la protection est immédiate et de courte durée
15 à 30 jours).
B- LA PREPARATION DES SERUMS : Le sérum d’origine animal est obtenu par la
vaccination répétée de gros animaux (cheval en général) qui deviennent hyper immunisés.
Les sérums humains sont des gammaglobulines polyvalentes, extraites du sang de donneurs
bénévoles ou de placentas. Des immunoglobulines spécifiques peuvent être obtenus à partir
du sang de sujet hyper immunisées ou de convalescents d’une maladie donnée.
C- LES INDICATIONS THERAPEUTIQUES : La sérothérapie utilisée principalement
pour les cas d’urgence a une action :
1- curatif dans le traitement de certaines maladies déclarées (tétanos, diphtérique,
coqueluche..) ;
2- Préventive lorsque le risque infectieux parait élevé (rubéole chez la femme enceinte,
dans le cas de prévention d’accidents de la grossesse pour cause d’incompatibilité
rhésus..).
Pour certaines maladies, l’association d’un sérum et d’un vaccin (la sérovaccination) est
utilisée pour régler des problèmes immédiats et pour la prévention (tétanos, rage).
D- LES INCONVENIENTS : Les sérums d’origine animale (même purifiés) contiennent des
protéines étrangères. La répétition des injections peut provoquer des réactions allergiques,
y compris un choc qui peut être mortel. Les sérums humains mieux tolérés sont limités par
le nombre de donneurs de plus en plus rares du fait du traumatisme et de la contamination
de certaines maladies (hépatite B, SIDA..).
Remarque :
La protection des fœtus et des nourrissons est du :
- Aux anticorps maternels qui diffusent à travers le placenta ;
- Aux IgA du lait maternel.
NB : La chimiothérapie est une méthode curative par l’utilisation de médicaments comme
les antibiotiques.
III- LA GREFFE DE MOELLE OSSEUSE
Le principe consiste à greffer des cellules de la moelle osseuse à un individu
immunodéficient en raison d’une production insuffisante des cellules immunitaires ; par
exemple après une irradiation ou en cas de déficit congénital. Plusieurs problèmes restent
donc à résoudre. Les principales complications à éviter sont :
1- la réaction de rejet du greffon par l’hôte ;
2- La réaction du greffon contre l’hôte : les cellules greffées comportent des lymphocytes
B et T matures. Ceci est susceptible d’entraîner une réaction immunitaire contre les
antigènes du receveur.
3- Les risques d’infection pendant les mois qui suivent les transplantations.
Certaines précautions sont indispensables :
4- Le choix du donneur est capital, il doit appartenir au même groupe tissulaire que le
receveur pour éliminer le risque de rejet et réduire celui de réaction du greffon contre
l’hôte.
En pratique, la greffe s’effectue entre frères et sœurs « histocompatible ».
5- Avant la transplantation, on élimine dans le greffon les lymphocytes T matures
responsables de la réaction contre l’hôte.
6- Après la transplantation, un traitement immunosuppresseur et une sérothérapie
préventive sont nécessaires.
Téléchargement